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3,61

sur 370 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avis aux aficionados de l'entomologiste à lunettes : le Franzen nouveau est arrivé, et réjouissons-nous car il est excellent.

Sur la forme, le bébé porte bien la patte de son créateur, avec ses charmes bien identifiables (et pourtant à lire comme ça c'est plutôt repoussoir) : ouvrage volumineux, dialogues cérébraux, quelques mots savants distillés ici et là (mon avis de fan est que c'est en clin d'oeil aux reproches d'intellectualisme pompeux faits à l'époque aux « Corrections »)

Sur le fond, Franzen a troqué la focale spatio-temporelle habituelle de sa loupe d'entomologiste pour une grille de lecture plus large afin d'embrasser cette fois-ci les moeurs de ses contemporains à l'heure du Grand Internet, et il fallait bien un champ d'observation allant de la Californie au Colorado mais aussi jusque dans le Berlin-Est des années 80 ainsi que dans un coin de paradis au fin fond de la Bolivie pour ce faire.

Et l'auteur de se concentrer sur quelques personnages, qu'il prend soin de développer soigneusement un par un, pour explorer à l'aune du grand chambardement idéologico-politico-sociologico-économique du 21ème siècle leurs interactions, leurs aspirations, leurs névroses, et ce qu'il advient de l'identité, de la famille, du pouvoir, du sens de la vie individuelle dans un monde ultra-connecté.

Je vous épargne le pitch du roman qui n'apporterait rien de plus que la quatrième de couverture et risquerait de spoiler et me contenterai de résumer comme suit : C'est touffu, c'est drôle et désabusé, c'est intelligent et attachant, bref, la cuvée 2015 de l'ami Jonathan est encore une fois une réussite que j'ai bu sans modération !
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Voilà un très long roman, comportant les ingrédients qu'il faut pour en rendre la lecture tour à tour distrayante, intéressante, surprenante, amusante, oppressante, captivante... J'aime absolument !

Arrêtons là les qualificatifs et penchons-nous sur le titre : Purity ! le mot anglais pour pureté ; conservé tel quel dans l'adaptation française du livre ! Un titre qui pourrait faire craindre un ouvrage engagé, militant, ennuyeux. Ce n'est pas le cas. Purity est le prénom véritable de l'héroïne du roman, celle qu'en fait, tout le monde appelle Pip. Comment peut-on s'appeler Purity ? Même aux Etats-Unis !... Sa mère n'avait pourtant pas choisi ce prénom par pur hasard...

Pip n'a eu comme famille que sa mère, une femme étrange, au caractère tourmenté, qui vit seule pauvrement dans un coin isolé de Californie, depuis qu'elle a quitté son mari, quelque temps après la naissance de sa fille, précise-t-elle. Un homme à fuir absolument et définitivement, proclame-t-elle lorsque Pip l'interroge.

Pip a vingt-trois ans. C'est une jeune femme tout à fait charmante. Ouverte, libre, franche, généreuse. Intelligente mais naïve. Séduisante malgré un manque de confiance en elle. Depuis la fin de ses études universitaires, elle travaille, un job ni passionnant, ni rémunérateur. Les temps sont durs pour les jeunes d'aujourd'hui, notamment pour Pip, qui avait souscrit un prêt étudiant de cent trente mille dollars qu'il lui faut désormais rembourser. Elle s'est mise en tête que la seule personne qui pourrait l'aider à se libérer de cette dette est son père, qu'elle veut retrouver, alors qu'elle ne l'a jamais vu et qu'elle ne connaît même pas son nom... Telle est sa quête !... Bien des choses auront changé pour elle à la fin du livre.

Le deuxième chapitre nous ramène vingt-cinq ans en arrière, à Berlin-Est, peu de temps avant la chute du Mur. Andreas Wolf est un jeune homme au physique avantageux, consommateur de jolies filles et d'images pornographiques. Bien que fils unique d'apparatchiks très privilégiés d'une « démocratie populaire » à bout de souffle, il joue de son charisme pour se poser en contempteur d'un régime qu'il juge fondé sur une hypocrisie ridicule et terrifiante.

Rebelle dans l'âme, porté par un ego démesuré, Andreas deviendra plus tard un lanceur d'alerte célèbre et hors-la-loi, à la manière d'un Julian Assange ou d'un Edward Snowden. Réfugié en Bolivie dans un coin de montagne paradisiaque où il est assisté de groupies aussi belles que dévouées, il entretient sa légende et pilote une cyberorganisation très efficace, le Sunlight Project. Très intelligent, opportuniste et manipulateur, il restera toutefois marqué par un péché originel, un acte criminel dont il redoute la découverte, ce qui le rend paranoïaque par instant. Une paranoïa qui menacera de s'aggraver et de l'engloutir... Entre temps, pourra-t-il aider Pip à retrouver son père ?

