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3,77

sur 1596 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
INTERMINABLE...

Dans un grand bol commun, sélectionnez quelques dizaines de dieux antiques et plus ou moins oubliés, ajoutez un ex-taulard qui regrette ce temps perdu pour une peine méritée mais pour une erreur de parcours qu'il ne refera plus, faites se rencontrer les uns et les autres sans grande logique apparente. Compliquez l'appareil d'une véridique morte-vivante, follement amoureuse du précédent, son époux. N'oubliez pas de sucrer ces éléments de quelques rencontres brèves, inattendues, voyageuses et diversement amusantes. Aspergez d'un intrigant parfum de guerre à venir.
Réservez.

Dans un grand plat usé aux allures d'Etats-Unis - principalement de cette Amérique profonde des coins pommés, des régions à red-necks, des grandes plaines ininterrompues ou d'anciens lieux mystiques de ses premiers habitants humains, les amérindiens, vous ferez frire un Voyageur aux patronymes innombrables (Wotan, Gaut, Odin, "Le père de tout", etc), ayant l'envie d'en découdre avec ces nouveaux "dieux" parfaitement insipides et froids des USA d'aujourd'hui (Technologie, Ville, Monde, Media, etc). Poivrez d'un zeste de ce bon vieux Loki, toujours prompt à porter, surtout par la parole et le mensonge, un peu de chaos dans ce qui semble trop aller de soi. Salez de quelques remarques acerbes et vaguement humoristiques.
Mélangez le tout.
Garnissez de quelques petites historiettes éparses, sans vraies conséquences mais distrayantes, au sein de la trame générale.
Délayez autant que vous le pourrez. Encore un peu plus : allez ! Il faut que la pâte s'étale le plus possible. Comme tout gâteau sans saveur particulière, il faut au moins qu'il gonfle, qu'il attire le regard, qu'il prenne de l'espace...
Faites cuire à feu mou une bonne partie de la cuisson. Servez et avalez de préférence très vite, de crainte de vous perdre dans les méandres indigestes de cette pâtisserie aussi insipide qu'elle était pleine de promesse.
Oubliez.

Sous cet avant-dire sans doute sévère, c'est malheureusement tout ce qu'il restera de cette lecture fastidieuse, longue, décevante. Pourtant, la lecture des cent premières pages était pleine de promesse, malgré déjà, quelques truismes, quelques facilités. Mais l'entame était rythmée, laissant planer de multiples possibles de même qu'autant de mystères à résoudre, à découdre. Hélas, l'ensemble est servi par ce style écoeurant à force d'être invariablement le même pour toute une école littéraire américaine contemporaine, presque tous genres ou sous-genres confondus, ce style appris sur les bancs des universités, efficace sans nul doute, direct, sans fioriture inutile ni syntaxe dérangeante, mais qui tend ainsi à uniformiser toute production pour la niveler, la conforter, la conformer à une médiocrité moyenne, certes lisible par tous mais tellement sans aspérité que cela fini par en devenir désespérément pénible.
Tant que la tension narrative parvenait à faire oublier ce non-style, le compte n'y était sans doute pas, mais le plaisir de suivre ces personnages plus ou moins attachants - C'est le cas, presque unique, de cet Ombre, personnage principal, sorte d'anti-héros issu de cette middle class américaine en perdition et en manque de repère - dans leurs aventures abracadabrantes mais originales et qui parvenaient à faire oublier ce style de roman de gare (encore que dans les anciens mal nommés romans de gare, on trouvait parfois de vrais styles, mais passons).
Seulement, du souffle, il faut en avoir pour tenir ses six cents pages. Sans présumer de ce que Neil Gaiman est capable de produire par ailleurs - que nous ne connaissons pas -, ce roman-ci ressemble plutôt à l'exploit laborieux d'un asthmatique de l'écriture, sur plus des deux tiers de ce pavé, et pour tenir quatre cent pages d'un interminable ennui, il faut, reconnaissons-le, être un peu masochiste et, malgré tout, avoir un sens presque maladif de la curiosité pour poursuivre jusqu'à la fin. Et ce n'est pas en sur-multipliant les rôles, les personnages, les situations que les choses s'arrangent . Pire, protagonistes secondaires et mises en scènes finissent par se ressembler un peu tous, n'ont pour tout contours que le flou dans lequel ce non-style les maintient, se refusent à tout véritable attachement, se brisent sur l'imprécis de leur psychologies ou sur la rapidité faible des descriptions. Un comble : rédiger autant de pages pour en faire découvrir finalement si peu !
Pour les courageux qui auront tenu jusqu'à la fin de cette succession ininterrompue mais filandreuse de saynètes où l'on saute régulièrement du coq à l'âne sans aucune logique ni mise en forme (comme si Neil Gaiman avait préparé son bouquin pour être mis directement en feuilleton pour quelque compagnie d'Entertainment US, charge au réalisateur de s'en débrouiller ensuite), il faut admettre que les cent dernières pages redressent légèrement le cap. On s'y ennuie un peu moins, on parvient bon an, mal an, à y démêler les fils trop nombreux d'une intrigue finalement bien futile et moins complexe qu'il pouvait y paraître - Ah ! Ces bons vieux dieux de la mythologie scandinave tellement pratiques dans n'importe quelle histoire, tant ils sont polymorphes. Les auteurs de comics américains l'ont bien compris qui les usent jusqu'à la corde depuis soixante-dix ans -, mais qui se tient somme toute convenablement. Sans génie. Sans être nul non plus.
Quant à y trouver une critique de l'Amérique contemporaine... Oui, bien entendu. Une de plus a-t-on envie d'ajouter immédiatement... On est loin, cependant, de ce que les auteurs de la Lost Generation firent en leur temps, on est encore plus loin de ce que défourailla un Charles Bukowski, un Henri Miller en leur temps, ou de la vision plus insidieuse, moins frontale d'un Paul Auster, mais tout aussi terrible sur ce pays immense, froid, déshumanisé, accumulant les solitudes à l'incrédulité. Ce que Neil Gaiman défini par l'impossibilité qu'a cette terre à y laisser vivre et prospérer les dieux.

