Parcours exceptionnel d'une hors norme pour un temps où l'âme humaine est encore à ses prémices.
Grandeur et profusion se verront éclipsées et effacées au détriment de la bassesse conquérante d'une fougue trop verte dans ses élans.
Personnage à découvrir sans hésitations par ses multiples facettes.
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Chacune de ces femmes, belles ou laides, capables de charmer leur époux ou simplement imposées comme garantes de la pérennité du sang royal dans les veines des futurs souverains, a su se rendre indispensable au royaume. Qu’un pharaon parte à la guerre et sa première épouse, la seule à vrai dire à mériter ce nom au milieu du harem, tient fermement les rênes du pays.
Il faut lutter pour ne pas penser au risque que court une jeune mère lors de ses premiers accouchements. À cette époque, il y a plus de trois mille ans, la médecine ne pouvait, au mieux, qu’apprendre à connaître l’art de soigner par des plantes ou tenter de faire tenir sans trop de disgrâce un membre meurtri.
Le pharaon féminin ne veut pas la guerre mais il ne fait preuve d'aucune faiblesse, ses grands officiers servent avec autant de fidélité qu'au temps des Thoutmosis.
Au pied de la falaise des morts, Hatchepsout honore la course du soleil symbolisée par le voyage de la barque d'Amon. Par ce biais, elle participe au vieux culte de la mort et de la vie régénérée, aussi ancien que la conscience humaine. Tout près des salles sombres réservées au culte d'Amon, une petite chapelle a été consacrée au père tendrement aimé, Thoutmosis 1er. Hatchepsout n'oublie pas les seins, Deir el Bahari rassemble dans un long cortège vers le pays de la mort ces êtres défunts de la dynastie ahmesside.
La richesse de l'Egypte atteint un degré inégalé jusque là, qui se risquerait à contester celle qui emplit les ventres et laisse dormir en paix un peuple rassasié ?