AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782227494572
250 pages
BAYARD CULTURE (23/05/2018)
3.58/5   25 notes
Résumé :
Elle a 22 ans, habite Paris et fait partie d'une jeunesse abonnée aux petits boulots depuis longtemps pour financer ses études, puis pour faire face au chômage une fois que celles-ci touchent à leur fin. Léa Frédeval ne prétend pas être représentative de l'ensemble de cette génération que l'on a pu appeler Y ; tant elle semble branchée en permanence, mais d'une catégorie bien réelle pour autant. Elle revendique surtout la spécificité de cette jeunesse par rapport à ... >Voir plus
Que lire après Les Affamés : Chroniques d'une jeunesse qui ne lâche rienVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 25 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
2 avis
1
0 avis
Je cherchais des lectures sur ma génération dite Y sans me retrouver dans les ouvrages sociologiques et encore moins dans ceux décrivant le train de vie d'une jeunesse dorée… Jusqu'ici, le livre de Léa Fredeval est le seul qui m'ait vraiment parlé.

Les jobs galère, les fameux stages où l'on fait tout sauf ce qu'on est censé faire… Enfin quelqu'un qui décrit et dénonce cette injonction sociétale consistant à nous faire tout accepter « parce que c'est normal on est jeune ». Et en toile de fond la pression qui pèse sur nos épaules (réussir à tout prix) et les repères (familiaux, sociétaux) qui s'écroulent. Cette impression qu'il va falloir ramer pour faire sa place, cette sensation d'être déjà bien fatigué malgré notre jeunesse.

Biensûr je ne me suis pas retrouvée d'un bout à l'autre de ce témoignage : le vocabulaire de « jeunes » traduit dans un lexique n'est pas le mien, pas plus que l'environnement parisien. Je ne partage pas tous ses points de vue.

Mais l'auteure est suffisamment humble et pertinente pour préciser que nous ne sommes pas une mais DES jeunesses et non une masse uniforme à travers le très généraliste et réducteur concept de génération Y. Merci à elle !
Commenter  J’apprécie          73
Parfois, souvent, je découvre un livre grâce à son adaptation. C'est ce qui s'est passé avec l'essai de Léa Fredeval. Alors que youtube me conseille la bande annonce de l'adaptation cinématographique faite de ce livre un jour, je découvre quelques jours plus tard en consultant la page des parutions du site de Decitre qu'il existe un livre qui a inspiré ce film. Livre que j'ai pu me procurer et lire grâce à la dernière Masse Critique du site Babelio.

Alors qu'elle cumule jobs, études, galères, découvert, cuites, espoirs et angoisses Léa Fredeval, digne représentante de sa génération décide d'ouvrir un blog pour partager ses observations sur la jeunesse, sur cette génération qu'on dit sacrifiée et/ou feignante mais qui travaille dur et ne lâche rien animée par une sorte d'énergie du désespoir et aussi par cette certitude que si on leur en donne la chance les jeunes pourrait apporter quelque chose à la société. de ce blog découle un essai sur la jeunesse pour l'expliquer aux adultes mais aussi pour témoigner et rendre hommage à une génération parfois épuisée de vivre avant d'avoir commencé.

J'ai été saisie dès le début par l'écriture incisive et parfois crue mais du coup bien plus vraie de Léa Fredeval qui annonce la couleur tout de suite, elle n'est pas sociologue, elle n'est pas spécialiste elle parle juste de ce qu'elle connait c'est-à-dire la galère, ce que cela veut dire d'être jeune dans le monde de la crise financière et des réformes universitaires. C'est donc un témoignage subjectif d'une époque et d'une génération qui tente de s'adapter à la société quand la société fait tout pour lui compliquer la vie.

Moi aussi en ce qui concerne cette chronique je ne vous donnerai que mon avis, parce que comme l'auteur l'explique elle-même chaque individu est différent et vit ses années post bac à sa manière et en fonction de nombreux facteurs sociaux, familiaux, culturels et j'en passe. Cette chronique est donc subjective à l'image de l'ouvrage dont elle parle et il se peut que ce qui est vrai pour moi ne le soit pas forcément pour vous.




Toujours est il que je me suis, malheureusement, reconnue dans un paquet de situations décrites dans ce roman parmi lesquelles entre autres ce sentiment de culpabilité, cette crainte de décevoir qui nous pousse à toujours en faire plus parfois au détriment de nos propres envies, mais aussi dans les questions de stages, de galère avec l'administration de la fac, d'ennui en cours. Cette idée de ne pas toujours parvenir à comprendre où est sa place, d'avoir l'impression d'avoir quelque chose à apporter sans trouver comment le faire m'est également douloureusement familière. Même si au regard de certaines situations très compliquées que raconte Léa Fredeval je mesure encore un peu plus ma chance d'être issue d'un milieu assez privilégié pour n'avoir jamais eu à me retrouver dans une de ses galères.

