Mon dernier cheveu noir : Avec quelques conseils aux anciens jeunes

Ce que je n’aime pas dans la mort, c’est que ce n’est pas le principal intéressé qui décide de la date.

En vieux français hip-hop se dit parkinson.

Avant, j'étais impatient de grandir. Alors que j'avais toute la vie devant moi, je voulais tout, tout de suite. Maintenant, je suis beaucoup moins pressé, comme si je pouvais attendre.

[Incipit.]

J'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour éteindre les soixante bougies. Tout le monde rit dans mon dos. Je pense qu'ils se foutent de ma gueule. Je n'arrive pas à croire que j'ai soixante ans. Pourtant, j'ai eu soixante années pour m y préparer.
J'aime de moins en moins les anniversaires, surtout le mien. Je n'ai pas besoin de cadeau, j'ai tout et je n'arrive pas à dire «Quelle bonne idée !» à celui qui a eu une mauvaise idée. Mon tiroir déborde de cravates que je ne mettrai jamais. J'aimerais que tout le monde parte, j'ai envie d'aller me coucher. Je n'aime pas les gâteaux, le champagne est tiède et j'ai peur des compliments. J'imagine le pire : la petite fille endimanchée...

Quand vous entendrez le docteur à votre chevet dire : " C'est la fin", essayez, malgré votre état, de faire rire une dernière fois. Ajoutez : " Des haricots".

Mon arrière grand-père est mort, mon grand-père est mort, mon père est mort...Je crains que ce soit héréditaire.

Le curriculum-vitæ de celui qui débute, c’est comme la page du même auteur d’un premier livre : une page blanche

Un vieux dans une maison de retraite, c'est un peu comme une voiture de collection dans un garage. La différence, c'est que, avec le temps, la voiture de collection prend de la valeur.

Pourriez-vous m'indiquer ma date de péremption, docteur ?
Le médecin a refusé.
Par délicatesse ?
Comme l'humidité qui monte du sol et ronge d'abord le bas des murs, la péremption, chez l'homme, atteint d'abord les bas morceaux. Comme la petite bête qui monte, qui monte, elle grignote tout sur son passage, de bas en haut, jusqu'au jour où elle nous croque les couilles.
J'ai des cors aux pieds, les jambes moins lisses à cause des varices, les genoux bien trop mous, les rotules qui reculent et les hanches qui se déhanchent.
Et la tête, alouette ?
Heureusement la tête tient le coup.
Les fondations des phares de la côte peuvent s'effriter, tant que la lanterne dans le ciel est éclairée, le marin n'est pas perdu.
S'il reste de la lumière là-haut, on n'est pas foutu.
On peut continuer à rêver.
En regardant ses cors aux pieds.

En vieux français, hip-hop se dit parkinson.