Le fil rouge de l'histoire avait semblé prometteur, me rappelant un petit peu l'étrangeté de Stone Junction (c'était mettre la barre plutôt haut), mais il s'avère que le roman s'éparpille en longueurs autour des personnes tournant plus ou moins en orbite autour des cinq personnages principaux : Pénélope Tyler, la mère de
Purity, ainsi que cette dernière, Andreas Wolf, puis Tom Aberant et Leila Helou, journalistes tous les deux. On assiste donc à la genèse de chacun d'eux, on gravite autour de leurs histoires de famille, de leurs relations amoureuses qui ont été pour la plupart des échecs monumentaux. Enfances perturbées, relations abusives, résignation, quête du père et amour destructeur de la mère, morts violentes, et tout plein de comportements qui auraient donné une érection à
S. Freud.
Et la pureté, dans tout ça ? La transparence ? Piétinées, saccagées, exagérées, remodelées, souillées, rêvées... Écartelées entre le besoin de tout savoir des autres et la nécessité de protéger, brouillées par des secrets si lourds qu'ils tuent à petit feu... Dans un fleuve de viande, ensanglantée.
J'avais tenté de lire
Freedom sans aller plus loin que les quelques premières pages, et j'ai décidé de donner à celui-ci toute mon attention, cherchant les oiseaux rares et humant les parfums si nombreux. J'en ai aimé quelques détours et ai été appâtée, sûrement, comme les autres, par la vérité. Mais au final, et même après les huit cent et quelques pages, je ne me suis pas sentie rassasiée, et je dirai même que tout était un peu trop ou pas assez - non que ce ne soit pas intéressant, mais plutôt comme si chaque personnage avait semblé, malgré toute la profondeur des drames qui leur sont tombés dessus, relativement creux, sans but, sans passion, avec juste l'impression d'être sales (ce qui est le propos, donc). le Sunlight Project, prétexte survolé à un livre qui ressemble plus à un album de famille torturée, aurait mérité plus d'approfondissement et plus d'engagement. Enfin, quoiqu'il en soit, le livre, divisé en peu de chapitres, se lit effectivement plutôt vite et ne laisse que peu de répit si, comme moi, vous n'aimez pas les lire à moitié.
(voir la critique intégrale sur le blog)
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