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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ouvrage dont j'avais fait l'acquisition pour me médiathèque lors de la rentrée littéraire 2023, je m'étais promis de le lire pour 1) pouvoir conseiller mes lecteurs et 2) parce que j'aime beaucoup Eric Fottorino. C'est une amie qui m'avait recommandé cet auteur et je ne regrette en rien de l'avoir écoutée, au contraire. Cependant, j'ai un petit regret en refermant cet ouvrage, celui de n'avoir pas lu au préalable son précédent roman "Dix-sept ans" mais je vais me rattraper sous peu car je le possède également à la médiathèque.

Ici, j'appréhendais un peu cette lecture car mon amie m'avait prévenue : c'est un ouvrage sans aucune ponctuation, écrit en prose avec des moitiés de phrases mais pour elle, c'est passé. Elle m'avait alors dit : tente, tu verras bien, soit ça passe soit tu n'accroches absolument pas. Pour moi, ce fut la première option et j'ai littéralement dévoré cet ouvrage que j'ai non seulement adoré (donc que je ne peux que fortement vous recommander) mais j'en suis également sortie bouleversée, désemparée, en colère. Une mère à qui l'on arrache son enfant dès la naissance, contre son consentement pour le confier à d'autres, cela ne devrait jamais se produite. En pourtant, c'est ce qui est arrivé à la mère de notre auteur. Trois ans après sa naissance, alors qu'elle n'était pas majeur, sa mère met au monde une petite fille dans un établissement religieux. le père ? Inconnu, d'où enfant de la honte. Cela ne devait pas se savoir. Sa propre mère a d'ailleurs tout fait pour cacher la grossesse de sa fille. Soixante ans après, Eric Fottorino se met en tête de la retrouver. il ne peut plus laisser sa mère comme cela, elle qui restait au lit tous les 10 janvier, jour de son accouchement. Pourtant, elle a refait sa vie, a rencontré un autre homme et a eu deux autres enfants mais rien n'y a fait. Elle a beau avoir aimé ses trois autres enfants du mieux qu'elle le pouvait, avoir caché sa peine autant que possible, rien n'a pu effacer ce qui s'est produit pour elle ce 10 janvier 1963.

L'auteur nous emmène vers une longue démarche pour retrouver cette soeur. Est-elle en vie ? Va-t-elle bien ?
Tant de questions qu'il n'a cessé de se poser, s'inventant cette vie qu'il aurait pu avoir avec elle et sa mère. Eux trois (et non pas eux deux comme ce fut longtemps le cas) contre le reste du monde ! Comment se serai dérouler leurs vies ? Tant d'années gâchées ! Tant de blessures. L'on ne peut pas revenir dans le passé, reconstruire tout ce qu'ils on perdu, tout ce que l'on leur a interdit mais l'on peut se bâtir un avenir...même soixante ans plus tard !

Un ouvrage extrêmement touchant sur la quête d'identité, des vies volées mais réparées (enfin, un peu seulement), un ouvrage sur l'amour d'une mère pour son enfant et sur le parcours d'une enfant adoptée qui a appris qu'elle l'était par "inadvertance" comme elle le le dira elle-même. Les adultes ont tendance à croire que les enfants n'entendent pas les paroles des grands ou qu'ils ne les comprennent pas. C'est entièrement faux. Ces petit bouts de choux, quel que soit leur âge, entendent et comprennent bien plus que ce que l'on ne pourrait croire !

Une lecture que je vous recommande (encore une fois, mieux vaut deux fois qu'une) vivement avec un bon conseil : ne faites pas comme moi, lisez d'abord "Dix-sept ans", ouvrage du même auteur auparavant mais si ce n'est pas le cas, je vous rassure, vous comprendrez tout néanmoins !
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Une enquête menée au rythme d'une poésie.

Ou, comment a-t-on pu infliger cela à des mères et aux familles qu'elles devront bâtir après ça ?
Eric Fottorino a choisi de nous en parler sous la forme d'un long poème mis en prose. Bien lui en a pris car en refermant le livre, je me suis dit que c'était la seule forme pour donner créer douceur qui m'a tant émue.
En choisissant ce livre, je ne l'avais pas ouvert ; j'en avais juste lu le résumé et avait envie de lire cet auteur que j'avais un peu abandonné. En l'ouvrant j'ai lâché un « Oh! » de surprise. Puis très vite, dès les premières lignes de ce livre poésie, j'ai été comme saisie par une ambiance enveloppante à laquelle on ne s'attend pas forcément.
Il dit son besoin viscéral de retrouver cette petite soeur à la fois présente toutes les heures de tous les jours de la vie familiale et pourtant restée inconnue durant tant d'années. Ce qu'il réussi à faire de ce très long poème est émouvant et très beau.