American Gods se voudrait de cette veine-là, à travers une fiction entremêlant fantastique et fantasy - après tout n'est-ce pas ce que fit aussi, et avec un incroyable talent, un H.P. Lovecraft jadis ? - mais il n'en a pas la moelle, ni le tempérament, ni la profondeur. À peine parvient-il à en effleurer la surface intranquille. du moins, dans ce roman-là, complète et interminable déception.
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Pour être franche, je n'arrive pas à savoir si j'ai apprécié ce roman. Pour un roman de cette ampleur, lu en entier, la questions ne devrait pas se poser. Pourtant... si Ombre m'a touchée, émue, la tentative de (re)créer une mythologie américaine, avec des luttes de pouvoir, les morts, les trahisons à l'ancienne mode m'a laissée de marbre (et je connais mes mythologies, je sais qu'elles sont sanglantes et violentes ; mais pourquoi toujours refaire du vieux ? Même les nouveaux venus sans dans cette mouvance) Pourquoi ne pas laisser la place aux jeunes, surtout si l'on sait que l'on est condamné ? Ils finiront par gagner, pour le pire et le meilleur. Aussi étrange que cela paraisse pour un pays aussi prétendument chrétien, Jésus ne fait aucune apparition ; toutes sortes de créatures mythologiques européennes, africaines et amérindiennes, mais le Nazaréen, non. Gaiman postule certes une vague d'immigration très ancienne, mais tout de même... C'est un bon page-turner, mais arrivé à la fin, je me suis réellement posée la question du temps perdu à le lire, vu le peu d'échos que cela a réveillé en moi.
Mais comme le dit si justement Nastasia « Ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire bien peu de chose ».
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Avant de faire ma critique, je suis allé lire quelques avis postés ici et je suis content de voir que je ne suis pas le seul à m'être ennuyé durant la lecture de ce livre pourtant si prometteur !

Du coup, je me sens moins "coupable" (même si un avis reste personnel) à dire que je n'ai pas aimé.

Remettons les choses dans leur contexte : si j'ai décidé de lire ce livre, c'est parce que la série, dont j'avais vu la bande-annonce, m'attirait énormément. Et dès que je sais qu'un film ou une série est tiré(e) d'un livre, il faut absolument que je le lise avant (et non l'inverse), car je prends beaucoup de plaisir à comparer les deux oeuvres, à voir les visions différentes de l'auteur et des scénaristes/réalisateurs.

Cette fois-ci, j'ai fait une chose assez particulière : j'ai commencé la série après avoir lu 200 pages du livre (sans savoir que de toute façon la saison 1 correspond en gros aux 150 premières pages). On n'est pas là pour parler cinéma, mais je dois avouer que j'ai tout de suite accroché à la série (très dynamique, visuelle) alors que le début de ma lecture m'avait laissé perplexe.

