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EAN : 9798837473470
278 pages
Auto- édition (28/06/2022)
4.65/5   37 notes
Résumé :
Detroit 2022
La ville a perdu toute sa superbe et des milliers de maisons sont laissées à l’abandon.
JQ, membre de la brigade antigang, n’a qu’une idée en tête : mettre le chef des Rollin’60 Crips sous les verrous.
DeAndre, star de l’équipe du lycée, rêve de devenir basketteur professionnel et de quitter ce lieu de désolation.
Mais tout ne se déroule pas toujours comme prévu, certaines rencontres peuvent changer le cours d’une vie.
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne comprends pas que cet Excellent et Addictif roman noir , soit en auto-edition.

Il va falloir vous réveiller un peu ,chers éditeurs.

Après la lecture de son 1er roman " rien à perdre " qui à un peu le défaut d'être ( à mes yeux ) trop teinté de ses lectures ( 3 etoiles) .

J'ai enchaîné directement par celui-ci ,que j'ai dévoré, un roman très abouti et très bien documenté .

Bravo Mr Fournier en espérant lire bientôt votre 3eme roman .

Je vous recommande fortement cette lecture , ceci n'étant que mon ressenti .
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Hello les Mordus,

Donner vie à des êtres de mots et de papier…
Faire en sorte que les personnages soient crédibles, que les lecteurs y croient dur comme fer, s’offrir le luxe qu’en quelques centaines de pages, certains deviennent des amis qu’on sera triste d’abandonner. Le temps de découvrir leur histoire, le livre refermé, ils y resteront à jamais prisonniers.
N’est-ce pas l’un des desseins essentiels de l’auteur ?
J’ai lu ce week end 9339 Elsa Street de David Fournier. Un tout jeune auteur puisque ce roman n’est que son deuxième récit.
J’ai ressenti tout cela. Et bien plus encore…

