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EAN : 978B08C352XTR
PASSAGE (27/08/2020)
4.23/5   90 notes
Résumé :
Alabama, 1880. Dans une plantation du sud des États-Unis, la naissance d’Helen console sa mère d’un mariage bancal. Un monde s’ouvre entre Kate et sa fille, et puis tout bascule : les fièvres féroces ravagent l’enfant adorée.
Cette fillette à la destinée extraordinaire, beaucoup la connaissent. La renommée d’Helen Keller, aveugle, sourde et muette, enfant farouche tenue pour folle et puis surdouée, a franchi frontières et années.
Kate Keller, que La Be... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
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Quelle lecture extraordinairement enrichissante ! Angélique Villeneuve, découverte lors de Correspondances de Manosque 2020, m'avait étonné puis ému avec la présentation de son nouveau roman : La belle lumière.
Alors qu'Helen Keller est devenue mondialement célèbre, première femme aveugle et sourde à obtenir un diplôme universitaire, il fallait du courage et du coeur pour oser remonter dans le temps et écrire sur sa mère, Kate Keller, née Adams.
Comme elle l'explique dans la postface, Angélique Villeneuve n'avait que très peu d'éléments sur cette femme qu'elle a su faire magnifiquement revivre. Un point commun les réunit cependant : avoir traversé de bien rudes épreuves.
Après un premier chapitre où Kate, enceinte de son deuxième enfant, cherche Helen, sa fille, cachée dans la masse des rhododendrons sauvages, en 1886, voilà Kate qui, à 22 ans, doit apprendre à vivre en Alabama. Sans trop savoir pourquoi, elle a accepté d'épouser Arthur Keller, veuf, de vingt ans son aîné. Ils habitent à Tuscumbia, dans ce sud des États-Unis encore profondément marqué par les années d'esclavage et la guerre de Sécession (1861 – 1865). D'ailleurs, tout au long du livre, l'autrice montre bien la vie de ces anciens esclaves noirs toujours au service des riches propriétaires blancs et subissant un racisme des plus violents.
Février 1882, Helen, son bébé, est victime d'une très forte fièvre qui dure dix jours. Scarlatine, typhoïde… on n'a jamais su exactement. Alors que le médecin annonce sa mort prochaine, elle guérit mais elle reste aveugle, sourde et muette.
Avec beaucoup d'imagination et de délicatesse, Angélique Villeneuve m'a plongé dans le quotidien de cette famille et sa domesticité. Elle décrit toutes les tentatives pour essayer de guérir l'enfant et les échecs.
Kate, en mère admirable, supporte tout ainsi que son entourage. Helen touche tout, dévaste tout, ne respecte rien, agit souvent avec violence. Les conseilleurs parlent d'asile, poussent les parents à se débarrasser de cette enfant qui accumule les catastrophes.
Kate a une relation fusionnelle avec sa fille qui accepte mal la naissance d'une petite soeur, Mildred, alors qu'elle va avoir 7 ans. Heureusement, Kate a lu Voyage en Amérique de Charles Dickens où il parle d'une institution, à Boston, où vivent normalement des enfants sourds-muets.
Malgré l'éloignement, 1800 km, arrive Miss Sullivan, envoyée par l'Institut Perkins de Boston. C'est le début d'une bataille fantastique qu'il faut vraiment lire car elle est racontée avec tellement de force et de douceur, permettant de comprendre comment la petite Helen a commencé à apprendre l'amour et l'obéissance. Petit à petit, grâce à Ann Sullivan, elle signe avec ses doigts et s'approprie son environnement jusqu'au jour où, déchirement terrible, Kate doit accepter de laisser partir sa fille pour Boston, seule condition pour progresser encore…
Roman doux et violent à la fois, La belle lumière constitue un élément essentiel à la compréhension des familles vivant de pareilles épreuves. Il permet d'appréhender tout l'amour infini dont doivent faire preuve parents et proches pour permettre à leurs enfants d'atteindre la belle lumière.

Pour moi, ce livre est un énorme coup de coeur !

