ce ressenti lecture va être extrêmement compliqué.
Tout le monde se souvient de ce fait divers de 2017 où une jeune joggeuse disparaît et est retrouvée quelques jours plus tard à moitié carbonisée dans un bois.
on se souvient de ses parents et de son mari éploré et si on s en souvient si bien c'est pour 3 raisons principales :
- les média et prises de paroles de la famille
- les aveux du mari considéré comme un fils par les parents de la victime
- la prise de position du gouvernement au travers d'une allocution de
Marlene Schiappa.
ce fait divers c'est le tragique destin d'Alexia Daval assassinée par son mari.
Si comme tout le monde je connais l affaire, je ne suis pas vraiment télé et info continues en revanche, je l admets je suis une inconditionnelle de Faitres entrer l'accusé.
Je m'attendais à un livre de parents poignants, un peu orienté mais pas à un livre sur les parents. Je pensais qu'ils souhaitaient rendre hommage à leur fille, j'ai eu la sensation qu'ils se justifiaient.
Alors c'est extrêmement difficile de parler d'un tel livre et de ne pas en penser que du bien, de ne pas être que compassion surtout quand la lutte contre les violences faites aux femmes est dans votre ADN
Je pense que le titre du livre est mal choisi.
Isabelle et Jean- Pierre Pouillot les parents nous racontent leur calvaire de la disparition de leur plus jeune fille à ce jour, et nous ne pouvons que compatir. Qui ne le pourrait pas ? nous sommes face à une famille, à des parents qui ont perdu un enfant, une soeur, une cousine de mort violente !
Pire, ils ont été abusés par celui qu'ils considéraient comme leur fils.
Pendant 3 mois, il a joué le gendre dévasté par la mort de sa femme, il faudra lui arracher des aveux face à des preuves accablantes. Puis il faudra supporter les accusations et le discrédit qu'il tentera de porter tant sur la victime que sur sa famille.
on peut donc tout à fait comprendre la rancoeur, le désamour, le deuil.
Mais très vite, j'ai été gênée par les propos. beaucoup de suppositions peut être à raison peut être à tord, je ne saurais dire mais bon : la mère ne serait pas surprise que Jonathann ait été victimes d agressions sexuels dans l'enfance ". D'ailleurs ils ne côtoient pas la famille de leur gendre qui leur fera croire qu'il a coupé les ponts.
en même temps, on peut se demander si en effet, on n'aurait pas agi ainsi quand Mme Poillot, fille de l'ex président du lions club, élue municipale, avec un joli patrimoine décrit la famille de son gendre ainsi " Ils nous ont reçu autour d'une table de jardin verte avec 3 cacahuètes et un pétillant, elle avec ses cheveux roses et lui un jogging informe de la couleur de la table".
A cote, elle nous explique que tous les dimanches soirs, il y avait apéro au champagne chez eux et de se demander pourquoi leur gendre faisait le service ?
un petit complexe d'infériorité que peut être à leur insu les parents d Alexia ont entretenu, oui, peut être que leur gendre aurait voulu être leur fils et pas celui de ceux qu'on juge sur les apparences et la classe sociale.
est ce que cela justifie le meutre ? biensur que non.
Il est coupable, il a avoué et rien ne justifiera ce qu'il a fait.
Mais si je dois être honnête, j'ai trouvé ce libre extrêmement condescendant : on cite les châteaux, les avocats; les présentateurs vedettes, on cite sa marque de voiture mais pas celle des "parisiens", on est flatte de la garde républicaine etc...
Je peux comprendre que sur l instant ça aide des parents dans le drame mais écrire ces mots, les revendiquer, parler de la famille du gendre (qui n'est pas complice on le rappelle même s'ils étaient à ses côtés pendant cette tragédie) ça en dit long sur ce livre qui ne parle pas tant que ça du feminicide.
Après ils ont le mérite d être honnêtes sur leurs pensées mais ils devraient comprendre le regret de Mélanie sur leur propos à la presse s'ils ont employés ce ton.
J'ai même été étonnée qu'ils nous parlent du manque d'ambition de leur fille décédée, juste banquière, après quand même un bac + 5 mais en psychologie quoi !
En réalité, si le titre m avait dit : la trahison de notre gendre et nos malheurs ... je crois que cela aurait été plus conforme au récit.
Je ne nie pas leur peine, ne cherche pas d'excuses au gendre, ni à les rendre coupable de quoi que ce soit. je pense juste que le titre est trompeur et que je n ai pas lu l histoire d'Alexia.
J'avoue, j'ai eu de la peine pour la soeur Stéphanie quand la mère évoque sa relation avec Alexia et ses difficultés à enfanter (je ne sais pas si c'était nécessaire).
bref, je pense que cet ouvrage a vocation à les aider dans leur deuil et si tel est le cas, c'est pour le mieux . En revanche, je ne pense pas quil soit un hommage à leur fille ni même un plaidoyer contre les violences faites aux femmes (même si les parents pensent avoir apporté une pierre à l'édifice).
je n aime pas écrire ce genre de ressenti mais je préfère avertir les lecteurs sur ce qu'ils pourraient trouver (si on a la même sensibilité) dans ce roman.
et pourtant quelques jours plus tôt, un membre de ma famille m avait dit "je ne le lirais pas, je n ai pas aimé comme la mère attirait la lumière à soi".
Peut être j'aurais du l'écouter et passer mon chemin