9339 Elsa Street. C’est dans ce taudis d’un quartier déserté comme la ville qui l’abrite que Samuel est mal né. Les fées ont dû oublier de passer dans le quartier et surtout de se pencher sur son berceau, c’est ici qu’il est mort né, sans aucun rêve ou illusion, sans aucun possible, une voie sans aucune issue. Aussi, lorsqu’il est retiré de la garde maternelle pour une famille enfin aimante, et qu’il y fait la connaissance de DeAndre, autre protagoniste du récit, on se dit que peut-être, peut-être enfin, il va pouvoir souffler un peu et naître pour la seconde fois, tomber enfin sur un de ces chocolats de la boîte, tu sais la réplique culte de Forrest Gump, un de ces chocolats qui n’aura pas un goût de merde pour une fois.
On suit donc logiquement le parcours de DeAndre, dont le frère a mal tourné, rêvant de se faire une place plus haut dans la hiérarchie des Bloods, une des organisations criminelles de la ville. DeAndre, c’est un surdoué du gros ballon orange, la star du playground au lycée, courtisé par les meilleures universités du coin. Mais lui, il a choisi de tout plaquer, et de se ranger du côté des Crips, le gang rival des Bloods.
Il y a aussi JayQ, sorte de jeune daron bienveillant, droit dans ses bottes de membre du Gang Squad, cellule anti gang de la ville de Detroit, le modérateur, l’ange gardien de DeAndre puisque ce dernier deviendra volontairement rapidement l’indic du flic. JQ, lui, rêve de faire tomber un des leaders des Crips qui a descendu une gamine lors d’un échange de tirs, dommage collatéral.
Voilà, les décors sont posés, plus qu’à dérouler la bobine.
Une narration à trois voix, et sur plusieurs périodes, et un autre protagoniste, omniprésent, pesant de tout son poids dans chaque tableau, sur chaque scène : Detroit. Detroit, une ville comme je ne l’ai jamais lue. De Detroit, la superbe, l’omnipotente, il ne reste plus grand chose, ville agonisante, désertée de ses habitants, j’ai adoré sillonner ses quartiers noirs et blancs, plus noirs que blancs, l’œil dans le viseur de la caméra. Punaise ! Je m’y serai cru. Je connais un peu le Midwest et la région des grands lacs, et ce que j’ai lu m’a fait me projeter dans ce qui fait que j’aime tant de nombreux auteurs américains : leur capacité à raconter le décor, les tableaux de nature morte, les trous du cul du monde, les endroits moribonds.
J’ai aimé ces 3 voix, comme j’ai une affection particulière pour les personnages en marge, les laissés-pour-compte, les rednecks.
Si au tout tout début, j’ai remarqué quelques maladresses dans la voix du gamin qui se confie dans ses cahiers, très rapidement, j’ai constaté un lâcher prise de l’auteur, comme s’il avait cessé de se contrôler, comme s’il s’était laissé emporter par ses personnages, et là bon sang, c’est devenu fluide. Ça a matché. Les dialogues sont bons, les réparties tout autant, et j’y ai cru à 100%.
Et j’ai adoré les surnoms ricains ( traduits ) pour chaque personnage principal ou secondaire. Moi qui adore donner des surnoms aux gens par rapport à certains de leurs caractéristiques physiques ou psychologiques, j’ai bien aimé que David en joue également.
Il faut maintenant que je vous parle du jeune DeAndre avant de vous lâchez. Vous vous rappelez des Infiltrés de Scorsese, vous vous rappelez de la tension qui suinte de chaque pore de la peau de Di Caprio ? Et bien l’auteur a su la coller cette frousse à celle de DeAndre, et a me la coller par la même occasion. Ce gamin, il m’a vraiment fait quelque chose. J’aime ces grosses à l’acuité émotionnelle accrue, ces momes qui ont davantage que leur âge physique parce qu’ils en ont vu d’autres, ces intelligences émotionnelles qui s’apprennent ailleurs que sur les bancs de l’école. Ce gamin, il m’a beaucoup fait penser à Gab, le meilleur pote d’Eddy, personnages inoubliables de On était trois de Cetro. Ce roman de Cetro demeurera inoubliable, un de mes préférés, j’ai une relation que je qualifierais d’intime avec ce trio de On était trois. Quant à DeAndre, je l’ai vite reniflé et j’ai vite ressenti qu’il était fait du même bois. De ces gosses loyaux qui de mots et de papier deviendront des amis, des potes et resteront là, ad vitam aeternam dans l’imaginaire.
Et la cerise sur le cheesecake, c’est qu’il m’aura aussi fait penser à Bohem, le sacrifié de Nous rêvions juste de liberté de Loevenbruck.
Un récit mêlant trois vies, 9339 Elsa Street et 2 autres auteurs à découvrir.
De quoi vider la boîte de Kleenex…
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Hello les Mordus,

Donner vie à des êtres de mots et de papier…
Faire en sorte que les personnages soient crédibles, que les lecteurs y croient dur comme fer, s'offrir le luxe qu'en quelques centaines de pages, certains deviennent des amis qu'on sera triste d'abandonner. le temps de découvrir leur histoire, le livre refermé, ils y resteront à jamais prisonniers.
N'est-ce pas l'un des desseins essentiels de l'auteur ?
J'ai lu ce week end 9339 Elsa Street de David Fournier. Un tout jeune auteur puisque ce roman n'est que son deuxième récit.
J'ai ressenti tout cela. Et bien plus encore…