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La majorité des gens ont entendu parler un jour ou l'autre de Helen Keller. Ces quelques mots pour la présenter : Elle est née en 1880 et est devenue sourde, aveugle et muette après de fortes fièvres à l'âge de 19 mois. Cette enfant farouche et considérée comme idiote par beaucoup, Ann Sullivan, jeune éducatrice parviendra à la mener jusqu'à la lumière du langage et elle deviendra notamment la première personne handicapée à obtenir un diplôme universitaire.
Des films, livres et une BD relatent son parcours. Mais Angélique Villeneuve, elle, a voulu s'intéresser à la mère d'Helen, Kate Adams Keller, cette mère aujourd'hui repoussée dans l'ombre et sans qui, pourtant, Helen n'aurait sans doute jamais pu accéder au miracle de la connaissance. Angélique Villeneuve, se sentant assez proche de Kate, pour avoir elle aussi subi de terribles épreuves a dû prendre quelques libertés pour imaginer les pensées, les sentiments, la douleur de cette femme et les tourments qu'elle a pu endurer. Cependant, tout repose sur des faits réels.
Pour cela, l'auteure s'est glissée dans la peau de son personnage, au plus proche de son coeur et nous offre un livre remarquable et bouleversant.
Nous assistons tout d'abord à cet immense bonheur qu'est la naissance de cette enfant pour Kate qui, pour suivre son mari, un veuf de vingt ans plus âgé qu'elle, a dû abandonner sa famille et venir s'installer à Tuscumba, cette petite ville du nord de l'Alabama.
Mais la fillette est soudain victime de terribles fièvres dont elle sortira aveugle, sourde et muette, malgré tous les soins prodigués. Kate est ravagée par la douleur mais ne s'avoue pas vaincue et tente toutes les solutions possibles pour la sauver. En vain. Même son frère Fred lui conseille l'asile.
En dernier recours, c'est un livre de Charles Dickens, Voyage en Amérique, qui la mettra sur la voix de l'Institution des Aveugles à Boston. Elle sera alors mise en relation avec Ann Sullivan.
Prête à tout pour sauver sa fille et lui donner une chance de communiquer, elle acceptera en 1888, malgré le déchirement et une séparation quasi inhumaine, de laisser partir Helen avec Ann pour rejoindre l'Institution Perkins à Boston. L'auteure décrit admirablement cette méthode nouvelle de la langue des doigts et ce qu'a été la difficulté pour Helen d'arriver d'abord à se maîtriser, puis apprendre à obéir pour ensuite apprendre à communiquer et ensuite ce désir intense d'apprendre toujours plus.
Le portrait que fait l'écrivaine de cette mère dépeint une femme déchirée, rongée par la culpabilité mais dont l'amour pour sa fille est sans bornes. Avec une écriture sensuelle, viscérale et tellement sensible, Angélique Villeneuve, nous donne à vivre sa solitude, son amour de la nature, des roses, ses doutes, ses colères, cet amour fusionnel entre elle et sa fille, sa force de caractère et sa combativité sans faille.
Cette vie se déroule dans un contexte historique spécial, à la fin du 19e siècle, dans ce Sud des États-Unis, encore marqué par la guerre de Sécession et les tensions raciales.
Avec Kate, nous traversons donc une période sombre et la force de l'auteure est de nous faire découvrir, en fin de roman, comme un cadeau en quelque sorte : La belle lumière.
J'ai pu assister, en septembre dernier, aux Correspondances de Manosque, à la présentation de ce livre par son auteure et l'émotion transperçait fortement dans ses mots lorsqu'elle parlait de cette mère qu'avait été Kate et nous disait être encore habitée par son personnage, ce qui était très perceptible dans ses propos.
La belle lumière est une fiction basée sur la réalité, très documentée, à la fois pleine de force et pleine de sensibilité que je recommande chaleureusement !

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Née en 1880 en Alabama, Helen Keller perd la vue et l'audition à moins de deux ans, suite à une congestion cérébrale. Privée de moyens de communication et couvée par sa mère, Kate, qui lui passe tous ses caprices, l'enfant sans langage grandit comme un petit animal indomptable et passe bientôt pour une folle violente. Désespérée quant à l'avenir de sa fille, Kate fait appel à Anne Sullivan, éducatrice dans une école pour aveugles. En lui enseignant le braille et la langue des signes, la jeune femme transformera Helen qui, par sa brillante carrière d'auteur et de militante politique, sera la première à prouver au monde la capacité des personnes sourdes à communiquer et à trouver leur place dans la société.