Et pour cause... L'histoire de Gaiman est vraiment bien. Son idée de base est franchement excellente : les anciens dieux des différentes mythologies qui affrontent les nouveaux (médias, mondialisation, technique...). le problème, c'est que ça part dans tous les sens, et que le style, très lourd, riche en blabla et assez fade, ne permet pas de s'immerger dans l'histoire.

Les petits passages en fin de chapitre sur l'arrivée des dieux (point de vue historique) hachent la narration déjà très décousue. En parallèle, les scènes d'introduction historiques dans la série sont sensationnelles.

Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas du tout adhéré au livre. Je me suis fait violence pour le finir, j'ai même survolé quelques passages (chose que je ne m'autorise presque jamais à faire). Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas sûr de pouvoir raconter la fin à quelqu'un tellement la narration était floue et saccadée.

C'est rare (voire la première fois je crois) que je préfère l'adaptation télévisuelle au livre. Il faut dire que le géant de la distribution de colis mondial (pour ne pas le citer) a mis le paquet niveau budget, effets spéciaux, casting de qualité...

L'histoire, justement, est très visuelle et la narration saccadée, bizarre et osée se prête plus à mon sens à une adaptation télévisuelle. de plus, la série creuse énormément de choses du livre, ce n'est pas vraiment une adaptation, mais plutôt un approfondissement. On prend davantage son temps, pour exploiter les personnages, et c'est très agréable.

Je suis désolé d'avoir parlé autant de la série, mais je pense que beaucoup de gens, comme moi, auront envie de faire un parallèle entre les deux.

Je vais donc essayer d'oublier assez vite ma lecture décevante pour me plonger à fond dans la saison 2 (en espérant ne pas être déçu à ce niveau-là également).
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Bon !!! J'abandonne au bout de 200 et quelques pages car je n'en peux plus. Ce roman « primé » part dans tous les sens. Juste des débuts d'histoire à répétition mais qui n'aboutissent jamais à rien. le style cependant est agréable. Malgré l'épaisseur du volume il se lit plutôt vite.
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Quelle déception. Pour un roman dont on dit le plus grand bien, qui a reçu autant de prix, je l'ai trouvé terriblement long ! Je ne pourrais même pas faire de résumé de ce livre, je trouve qu'il ne s'y passe absolument rien. .. Si l'auteur voulait faire une critique de la société il est passé complétement à cote de son sujet. Une lecture pénible.
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[Américan gods] de Neil Gaiman
Neil Gaiman nous embarque dans un conflit vieux comme le monde, un conflit entre les dieux anciens et les dieux nouveaux. Et au milieu de ce conflit, un homme : Ombre. Sorti de prison après avoir purgé sa peine, il pensait retrouver sa vie d'avant et sa femme mais il semblerait que les dieux en aient décidé autrement …
Etant très fan de l'univers de Gaiman, j'avoue être un peu perplexe à la fin de cette lecture. Tout ce que j'aime s'y trouve : des personnages très complexes, des univers qui se croisent et qui semblent défier toute logique, des situations absurdes voire burlesques, un scénario alambiqué et une ambiance onirique assez dark et cynique à souhait.
Mais j'ai trouvé beaucoup de lenteur au récit, aucune tension narrative et je me suis perdue entre les lignes et entre les personnages (aux noms toujours aussi édifiants : Monde, Ville, Média, Odin …). Ça m'a donné une impression de tambouille dans laquelle la cohérence n'avait plus sa place. Je sais que dans les récits de Gaiman il ne faut se formaliser sur la cohérence, c'est en principe ce qui fait le charme de l'auteur mais là c'est un peu trop pour moi. Malgré cela j'ai persisté à lire les presque 600 pages en attendant un dénouement qui promettait une explosion de saveurs et qui est retombé comme un soufflet …
Concernant les personnages, j'ai beaucoup aimé Laura (con côté sans filtre et fonceuse post mortem m'ont beaucoup fait rire), Quant à Ombre je l'ai trouvé assez insipide finalement, il est fidèle (en bon gros toutou) et se cantonne à faire ce qu'on lui dit, il ne s'énerve pas vraiment, ne souffre pas vraiment, ne vit pas vraiment … l'ombre de lui-même somme toute, et même à la fin je n'ai pas l'impression qu'il se soit vraiment révélé.
Bref, une déception même si je ne regrette pas de l'avoir lu.
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Deuxième immersion adolescente après Dan Simmons dans cette littérature vraiment adulte et mature. Trop tôt peut être. J'ai seulement réussi à suivre le fil de l'histoire. Je me souviens que je comprenais et que je trouvais passionnant le scénario et ce que cela impliquait comme réflexion mais je n'ai pas réussi à comprendre les personnages. le style de l'auteur aussi n'a pas pris.
Et c'est comme en bd, même si le scénario est bon, si je n'accroche pas au dessin, ce sera difficile de m'y plonger... quitte à passer à côté d'une excellente histoire.
Bon j'étais encore sans le savoir un jeune lecteur. Une nouvelle lecture maintenant me donnerait c'est sûr une autre vision et interprétation de l'oeuvre.
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Je ne l'ai pas terminé, malgré deux essais !
J'aime tellement Neil Gaiman que ça valait le coup d'essayer deux fois, mais ce que je préfère chez cet auteur ce sont ses nouvelles et la série Sandman (des formats très courts !).
Ses autres romans sont également courts et directs. Mais ce gros pavé s'étale largement, à la manière des vieux romans US qui aimaient raconter en détails la vie de leurs personnages (longue description du petit déjeuner, par exemple, et dialogues sans intérêt quand les persos s'ennuient, pour bien marquer la longueur d'un voyage en voiture, l'attente, etc.) sans se soucier du rythme du récit, sans enjeux, sans conséquences sur l'histoire.
C'est beaucoup trop lent et pépère pour moi !
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C était loooonnng... bon je l ai fini quand même, et même qu'avec un peu de recul je lui accorde quelques étoiles!