Le 10 janvier 1963, trois ans après la naissance de l'auteur, sa mère, vingt ans d'âge, accouche d'un deuxième enfant, une petite fille. Cette fois la grand-mère lui impose de l'abandonner dans l'institution religieuse, place des martyrs s de la résistance à Bordeaux ; abandon qu'elle voulait d'ailleurs déjà imposer à la naissance d'Eric Fottorino. Tout cela va pourrir la vie psychique de cette toute jeune maman avant de pourrir celle de la famille qu'elle tentera de forger.
Le choix de métier de cette mère, infirmière de nuit, lui permettra de se retirer de la vie sociale autant que faire se peut. Se coucher dès qu'elle a finit de soigner les autres et voir le moins possible ce monde qui lui a pris la chair de sa chair, son enfant. Ses enfants pareillement, vont en subir les conséquences et devoir vivre dans cette ambiance mi-figue, mi raisin, à savoir de merveilleuses phrases d'une maman dont le regard est ailleurs lorsqu'elle les leur dit.
Tout le livre est imprégné de la souffrance de cette femme et on comprend, qu'un jour, Eric Fottorino ait décidé de trouver, vaille que vaille, cette petite soeur dont il ne connait ni nom ni prénom.
Un jour il veut pouvoir lui dire « Tu ne la connais pas, elle ne te connait pas, c'est ta mère . »

Après ce livre j'ai compris l'origine du regard d'Eric Fottorino, la source de cette sensibilité qui nous saute à la figure, de ce calme acquis au fil d'un long chemin vers la lumière.

Citations : ou disons plutôt quelques petits bouts de poèmes en prose sortis de leur contexte mais qui révèlent leur musicalité
…« là où tu es
puisses-tu être quelque part
imagine à présent ses yeux rieurs
son mépris des convenance
sa fantaisie
ses facéties
la porcelaine de son sourire
son immense envie d'aimer
et d'être aimée
affreusement seule pourtant
avec ce sentiment odieux
d'être sale
parler lui est douloureux
prendre la parole c'est prendre
(et prendre elle ne sait pas)… 

…on s'est installé loin de Bordeaux
de ses noirceurs
de ses cancans de ses curés
des mauvais souvenirs
des mauvaises rencontres
loin de tout ce qui avant était nous
quand nous n'étions rien…

…on se retrouvera bientôt à Bordeaux
là où tout a commencé
tu seras là avec maman et moi
nous trois
nous voir vite
même si nous appréhendons ce moment
toi surtout
tu crains le poison de l'abandon
la sensation d'être en trop
la honte tenace de ce que tu es à tes yeux
pas assez reluisante
pas assez bien habillée
pas assez bien tout court…

…tu t'avances vers moi
je m'approche de toi
nous atteignons
l'autre versant de la nuit
je découvre l'aube de ton sourire
la flamme dans tes yeux ambrés
dont la couleur m'importe peu
tu es plus grande que moi… »
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Je ressors bouleversée par ce récit.
Bouleversée par l'histoire et bouleversée par la beauté de l'écriture.
Dans ce texte magnifique, plein de poésie, Eric Fottorino écrit à la petite soeur qu'il n'a jamais connue.
Au fil des pages, il part peu à peu à la recherche de l'enfant qui fut arrachée à sa mère puis adoptée dans la clandestinité d'une institution religieuse bordelaise.