Cependant il est important de préciser que si Léa Fredeval dresse un portrait réaliste et dur de cette jeunesse que certains appellent comme si c'était normal « la génération sacrifiée » ce livre n'est pas un livre pessimiste. Certaines situations douces amères nous font rire pour ne pas pleurer mais l'auteur ne s'apitoie pas sur son sort. Elle écrit son ras le bol, son impuissance face à l'injustice et l'illogisme d'un système qui semble près à tout pour couler les jeunes mais aussi son admiration pour le développement du système D, de la débrouille, pour la capacité d'adaptation et la détermination à s'en sortir de sa génération.

Les sujets abordés dans ce livres sont vastes et manquent parfois à mon goût, faute de temps ou de place, un peu de développement. Toujours est il que l'auteur évoque en vrac et avec honnêteté le travail, les études, les rapports amicaux et amoureux, le sexe, les réseaux sociaux, sa consommation d'alcool et de drogue… Il n'y a là aucune victimisation et tout le monde en prend pour son grade : jeunes, vieux, politiques, universitaires, médias… Ce n'est pas tant un coup de gueule qu'un constat de la vie, de la société et de la place que cherche sa génération que Léa Fredeval nous propose sans jamais trop se prendre au sérieux.

Un ouvrage court au propos acérés mais réfléchis et jamais agressifs avec lesquels je n'ai pas toujours était d'accord mais qui m'ont souvent fait réfléchir. Un ouvrage qui sera donc bientôt porté à l'écran pour pousser un peu plus loin la réflexion. Un ouvrage enfin qui nous donne la preuve s'il en eu fallu une de la capacité des jeunes à faire fi du système pour parvenir par leurs propres moyens à dire ce qu'ils ont à dire et à tracer leurs chemins bon grès mal gré.

Lien : https://mabibliothequerose.b..
Commenter  J’apprécie          00
MERCI À LA MASSE CRITIQUE BABELIO POUR CETTE LECTURE!

« Les affamés » est un essai que Léa Fredeval a écrit pour redonner voix à une génération souvent opprimée : la sienne, celle des jeunes, qui n'ont selon elle pas droit au chapitre. Dans l'adaptation ciné, qu'elle a réalisée et scénarisée, son héroïne et alter ego prononce d'ailleurs cette phrase : « On nous demande tout sans rien nous donner en échange ». Les affamés, ce sont donc des jeunes qui ont perdu leurs illusions bien trop vite, qui galèrent pour survivre dans la métropole en dessous du seuil de pauvreté, qui sont surdiplomés mais se retrouvent à devoir accomplir des petits boulots. S'il est indéniable que le chômage et la crise sont un problème de société, on n'a pas l'habitude d'envisager leurs répercussions sur la génération qui entre sur le marché de l'emploi aujourd'hui. La démarche de Léa Fredeval est donc assez novatrice, je l'ai trouvée intéressante et pertinente malgré petites choses qui ont gêné ma lecture.

Qu'on adhère ou pas au propos de Léa Fredeval, il est clair que la jeune auteure a du talent. Son essai est servi par une argumentation solide et cohérente, où tout nous est démontré preuve à l'appui. Les statistiques sont correctement utilisées, et l'auteure arrive à trouver la formulation parfaite : elle touche au but par un langage à la fois clair et très à-propos. Je n'ai pas l'habitude de lire des essais, mais je n'ai jamais trouvé celui-ci complexe, car l'auteure arrive très bien à placer à juste dose des anecdotes issues de son vécu pour alléger tout ça. Par contre, puisque nous ne sommes pas dans un roman, il n'y a pas vraiment de personnages ou d'action et je dois bien avouer que je me suis un peu ennuyée à certains moments car j'ai trouvé ce livre un peu moins vivant que ce que j'ai l'habitude de lire. Mais cette remarque n'est pas à imputer à l'auteure, simplement au genre essai avec lequel je n'ai pas l'habitude!

