Il y a quelques temps je me suis décidée à relire les livres qui ont marqué mes jeunes années, mes premiers vrais coups de coeur de jeune adulte, découverts en général entre 2000 et 2010.
J'avais un peu peur. Et si je n'aimais plus
Neverwhere ?
Tout va bien, parce que j'ai adoré. D'autant que j'ai pu le lire en anglais cette fois, et je trouve cela encore mieux.
Je trouve que l'écriture de
Neil Gaiman est un agréable compromis entre technicité et légèreté. Que ce soit dans le style d'écriture, ou dans le format de l'histoire, ce n'est pas aussi complexe et foisonnant que du Tokien ou du Jordan, mais c'est suffisamment sophistiqué pour ne pas lasser un publique avertis.
Neil Gaiman romance ici la vie des exclus, des clochards, des fous, de tous ceux qui ne rentrent pas dans les cases. Ceux qui seraient « tombés au travers des fissures de notre société ». Il imagine qu'ils auraient un monde à eux, magnifique et terrible, plein de dangers, mais aussi d'aventures, louvoyants dans les entrailles d'un Londres fantasmagorique.
J'adore son imaginaire. J'adore qu'on ait pas d'elfes, ni de vampires, ni de loups garou, ni de Fées. La première fois que j'ai lu ce bouquin, la bit litt en était à son balbutiement, et l'urban fantasy était encore un peu marginale, et je n'avais pas savouré à sa juste valeur l'originalité de l'univers de
Neverwhere. Ici, nous suivrons le peuple des Egouts, ou les Parle-aux-rats, la terrible Serpentine, ou encore un Ange, mais jamais un personnage connu.
La mythologie développée ici est intelligente, mais surtout extraordinairement unique, tout en étant profondément attachée à la culture Londonienne, puisque ce sont ses stations de métro, ses grands magasins et légendes urbaines que nous allons parcourir au côté du personnage principal, Richard, qui oscille entre terreur, désespoir et émerveillement.
En plus j'ai découvert un nouveau chapitre a cette histoire, inédit a l'époque de ma dernière lecture, qui approfondis encore cet univers si particulier et un de mes personnages préférés, le Marquis de Carabas : «
how the marquis got his coat back », et c'est merveilleux.
Ceux qui aiment les sagas fantastiques à rallonge, le world building précis et les intrigues savantes sur 8 tomes trouverons peut-être ce roman un peu « simple ».
Moi j'ai adoré suivre Richard, Door et le Marquis de Carabas, et j'ai replongé avec plaisir dans le terrier du lapin blanc de Londres. le seul problème que je vois, c'est que
Neil Gaiman a annoncé en 2018 qu'il écrivait une suite, mais qu'il a l'air d'être passé à autre chose, et cela me rend triste.