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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lecture audio

Un recit sur une absence, celle d'une enfant, soeur de l'auteur, née alors qu'il avait 3 ans et dont il apprend l'existence pred de 60 ans plus tard.

Un style qui s'attache à chercher les lors les plus justes pour explorer ce qu'est l'arrachement pour bonnes convenances d'un bébé à sa naissance à sa mère, au vide et l'impossibilité d'oublier mais également la soeur inconnue, à la place qu'elle aurait pu tenir dans la fratrie.

C'est un beau témoignage, profond, émouvant sur la quête d'un membre absent, des coïncidences troublantes, d'une époque où la faute était impardonnable et sanctionnée.

J'ai aimé la manière dont l'auteur décortique les lors, parfois a double sens, les faisant même rimes entre eux et ainsi leur donner encore plus de puissance.
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Très beau texte poignant , un monologue dans un long poème en prose.
L'auteur s'adresse à sa soeur qu'il ne connaît pas mais dont il a toujours soupçonné l'existence tant les variations d'humeur de sa mère traduisent un manque, un lourd secret , pressent-il déjà tout jeune enfant.En effet en 1963, soit 3 ans après sa propre naissance, sa mère a accouché dans une Institution religieuse où son bébé lui a aussitôt été arraché.Un jour,sa mère se libère de ce fardeau et l'auteur marche dans les pas de cette soeur et enquête.Il s'interroge sur les traces que cet abandon a laissées chez sa soeur.
La qualité du texte tient à la pudeur dans l'écriture, à la douceur des retrouvailles tout en disant bien le drame vécu par chacun.

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J'ai aimé l'empathie qui se dégage de ce texte autobiographique, comment l'auteur envisage tous les possibles dans sa recherche d'identité familiale.
À la lumière de la révélation maternelle il peut repenser certains épisodes de son enfance et mettre du sens sur l'attitude de sa mère.
Ça commence joliment par une soeur imaginée, dans le style « Toi le frère que je n'ai jamais eu… » de Maxime le Forestier, puis l'enquête démarre.
Le tout forme une longue poésie sinueuse et vibrante, un air de slam avec des jeux phonétiques bien trouvés, des passages scandés, musclés, d'autres plus ondulants.
Un livre émouvant dont la musicalité donne envie de lire à haute voix.
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Eric Fottorino, Mon enfant, ma soeur - 2023 - ⭐️⭐️⭐️⭐️1/2

Journal de lecture - 28-29 janvier 2024 -

« Sous une forme poétique, un récit autobiographique de la quête de l'auteur pour retrouver sa soeur qu'il n'a jamais vue. En 2018, Angelina, sa mère, lui annonce que trois ans après sa naissance, elle a eu une petite fille, qui a été placée dans une institution religieuse. En consultant les archives de cette pension, il découvre le véritable nom de sa soeur, Marie Elisabeth K. » ( Les libraires )

Très beau et très prenant ! Rappel d'une époque un peu sauvage où les filles-mères devaient se cacher et abandonner leur enfant. C'est écrit comme une suite poétique, mais cela ressemble à une prose découpée en vers tant elle est accessible et simple. On se laisse porter par les émotions de l'auteur quand il découvre la présence, ou plutôt l'absence, d'une soeur inconnue dans sa vie et cela le bouleverse.

« je te conjugue au présent
je t'invente si fort que je crois me souvenir
de toi »

C'est l'histoire de sa mère qu'il raconte ici, son enfance à lui sans sa soeur. Il y a de très beaux passages sur le manque, sur ce qu'ils auraient pu partager. Fottorino se questionne aussi sur l'impact possible de ce manque sur sa soeur qui ne sait peut-être pas qu'elle a été ravie à sa mère, qui a peut-être été adoptée. Sa vision, ses gestes, son image d'elle-même ont-ils été inconsciemment conditionnés par cette situation ? Est-on différent, même quand on ne sait pas, y a-t-il une part de nous qui se doute ? Et on lit, on lit, on ne se lasse pas de lire espérant un heureux dénouement. L'auteur pourra-t-il retrouver cette Marie Elizabeth K et la rendre à sa mère ?