Avec cet ouvrage, Léa Fredeval a pour ambition de dresser un portrait de la jeunesse d'aujourd'hui, un portrait qu'elle a d'ailleurs traduit sous forme d'une histoire pour les besoins du film qui est actuellement au cinéma. Elle nous présente donc un panorama aussi large que possible de la génération à laquelle elle appartient, en prenant en compte tous les aspects du quotidien : le travail, les études, la politique, mais aussi la vie amoureuse ou les soirées.. le résultat est un ouvrage résolument moderne, ancré dans son époque, mais surtout très complet, pour lequel chaque chapitre est dédié à un thème. « Les affamés » est un véritable portrait d'une génération, construit avec justesse et un brin d'autodérision. Mention spéciale pour le glossaire « les mots qui existent pour nous ».

Malheureusement, ce portrait qui ne concerne qu'une minorité m'a semblé un peu trop réducteur : l'auteure le précise bien, elle parle de son expérience et ne cherche pas à faire des généralités. Pour cette raison, alors que j'appartiens à la même génération, je ne me suis pas trop reconnue dans toutes les descriptions qui étaient faites de ces jeunes: bien sûr, je ne parle ici qu'en mon nom et étant belge, où la vie est différente et où le marché de l'emploi n'est pas aussi bouché (en tout cas il me semble), je ne connais pas ce climat de concurrence et cette précarité qui peut s'installer dans les grandes villes. de plus, je ne suis qu'étudiante et j'ai quelques années de moins que les jeunes dont parle l'auteure, j'aurai donc tout le temps de me rendre compte plus tard de ces inégalités. Cependant, on peut quand même se demander quel est le public réel de l'ouvrage : je ne sais pas si des jeunes, qui vivent au quotidien les situations décrites par l'auteure, s'intéresseraient à un livre qui décrit tout ce qu'ils connaissent déjà. Ce livre pourrait donc ne pas trouver son public, à moins que des adultes prennent le temps de découvrir ce livre très instructif et de s'informer sur le marasme dans lequel une partie de la France est plongée.
Lien : https://douceurdelireblog.wo..
Commenter  J’apprécie          00
Chroniques tel est le mot. Coup de gueule et de colère serait plus juste. Petit manuel au service d'un plus juste vivre ensemble. Une génération pleine de futur qui se bat au jour le jour pour devenir, et qui doit en attendant survivre.
Un agréable moment de lecture qui trouve les mots percutants pour dénoncer un épouvantable constat sur des réalités plurielles.
Jeunesse, merci pour ta patience ( mais point trop n'en faut) ...,Merci pour tes impertinences, tes idées, tes audaces, tu dois faire avec ce qu'on te laisse ( à toi de faire le tri... ), toi qui es peut être le seul espoir qui nous reste, à nous le vieux cons !
Astrid Shriqui Garain

Commenter  J’apprécie          60
Un témoignage intéressant, une écriture vive et nerveuse d'une jeune femme pleine de vie qui ne cache rien sur ses misères et ses travers (cannabis, alcool). Mais une vision trop "parisiano-centré" pour refléter dans sa totalité la vie des étudiants français d'aujourd'hui. Elle déclare parler au nom de la jeunesse, mais quid des jeunes qui ne poursuivent pas d'études ?
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Je reviens tout juste d'une énième soirée "d'adieu".
Une soirée où un de vos amis quitte la France. (...)
C'est le quatrième qui se barre. Ils vont soit à Berlin pour la diversité, les soirées et l'ouverture culturelle, soit en Australie parce que là-bas les Français sont visiblement plutôt bien accueillis, soit en Espagne

(...) les médias n'ont de cesse d'en parler, retournant le problème dans tous les sens. Certains de nos professeurs nous soumettent même l'idée avec maladresse : "Si vous voulez réussir dans la vie, vous devez apprendre le chinois, l'arabe ou la finance." (...) Le problème français décrit pour ceux qui nous quittent reste l'absence de propulsion professionnelle. (...)

Mon avis sur la question est différent.
Même si je pense que la jeunesse de France est maltraitée,
même si je ne suis pas toujours en accord avec ce qui s'y décide, je reste.

Je reste pour les mêmes raisons qui ont valu à Depardieu les foudres de Sieur Torreton. Je reste parce que je considère que c'est en quittant le navire qu'on le pousse à sombrer.
La France et ce, je le répète, malgré ces contradictions, a participé à la construction de celle que je suis aujourd'hui.
Ses lois m'ont donné la possibilité d'aller à l'école gratuitement depuis l'âge de trois ans. Sa couverture sociale m'a permis d'être soignée, même si cela inclut les cinq ans d'orthodontie dont je me serais bien passée.
Son fonctionnement m'a inculqué des valeurs et a formé mon jugement.
Ce même fonctionnement m'a aussi donné le coup de pied nécessaire pour m'élever contre lui. (...)

