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Jeanne Puchol (Illustrateur)Albert Algoud (Préfacier, etc.)
EAN : 9782505067313
128 pages
Dargaud (12/01/2018)
3.61/5   23 notes
Résumé :
Côte d'Opale, 1973. Alban et Pablo, adolescents et amis, profitent de leurs vacances, au gré des ondes de Radio Caroline - cette radio pirate émettant depuis un bateau – et des formes des jeunes anglaises... Cinq ans plus tard, on retrouve les deux jeunes hommes à Paris. Malgré leurs origines diamétralement opposées, les deux comparses ont la même envie : partager la musique anglophone boudée des radios françaises officielles mais également donner la parole aux bâil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un break de batterie, coule sur la FM
Il se mêle à mon sang et fait de moi un phénomène
Étrange, la cadence à fleur de peau
5, 4, 3, 2, 1 tempo

Saaaaaalut Babelio !

Aujourd'hui nous accueillons les capitaines Puchol et Galandon pour leur ouvrage Interférences publié chez Dargaud (Nous tenons d'ailleurs à remercier l'éditeur de nous en avoir fait parvenir un exemplaire pour préparer cette chronique).

Capitaines, votre livre se déroule dans la fin des années 70 et nous raconte l'histoire de deux jeunes hommes qui vont se lancer dans l'aventure de la radio libre à une époque où les ondes étaient monopole d'État.

Quand on lit Interférences, on ne peut s'empêcher de penser au film Good Morning England de Richard Curtis mais votre album propose une autre version, moins fantasmée, plus réaliste. La vie sur Radio Rock ressemble à une grande fête et les attaques du gouvernement britannique n'ont pratiquement aucun impact sur les animateurs radio alors qu'ici, la menace est réelle : le signal des émissions est brouillé, des camionnettes triangulant les émetteurs patrouillent, les pirates peuvent être mis sur écoutes, pris en filature, être arrêtés, faire de la prison… on est loin des séances de bronzage tranquilles sur le pont d'un bateau. L'idéalisme de Pablo et Alban est très vite mis à rude épreuve d'autant plus que les deux n'ont pas les mêmes motivations. En effet, si l'un a pour seul but de partager sa passion pour la musique, l'autre a une vision plus militante de la radio donnant la parole aux laissés-pour-compte, s'opposant au gouvernement et attirant de fait les foudres de l'autorité sur la petite radio.

Sachez, enfin, que ce livre fut aussi pour moi une découverte. Enfant des années 90, je n'ai pas connu cette période de censure et ai toujours vécu dans un pays où les gens peuvent diffuser et partager ce qu'ils veulent (surtout à présent grâce à internet). Aussi c'est tout un pan de l'Histoire contemporaine que je découvre à travers cette fiction, une Histoire hors des manuels et qui me rappelle que mes parents me racontaient comment ils bidouillaient avec leurs copains un émetteur à la fac pour diffuser leur petit show radio. Jusqu'à présent, je prenais ça pour un petit hobby comme des ados peuvent s'amuser aujourd'hui à publier leur dernier délire sur YouTube mais peut-être que la finalité était plus profond que cela…

Jeanne Puchol, Laurent Galandon, pardon pour cette très longue entrée en matière, nous allons passer à la… Ah, on me dit en régie que nous n'avons plus le temps ! Et bien, chers auditeurs, bonne soirée à tous et rendez-vous très bientôt sur Radio Babelio !
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En 1978, les médias français se résument à trois chaines de télévision et une demi-douzaine de stations de radio. Très facile pour l'Etat d'avoir le monopole sur les ondes ! C'est dans ce désert médiatique que quelques hurluberlus se mettent à hululer illégalement dans le poste ! Interférences !

Ces pionniers se transforment en hérauts des temps modernes, en piratant les canaux hertziens de la France tranquille, en donnant la parole aux oubliés, à la France Underground. A l'instar des sites Internet aujourd'hui, les stations pirates apparaissent, disparaissent et jouent à cache-cache avec les autorités.

Le sujet est intéressant surtout pour quelqu'un comme moi qui ai connu l'arrivée des radios libres et gouté sans modération à leur impertinence, leur irrévérence, leur insolence.

