J'aime le moyen-âge et lorsque j'avais lu des textes de ce livre en 5°, il m'avait déjà fait forte impression. Bien que
La Fontaine se situe très loin après ce livre, le côté «
fables » et le jeu de la personnification animale m'ont toujours enthousiasmée.
J'admets que depuis le Robin des Bois de Disney, j'éprouve une fascination particulière à l'adresse des renards, Renart ne fais pas exception. C'est un personnage rusé, malin, un brin sournois et malicieux. On aime le détester et j'avoue rire à ses nombreuses facéties, il sait entourlouper son entourage avec pas mal de classe je trouve. Les autres personnages sont des animaux que l'on connaît, un lion pour roi, un loup, un chat, un escargot, un blaireau, un coq, nous avons un panel intéressant. Chacun de ces animaux représente une valeur, une vertu, un défaut.
La force de ce livre est de nous parler de la société médiévale dans toute son étendue, la religion, la guerre, la trahison, la société féodale avec son système de hiérarchisation... Les grands sujets sont ici réunis et sont très souvent tournés en dérision. Les différents textes forment des nouvelles que l'on peut appeler des fabliaux, ces textes se lisent avec facilité et fluidité. Tout est aisé dans sa compréhension contrairement à ce que l'on pourrait croire d'un texte du moyen-âge.
L'ouvrage réussit donc son double pari, celui de faire rire et celui de faire réfléchir. Quant au jeu de la personnification, il instaure presque à ce cadre historique un côté fantastique qui m'a entièrement conquise.
L'humour est présent et il y en a pour tous les goûts. Les insultes et les coups qui sont considérés comme les ficelles les plus employées dans le comique, mais pas seulement ! Nous trouvons aussi des imitations parodiques et de la satire, dans ce roman de Renart, on ridiculise la justice et la chevalerie – le roman chevaleresque étant à la mode – on critique aussi le pouvoir et la religion. de ce fait, chaque texte obtient son lot de sourires et de rires.
Si la vengeance et la faim sont les mots-clés des textes, ils servent à mettre en valeur la ruse de Renart. Il défie, il ment, il trompe, mais il gagne toujours à la fin, et ce, quelle que soit la situation dans laquelle il se met. Ce n'est pas le preux chevalier qui est le héros, mais bien le voleur et le traître, ça change ! Renart est une drôle de figure, un genre d'anti héros.
Le narrateur est très présent dans ces aventures, il nous rappelle le comique de situation ou encore l'ironie, la fourberie de Renart. Son rôle est important et ses répliques sont savoureuses, j'aime bien ses interventions. le style est celui de l'époque, mais je le répète, il reste compréhensible par tous ; les textes sont fluides et les mots soignés. Ces nouvelles sont courtes, elles se lisent très vite et je me suis bien amusée, à tel point que je n'ai pas vraiment vu le temps passer.
Pour terminer cette chronique, j'avoue avoir bien aimé cette lecture, fraîche et drôle, avec des thèmes intéressants. Ces derniers sont bien exploités et la satire est savamment dosée, le tout avec un style agréable à la lecture. On rit, on réfléchit autour de cette société médiévale et grâce aux protagonistes, des animaux, attachants et faciles à identifier. La figure de Renart gagne à être connue, pour sa personnalité et ce qu'il représente, j'aime ce personnage loin de l'idéal chevaleresque de l'époque. C'est un classique qu'il faut lire et il se relit très volontiers.
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