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EAN : 9782413011309
416 pages
Delcourt Littérature (09/01/2019)
3.97/5   31 notes
Résumé :
Un renard traverse le Waterloo Bridge, à l'heure de pointe. La distraction provoque la collision entre deux piétons : Attila Asare, un éminent psychiatre ghanéen, spécialiste des syndromes post-traumatiques et Jean Turane, une biologiste américaine, fraîchement divorcée, qui étudie le comportement des renards en milieu urbain. De cet accident va naître une profonde amitié... Plusieurs raisons ont conduit Attila à Londres : prononcer le discours de clôture d'un sémin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Je suis partie à Londres.
Pas que j'en avais très envie mais j'avais le paradoxe du bonheur comme passe presque gratuit avec cette jolie bouille d'un renard alors j'ai embarqué. Mais Londres ou la Belgique, y'a comme un air de toujours autant de pluie chez moi.
Poudre de perlimpinpin et je le vois là au Waterloo Bridge le renard et je vois les autres aussi, ceux qui font la part belle à ce paradoxe. Il y a Jean (c'est la femme biologiste qui étudie les renards avec un prénom de mec mais c'est bien une vraie de vraie avec un mari et un enfant) et Attila (lui, c'est l'homme, le médecin spécialisé dans les troubles de stress post traumatique).

Dans ce petit monde sous la pluie londonienne, ça court, ça cherche, ça en veut, c'est très vert écolo aussi, faut protéger les renards. Je l'ai regardé de ma banquise ce petit monde gentillet, j'ai pas toujours réussi à leur parler, c'est comme une vague idée du bonheur mais sous la pluie avec des vents contraires, c'est tout un paradoxe.

Bref, j'ai adoré le billet de mon amie Nadia qui a fait le même voyage que moi mais toi, Nadia, t'as vu des arc en ciel et des pépites, et rien que tes mots ici c'est de l'or en barre sur ma terre mouillée.
Mais il fait quand même beau, il fait beau, il fait beau 🎶 🎶
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Un très beau roman qui fait la part belle à la nature dans un environnement totalement urbanisé, puisque l’histoire se déroule principalement à Londres. Renards, coyotes et loups sont les héros de ce récit atypique. L'écologie est au coeur de ce texte mais l'amour également avec la rencontre inattendue d'Attila, psychologue ghanéen, spécialiste en stress post traumatique, qui intervient dans les conflits du monde entier et Jean, divorcée et mère de famille américaine, chargée d'étudier les renards vivant au coeur de la ville. Un récit dense qui traite aussi bien de la place de la nature dans la cité que de deuil, de résilience et de relations familiales. Un roman à découvrir.
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La voilà la bonne surprise que j'attendais ! Un roman foisonnant, moderne et ambitieux. Dans lequel je me suis immergée sans plus penser à rien d'autre qu'à la compagnie des très beaux personnages que nous offre cette jeune auteure écossaise, nourris sans aucun doute par la fibre cosmopolite que dévoile sa courte biographie. Mère écossaise, père sierra-léonais, une enfance entre Sierra Léone, Thaïlande, Iran et Zambie... une ouverture sur le monde qui irrigue ce texte et l'ancre solidement dans la réalité londonienne.

Tout comme ces renards qui ont envahi les rues de la capitale anglaise, une situation dont de récents reportages n'ont pas manqué de se faire l'écho ces derniers mois. C'est l'un d'entre eux qui figure la première apparition du roman en se faufilant entre les passants du Waterloo Bridge. Et qui va provoquer la rencontre fortuite de nos deux héros aux univers si différents que seul le hasard pouvait se mêler de les mettre en contact. Il s'appelle Attila et il est ghanéen. Psychiatre spécialiste des troubles liés aux syndromes post-traumatiques, il intervient sur les zones de conflit, partout dans le monde. Elle s'appelle Jean, elle est américaine. Scientifique, elle est à Londres pour une mission d'observation des renards et, pour boucler les fins de mois, travaille comme paysagiste auprès de particuliers. Il est au contact des atrocités commises par les humains sur d'autres hommes, elle travaille à défendre et protéger les animaux des velléités de contrôle et de destruction de ces mêmes hommes. Arrivés au mitan de leurs vies respectives, parfois nostalgiques du passé, effrayés par le futur, ils s'attachent à vivre l'instant présent. Une amitié naît et se renforce lorsque le fils de la nièce d'Attila disparait et qu'ils unissent leurs forces pour tenter de le retrouver. Jean active son réseau constitué d'individus chargés de la renseigner sur les renards : un mime de rue, des contractuels, des employés de la ville... tout un petit monde invisible qui patrouille dans les rues de Londres et va s'avérer des plus utile.

