On trouvera, sans surprise, dans cet ouvrage une synthèse du rationalisme et de la "méthode" de
Descartes.
Ce résumé n'omet pas, cependant, de signaler les nuances à apporter à des raccourcis qui s'avéreraient trop "entiers". Ainsi est mise en avant la défiance de
Descartes envers la déduction, au profit de l'intuition (oui!; intuition), l'importance des idées "innées" dans sa Méthode, qui sont en fait la base, les prémisses, du raisonnement ... et donc du savoir constitué.
Mais ce qui m'a le plus intéressé est la chapitre Morale.
Descartes n'a pas écrit à proprement parler d'éthique ou de morale. Mais la traduction en éléments de morale de ses "Passions de l'âme" et de sa correspondance permettent d'appréhender son "plaidoyer" pour l'autodétermination, pour la maîtrise de nous même. Dans le même sens, je n'aurais certainement pas attribué à
Descartes la citation "c'est des passions seules que dépend tout le bien et le mal de cette vie"...
Cette découverte de
Descartes est aussi intéressante par d'autres aspects.... que je qualifierai de ....méthode!
Le premier est la référence à sa démarche cherchant à recevoir les contradictions de ses lecteurs(un blog avant la lettre!). Il suppliait "tous ceux qui auront quelque objection de prendre la peine de les envoyer à son libraire".
Un autre aspect, beaucoup plus courant, est sa correspondance, notamment avec
Elisabeth de Bohême: ces échanges (s'étendant sur sept ans) permettent peu à peu de constituer une partie de la morale cartésienne.