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Paul Echegoyen (Autre)
EAN : 9782302072657
112 pages
Soleil (25/11/2020)
3.55/5   55 notes
Résumé :
Après une attaque de pirates, Lemuel Gulliver cumule les découvertes : l’île volante de Laputa, Balnibarbi, l’Académie de Lagado, Maldonada, l’île de Glubbdubdrib, le royaume de Luggnagg puis le Japon, avant de rejoindre l’Angleterre.
Que lire après Les voyages de Gulliver : De Laputa au JaponVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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BD FANTASTIQUE / UCHRONIE.
L'humaniste Bertrand Garlic adapte l'oeuvre de l'humaniste Jonathan Swift avec Paul Echegoyen, qui réalise ici un travail graphique très soigné. Les idées du philosophe anglo-irlandais du XVIIe siècle qui a choisi la forme du conte pour les diffuser n'ont pas pris une ride... Pourquoi ? Parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets, et que parce que plus les choses changent et plus elles restent les mêmes : les peuples du monde entier doivent se caguer la boulardise démesurée des élites autoproclamées qui se croient au-dessus du commun des mortels pour des raisons que la raison ignore... Monde de Merde !!!

Et malgré cette année 2020 de merde, bonnes fêtes de fin d'année à tous ceux et toutes celles que je n'ai pas pu croiser en MP.
Lien : https://www.portesdumultiver..
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Pour une fois, les voyages de Gulliver ne se cantonnent pas au voyage à Lilliput, c'est une bonne idée de s'attaquer au directement troisième voyage, qui est peut-être le plus magique, et qui offre surement le plus de place à l'imagination graphique, Miyazaki ne s'y était d'ailleurs pas trompé. Dans cette adaptation, le graphisme tient une place importante, il se réfère directement aux illustrations de Jean-Jacques Grandville de l'édition française de 1838. On y retrouve une fantaisie un peu rétro, le trait est soigné, onirique. J'adore la façon de représenter les nuages comme des chevelures folles, les architectures sont foisonnantes tantôt austères et grandioses, et dans d'autres passages, baroques et anarchiques, la folie merveilleuse de ces mondes est très marquée. Les tons colorés ramènent au côté rétro, se rapprochant des vieilles gravures un peu passées, la lumière un peu feutrée, circulant à travers divers puits nous donne l'impression d'évoluer dans un cocon feutré, celui du rêve et de l'imagination. L'histoire est fidèle au récit, mais peut-être que la mise en avant de l'aspect visuel laisse en second plan l'aspect humaniste du siècle des lumières qui imprègne l'oeuvre originale, mais elle n'est pas absente pour autant. C'est toujours un plaisir de lire ou relire Jonathan Swift avec son esprit ironique et sarcastique qui transparaît derrière une naïveté de façade, Les voyages de Gulliver, c'est le même courant que les Lettres Persanes de Montesquieu ou le Candide de Voltaire, un incontournable.
Bref, c'est une superbe adaptation, originale et créative.
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Nous ne savons pas comment l'auteur Bertand Galic et l'illustrateur Paul Echegoyen ont travaillé.
Devant un tel découpage de précision, nous les imaginons se réunissant, crayonnant et décidant au fur et à mesure de chaque vignette, visualisant la nouvelle adaptation écrite et bâtie pour la BD de la célèbre aventure de Jonathan Swift.
Qui du regard, d'un geste, d'un plan rapproché ou d'une scène ample du décor, sera le plus approprié pour aider à raconter de la deuxième façon: avec la suite d'image.

Le travail de l'image est incroyable de couleurs, d'un soin proche du pictural, retravaillant presque selon notre oeil un style graphique nous rappelant un peu de l'Émile Bravo et la transformant en une collection de tableaux de maitres, post-renaissant du XVIIIème siècle.
L'épaisseur de la peinture cèdera à la finesse de l'encre.
C'est vraiment la première accroche et c'est sublime.