Comme je le disais en préambule, la densité de ce roman est remarquable. Grâce au petit monde "souterrain" qui s'anime sous nos yeux, c'est un autre Londres qui nous est donné à voir, multiculturel, vivant, un Londres de l'entraide et de la débrouille sociale. Les backgrounds des deux héros sont impeccablement fouillés grâce à quelques flashbacks qui permettent d'observer Attila lors de ses missions ou Jean lors de son précédent travail, auprès des populations de coyotes aux États-Unis ; de mieux comprendre aussi les douleurs passées, un veuvage pour l'un, un divorce pour l'autre. Autant d'éléments de contexte utilisés pour explorer la question du bonheur et de l'aptitude au bonheur, dans un monde où la violence s'épanouit.

"Chaque fois que vous marchez sur un trottoir bondé, vous croisez des tueurs en puissance. La guerre leur en donne la permission. Nous nous plaisons à croire que les hommes sont communément bons, mais en avons-nous seulement la preuve ? Personne n'est bon par principe ; il y a juste une majorité de gens qui n'ont pas eu l'occasion de se comporter autrement".

Il y a chez Attila et Jean une forme de sagesse liée à l'expérimentation, mais également beaucoup de pudeur et d'empathie dans le regard qu'ils portent sur chaque individu. Il y a chez eux ce conflit permanent entre l'envie de retenter quelque chose, de se laisser aller aux sentiments qui les envahissent et puis la vieille peur de souffrir. Pourtant "qu'est-ce qu'une vie sans incident ? Est-ce même possible ?" demande Attila à juste titre.

Avec ce roman, j'ai retrouvé le même plaisir qu'avec les livres de William Boyd (compatriote de l'auteure avec laquelle il semble partager d'autres influences) qui vous entrainent de façon très immersive dans un univers particulier et offrent un vrai regard sur le monde qui nous entoure. Une lecture dont on ressort un peu plus riche.

Suivez le renard, c'est un vrai régal !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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LE PARADOXE DU BONHEUR de Aminatta Forna
Traduit par Claire Desserrey

Éditions Delcourt

********** C O U P d'E C O E U R **********

Voilà un livre pour lequel j'ai eu un énorme coup de coeur, qui est un CHEF-D'OEUVRE et pourtant j'ai beaucoup de difficulté à en parler... Il ouvre tellement de sujets de réflexions que je ne sais pas par quel bout l'empoigner.

Tout d'abord, c'est l'histoire d'une magnifique rencontre amoureuse entre un psychiatre ghanéen (veuf) et une scientifique américaine (divorcée)...

C'est un superbe portrait de Londres...

Ça parle des traumatismes et de leurs conséquences...

... de notre responsabilité envers les malades...

... de la mort...

... de la relation de l'homme avec l'animal et le monde sauvage...

... de la perte de notre animalité...

... de la survie et de l'adaptabilité nécessaire pour y parvenir...

... c'est aussi une réflexion politique sur la fracture entre les somewhere (ceux qui sont de quelque part) et les anywhere (ceux qui ne sont de nulle part). Comment ne pas voir dans ces renard et ces perruches qui "envahissent" Londres une corrélation avec les problèmes d'émigration et la peur de l'autre qu'ils entraînent. Et sur notre façon de traiter l'étranger...

Et au final, le paradoxe du bonheur c'est d'arriver à la résilience malgré les épreuves, aussi douloureuses et diverses qu'elles aient été (décès d'un conjoint, divorce, avoir accompagné un malade d'Alzheimer, traumatisme de guerre, expatriation, ...).