Deux autres personnages émergent dans l'intrigue. Tom, un patron de presse d'investigation, sérieux et ambitieux ; un type bien, dont la vie privée n'a pas toujours été un long fleuve tranquille. Et Anabel, la fille d'un industriel multimilliardaire, une femme belle et brillante, mais psychotique, délirante, destructrice et autodestructrice.

Tous ces personnages partagent une particularité : une forme d'exigence envers soi-même, chacun à sa manière ; la détermination – dangereuse ou velléitaire – de respecter scrupuleusement des convictions de base, comme s'il s'agissait de se convaincre de sa pureté personnelle. Mais défendent-ils un idéal ou l'image qu'ils veulent avoir d'eux-mêmes ?

L'intrigue est complexe et l'auteur n'en dévoile les noeuds qu'avec parcimonie, pièce par pièce, comme un puzzle, au fil de sept chapitres non chronologiques, dans lesquels je me suis laissé promener de façon très plaisante sans toujours savoir très bien vers quoi on me menait : tantôt à méditer sur la morale du journalisme d'investigation et du lancement d'alerte ; tantôt à réfléchir sur les limites de la démocratie ; tantôt encore à épier les intermittences du désir entre une jeune femme et un homme ayant l'âge d'être son père ; parfois juste à observer Pip s'enchanter de la richesse des odeurs tropicales dans les vallées boliviennes... Et aussi à suivre les remous d'une histoire d'amour et de folie ; un amour fou, hors de toute limite de temps et d'exigence – de pureté, notamment –, et qui déferle en haine, en envie de faire mal, de détruire, de se détruire.

Tout cela a-t-il un sens ? Soudain, dans un dialogue, à mi-parcours du livre, une lueur. Est-ce une piste, un fil conducteur ? Viendront finalement des révélations surprenantes ; des circonstances pouvant apparaître comme des hasards n'en sont pas... L'histoire s'achève dans une atmosphère de paix, de bonheur possible. Ou presque, mais tant pis pour ceux qui s'en excluent. Et quel dommage pour le lecteur que ce soit la fin de ce roman magistral.
Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Miam, un bon pavé bien copieux comme je les aime !
Fidèle à lui-même, l'auteur des Corrections et de Freedom nous propose ici une nouvelle (grosse) pépite aux multiples facettes, où différentes histoires familiales alambiquées s'entremêlent sur plusieurs décennies et plusieurs continents pour donner corps à un récit des plus palpitants !

Au centre de cette toile d'araignée narrative, tissée une fois encore de main de maître, la jeune Purity (appelez-la Pip pour ne pas la froisser) se débat contre l'avis de sa foldingue de mère pour retrouver la trace d'un père qu'elle n'a pas connu, et qui pourrait peut-être l'aider à solder son prêt étudiant.
Sa quête l'emmène d'abord jusqu'en Bolivie, où elle intègre un groupe de lanceurs d'alertes dirigé par le charismatique Andreas Wolf, un dissident berlinois sulfureux qui marche sur les traces de Julian Assange et d'Edward Snowden.
Wolf se révèle obsédé et manipulateur, mais Pip parvient à se libérer de son emprise et retourne à Denver pour décrocher un poste de journaliste d'investigation à l'ancienne, aux côtés de Tom Aberant et de sa femme Leïla.
Inutile d'extrapoler plus avant sur ce pitch à tiroirs, le roman est bien trop dense pour que son résumé tienne en 10 lignes !

Applaudissons plutôt la qualité de cette incroyable fresque psychologique, l'épaisseur de cette galerie de personnages tous plus ou moins névrosés et "interconnectés", et la fluidité des nombreuses digressions et autres flash-back biographiques qui étoffent à merveille le roman.

OK, malgré quelques situations cocasses, la compagnie de tous ces fêlés n'est peut-être pas la plus indiquée pour se détendre cet été sur la plage (relations de couples tordues, mensonges et paranoïa, sentiments de culpabilité, liaisons toxiques, pouvoir de l'argent, pulsions sexuelles malsaines...)
Il n'empêche que je me suis régalé de la première à la dernière page, que j'ai été touché par le désarroi de Pip, amusé par la loufoquerie de sa mère, effrayé parfois par la schizophrénie d'Andreas, interpellé par les relations parents/enfants souvent conflictuelles, et ému par les destins croisés de Léïla, de Tom, et de sa première épouse.