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Depuis près de trente ans, Eric Fottorino utilise la plume pour comprendre ses origines, rassembler les membres d'une famille qui n'a jamais existé.
Fille d'une femme de la noblesse déchue et d'un père absent, celle qui sera sa mère trompe la froideur maternelle en cherchant l'amour auprès de jeunes marocains. A dix-sept ans, elle donne la vie à l'auteur. Il est le fils d'un juif marocain qu'il ne connaîtra pas. Trois ans plus tard, elle accouche d'une petite fille dans une institution religieuse bordelaise. Sa mère parvient cette fois à lui arracher des bras l'enfant née d'un marocain musulman pour la donner à l'adoption. A partir de ce jour, la mère s'éteint à force de chercher puis d'attendre.
Sa mère s'est remariée, a eu d'autres enfants. Ils ont vécu des jours heureux à La Rochelle. L'auteur n'apprend que tardivement l'existence de cette petit soeur. Lors d'un déplacement à Bordeaux, il se rend à l'adresse de l'institution religieuse où serait née sa soeur. Mais elle n'existe plus. Il retrouve sa trace en région parisienne. Commence alors une enquête pour retrouver une enfant née à Bordeaux un dix janvier 1963.
Celle qu'il appelle en secret Harissa, avec laquelle il s'invente une autre enfance est aujourd'hui une femme. Dans ses traits, le ton de sa voix, les marques d'une filiation.
Quel texte magnifique que ce long poème en prose qui charrie la nostalgie, la mélancolie, la douleur, les regrets puis l'espoir, l'éloquence du silence et la douceur des gestes.
Eric Fottorino joue avec les mots ( être, naître, n'être rien), fait des énumérations à la Prévert. Et toujours derrière chacune de ses phrases pointent les émotions à fleur de peau.
Si la première partie est lancinante, douloureuse, elle s'allège de joies imaginées d'une enfance à deux.
Puis l'enquête apporte ensuite du souffle, de l'espoir. le récit se termine sur la douceur et l'apaisement, ce qui clôt peut-être une quête incessante d'un écrivain hanté par ses origines.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Il y a des livres qui résonnent en vous, dont les mots disent plus et que vous pourriez lire les yeux fermés, à fleur de peau.
Mon enfant, ma soeur est de ceux-là. Un livre d'amour. D'amour qui se garde. D'amour qui se tait. D'amour qui transpire dans chaque mot, chaque phrase. Amour violence. Amour tendresse. Amour détresse. Amour espoir. Amour silence.
Des mots d'amour pour une absente. Des mots d'amour pour une résiliente.
Les mots défilent, filent, entraînant les maux, les sentiments. Les mots se taisent. Il en manque tant pour dire l'inassouvi, la perte, le chagrin.
Ils restent les mots aux senteurs d'enfance, ceux qui se glissent dans les branches des oliviers, ceux qui refusent d'oublier même emportés par les vents de l'Atlas.

Mon enfant, ma soeur, un livre émouvant et merveilleusement écrit.

"nos existences sont-elles si dérisoires
qu'elles pourraient se satisfaire
de vérités provisoires"
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Éric Fottorino évoque pour moi le journaliste, et le fondateur du 1. Je viens de découvrir une plume d'une sensibilité folle, servant son émouvante histoire

A 17 ans, sa mère eut un petit garçon, lui. Malvenu.
A 20 ans, elle eut un autre enfant, une petite fille, qu'on lui a prise.
Sur l'instigation de la grand-mère, l'enfant fut enlevée ( vraiment, hop, prise du berceau à quelques heures de vie) et remise à des religieuses pour être ensuite adoptée. Fou d'inhumanité.

Ce livre est l'histoire de cette mère, meurtrie à jamais, triste toujours, même dans les moments heureux.
L'auteur se souvient, moments d'une enfance que la petite soeur aurait pu partager...
Ce livre raconte également la quête, 60 ans après pour retrouver la petite fille, la petite soeur, qui pourrait réparer la souffrance des coeurs troués par l'absence et le manque.

Et quelle belle écriture...les mots sont magnifquement tricotés ; ils disent si bien le désarroi de cette maman sommée d'abandonner.

La forme ( prose romanesque) peut dérouter ; la beauté des images prend le dessus.

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