9339 Elsa Street. C'est dans ce taudis d'un quartier déserté comme la ville qui l'abrite que Samuel est mal né. Les fées ont dû oublier de passer dans le quartier et surtout de se pencher sur son berceau, c'est ici qu'il est mort né, sans aucun rêve ou illusion, sans aucun possible, une voie sans aucune issue. Aussi, lorsqu'il est retiré de la garde maternelle pour une famille enfin aimante, et qu'il y fait la connaissance de DeAndre, autre protagoniste du récit, on se dit que peut-être, peut-être enfin, il va pouvoir souffler un peu et naître pour la seconde fois, tomber enfin sur un de ces chocolats de la boîte, tu sais la réplique culte de Forrest Gump, un de ces chocolats qui n'aura pas un goût de merde pour une fois.
On suit donc logiquement le parcours de DeAndre, dont le frère a mal tourné, rêvant de se faire une place plus haut dans la hiérarchie des Bloods, une des organisations criminelles de la ville. DeAndre, c'est un surdoué du gros ballon orange, la star du playground au lycée, courtisé par les meilleures universités du coin. Mais lui, il a choisi de tout plaquer, et de se ranger du côté des Crips, le gang rival des Bloods.
Il y a aussi JayQ, sorte de jeune daron bienveillant, droit dans ses bottes de membre du Gang Squad, cellule anti gang de la ville de Detroit, le modérateur, l'ange gardien de DeAndre puisque ce dernier deviendra volontairement rapidement l'indic du flic. JQ, lui, rêve de faire tomber un des leaders des Crips qui a descendu une gamine lors d'un échange de tirs, dommage collatéral.
Voilà, les décors sont posés, plus qu'à dérouler la bobine.
Une narration à trois voix, et sur plusieurs périodes, et un autre protagoniste, omniprésent, pesant de tout son poids dans chaque tableau, sur chaque scène : Detroit. Detroit, une ville comme je ne l'ai jamais lue. de Detroit, la superbe, l'omnipotente, il ne reste plus grand chose, ville agonisante, désertée de ses habitants, j'ai adoré sillonner ses quartiers noirs et blancs, plus noirs que blancs, l'oeil dans le viseur de la caméra. Punaise ! Je m'y serai cru. Je connais un peu le Midwest et la région des grands lacs, et ce que j'ai lu m'a fait me projeter dans ce qui fait que j'aime tant de nombreux auteurs américains : leur capacité à raconter le décor, les tableaux de nature morte, les trous du cul du monde, les endroits moribonds.
J'ai aimé ces 3 voix, comme j'ai une affection particulière pour les personnages en marge, les laissés-pour-compte, les rednecks.
Si au tout tout début, j'ai remarqué quelques maladresses dans la voix du gamin qui se confie dans ses cahiers, très rapidement, j'ai constaté un lâcher prise de l'auteur, comme s'il avait cessé de se contrôler, comme s'il s'était laissé emporter par ses personnages, et là bon sang, c'est devenu fluide. Ça a matché. Les dialogues sont bons, les réparties tout autant, et j'y ai cru à 100%.
Et j'ai adoré les surnoms ricains ( traduits ) pour chaque personnage principal ou secondaire. Moi qui adore donner des surnoms aux gens par rapport à certains de leurs caractéristiques physiques ou psychologiques, j'ai bien aimé que David en joue également.
Il faut maintenant que je vous parle du jeune DeAndre avant de vous lâchez. Vous vous rappelez des Infiltrés de Scorsese, vous vous rappelez de la tension qui suinte de chaque pore de la peau de di Caprio ? Et bien l'auteur a su la coller cette frousse à celle de DeAndre, et a me la coller par la même occasion. Ce gamin, il m'a vraiment fait quelque chose. J'aime ces grosses à l'acuité émotionnelle accrue, ces momes qui ont davantage que leur âge physique parce qu'ils en ont vu d'autres, ces intelligences émotionnelles qui s'apprennent ailleurs que sur les bancs de l'école. Ce gamin, il m'a beaucoup fait penser à Gab, le meilleur pote d'Eddy, personnages inoubliables de On était trois de Cetro. Ce roman de Cetro demeurera inoubliable, un de mes préférés, j'ai une relation que je qualifierais d'intime avec ce trio de On était trois. Quant à DeAndre, je l'ai vite reniflé et j'ai vite ressenti qu'il était fait du même bois. de ces gosses loyaux qui de mots et de papier deviendront des amis, des potes et resteront là, ad vitam aeternam dans l'imaginaire.
Et la cerise sur le cheesecake, c'est qu'il m'aura aussi fait penser à Bohem, le sacrifié de Nous rêvions juste de liberté de Loevenbruck.
Un récit mêlant trois vies, 9339 Elsa Street et 2 autres auteurs à découvrir.
De quoi vider la boîte de Kleenex…
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Detroit pourrit sur place. Une chappe de plomb écrase les ruelles infestées par les gangs. Impossible de passer outre, quand on grandit dans une ville qui a depuis longtemps rendu sa médaille de fleuron de l'industrie. Impossible d'échapper à sa destinée de dealer, camé, ou chef de bande, selon vos ambitions. Seule alternative, s'inscrire dans le camp opposé, celui de la Loi, et faire régner l'ordre. Mais à Détroit, cette mission revient à attraper tout un écosystème gangrené, et l'enfermer dans un sac épais, en espérant que les plus vertueux des pourris éliminent les autres.


