Delon en clair obscur : Plein soleil sur la dernière icône du cinéma

*** Une gueule d'ange aux bottes crottées***


Delon ? Alain Delon ? le beau gosse mi-ange, mi-voyou ?
Oui ... Alain Delon, il n'y en a qu'un !
Ainsi, lors de l'opération Masse critique de Février, je ne pouvais pas passer à côté, de connaître mieux ce personnage qui a fait tant parlé de lui lors des trente glorieuses ...
Seulement pour apprécier pleinement ce livre, où l'auteur explique Delon tout en poésie, il faut être calé dans l'histoire cinématographique de l'acteur, et, ce n'est pas forcément mon cas, puisque Delon, je lui ai connu ses films fin 70' et dans les années 80'.

Cela étant, le livre est très bien écrit. On sent bien que Laurent Galinon connait parfaitement la vie cinématographique de ce personnage à plusieurs facettes.
Delon solitaire, mystique, fidèle en amitié, amoureux des plus belles femmes et bien sûr entouré de nombreux chiens toute sa vie, incarnant la fidélité quoi qu'il arrive !
Mais Delon c'est aussi un sanguin, qui peut voir noir, très noir ou rouge, très rouge...
Delon c'est un ange et un voyou avec certains scandales qui ne sont pas passés inaperçus : sa fréquentation avec la pègre Marseillaise, supporter de Jean-Marie le Pen et Marc Olivier Fogiel qui s'est fait tout petit en direct sur un plateau TV alors qu'il molestait notre Bardot nationale et où Delon a débarqué sur le plateau en fracassant les gars du service d'ordre, pour défendre sa B.B. ... On ne compte pas ses coups de gueule lors des tournages avec certains acteurs et certains producteurs et réalisateurs ...

En France Delon ... ben il y en a qu'un .. On l'aime ou pas.

Merci aux Editions Mareuil, qui grâce à Babelio m'ont fait découvrir l'ouvrage de Laurent Galinon.

Je ne pouvais pas passer à côté de ce livre sur Delon lors de la dernière masse critique. Merci à Babelio et aux éditions Mareuil de me l'avoir envoyé !
Malheureusement, dans "Delon en clair-obscur", Laurent Galinon ne fait pas dans la légèreté. Ainsi, je peux affirmer que quiconque n'étant pas fan inconditionnel de l'acteur refermera cette hagiographie au bout d'un seul chapitre.
L'auteur n'a pas su prendre de distance avec son sujet, il l'admire sans réserve ni esprit critique. Un exemple parmi tant d'autres : "Et si, à lui seul, il justifiait l'existence du cinéma ? Sublimer le réel jusqu'à l'abolir. Delon en majesté au royaume de l'abstraction. Trônant sur le fauteuil en toile siglé des cinq lettres de son nom. "Un type comme lui, il n'y en a qu'un par génération" dit-on. La France de la deuxième moitié du XXème siècle l'ignore encore mais elle lui sera éternellement reconnaissante de lui avoir donné un visage." (p.28) Rien que cela.

Fort heureusement, il se trouve que je suis moi-même fan de Delon acteur, à défaut de connaître l'homme (et en refermant cet essai on se dit que bien peu ont vraiment pu l'approcher). Ainsi, j'ai apprécié suivre sa carrière émaillée d'anecdotes et de citations.

En revanche, j'ai trouvé Laurent Galinon très critique, voire parfois insultant envers ses collègues journalistes. Il est certain qu'il y a eu une incompréhension majeure entre Delon et la profession. Mais pour l'auteur les coupables sont sans aucun doute "Les narquois de la profession, les refoulés de la critique, empotés et jaloux, [qui] se gaussent faute de talent." (p.201) le raccourci me semble un peu facile !
Il évacue aussi rapidement les évènements qui ne vont pas dans le sens de son idole, balayant toute zone d'ombre. Nous sommes plus du côté du clair que de l'obscur ! J'aurais aimé que l'auteur aborde les relations avec les amis ayant débuté en même temps que l'acteur : Jean-Pierre Cassel, Jean-Paul Belmondo, Jean-Louis Trintignant et Jean-Claude Brialy sont totalement absents de cette biographie. Incompréhensible, tout comme le fait que Romy Schneider soir à peine évoquée, et seulement au moment du tournage de "La piscine".
Des manquements qui m'empêchent d'adhérer totalement à cette bio, par ailleurs intéressante.

Au fil des moments marquants de la vie d'Alain Delon, se révèle par touches impressionnistes la personnalité d'un homme dont la beauté a subjugué le monde en même temps qu'elle le rendait inaccessible. Dans cette biographie qui se lit comme un roman noir, le mystère de la légende du cinéma se dissipe peu à peu, l'intimité de l'homme se révélant derrière l'image de la star. Instinctif, insoumis, fidèle, incompris, Delon a suivi ses passions et ses amitiés. Il s'est introduit dans tous les milieux : cinéma, théâtre, peinture, sport, monde de la nuit ou des affaires, il a goûté à tout sans être accepté nulle part. Et il a vécu mille vies pensant mourir brutalement comme dans ses films alors que le destin voulait qu'il enterre ses amis, ses conquêtes, ses mentors et ses rivaux pour finir seul au milieu de ses chiens, comme l'ultime gardien d'une époque révolue.

Dernier témoin d'une époque cinématographique mythique, qui est Alain Delon ?
Laurent Galinon nous raconte ses fidélités en amitié, ses amours, mais aussi ses emmerdes...
Au travers de son parcours cinématographique, ses relations compliquées avec les gens de la profession et la presse, son influence sur ses personnages de cinéma, l'auteur compose le portrait d'un être complexe., au charme magnétique, qui ne peut laisser indifférent.
Le livre m'a donné envie de revoir certains films cités comme La piscine, l'homme pressé...
Je remercie les éditions Mareuil et Babelio pour ce livre reçu lors de la masse critique de février.

" Un exalté aux manières empruntées, un attendri aux yeux clairs perdu dans la cruauté des soirées mondaines, un jeune loup échappé de la plèbe, une sorte de Candide parvenu à l'épaisseur humaine, marchant avec volupté dans la vie ?" (p.31) On se laisse happer par ce portrait sensible et délicat dans lequel Laurent Galinon dessine la vraie personnalité de l'acteur "au visage de seigneur..." Comment et pourquoi Alain Delon a-t-il été divinisé ? Comment avons nous été habités par son sens de la tragédie ? Pourquoi appartient-il vraiment à l'Age d'or du cinéma ? Laurent Galinon répond précisément en nous offrant une analyse fine de l'apparition d'un grand mythe cinématographique.
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