N'en déplaise à ceux qui ne voient en Franzen qu'un cérébral pompeux et tourmenté, je le considère quant à moi comme un grand écrivain ! En plus de nous offrir des dialogues vraiment décapants, il a réussi à ancrer son roman à la fois dans Allemagne de l'Est au temps du communisme, et dans l'actualité de notre XXIème siècle, en nous invitant à réfléchir sur la nouvelle dictature de la transparence, le totalitarisme d'Internet, le rôle des médias et l'évolution du journalisme. Grand écart parfaitement maîtrisé !

Ils sont rares les livres de 700 pages qui, une fois refermés, nous font dire qu'on serait bien reparti pour quelques chapitres supplémentaires : Purity est de ceux-là !
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C'est une lecture qui marque. Au fil des chapitres, on découvre des personnages, on navigue dans le temps et le monde. Allemagne de l'est au moment du mur ou Etats-Unis à diverses périodes, l'auteur m'a entraînée, captivée, derrière ces personnages. Je me demandais au début : mais où veut-il en venir? Mais la lumière se fait, petit à petit. Tout s'emboîte à merveille.
730 pages que j'ai lu avec bonheur, peu pressée d'arriver à la fin. Quête de vérité, quête de soi, enjeux politiques, destins personnels, petites et grande histoires, l'auteur mêle le tout avec brio.
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Pour commencer, je dirai que Jonathan Franzen est un des grands romanciers de notre époque.
Ayant lu "les corrections", je savais qu'il fallait être en forme et vigilent pour lire ce roman. La construction narrative est complexe (des allers-retours entre présent, passé proche, passé plus lointain, des allers-retours entre Oakland (Californie), Denver, New-York, Berlin et les montagnes boliviennes entre autre.
Il faut rentrer dans ce roman avec envie mais surtout avec une bonne dose de temps et de cerveau disponibles. Il est inutile d'essayer de le lire sur une longue durée au risque de diluer son contenu et de passer à côté du plaisir intellectuel que procure cette lecture.
Chez Jonathan Franzen, l'intrigue serait presque secondaire! En revanche, elle permet de mettre les personnages à nu et de les observer à travers le filtre de leurs passions.
Son fonds de commerce, ce sont les histoires de couple, les relations père/mère avec leurs enfants, gratter pour voir ce qui se cache derrière les façades, chercher les failles. Franzen adore démêler les fils, remonter au plus loin pour comprendre l'âme humaine.
La sexualité, pulsion primaire et vitale, prend beaucoup de place dans ce roman. La sexualité comme source de plaisir, de frustration, de haine.
Il est beaucoup question de culpabilité mais également de pureté. Etre en phase avec soi-même, ne pas mentir, ne pas se mentir. Nous n'échappons pas à notre passé. Il nous revient un jour ou l'autre à la figure. Tôt ou tard, nous payons nos fautes.
A lire, bien évidemment.
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Purity, c'est le prénom d'une jeune femme de 23 ans, personnage central du roman autour duquel s'articulent tous les autres. C'est aussi le principe applicable aux relations de couple et d'amitié, au comportement dans la vie et le travail, à l'éthique et à la conscience. Ce principe est cependant largement bafoué dans ce livre où tout n'est que mensonges, trahisons et déséquilibres du comportement. Purity, que l'on découvre relativement digne de porter ce prénom, ne le supporte pas et se fait appeler Pip.

Purity Tyler, surnommée Pip, vit chichement à Oakland, elle habite dans un squat et fait un travail alimentaire inintéressant dans un centre d'appels. Etouffée financièrement par le remboursement d'un prêt étudiant, ses perspectives d'avenir sont limitées. Etouffée, elle l'est également par l'amour de sa mère Pénélope Tyler qui l'a élevée seule dans des conditions frôlant la misère. Cette femme fantasque, végétalienne revendiquée, vit dans un minuscule bungalow dans un endroit isolé dont elle ne s'éloigne jamais. Elle a toujours obstinément refusé de révéler à sa fille l'identité de son père pour la protéger de sa violence. Cette ignorance est insupportable pour Pip qui cherche absolument à le retrouver afin, c'est au départ la raison première de sa recherche, qu'il allège une partie de sa dette.