Et puis parfois, la vie s'acharne à faire pousser au travers d'une faille de toute cette noirceur une pousse opiniâtre, une vision optimiste, envers et contre tout, contre tous, que la roue peut tourner dans le bon sens, pourvu que l'on sache s'y prendre. Samuel vous attrape par le coeur et ne vous lâchera à aucun moment de cette histoire. Samuel, cet enfant né du mauvais côté de la chance, au destin engagé dans un mauvais pli, dans une boîte de chocolats où tous les parfums ont le goût du poison. Son journal intime nous livre les clés de cette personnalité simple et généreuse, que le lecteur adopte rapidement comme un petit frère à protéger. A protéger des horreurs déjà vécues, au 9339 Elsa Street, et à celles que DeAndre s'obstine à lui faire eviter dans l'avenir.

DeAndre, encore un personnage qui ne me lâchera plus jamais, je le sais. Ce môme ayant grandit trop vite, probablement pour s'élever au-dessus de toute cette fange. Ce gamin qui en prend un autre sous son aile, parce quil a appris à s'envoler avant le plus petit. Mais ce n'est pas le rôle des enfants, que d'en sauver d'autres. 

JQ, alias Julius Quentin, le flic solitaire de l'histoire, ne dérogera pas à la règle, et crée rapidement un lien filial avec DeAndre. Une association anti-malfaiteurs à haut risques. JQ joue un jeu dangereux en prenant le rôle du marionnettiste, les fils reliés à de la dynamite pure. 


Et en toile de fond, l'écho du ballon de basket qui se propulse du sol ; les crissements des chaussures sur le parquet des salles americaines ; les éclats de voix des spectateurs devant le petit écran et les exploits des grands noms de la NBA en ce debut d'années 1990, à commencer par l'inégalable Michael Jordan ; et le parfum des terrains à ciel ouvert, entre gazoil et plastique abîmé.


Ce roman est terriblement noir, mais pas seulement. Il dépeint avec une réalité stupéfiante, une Amérique entière, engagée dans un instinct de survie parmi la violence. J'avais déja été subjuguée par la force de l'écriture de David Fournier avec Plus rien à perdre, je suis dévastée par 9339 Elsa Street, et cette couverture qui me glace dorénavant. Tous les codes des romans noirs sont maîtrisés avec art, et j'ai retrouvé ce qui me fascine chez RJ Ellory (impossible de ne pas penser aux Anges de New York et à ces flics blasés et combattifs à la fois) et chez Jérémy Bouquin. Les êtres sont obscurs, consistants et à fuire absolument. Je ne peux pour ma part m'en détacher.
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C'est au travers de trois voix que l'auteur propose une plongée dans ce roman choral aux accents noirs. Une balade dans une Amérique, désabusée, abandonnée, en décalage complet avec l'image d'eldorado que s'en font les européens. Une Amérique faite de violences, de vols, de meurtres et de débrouilles, où l'on ne montre plus son appartenance à une nation défaillante mais à un gang, chimérique protecteur et nourricier mais plus sûrement pourvoyeur d'aller simple pour l'enfer. Trois destins qui se croisent, trois vies biberonnées aux relents d'une ville exsangue où seul les plus chanceux partiront vers un autre horizon. C'est ce rêve que font deux des protagonistes tandis que le troisième tente de maintenir la voie du possible dégagée.