La couleur dira beaucoup.
Elle sera étouffée par de la grisaille, de l'obscurité, des ocres poussiéreux. Une tempête d'événements approcheront. L'aventure commencera rapidement ou plutôt semblera se poursuivre en défintive, puisque Gulliver s'entretiendra avec un certain Robinson d'un dernier voyage chez les Liliputiens et semblera dire en vue d'une nouvelle expédition vers la fortune: tout mais pas ça.
La nouvelle destination ne sera pas moins mouvementée et les hommes n'arriveront pas encore à contrer les forces de la nature.
Mers et vents se déchaineront encore comme si l'homme n'avait pas sa place au milieu de ce décor, l'envoyant couler par le fond ou voler au loin comme une mouche têtue.
C'est sur de nouveaux rivages que le pauvre Gulliver ne pourra plus tenir la promesse faite à sa famille: revenir au plus vite.

Bienvenue à Laputa, cité volante maîtresse des archipels, cités des cités, cité de la musique et des sciences.
Bienvenue à Lagado, capitale sublime et labyrinthique des arts.
D'autres viendront car le chemin sera long jusqu'au Japon puis jusqu'à l'Europe.

Avec le temps, Gulliver ira se perdre dans une quête sprituelle plus que de fortune à trouver.
Les auteurs nous offriront une SF du XVIIIème siècle.
Il sera assez amusant de voyager dans cet univers moderne de nantis de l'imaginaire.
On y lira encore entre les lignes que l'homme non éduqué est certe capable du meilleur comme du pire mais que l'homme dit civilisé et instruit tout autant.

Les rencontres permettront de mettre tout ceci en lumière pour Gulliver et pour nous, lecteurs, magnifiant tout du long la portée de l'invention humaine sur la nature, un reflet de l'intelligence artistique, scientifique.
Le récit illustrera aussi pourtant, sans grandes démonstrations, que l'intelligence des éclairés est aussi capable d'y voir son avantage, d'accueillir d'une étincelle dans l'oeil l'idée très tentante de s'élever aux dessus des autres et d'en tirer profit.
Triste scénario.

Nous pourrons comparer Laputa et Lagado sur ce point social et philosophique où les contraires s'opposeront, où l'obscurantisme pèsera d'un oxygène dense, fera frissonner d'un froid spirituel glacé, sauvage et mordant.
Étrangement ce sentiment réussira cette fois à lier les catégories.
Pauvre Laputa.
La cité fera astucieusement réfléchir.
L'un des habitants de Lagado racontera à Gulliver que les habitants prônant l'Académisme du savoir seront mis au ban de la société face à d'autres, qui comme des provinciaux montés à la capitale, se laisseront tourner la tête et imposeront leur nouvelle vision qui referra et cherchera de nouvelles pistes de lecture du monde. Nous jouerons sur quelques idées reçues et vérités habilement introduites.

" ...la tyranie de l'Absurde, de la dictature de la bêtise, nous ont mis au ban de la société. On nous menace. On voudrait nous faire disparaitre...".
La perspective nous offrira une histoire inversée, à celle de l'idée nouvelle, dans le domaine de l'Art notamment, où il fallait toujours lutter de tous temps pour être, lutter pour aborder d'autres repères et éviter de mourir dans l'oeuf.
Depuis l'époque du Moyen-Âge, l'histoire nous le dit, l'Art était le média sompteux d'un pouvoir en place, il devait rester académique et ne pas se réinventer, garder ses repères. Il ne devait servir que la foi religieuse, c'était ainsi.
Ainsi, inverser la situation en imposant une conception nouvelle tyrannique est amusant.
Cela dégagera l'idée que le problème dans les deux cas serait de fait dans l'opinion imposée, celle dans la répression et l'interdiction, celle qui ne s'adapte pas.
Le récit est donc d'une dimension plus fine qu'attendue, très pensée, adroite et à multiples lectures.
Ceci permettra d'élargir la lecture de la BD à un plus large public, jeune, ados, adultes.