J'aime ce pays. Pas toujours dans sa globalité, pas toujours dans toutes les idées qu'il véhicule. J'ai voyagé dans des endroits qui n'ont strictement rien à voir avec le nôtre. (...) J'ai observé et j'ai toujours voulu revenir.
Parce que nos droits sont ancrés en moi. Je ne pourrais m'épanouir ailleurs.

C'est ici que je suis née, c'est ici que je veux me construire.
C'est ce pays que je veux voir évoluer. Je dois être là si tout change. Parce que je suis persuadée que cela peut changer.
Commenter  J’apprécie          90
Nous avons été les premiers à grandir avec le portable sans couleur, l'immortel Nokia 3310 dont tout un chacun vous dira que "Snake II" est le meilleur jeu de tous les temps.
Nous avons été les premiers à comptabiliser le nombre de textos qu'il nous restait avec 1,56 euros de crédit ainsi que les pionniers en matière de téléchargement illégal.

Mais nous avons été aussi les premiers à intégrer le smartphone à nos vies comme partie intégrante de nous-même.

Bref, nous avons vécu LA transition entre presque rien et complètement tout.
Nous avons digéré ce changement comme étant l'évolution logique de nos existences.
Commenter  J’apprécie          150
C'est ce manque de foi en notre jeunesse qui nous alourdit. (...)
Nous crevons d'envie d'être utiles. Nous ne vivons que dans l'idée d'être acteurs de ce monde. Nous voulons travailler, produire, créer.
Laissez-nous faire. Faites appel à ces compétences qui complètent les vôtres.
Nous sommes prêts.

Nous montrer que nous sommes importants. Nous aider à croire que nous ne sommes pas bons qu'à faire nos devoirs ou la plonge dans un restaurant.
Nous ne sommes pas que des petites mains ou des adultes en devenir et nous avons besoin de vous l'entendre dire. Nous attendons la moindre marque de fierté dans votre discours, dans vos actes vis-à-vis de ceux que nous sommes.

Notre avenir nous paraîtrait plus lumineux si vous acceptiez que notre vie n'est pas simple. Nos objectifs sembleraient moins inatteignables si vous reconnaissiez que nous sommes courageux d'entreprendre, de nous bouger, de toujours y croire. (...)

Nous sommes si vivants. Nous ne lâchons jamais prise.
Commenter  J’apprécie          92
Beaucoup de jeunesses coexistent, et ce qui suit ne généralise en rien ceux que nous sommes. Je est nous. Et inversement.
Parce que même si mes mots ne décrivent qu'une partie de cette génération, cette partie est bel et bien là. Et parce que ma vie n'a rien d'extraordinaire, je ne suis sûrement pas la seule à la vivre.
Elle est cependant ébranlée par cette vision que vous semblez avoir de nous.

Vous, les "vrais adultes". Je suis indignée de voir comment la jeunesse d'aujourd'hui est considérée, jugée, cataloguée. Je suis en colère contre ceux qui ne reconnaissent pas ce que nous sommes, (...) contre ceux qui nous utilisent.

Je veux interpeller ceux qui étaient là avant nous.
Ceux qui ont oublié à quel point il est complexe et fastidieux de savoir qui l'on est, où l'on va et surtout pourquoi l'on s'y rend.

J'écris aussi pour ceux qui aiment à penser que nos coups de gueule sont faits pour nous donner un genre. Je veux expliquer pourquoi nous sommes fatigués aux prémices de notre vie. Rendre compte de l'épuisement d'une génération qui vient à peine de naître.
Commenter  J’apprécie          30
Le lycée nous contraint, nous fait suffoquer. L'université est synonyme de liberté. La fac est à nos yeux ce que l'Amérique est à Christophe Colomb.
Un nouveau monde.

Un univers où l'étudiant est maître de lui-même jusqu'à ce qu'il comprenne qu'avoir le choix est une des choses les plus complexes qui lui ait été donnée.

La possibilité d'y aller ou pas.
De rendre ses devoirs ou pas.
De travailler ou pas.
Commenter  J’apprécie          85

Videos de Léa Frédeval (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Léa Frédeval
LES AFFAMÉS Bande Annonce (2018)
autres livres classés : jeunesVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus

Autres livres de Léa Frédeval (1) Voir plus

Lecteurs (50) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ LIBRE (titres à compléter)

John Irving : "Liberté pour les ......................"

ours
buveurs d'eau

12 questions
288 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

{* *}