Aminatta Forna est sans aucun doute à l'égale des très grands écrivains grâce à sa subtilité et à son écriture tout en délicatesse.

Je remercie les éditions Delcourt pour cette lecture extrêmement enrichissante.
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Sur un pont de Londres, un renard va, sans le savoir, rapprocher deux destinées: celle d'une américaine,Jean, fraichement divorcée, biologiste chargée d'observer les goupils qui se sont approprié le territoire urbain et celle d'Attila, ghanéen au nom de guerrier, qui intervient certes sur les lieux de conflits partout dans le monde ,mais en tant que spécialiste du stress post traumatique.
Ils sont solitaires, comme tant d'autres autour d'eux qui oeuvrent dans les coulisses de la ville, mais la fugue d'un petit garçon établira des connexions inattendues et multiples entre des personnages riches d'humanité.
Des loups, des coyotes, des renards mais aussi des perruches effrontées traversent ce roman et , pour certains d'entre eux, la ville de Londres, nous rappelant qu'il nous faut composer avec la nature et non tenter inutilement de la détruire faute de pouvoir la dominer.
Quant aux personnages, on s'attache très vite à eux et des retours en arrière, nous permettent de mieux les comprendre,avec pudeur et émotion. La résilience est au coeur de ce roman, sans pour autant céder à la tentation des bons sentiments, et l'écriture, riche de métaphores et de réflexions pertinentes, nous offre ici un peu bonheur de lecture.
On apprend plein d'informations mine de rien dans des domaines très divers et l'on se sent plus riche d'humanité en refermant ce livre que j'ai trimballé partout le temps de sa lecture, ce qui est un excellent signe !

Et zou un roman qui fait du bien sur l'étagère des indispensables !
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critiques presse (1)
LeMonde
30 janvier 2019
Des animaux sauvages envahissent Londres, qu’arpentent des marginaux. L’écrivaine britannique s’interroge sur le bonheur et le lâcher-prise [...] Le lecteur est invité à repenser la frontière entre espace sauvage et domestiqué.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Quel effet cela ferait-il de sortir la nuit et de hurler pour trouver un partenaire sexuel ? Il y avait quelque chose de séduisant dans le fait d’exprimer ainsi son désir sans détours, sans petit jeu. La femelle disait : « J’en ai envie. Qui peut me satisfaire ? » Les mâles se portaient candidats et elle choisissait.
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La cruauté à l’égard des animaux est un marqueur prédictif d’actes beaucoup plus graves.
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Le coyote la regarde. Elle a failli ne pas le voir tant son pelouse moucheté se confond avec la végétation. Seul le reflet argenté de ses jarres permet de distinguer ses formes. La frontière entre son corps et les jeux du vent dans l'herbe est impalpable. Elle s'immobilise autant qu'elle le peut, soutient son regard. Pendant de longues minutes, sa conscience se réduit à sa respiration, à l'air qui entre et qui sort de ses poumons, aux iris pailletés d'or de l'animal. Un souvenir remonte, suffisamment viscéral pour être réel : l'odeur de sa fourrure le jour où elle l'a endormi pour lui passer le collier, la chaleur qui émanait de lui, les pulsations du sang dans ses veines.
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Chaque fois que vous marchez sur un trottoir bondé, vous croisez des tueurs en puissance. La guerre leur en donne la permission. Nous nous plaisons à croire que les hommes sont communément bons, mais en avons-nous seulement la preuve ? Personne n'est bon par principe ; il y a juste une majorité de gens qui n'ont pas eu l'occasion de se comporter autrement.
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Avec le temps, les loups et les hommes avaient appris à chasser ensemble : les premiers rabattaient les proies et les acculaient, les seconds les tuaient avec leurs couteaux et leurs lances. Un pacte fut scellé, qui dura des millénaires, dont furent exclus les loups encore sauvages, que les humains traquèrent sans pitié. De nos jours, les hommes et les chiens n'avaient plus grand chose en commun avec ce qu'ils étaient alors, mais le pacte tenait toujours. Tandis que le reste du règne animal luttait dans la nature pour sa survie, les chiens avaient leur place au coin du feu, leurs propres marques de nourriture, des salons de toilettage et des petits manteaux en tissu écossais.
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