Avant de m'intéresser au fond, un petit détour sur la forme. En effet, je tiens à souligner le soin pris dans la mise en page et la couverture, c'est rare dans le milieu de l'auto-édition pour être ici souligné. Bonus non négligeable par les temps qui courent, le prix tout doux.

Ce roman c'est d'abord une ambiance, un lieu : la ville de Détroit, Michigan. Un ex fleuron de la puissance des Etats Unis où des milliers d'ouvriers travaillaient pour l'industrie automobile. C'était le poumon de la cité au point d'être rebaptisée motor town, d'influencer même la culture puisque le célèbre label musical Motown tire aussi son nom de là. Mais différentes crises sont passées par là et ont jeté à la rue les travailleurs. Misère et pauvreté sont alors devenues le lot quotidien des habitants, et les départs ont été légions, laissant des quartiers complets à l'abandon et ouvrant la porte à toutes sortes de trafics pour tenter de surnager dans cette région des grands lacs.

C'est dans cette atmosphère, quelques années avant que la ville ne se déclare en faillite, que David Fournier a choisi de poser son intrigue par le biais de trois existences.
Avec tout d'abord, par ordre d'apparition, celle de JQ, un bon flic sans histoires particulières et ça fait d'ailleurs sacrément du bien de voir évoluer un policier normal sans des états d'âmes à faire se pendre toute la troupe de clowns du cirque Gruss. Son seul défaut en plus de cultiver une certaine solitude : se dévouer entièrement à son job pour lequel la vocation est survenue suite à une overdose d'un camarade de lycée. Il officie dans l'équivalent français de l'antigang, là aussi composé d'agents plutôt bons dans leurs jobs, sans aspérités, des gens presque comme tout le monde hormis leur plaque. JQ est conscient que la mission est sans fin mais tente à son niveau de protéger la flamme de l'espoir et de maintenir la devise : servir et protéger. JQ se démarque par sa sympathie même s'il reste déterminer à aboutir surtout quand il le promet à des parents. Vous l'avez compris la noirceur ne vient pas de cet acteur mais se concentre plutôt sur les deux suivants.

Pour Samuel, « la vie, c'est comme une boîte de chocolats. Personnellement, je suis persuadé qu'on m'a refourgué la boîte la plus pourrie du lot. » Un mauvais départ dans la vie avec une maman trop jeune et toxico ainsi qu'un papa qu'il ne connaîtra que 20 minutes, le tout dans un taudis situé au 9339 Elsa Street. Pour lui enfance rime avec souffrance. Il se livre ici sous la forme de carnets intimes car il prend vite le goût de l'écrit, son échappatoire face à un environnement hostile qui le prend trop souvent en grippe. Un vilain petit canard qui n'attend qu'un signe du destin pour prendre son envol.

Son salut viendra peut-être de DeAndre, lui aussi un gosse que la vie a mal mené. Orphelin trop rapidement, élevé par une grand-mère aimante disparue elle-aussi trop tôt. Il n'a que deux options dans la vie : suivre les traces de son frère, membre des bloods ou choisir de s'en sortir par le basket. Rebondir en accrochant une bourse universitaire et pourquoi pas s'ouvrir la porte d'une carrière pro. Même s'il ne fanfaronne pas, il n'est pas du genre à se laisser marcher sur les montantes, quelque soit l'adversité. Il prend sous son aile Samuel, imitant un grand frère protecteur. Mais nous sommes à Détroit et plus qu'ailleurs le chemin est semé d'embuches.

La force de l'auteur réside dans le fait d'inciter son lecteur à l'empathie envers ses trois personnages. Sans vous en dire plus, une espèce de famille recomposée se constitue, une relation filiale entre JQ et DeAndre, et fraternelle entre celui-ci et Samuel. David vous attendrit la couenne pour mieux aller planter un dunk dans votre petit coeur qui était déjà en train de se dire : et si… Malheureusement point de feel good par ici, bloods et crips se livrent une guerre sans merci pour contrôler le territoire. La survie passe par le chouffe, le deal et l'argent facile même si pour cela il faut prouver sa loyauté envers le gang en commettant des actes dont votre conscience vous rappellera sans cesse l'existence.