Il y a beaucoup d'émotion tout au long de ces pages, de beaux sentiments aussi. Il y a aussi cette écriture magistrale que je retrouve chez l'auteur texte après texte.
Une forme d'humilité et de douceur aussi dans cette recherche désespérée au plus profond, au plus secret de cette intimité dévoilée.
Un énorme coup de coeur.
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C'est un roman autobiographique entièrement écrit comme un long poème en prose. Bizarrement cela ne m'a pas gênée et très vite j'ai oublié cette forme particulière d'écriture pour ne m'attacher qu'aux mots et me laisser emporter par le rythme, la poésie et l'émotion...car ce livre est un long cri de désespoir, mais aussi d'espoir.
L'auteur revient sur son enfance, et son histoire de famille déjà évoquée précédemment dans "Dix-sept ans". Il ne se remet pas de son enfance meurtrie par le drame qui a traumatisé (Ange)Lina sa mère qui avait dix-sept ans à sa naissance et vingt à peine à celle de sa petite soeur, une petite fille qu'on lui a arraché dès la naissance, la jugeant inapte à élever ses deux enfants nés de deux pères différents. C'est la grand-mère maternelle qui organise tout et remet le bébé à une institution religieuse bordelaise. Elle sera confiée à une famille d'adoption.
Dans ce récit poignant, l'auteur parle d'abord de leur mère Lina qu'il regrette de n'avoir pas mieux compris. Puis il s'adresse directement à sa soeur, cette inconnue dont il ne connait ni le visage, ni la personnalité, et ignore si elle est encore en vie. Il lui parle, invente des jeux d'enfants et des souvenirs communs qu'ils n'ont pas eu et n'auront jamais. Il fantasme sur ce qu'elle est devenue aujourd'hui, l'endroit où elle vit peut-être, son visage...et décide de lui donner même un prénom.

Lui qui a vécu sans cesse dans l'angoisse d'être abandonné, tant il sentait sa mère par moment distante et distraite sans savoir par quoi et pourquoi, lui en a voulu un temps jusqu'à ce qu'elle lui révèle la vérité.

Bien entendu, son récit n'occulte pas les moments de bonheur lorsqu'enfin sa mère se marie, qu'il est adopté par ce père aimant dont il nous parle dans "L'homme qui m'aimait tout bas", mais aussi quand ses parents lui offrent une vraie famille puisque naitrons deux petits frères.
Mais c'est difficile pour lui. Et le décalage entre ses rêves éveillés et la réalité, est d'autant plus poignante.
Comment retrouver cette soeur envolée à une époque où les secrets étaient bien gardés ?
Comment pardonner à sa grand-mère d'avoir tout manigancé car elle ne supportait pas que sa fille encore très jeune, ait pu rechercher l'amour et ait osé avoir deux enfants de deux pères différents ?
Comment accepter cette absence ? C'est un poids immense pour tous, très dur à porter pour lui aussi, mais qui a peu à peu ôté à sa mère son désir de vivre.
Pour retrouver sa soeur l'auteur va mener une véritable enquête, semée d'embûches administratives, de lenteur, et vous vous en doutez de doutes...

L'auteur avec la délicatesse que j'ai découvert en lisant ses titres précédents nous touche en plein coeur, nous voudrions l'aider dans sa quête, l'arracher à sa détresse et à cette impuissance qui le détruit comme elle a anéanti sa mère avant lui.
Un livre émouvant et merveilleusement écrit.
C'est tout simplement magnifique !

Merci à l'éditeur et à l'opération Masse Critique de Babelio pour cet envoi !

Lien : https://www.bulledemanou.com..
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"Chaque 10 janvier de sa vie
depuis soixante ans
maman reste couchée
elle te remet au monde
c'est de ça que je veux parler
de ça et de rien d'autre."

Après avoir écrit son livre "Dix-sept ans" il y a quelques années abordant la relation difficile qu'entretient l'auteur avec sa mère Lina, Eric Fottorino publie son nouveau roman dans lequel il parle d'un épisode de son histoire familiale, celui où sa mère lui avoue avoir eu une fille en 1963 qu'elle a dû abandonner.

Elle est née trois ans après lui. Lina avait alors vingt ans. A cette période, elle est déjà mère et n'est pas mariée. Elle accouche alors dans la clandestinité au sein d'une institution religieuse bordelaise et on lui retire immédiatement le bébé. Elle l'a à peine vue, touchée, sentie, embrassée. Et, depuis cette date, elle n'a aucune nouvelle.

Cette naissance hante la depuis toujours, et hante également l'auteur depuis que sa mère s'est livrée à lui. Alors, en 2018, muni d'un carnet et d'un stylo, il part sur les traces de la jeunesse de sa mère pour reconstituer son histoire et celle de sa soeur disparue.

"Sitôt née
sitôt arrachée à maman
Il lui fut refusé
la joie de te toucher
la consolation de sentir sur sa chair meurtrie ta jeune vie s'ébrouer
l'éblouir
l'apaiser"

"Mon enfant ma soeur" est une enquête écrite sous la forme d'un long poème.