Le speech du départ me plaisait bien: une bataille sans merci entre Dieux anciens( j ai nommé Odin et compagnie) et Dieux nouveaux ( le Sexe, la Télé...)
Finalement la bataille est longue à arriver, l intrigue est longue à se mettre en place. Je ne me suis pas plongée dans cet univers. Des Dieux anciens, je ne connaissais que les dieux égyptiens (moi je voulais retrouver quelques dieux grecs) et les Dieux nouveaux ne sont pas assez travaillés à mon avis(je m attendais à plonger dans des mythologies modernes).
Passées la déception et le digestion de ce pavé, je lui octroie quand même la construction travaillée du personnage d Ombre qui finalement a vraiment l étoffe du héros mythologique.
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Ayant beaucoup apprécié L'étrange vie de Nobody Owens, je me suis laissé tenter par cet autre ouvrage de Neil Gaiman, mêlant lui aussi fantastique et monde réel, mais cette fois à destination d'un public adulte. Sur le papier, tous les éléments étaient réunis pour me plaire, un auteur dont j'avais déjà apprécié la plume, une histoire mêlant pop-culture et mythologie antique, un aspect fantastique et mystérieux, et même une adaptation en série télé que je n'ai pas encore vue. Voilà de quoi aiguiser ma curiosité et me mettre dans de bonnes dispositions.

Si le début s'avérait prometteur force est de constater que j'ai rapidement déchanté. Pire, à l'image des péripéties sans fins et des situations abracadabrantes dans lesquelles se retrouve le personnage principal, Ombre, cette lecture est rapidement devenue un long chemin de croix où il m'a fallu beaucoup de persévérance pour en venir à bout.

Le récit est brouillon, il part dans tous les sens et le lecteur se demande bien où Neil Gaiman veut l'emmener. Au milieu de tout ça, de longs passages où Ombre erre sans but, et nous avec. Mais on s'accroche car on se dit que forcément à un moment toutes les pièces du puzzle vont se mettre en place et que ce sera forcément génial, surtout après avoir passé autant de temps à nous balader. Mais tout cela est tellement alambiqué et inutilement complexe que quand enfin est arrivé le dénouement, je me suis dit "tout ça pour ça?".

On suit Ombre d'un lieu à un autre, d'une rencontre à une autre, sans que cela soit véritablement tenu sur le plan narratif où l'auteur hésite en permanence entre fantastique et polar. du coup c'est la frustration qui gagne le lecteur car même si la plupart des fils narratifs trouvent des réponses, elles ne sont pas à la hauteur de la complexité mise dans le récit.

Je n'ai finalement pas eu de surprise. Disons-le même franchement la fin tombe totalement à plat. Je n'ai jamais été embarqué, je n'ai jamais été ému par aucun des personnages qui sont d'ailleurs tellement nombreux qu'ils peinent à exister. Bref, quelle énorme déception! Cela dit je ne suis pas rancunier et je me plongerai certainement dans la lecture d'un autre de ses romans, Stardust : le mystère de l'étoile dont j'ai beaucoup apprécié l'adaptation au cinéma.
Lien : https://lionelfour.wordpress..
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