L'auto-édition révèle parfois de petits trésors et celui-ci en fait partie. Une justesse dans la description des acteurs, une tension dramatique savamment orchestrée, une révélation finale frustrante font de cet ouvrage un moment de plaisir à savourer sans modération pour les amoureux du noir. Un grand merci à Claire pour ce cadeau.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- OK... Je suis né à Detroit. Avec mes parents, on habitait sur Packard Street. On n'avait pas beaucoup d'argent, mais on s'en sortait. Mon père travaillait dans le bâtiment. Il était maçon. Je ne me souviens plus beaucoup de lui. Il n'était pas souvent à la maison. Il bossait toute la semaine et le w week-end, il bossait encore, mais au black. Je me rappelle juste que c'est lui qui m'a offert mon premier ballon de basket. II était fan des Pistons. Il a été tué quand j'avais sept ans par un mec qui voulait lui piquer sa bagnole. Il n'a pas voulu se laisser faire et s'est pris une balle. Après sa mort, nous sommes allés vivre chez ma grand-mère maternelle sur House Street. Ma mère était caissière dans un supermarché et ne gagnait pas assez pour continuer à payer le loyer. En 91, on a appris qu'elle avait un cancer et qu'elle était condamnée. C'est à peu près à la même époque que mon frangin a commencé à devenir ingérable. Ma grand-mère n'avait aucune autorité sur lui et lorsque ma mère nous a quittés, Marlon n'a pas tardé à rejoindre les Bloods. La suite, tu la connais. L'assassinat de Mamie Betty, la famille d'accueil...
- Oui, c'est d'ailleurs à peu près tout ce que tu as bien voulu me raconter sur toi.
- Il n'y a pas grand-chose à dire de plus. Tu veux que je te dise quoi ? Que j'ai eu une enfance malheureuse et que c'est injuste ? Tu veux t'apitoyer sur mon sort ? C'est Detroit, ici. C'est la merde pour tout le monde. Ça ne sert à rien de pleurnicher.
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Je me parle tout seul et essaye de me convaincre moi-même que j'ai eu raison. La vérité, c'est que je n'en sais foutre rien. Pourquoi certains ont tout pour être heureux depuis le premier jour de leur existence alors que d'autres doivent se battre et travailler toute leur chienne de vie juste pour bouffer ? Pourquoi je me suis retrouvé orphelin à même pas dix piges [...] Pourquoi, hein ? Putain de merde ! Plein le cul de tout ça ! Je suis défoncé et je chiale comme un gosse de cinq ans. Là, maintenant, j'ai juste envie de me foutre mon flingue dans la bouche et de me faire exploser la gueule. Avec un peu de chance, Mamie Betty avait raison et il y a un monde meilleur ailleurs. Bordel, je raconte vraiment n'importe quoi. J'ai la gorge sèche, sûrement à cause de la weed.
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Les plus petits esprits ont les plus gros préjugés. Celle ci est de Victor Hugo , un écrivain français.
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À chaque clan, son territoire, le quartier va se transformer en véritable coupe-gorge. J’avais espéré apercevoir mon suspect, mais l’occasion ne s’est pas présentée. Je reviendrai.  (JQ)
 La vie, c’est comme une boîte de chocolats. Personnellement, je suis persuadé qu’on m’a refourgué la boîte la plus pourrie du lot.  (SAM)
 Si tu abandonnes une fois, cela peut devenir une habitude. N’abandonne jamais ! Au final, ce sera moi le meilleur. (DeAndre)
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Le Pasteur John Calvin Maxwell,auteur de best-sellers à dit je cite: " Un homme doit être assez grand pour admettre ses erreurs ,assez intelligent pour en tirer profit, et assez fort pour les corriger ." Je vous laisse méditer la dessus.
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