Par contre, que ce soit le dessin où le scénario, tout est un peu trop convenu à mon goût. Un sujet aussi punk aurait pu être traité de manière moins classique. Je m'attendais à quelque chose de plus incisif, de plus corrosif, de plus abrasif ! Aurait-il échappé aux auteurs que les médias français étaient passés des mains sales des politiques à celles des milliardaires ? A l'époque, l'arrivée des radios libres fleuraient bon la démocratie, alors que ces derniers temps, les réseaux sociaux instaurent peu à peu une forme de dictature : celle de la pensée unique ! Interférences !
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Souvenons nous des années 70. Pour certains, elles marquent la fin des Trente Glorieuses, mais pour d'autres, elles représentent des années de lutte.
Mai 68 est passé, mais au niveau des ondes radiophoniques rien n'a vraiment changé. Seules 5 radios ont le droit d'émettre sur le territoire, répandant ainsi la bonne parole.
C'est dans ce contexte que deux amis : Alban et Pablo vont se lancer dans l'aventure des radios dites "libres" en créant sur l'air des Rolling Stones, Radio Nomade.
J'ai pris un grand plaisir à découvrir cette histoire. le contexte pesant de l'époque est assez bien restitué. Bien sûr le côté BD a tendance à beaucoup synthétiser, mais je trouve que l'essentiel est là. Je pense particulièrement au combat de la jeunesse et à cette volonté de donner la paroles à ceux qui ne l'avaient pas : prostitués, SDF....
Malheureusement, cette belle aventure a aussi son côté plus sombre. Comme beaucoup d'autres avant et après elle, Radio Nomade ne sera qu'un de ces multiples cailloux destiné à enrayer le monopole de l'Etat.
Je remercie Babelio et les éditions Dargaud pour m'avoir rappelé qu'à une époque de ma vie, lorsque je tournais le bouton de mon transistor, les fréquences FM restaient désespérément silencieuses et que le combat mené par tous ces passionnés a permis aujourd'hui une meilleure pluralité.


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Moi aussi j'ai pensé au film consacré à Radio Caroline lorsque j'ai choisi cette BD au milieu de la Masse critique. Et je ne regrette pas pas du tout, même si l'histoire et les personnages sont quand même moins déjantés.
Il faut se rappeler le monopole d'Etat qui figeait les radios à cette époque, ça parait incroyable maintenant, mais la jeunesse en pleine revendication de libertés ne pouvait que s'emparer de cet espace incroyable. S'adresser à des "gens invisibles" comme le dit Pablo, pour partager la passion de la musique, pour faire réfléchir avec des programmes libres, innovants et non censurés (du moins tant que la "patrouille" ne vient pas brouiller les ondes!)...
C'est une très belle BD sur l'utopie, la persévérance, l'amitié, la liberté, la désobéissance, tout un tas de grains de sable qui viennent perturber un système vieillissant et répressif.
La bande-son est parfaite (à mon goût en tout cas!) et je ne me lasse pas de la chanson d'Higelin: "Je suis amoureux d'une cigarette" qui serait, c'est certain, interdite d'antenne aujourd'hui... Quelle ironie, non?
Je remercie chaleureusement les éditions Dargaud (notamment Delphine pour son petit mot accompagnant l'envoi, ça fait toujours plaisir:) et Babelio, et je termine avec un clin d'oeil pour une émission de radio que j'apprécie beaucoup, Les Vinyliques anonymes, sur Sun (le son unique): pas de pub, des découvertes musicales, on prend le temps de parler et d'écouter, on ouvre l'antenne à des passionnés... Bref, les dignes héritiers des précurseurs de Radio Nomade!
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On a aujourd'hui du mal à y croire car on peut écouter toutes les radios que l'on souhaite sans qu'elles soient soumises à un appareil d'état. Cela n'a pas toujours été le cas dans l'histoire de notre pays. Il faut se rappeler qu'avant 1981 et l'élection de François Mitterrand, les radios étaient toutes contrôlées par l'Etat et il ne faisait pas bon du tout critiquer l'action du gouvernement.

Ainsi, le président Valéry Giscard d'Estaing disposait d'un avantage politique assez conséquent sur ses adversaires en disposant de l'outil médiatique. Les chanteurs français comme Johnny Hallyday ou Michel Sardou ont également pu prospérer car les programmes musicaux étaient fortement hexagonaux.