Cette quête fournit à l'auteur le moyen de bâtir l'ensemble de son vaste roman en éclipsant Pip au profit des autres personnages. Même si elle demeure le trait-d'union essentiel entre tous, elle disparaît une grande partie du livre. On quitte alors le présent pour se plonger dans le passé des protagonistes introduits dans l'histoire par les changements opérés dans la vie de Pip. Ainsi, par un concours de circonstances qui, on l'apprendra plus tard, était savamment orchestré, elle se retrouve à travailler en Bolivie pour le Sunlight project, une organisation dirigée par le charismatique ‘'découvreur de vérités'', Andreas Wolf puis à Denver avec Tom Aberant, un journaliste d'investigation à l'ancienne.

Andreas Wolf est né en Allemagne de l'est en pleine guerre froide et y a vécu jusque dans les années 90. Fils unique d'apparatchiks, il est devenu à la fin de l'adolescence un opposant au régime, relativement protégé toutefois par le statut de ses parents. Andreas est en apparence la quintessence de la réussite, beau et brillant, il a un charme irrésistible et un extraordinaire charisme. de plus sa renommée est mondiale et les actions du sunlight project redoutées. C'est pourtant un être complexe, obsessionnel et en fait, profondément seul et malheureux. Il porte un lourd secret qui est pour lui un fardeau angoissant mais aussi un moyen de se définir. Ce secret, il le partage avec très peu de personnes. Tom Aberant qu'il a rencontré au moment de l'effondrement du mur de Berlin, en fait partie.

Tom qui a une soixantaine d'années, dirige une agence en ligne de journalisme d'investigation. Installé à Denver, il partage sa vie professionnelle et sentimentale avec Leila. Avant de mener cette existence heureuse, il a vécu une grande histoire d'amour avec Anabel, la fille d'un richissime industriel puis marié avec elle, 10 années toxiques et épuisantes. Un très long passage du livre est consacré à cette relation difficile, rendue compliquée et finalement intenable par la personnalité fantasque et inflexible d'Anabel.

Ces longs chapitres tour à tour consacrés à Andreas puis à Tom permettent d'expliquer leur situation tant personnelle que professionnelle dans le temps présent mais aussi, ce qui les relie entre eux et surtout les rattache à Pip. C'est un des points remarquables du livre, la construction à l'aide de briques disparates d'un édifice romanesque qui semble au départ manquer d'unité mais devient peu à peu un ensemble parfaitement cohérent.
Une autre force du roman est la profondeur d'analyse que fait l'auteur de ses différents protagonistes. Il fore chacun d'eux jusque très loin dans leur être aux dépents du style, parfois pesant et de la compréhension quelquefois difficile. On voit cependant clairement apparaître des personnes empêtrés dans la difficulté d'être, qui tirent de leurs déséquilibres à la fois des faiblesses et de la force. Rien chez eux n'est à ce titre parfaitement louable ou totalement condamnable mais tout a trait à l'humain dans sa richesse et sa complexité. Ce grand roman est donc avant tout une affaire d'homme au sens générique du terme où rien de ce qu'il fait, de ce qu'il éprouve, ce ce qu'il vit ne doit être l'objet d'un jugement expéditif ou manichéen.

Au-delà des individus, il y a ce qu'ils constituent en tant que groupe social. A ce titre, comme dans ses romans précédents, Jonathan Franzen fait un portrait sans concession de la société américaine. Dans celui-ci, Il épingle les réseaux sociaux et la dictature de la transparence imposée au monde d'aujourd'hui. Il fait à cet effet un parallèle intéressant entre ce pouvoir extraordinaire conféré au nom de la démocratie et la société est-allemande sous le joug intraitable de la Stasi dont la capacité à surveiller était quasi illimitée.

