J'ai menti, j'ai tué, j'ai volé, j'ai trahi et j'ai manqué à ma parole. Mais lorsque je me tiendrai devant Dieu, j'aurai un argument pour ma défense : "Le Seigneur m'a donné une femme d'exception et je l'ai aimée de tout mon être."
- Je suppose que vous en voulez beaucoup aux historiens ? avança Roger. Tout ce qu'ils ont écrit est faux. Ils en ont fait un héros. Aujourd'hui vous ne pouvez aller nulle part dans les Highlands sans voir le portrait de Bonnie Prince Charlie sur les boîtes de chocolats ou les tasses à thé des échoppes pour touristes.
- Les historiens n'y sont pour rien. Leur plus grande erreur, c'est de s'imaginer qu'ils savent ce qui s'est réellement produit, alors qu'ils ne disposent que des éléments que le passé a choisi de laisser derrière lui. Ils ne savent que ce qu'on a voulu leur faire croire. Rares sont ceux qui parviennent à distinguer la vérité derrière l'écran des artifices. [...] Non, la faute en incombe aux artistes, écrivains, chantres, conteurs. Ce sont eux qui s'emparent du passé et l'arrangent à leur convenance. Eux qui s'emparent d'un fou et en font un héros, et d'un poivrot font un roi.
- Ce sont donc des menteurs ? demanda Roger.
Claire haussa les épaules.
- Des menteurs ? Non, des sorciers et des magiciens. Ils aperçoivent les os dans la poussière, distinguent l'essence de la chose qui a été. Ils l'enveloppent d'une nouvelle chair et le cheval de trait resurgit comme un monstre fabuleux.
Les haras royaux étaient d’une propreté immaculée, fleurant bon le soleil et l’odeur des chevaux. Dans un box ouvert, Jamie examinait une jument, les yeux brillants come ceux d’un taon amoureux.
- Oh, comme tu es belle, ma pouliche ! Viens par ici, montre-moi ta belle croupe dodue ! Voilà ! Tu es magnifique !
- Si seulement mon mari pouvait me parler comme ça ! soupira la duchesse de Neve.
Cela déclencha une cascade de gloussement de la part des dames de notre compagnie, rassemblées dans l’allée centrale.
Je suppose que le pouvoir et le luxe doivent bien se payer d'une manière ou d'une autre.
Peu m'importe de savoir si c’était bien ou mal de ta part de m'avoir choisi plutôt que lui. Si tu as commis un pêché en restant avec moi, alors je suis prêt à t'accompagner en enfer et à remercier le Diable de t'avoir guidée sur le mauvais chemin.
Par trois fois, je me suis réveillée dans la pénombre des premières heures de l'aube: d'abord, la gorge nouée par le chagrin; ensuite, le sourire aux lèvres; et enfin, le cœur écrasé par une terrible solitude.
La chose la plus importante que j'ai apprise sur les femmes, Sassenach, c'est de savoir laquelle choisir.
Vus en plein jour, nos Highlanders n'étaient déjà pas des beautés, mais dans le noir, leurs traits illuminés par la lueur dansante du feu de bois, ils étaient franchement inquiétants.
La fille qui se tenait devant lui, sifflant et crachant sa colère comme un félin, vibrait de cette même puissance sauvage qui faisait fondre les guerriers highlanders sur leurs ennemis. Son long nez droit projetait une ombre inquiétante sur son visage. Elle ne ressemblait décidément en rien à l'universitaire calme et ténébreux dont la photo ornait la jacquette du livre sur la table.
Brianna n'était pas au courant. C'était évident à la façon dont elle parlait de son père. Apparemment, Claire ne voulait pas qu'elle le sache, sinon elle lui aurait annoncé elle-même. À moins que ce voyage en Écosse n'ait pour but de la préparer à cette confession? Le vrai père de la jeune fille était sûrement écossais: après tout, Claire avait disparu et était réapparu en Écosse. Était-il toujours vivant?