Gulliver nous amuse de son air bien embêté, juste de passage et qui tuera le temps en apprenant, le temps de revenir chez lui.
C'est un bon moment de lecture.
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Galic et Echegoyen nous offrent une remarquable adaptation du troisième voyage de Gulliver. J'ai eu un coup de coeur pour la qualité du graphisme et le formidable point d'entrée que ce roman graphique représente, dans l'oeuvre de Jonathan Swift (qui est Irlandais, je vous le rappelle).

Lemuel Gulliver est chirurgien de marine. Il embarque ici pour un nouveau voyage qui l'amène, suite à une attaque de pirates, dans des contrées étrangères inconnues. Une ville flottante, une Académie à la pointe du progrès scientifique et des peuples surprenants, dont Gulliver observe et nous partage les moeurs et les coutumes. Nota Bene : Les fans du Studio Ghibli et de Hayao Miyazaki doivent se souvenir de Laputa, dans le château dans le ciel, non ? Cet animé est également inspiré de ce même voyage de Gulliver !

Ce roman graphique s'inspire du troisième voyage de Gulliver, « Voyage à Laputa, Balbinarbi, Glubbdubdrib, Luggnagg et au Japon » – moins connu que le premier ou le deuxième (les Lilliputiens et les Géants) ou le quatrième (les chevaux Houyhnhnms et les Yahoo). Je l'ai relu dans la foulée. le roman graphique suit bien la trame du récit, tout en étant bien sûr moins détaillé – qu'est-ce que j'ai ri pendant sa visite de l'Académie de Lagado ! (citation du roman : « J'eus le grand plaisir, dans une autre chambre, de rencontrer l'agronome qui avait eu l'idée d'utiliser les cochons pour le labourage. Sa méthode, qui supprime l'emploi des charrues , des boeufs et des laboureurs, est la suivante : sur une surface à labourer d'un acre vous enfouissez à cinq ou six pouces de distance et à huit pouces de profondeur de grandes quantités de glands, dattes, châtaignes et autres fruits ou légumes dont les porcs sont particulièrement friands ; puis vous lâchez dans le champ six cents ou plus de ces animaux, lesquels, en cherchant leur nourriture, retournent le sol et le laisseront à la fois préparé pour les semailles et enrichi de leurs excréments. A vrai dire, l'expérience avait montré que le procédé était coûteux et d'une pratique difficile, mais il faut croire que cette invention est susceptible encore de nombreux perfectionnements. ».

Les voyages de Gulliver a été écrit en 1721, année de publication des Lettres persanes de Montesquieu, que j'avais énormément aimé quand je les ai lues au lycée. C'est le même esprit. Montesquieu a choisi de parler du Royaume de France vu par un Perse, Jonathan Swift parle d'autres civilisations pour se moquer de la société de son temps. Et devinez quoi ?! Trois cents ans plus tard, son propos n'a pris que quelques rides. C'est assez sidérant.