Les célèbres Helen Keller et Anna Sullivan ont fait l'objet de maints ouvrages, et même de films. L'auteur a choisi de se glisser dans la peau de Kate, la mère, pour imaginer son ressenti à partir des faits réels connus. Après avoir failli perdre sa fille face à la maladie, voilà que peu à peu cette femme doit faire le deuil de l'avenir de son enfant, à mesure que le handicap s'avère sans recours malgré toutes les tentatives entreprises. Culpabilisée dans son rôle maternel, écorchée par la stigmatisation et le rejet, Kate se retrouve seule et démunie dans un quotidien devenu un enfer, et dans sa recherche désespérée d'un avenir pour sa fille quand tous l'ont déjà condamnée à l'asile psychiatrique. L'on frémit au passage du sort de toutes ces personnes sourdes qui, faute de langage et de moyens de communication, se sont retrouvées bloquées dans leur développement et considérées déficientes mentales.


Angélique Villeneuve recrée à merveille le contexte historique et l'atmosphère de cette demeure du sud des Etats-Unis qui n'a pas encore digéré la victoire des Yankees et l'abolition de l'esclavage. Ce n'est qu'ébranlée par son drame maternel que Kate finit par s'ouvrir au sort des plus faibles et à réaliser l'insupportable intolérance des blancs de son milieu...


Portée par une écriture fluide et sensible, cette fiction construite autour de personnages réels est une formidable leçon d'amour maternel et un lumineux plaidoyer pour l'acceptation de la différence. Coup de coeur.

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Après avoir épousé, presque à contrecoeur, Arthur, un capitaine de 20 ans plus vieux qu'elle, Kate quitte la maison familiale pour s'installer à Tuscumbia, dans l'Alabama. Dans le cottage, elle doit cohabiter avec sa belle-soeur et les deux garçons de son mari. Elle est également perdue face à ses devoirs de maîtresse de maison qui lui imposent de gérer les réceptions, l'élaboration des menus, la direction des domestiques, la récolte des légumes et certainement les bébés à venir. La jeune femme peine à s'épanouir dans son mariage. Heureusement, l'arrivée d'un enfant la comble de joie. Si les premiers mois se passent bien et qu'elle entretient une relation fusionnelle avec Helen, une fièvre féroce s'empare de l'enfant, alors âgée d'à peine 2 ans. Une fièvre qui dure malgré tous les médecins appelés à son chevet. Lorsque Helen guérit enfin, Kate se rend très vite compte que sa fille ne réagit plus à la lumière... avant de ne plus réagir aux sons...

Ce n'est pas tant le portrait d'Helen Keller que tout le monde connaît (auteure et conférencière qui fut la première personne aveugle et sourde à être agrégée d'une licence en lettres, grâce notamment à Ann Sullivan) mais bien celui de sa mère, Kate, qu'Angélique Villeneuve a tenté de dépeindre, avec finalement le peu d'éléments qu'elle a réussi à trouver. Solidement basé sur des faits réels, avec quelques libertés prises, comme le souligne l'auteure dans la postface, ce roman met en lumière toute la force, le courage, la ténacité et l'amour de cette jeune mère pour que son enfant s'épanouisse au mieux et vive le plus normalement possible. Tout cela malgré les doutes, les découragements, les obstacles et le peu de soutien de son entourage mais aussi une certaine forme de jalousie envers Ann Sullivan qui s'accaparera Helen et lui substituera en quelque sorte son rôle de mère. Tout en finesse, s'imprégnant parfaitement des émotions et des sentiments de Kate Keller, Angélique Villeneuve rend un bel hommage à celle qui, parfois le coeur meurtri, aura permis à son enfant de découvrir sa propre lumière...
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Un titre lumineux pour un roman qui ne l'est pas moins !


Angélique Villeneuve se penche sur le destin hors norme de la célèbre Helen Keller, aveugle, sourde et muette et qui, malgré ce lourd handicap deviendra universitaire !

C'est en 1882 alors qu'elle a à peine 2 ans , que l'enfant perd la vue et l'ouïe, autant dire les capacités de s'exprimer par le langage, atteinte à cette période de la vie où tout se met en place. La fillette devient une sauvageonne, indisciplinée, réagissant avec ce qui lui reste de capacités sensorielles pour explorer le monde, les odeurs et les sensations orales, dussent-elles se manifester par des morsures. C'est la persévérance d'Ann Sullivan, une éducatrice qui deviendra une véritable amie, qu'Helen apprendra à se socialiser et deviendra l'auteur et la militante que l'on connaît.