Ce roman fait partie de la rentrée littéraire 2023. Il s'agit d'un récit biographique, une histoire familiale dans laquelle l'auteur parle de maternité, de fratrie, d'abandon, de quête d'identité et de secrets de famille.

J'ai beaucoup aimé cette lecture et surtout la manière dont le texte a été écrit. C'est un long poème en prose, rythmé dans lequel l'auteur s'exprime avec beaucoup de sensibilité.
Le livre est divisé en trois parties dans lesquelles l'auteur décrit ses investigations, la manière dont il a retrouvé la trace de sa soeur et comment il a repris contact avec elle.

Tout au long du récit, il s'adresse à elle, lui parle de ses émotions, s'interroge et l'interroge à la manière d'un long monologue.

C'est un livre bouleversant. On comprend rapidement, au fil des pages, que c'est grâce à l'écriture de ce livre que l'auteur a trouvé la force de lancer ses recherches et ainsi changer le destin de sa famille.

C'est un texte magnifique que j'ai lu dès sa réception, une très belle découverte littéraire !

Je remercie Babelio et Gallimard pour cette lecture.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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COUP DE COEUR

Dans "Dix-sept ans", Eric Fottorino évoquait le fantôme qui hantait le début de son roman familial : une petite fille née trois ans après lui et aussitôt arrachée à sa mère puis adoptée dans la clandestinité d'une institution religieuse bordelaise.

" J'ai eu une fille on me l'a prise", c'est par ces mots de sa mère qu'Eric Fottorino a appris récemment l'existence de sa soeur. Avec la complicité de sa grand-mère maternelle, des bonnes soeurs, "ni bonnes, ni soeurs... des soeurs criminelles" ont arraché le nouveau-né à la jeune Lina alors qu'elle venait d'accoucher à 20 ans " à cri et à corps perdu, elle t'avait petite soeur à jamais perdue... Sitôt née, sitôt arrachée, rendue à la nuit, fille de fille-mère, enfant de chimère".

Ce long poème en prose est adressé à cette soeur qu'Eric Fottorino choisit de nommer Harissa, "maintenant je t'appelle Harissa, un prénom c'est un début de conversation... Harissa, petite soeur, petite fleur pimentée."
Eric Fottorini crie son manque de cette soeur, s'invente des souvenirs d'enfance avec elle, des moments partagés "je t'entraîne dans mon enfance... je réécris l'histoire avec toi... avec toi l'insouciance aurait tout emporté... je te conjugue au présent, je t'invente si fort que je crois me souvenir de toi... Tu aurais été ma main complice dans la nuit, ma peine coupée en deux, ma rassurance"
Depuis la révélation de l'existence de cette soeur, il comprend la détresse de leur mère à l'origine des plis de mélancolie de son front, de ses regards perdus, de ses silences "Sa vie maman l'a passée à ne pas vivre... elle qui toute sa vie dut supporter le manque de toi... tu es là, volet mal fermé qui claque dans son coeur."
" Chaque jour elle essaye de t'effacer et chaque jour elle échoue, soulagée de son échec, elle inspire ton nom, elle expire ton nom, soixante ans qu'elle vit en apnée, tu es sa peine à respirer... quelle plus grande douleur que le deuil d'une vivante."
Un cri d'amour, un cri de colère contre "les religieuses sans miséricorde, femmes de Dieu sans Dieu" car "cette petite fille ce n'était pas un abandon mais un arrachement", un arrachement orchestré par sa propre mère honteuse de sa fille devenue fille-mère avec deux enfants sans mari, deux enfants de deux pères différents, deux étrangers, un juif et un musulman. Transgression absolue...
Cette poursuite de la quête identitaire d'Eric Fottorino sur les traces de sa soeur est bouleversante. La forme en vers libres, dont je ne suis pourtant pas spécialement friande, m'a semblé complètement adaptée à la puissance de ce monologue, véritable condensé d'émotions. D'une beauté à couper le souffle.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Eric Fottorino : "Mon enfant, Ma soeur"