L'action de ce récit se passe dans les années 70 avec l'émergence des radios pirates alors que certains pays européens comme l'Italie avait déjà libéralisée les ondes dès 1976. On va suivre deux étudiants qui se lancent dans la piraterie dans une société parfois assez réactionnaire malgré mai 1968. C'est assez intéressant de voir comment ce sujet rare est traité.

Il y aura une trahison à la fin d'où l'interférence mais ce n'est pas celui que l'on pense qui a balancé. Comme quoi, il ne faut jamais tirer des plans sur la comète.
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critiques presse (1)
ActuaBD
22 mars 2018
Deux franc-tireurs, une trajectoire mouvementée, une vision romantique de la naissance des radios libres, parfois trop mélo, mais portée par une belle énergie.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- Une radio libre ne doit dépendre ni de l'Etat, ni de la presse régionale, ni des notables, ni des puissances de l'argent ! Et le moyen de cette indépendance est la publicité.
- Pas du tout ! Une radio libre, un outil militant anticapitaliste, ne peut pas se plier aux lois de l'argent et par conséquent à la publicité.
- Mais alors, si vous n'avez ni activité commerciale, ni publicité, qui va financer vos radios ? L'Etat ? Les partis politiques ? Des financiers occultes ? Et dans ce cas, où est votre indépendance ?!
- Ce sont les auditeurs qui doivent financer leur radio !
C'est Mitterrand qui tranchera ce débat. Elu, le nouveau président tiendra sa promesse : les radios libres sont autorisées, de manière marginale au départ, avec une puissance limitée, sans publicité. Il voulait nous transformer en quelque chose de minuscule. Cependant, des centaines d'émetteurs fleurissent au lendemain de mai 1981. Mais c'était sans compter certains acteurs, comme NRJ, qui vont investir pour acheter des émetteurs plus puissants. Les socialistes vont progressivement jouer la carte de la libéralisation totale. Et les audacieux capitalistes, dont on vante tant aujourd'hui l'esprit d'entreprise, se sont engagés sur la bande FM quand les risques étaient moindres et que le business publicitaire a pu s'y déployer librement. Les radios commerciales ont complètement écrasé les radios qui avaient des volontés d'expression.
(p. 117-118)
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- C'est à cette époque que la répression s'accentue ?
- Oui... L'Etat ne va plus se contenter de nous brouiller. Il va promulguer une nouvelle loi répressive : la loi Lecat... Du nom de son instigateur, le ministre de la culture de Giscard.
Pour l'Etat, libérer les ondes, c'était laisser l'anarchie s'installer. Pourtant, toutes ces radios, on en parlait plus qu'on ne les entendait.
Mais face au nombre, aux convictions, à la soif de liberté et à la détermination des radiolibristes, le brouillage n'était plus suffisant.
TDF était débordée. Sans compter que ses salariés syndiqués rechignaient devant cette tâche ingrate.
Alors, en plus de la nouvelle loi, le gouvernement va ouvrir la chasse.
[arrestations]

(p. 74-75)
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[ fin des 70's ]
- Tu sais pourquoi tu fais de la radio [pirate], Pablo ?
- Ben... Parce que j'aime partager la musique et... cette sensation particulière de s'adresser à des gens invisibles...
- Ouais, y a peut-être de ça. Mais si tu fais de la radio, c'est surtout parce que tu viens d'un pays [l'Espagne franquiste] où les libertés sont bafouées et parce que ton père est mort pour les défendre. Inconsciemment, tu protèges son combat. Cette lutte, tu n'as pas le droit de l'abandonner.
- Hum... Et toi ? Pourquoi c'est si important ?
- Je viens d'un milieu bourgeois étriqué dans ses conventions, où toute orientation culturelle, politique, sociale ou sexuelle différente est nécessairement dégénérée, voire dangereuse. J'ai grandi dans un mensonge permanent. Malgré mai 68, il y a encore trop de conneries à dénoncer !
(p. 72-73)
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- On continue capitaine Rackham?
- On continue capitaine Teach!
- Car on ne mendie pas un juste droit, on le prend!
- A l'abordage, donc!
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-Tu déconnes !?! Tout ça juste parce qu'on fait une radio pirate ?
- Je te rappelle que mon gouvernement avait arraisonné le Caroline ! Lorsque l'animal à peur, il montre les dents.
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