Son histoire a déjà été contée dans Miracle en Alabama, pièce de théâtre puis film et l'originalité du roman d'Angélique Villeneuve est de replacer du point de vue de la mère de l'enfant, en étau entre un amour fusionnel et une incapacité de contraindre pour faire grandir. D'autant que cette mère est une jeune fille de vingt ans, épouse en seconde noce d'un homme beaucoup plus âgé qu'elle, héritant ainsi de grands enfants, dans un ménage où il ne lui est pas facile de trouver sa place.

Le roman est également replacé dans son contexte historique, en cette fin de dix-neuvième siècle , avec des connaissances médicales balbutiantes et on mesure la chance, pour la jeune handicapée de bénéficier d'une méthode nouvelle et efficace pour la sortir de son isolement sensoriel. Une part de chance, mais aussi l'obstination de la mère, qui essaye tout ce que est possible et de l'éducatrice, dont le pari n'était pas gagné d'avance.

Transcrite avec une grande sensibilité et une évocation omniprésente du sensoriel, l'histoire séduit par sa délicatesse et son humanité.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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critiques presse (1)
Actualitte
18 février 2021
Helen Keller est la première femme sourde, aveugle et muette à obtenir un diplôme universitaire et connaître un destin hors du commun. Toute sa vie, elle a milité pour la défense du droit des femmes et des handicapés. Comment un tel parcours a-t-il été possible ? Angélique Villeneuve met toute la lumière, la belle lumière, sur sa mère.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Le prodigieux sentiment de pouvoir qui l’avait envahie à la fin du mois de février, lorsque la fièvre était tombée, l’a désertée depuis longtemps. Il est maintenant clairement établi qu’Helen n’est pas vraiment guérie. Et puisque la quinine, le camphre, la moutarde, le chaud et le froid, les gouttes et les frictions du docteur Cooper n’ont pas été plus efficaces que les herbes magiques ramassées par Hilliott dans les bois, puisque sa propre foi a laissé s’échapper dans le noir un morceau de sa fille en affectant de la sauver tout entière, puisque l’oculiste récemment consulté dans le Tennessee a eu le mot terrible, inaudible -aveugle -, elle veut, elle va, tenter de suivre une autre piste.
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Chaque jour, Helen engrange dix ou vingt mots nouveaux dont elle est capable de restituer ensuite le sens et l’orthographe parfaite, sans jamais les oublier. Son vocabulaire en compte plus de trois cent cinquante à présent. La semaine précédente, elle a réussi à mémoriser en une matinée les caractères de l’alphabet en relief sur un gros livre que l’Institution des Aveugles leur a fait parvenir. Vingt-six minuscules et autant de capitales. (page 193)
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La peur, soudain, lui revient du passé, cette crainte irraisonnée des soldats de l’Union qui, croyait-elle à sept ans, menaçaient à tout moment de ravager la plantation de son père. Ils entreraient chez les Adams en hurlant, humilieraient, tueraient. Ce qui remonte de terreur et d’enfance est là aujourd’hui, dans la maison de Tuscumbia, rougeoyant.
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Car quoi qu’elle ait tenté, bien sûr, rien n’avait marché. Sa fille n’y voyait, n’y entendait plus rien. Ses réactions à l’exposition au soleil ou au feu de la lampe, comme celles aux aboiements des chiens, aux vociférations de ses frères, aux cloches ou aux poulets, avaient complètement disparu.
Comme si jour après jour la nuit était tombée à l’intérieur d’elle.
Mais les vibrations, les souffles, avaient-ils fini par comprendre, voilà tout ce qu’Helen entendait.
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Ils sont nombreux à la croiser sans qu’elle les remarque, hommes, femmes ou enfants de couleur. En vérité, hormis ceux qui travaillent pour sa famille et de rares figures dans la ville, la grande majorité des Noirs n’a ni nom, ni visage, ni histoire d’aucune sorte qu’obscure. Les Noirs, c’est-à-dire les hommes noirs, forment quant à eux une masse à l’écart de laquelle il est plus sage de se tenir. Chaque femme en est informée dès l’enfance. (pages 68-69)
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