Purity est donc un livre dense dans tous les sens du terme (744 pages), d'une incroyable richesse et terriblement addictif que je conseille absolument.
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Je suis toujours intimidée lorsque j'ouvre un livre de Jonathan Franzen, car il est si intelligent, drôle, cultivé, et doué, que je crains de ne pas être à la hauteur. Mais Jonathan Franzen est également humble, et il sait comment prendre son lecteur par la main pour l'emmener gentiment dans son imaginaire littéraire.
Et donc j'ai adoré la balade de "Purity", dans un espace-temps qui s'étend du Berlin des années 60 à la Bolivie 2.0, en passant par le Nord-Est des USA des années 80-90. J'y ai suivi des personnages pas toujours sympathiques, mais qui ont fini par devenir attachants avec toutes leurs subtiles nuances humaines. C'est ce que j'ai le plus apprécié : la sincérité de l'auteur, son intégrité à ne pas faire de ses personnages des héros flamboyants. J'ai également aimé les réflexions diverses sur l'amour et les femmes, et aussi sur le socialisme scientifique et la société numérique, et leurs points de convergence (ah ah ah !). Au final, dans ce roman, il est question de journalistes et de lanceurs d'alerte, de crime et d'amour fou, et surtout de morale. C'est vivifiant, c'est détonnant. C'est purifiant.
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J'ai beaucoup hésité avant de lire ce livre. Franzen est un des plus grands écrivains aux Etats Unis, ses livres sont toujours extrêmement attendus. Mais la critique américaine n'a pas été tendre à l'égard de ce dernier volume, et la critique française a peine plus enthousiaste.
C'est finalement la chronique du Rouquin Bouquine qui m'a décidé à me lancer.
J'avais beaucoup aimé son précédent livre Freedom, mais je n'avais pas compris les critiques dithyrambiques autour de sa sortie. C'est certes un bon livre mais pas un chef d'oeuvre de mon point de vue.
Et bien me voici charmée par Purity. Complètement différent de Freedom dans le sens où il se passe dans Purity beaucoup plus de choses, je suis restée complètement scotchée à cette intrigue extrêmement bien ficelée, qui ressemble d'ailleurs assez à un thriller finalement.
Tout cela sur fond de critique de l'internet d'aujourd'hui, de débat pour ou contre les lanceurs d'alerte. Alors je ne partage pas son point de vue, mais contrairement à de nombreuses critiques françaises ou américaines entendues, ça ne m'a pas du tout dérangé, j'étais tellement aspirée par l'histoire que je les ai lu sans que ça ne gâche mon plaisir de lecteur.
L'intrigue se met vraiment en place petit à petit, à force de flash back pour chacun des personnages, et on se régale du début à la fin.
Je recommande chaudement ce livre qui pour moi est un vrai coup de coeur.
Lien : http://piccolanay.blogspot.f..
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Entre deux lectures de romans policiers ou de science-fiction, me voilà plongé dans une lecture bien différente (quoique, en y réfléchissant, il y a un petit côté thriller assez présent) avec cette sorte de fresque familiale sur un fond de militantisme pour la transparence façon Julian Assange.

Alors ça peut sembler long ces plus de 800 pages. Et de fait ça traîne parfois un peu en longueur. Disons que l'auteur est très bavard et capable de décrire les états d'âme de chacun sur des dizaines de pages. Pas trop mon truc en général, et je dois bien avouer qu'entre les pages 500 et 700 je commençais à m'ennuyer un peu, surtout quand l'histoire virait un peu au vilain triangle amoureux pour adolescents (avec les dialogues et situations qui vont avec : je t'aime, mais en fait non, et puis si, etc.).

Le fait de ne pas savoir où on va et de sauter de période et de personnage n'aide pas à être plongé dans cette histoire. Chaque partie de ce roman suit en effet un personnage en particulier (Pip, une jeune fille à la recherche de son père ; Andreas, un Julian Assange au passé sulfureux ; Tom, un journaliste… et leurs conjoints, parents et autres relations), mais sans le nommer directement (à nous de comprendre progressivement qui on suit), et à une époque particulière (là encore pas toujours évidente à déterminer immédiatement). J'ai personnellement un peu de mal à repartir ainsi à zéro à chaque partie (toutes les 150 pages environ), c'est comme commencer plusieurs romans courts (et inachevés).
Heureusement, le procédé est parfaitement maîtrisé. L'auteur nous dévoile juste ce qu'il faut pour ne pas être perdu et rattacher les morceaux, et de fait les pièces du puzzle s'emboîtent petit à petit, pour peu qu'on soit attentif et que la lecture du roman ne s'éternise pas. le procédé se révèle assez stimulant sur la durée et, au final, quelle satisfaction de repenser ensuite aux différents personnages et à leurs parcours, non dénués de fortes similitudes.

Tout cela est donc très bien construit, très bien écrit aussi (si l'on excepte quelques dialogues et situations évoqués plus haut), on a vraiment là de la belle écriture et surtout une sacrée narration bien pensée pour nous procurer des révélations tout du long. Une excellente lecture donc, qui aurait sans doute mérité quelques coupes mais se révèle au final suffisamment exaltante pour lui pardonner ses quelques menus défauts.
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Quelle lecture merveilleuse!!
Le dernier livre de Jonathan Franzen est un pur bonheur..
Le récit se joue de la temporalité, des flash back, et emmène le lecteur dans l'intimité des personnages.
Les thèmes tels que l'identité, les secrets que chacun porte, l'héritage familial (au sens symbolique) nous remuent et nous enrichissent juste parce que cela parle de nous mêmes, êtres humains..
J'ai ri, pleuré, j'ai tout aimé, sans le moindre doute..
Merci monsieur Franzen..
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