Jonathan Swift, dont l'imagination est des plus fécondes et assez délirante, nous offre avec Les voyages de Gulliver une oeuvre humaniste et fantastique où l'humour n'est jamais loin de la satire politique et sociale, ni des réflexions philosophiques sur le progrès et le genre humain. Un esprit et un propos que retranscrivent à merveille Galic et Echegoyen, dans ce roman graphique qui est un très bel hommage à ce classique de la littérature. A découvrir !
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Attardons-nous 5 minutes sur l'objet livre qui est vraiment très beau et offre une belle invitation.
Il a un côté doré, surtout la quatrième de couverture, c'est magnifique.
L'illustration de la couverture, elle nous invite au voyage, de plus la majeure partie d'entre nous avons un jour croisé le nom de Gulliver, ainsi que celui de son auteur : Jonathan Swift qui est cité sur la quatrième de couverture.
Le graphisme est agréable, il correspond au format bande dessinée, les pages tiennent bien en main, avec un toucher un peu granuleux. Les couleurs s'adaptent à la situation, à l'endroit.
Comme ils disent au départ, c'est librement adapté du roman de Jonathan Swift.
Tout commence comme bien des histoires, la soif d'aventure mais aussi l'attrait du gain.
Gulliver est mis en déroute, il échoue sur une île, mais ironiquement c'est aussi là que son vrai voyage va commencer, et d'abord avec Laputa qui nous subjugue.
Au cours des voyages, nous avons de quoi nous poser des questions sur la politique, sur les choix faits par les lieux que nous visitions. A chaque fois, il semble y avoir une face cachée, et l'on peut de demander s'ils en ont vraiment conscience.
Gulliver doit également faire attention à ses actes, à ce qu'il dit, à son comportement, car l'air de rien il a besoin d'eux que ce soit pour s'acclimater au nouvel endroit ou de reprendre sa route vers chez lui.
A Laputa, il doit également d'abord franchir la barrière de la langue. En nous concentrant, nous nous pouvons déchiffrer ;) c'est juste l'écriture qui est étrange et diffère.
Et justement ce qu'on ne connaît pas, ce qui est différent prête souvent à questionnement. Tout le monde croit que lui a raison, mais c'est souvent plus compliqué.
Certaines choses paraissent complètement absurdes, mais elles ne le sont sans doute pas pour ceux qui font ainsi.
Il arrive quand on croit que quelqu'un a de la chance, qu'une situation est plutôt bonne, que ce ne soit pas forcément le cas.

Ce voyage est décontenançant, déconcertant, chaque étape a de quoi nous ébahir autant que nous terrifier, en tout cas il y a de quoi s'interroger. Cela peut aussi dénoncer en toile de fond certaines choses de la société.

Si l'on n'est pas totalement captivé, c'est quand même un voyage qui vaut le coup d'être entrepris.
Merci à Babelio et les éditions Soleil pour ce voyage qui ne laisse pas indifférent en tout cas.





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critiques presse (4)
Bedeo
28 janvier 2021
Perle du roman d’aventure, Les Voyages de Gulliver méritait bien une adaptation qui se voulait belle avant d’être éducative. Grâce à Galic et Echegoyen, c’est désormais chose faite.
Lire la critique sur le site : Bedeo
SciFiUniverse
28 décembre 2020
On peut lire cette BD qu’en restant au premier niveau de lecture sans se poser de question et en ne percevant que le côté pittoresque des voyages, parfait pour un jeune public. Les adultes se pencheront naturellement sur le second niveau de lecture, s’ils le souhaitent, et se confronteront aux questions que Jonathan Swift pose au XVIIe siècle.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Sceneario
14 décembre 2020
Un album qui célèbre avec brio la grande Aventure dans ce qu'elle a de plus fantasmée !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
30 novembre 2020
Cette adaptation, de toute beauté, mêle brillamment humour et satire.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
(A propose de l'immortalité) La vie est courte… Et c’est sans doute beaucoup mieux ainsi, sans aucun doute.
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Je ne sais s'il faut en rire ou en pleurer, mais j'ai entendu dire que des mathématiciens faisaient écrire sur des gaufrettes les théorèmes que leurs étudiants devaient assimiler, si possible digérer. Au sens propre comme au figuré.
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La vie est parfois bien cruelle. Mais c’est ainsi...
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On aura beau dire... La communication et l'échange paraissent nécessaires au bon fonctionnement du monde démocratique, n'est-ce pas ?
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Il y a quelques temps déjà, certaines personnes montèrent à Laputa, tant pour leurs affaires que pour le plaisir. Après un séjour de cinq mois là-haut, elles revinrent avec une légère teinture de mathématiques, mais la tête emplie d'humeurs volatiles qui s'acquièrent dans ces régions éthérées...
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