Le titre du roman autobiographique d'Eric Fottorino est emprunté à Charles Baudelaire L'Invitation au voyage, in Les Fleurs du mal, 1857, dont le premier vers est "Mon enfant ma soeur songe à la douceur d'aller là-bas vivre ensemble !"
C'est un poème en prose, les phrases sont les flots de vagues courtes, ou longues, scandées et rythmées comme le sont les marées des émotions . Elles sont rivières quand l'auteur évoque un souvenir, fleuve quand la narration oblige, source lorsqu'il cherche les mots dans une écriture qui roule comme les rivières roulent les rochers et la mer les galets pour les apprivoiser, les polir. et des cascades abruptes. Une eau qui traverse le champ des souvenirs, en ville et dans les campagne, à la maison et sur les quais de gare. Et qui enfin s'apaise.
Eric Fottorino naît en 1960 à Nice. Il nous confie que trois ans plus tard une petite soeur entre dans la famille pour en disparaître aussitôt par la funeste décision de l'adoption parce que retirée à sa maman.
Amputé par cette disparition, Fottorino confie à sa soeur disparue, les jeux d'enfance qui auraient pu être les leurs, "tu es partout où je suis" : tel un album imaginaire de photos qu'il nous commente, les javelles de blé en campagne, les rues, les odeurs et la pluie jusqu'à un improbable appel téléphonique sur les boulevards, sous les arbres sous l'averse :"c'est toi ? "
Avant cette apostrophe "C'est toi ?" , il aura fallu soixante ans de recherche.
Surtout ne pas divulguer ici le fond du texte. On sait seulement que les retrouvailles auront lieu.
La recherche de sa soeur prendra une soixantaine d'années.
L'auteur fait des confidences. Les confidences sont les premiers pas vers la confiance (p. 203) et dit-il, s'apprivoiser commence par les yeux (p. 232).

C'est un merveilleux témoignage d'amour que ce livre. Il s'appuie sur une promesse, rendre sa fille à sa mère. Lui permettre d'être. Ne plus rester dans l'anonymat de l'adoption, retrouver une identité dérobée (Cf. Marie Brunet, L'Amour adopté - roman, voir sur Babelio).
Entre les placements d'office en famille d'adoption, en famille d'accueil, et l'abandon auprès des communautés religieuses, enfants placés à la naissance dans des Tours d'abandon aussi, il y a beaucoup de situations qui poussent vers des vies multiples et imposées, par des secrets de familles, des enfants qui ne demandent qu'une chose au cours de leur vie: connaître leurs parents. Car les adoptions sont quelques fois le résultats de drames ignorés.
C'est sans doute pourquoi Eric Fottorino, dans un élan du coeur, dit à sa mère :" Je l'ai retrouvée". Beau texte plein de sensibilité, et d'amour. Et de confiance.

"C'est toi ? "




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C'était ma première incursion dans l'univers de cet auteur, et quelle découverte ! le rythme original de ce récit m'a immédiatement séduite.

Ce récit en prose poignante nous plonge dans les méandres des souvenirs de l'auteur, évoquant sa mère et sa soeur, cette inconnue qui aurait dû être une part précieuse de sa vie. le livre explore ce qui aurait pu être, les rêves inaccomplis, la quête inlassable de sa soeur, et les émotions complexes de la détresse, du manque, et de l'absence.

La plume d'Éric Fottorino est d'une sensibilité et d'une délicatesse rares. Les mots coulent avec grâce, touchant au plus profond de l'âme. C'est un récit émouvant, merveilleusement bien écrit.
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Éric Fottorino termine avec ce récit poétique la quête de ses nombreuses origines et, ici essentiellement, la recherche de sa soeur de 3 ans sa cadette, laquelle à été abandonnée - par contrainte - par sa mère le jour de sa naissance il y a près de 60 ans. Écrit sous forme de longs poèmes en prose, j'appréhendais ce style pour un livre de 270 pages mais son récit m'a happé dès les premières pages pour ne plus le lâcher. Très beau, extrêmement attachant. Des larmes peuvent couler.
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Je referme ce livre et j'ai presque envie de pleurer... c'est tellement beau.
L'écriture d'Eric Fottorino m'a enchantée : choisir cette forme de poésie pour raconter la recherche de sa petite soeur arrachée à sa mère contre son gré rajoute à l'émotion. Cette émotion qui est omniprésente.
Tout au long du récit, le manque de cette petite fille, petite soeur est omniprésent. Cet homme est la douceur même et elle transparaît dans son récit.
Bouleversant, magnifique !
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