Mon dernier cheveu noir : Avec quelques conseils aux anciens jeunes

Quand j'avais dix ans, un vieux avait trente ans.
Quand j'avais trente ans, un vieux avait cinquante ans.
Quand j'ai eu cinquante ans, un vieux avait soixante dix ans.
Quand est-ce que je vais le rattraper ?

Y a-t-il une vie après la mort ?
Ce qui est sûr, c'est qu'il y a une mort après la vie.

Quand on est petit, on adore les toboggans.
Comme les marches sont trop hautes, on n'est pas capable d'attendre le haut du toboggan tout seul, on pleure pour qu'on nous y monte.
Quand on est là haut, on est au ciel, près du bonheur. On regarde la grande rampe en bois ciré ou en métal brillant. On a un peu peur mais il y a papa et maman qui nous attendent en bas. On imagine la descente et, surtout, l'arrivée, dans le sable ou dans l'eau.
Après, on pleure, pour qu'on nous y remonte tout de suite.
Quand on grandit, on monte tout seul en haut du toboggan, on descend des centaines de fois, sans lassitude.
Cinquante ans plus tard, je suis arrivé en haut du toboggan, beaucoup plus haut celui-là. Cette fois, j'ai plus trop envie de me laisser glisser. J'aime mieux ne pas imaginer la descente. J'ai la trouille de partir les pieds devant.
Je ne devrais pas. Peut être que mes parents, descendus avant moi, m'attendent en bas

Les jeunes d’aujourd’hui m’agacent, ils sont de plus en plus jeunes
Peut-être que je suis en train de devenir un vieux con.

Y a-t-il une vie après la mort ? Ce qui est sûr c’est qu’il y a une mort après la vie.

Épicure a dit : « Ne craignez pas la mort, quand elle sera là, vous ne serez plus là ».
Mais la vieillesse, quand elle sera là, on sera encore là.

Mon arrière grand-père est mort ; mon grand-père est mort ; mon père est mort…Ooooh !!!... Je crains que ce soit héréditaire !!!

Tant qu'il y a de la vie il y a du désespoir.

Le curriculum vitae de celui qui débute, c'est comme la page "Du même auteur" d'un premier livre : une page blanche. On passe sa vie à essayer de la remplir.

J'aime de moins en moins les anniversaires, surtout le mien. Je n'ai pas besoin de cadeau, j'ai tout et je n'arrive pas à dire "quelle bonne idée" à celui qui a eu une mauvaise idée.

Je sais que je vieillis, ce n'est pas nécessaire de me le rappeler chaque année.