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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Collègue de Doumé, amie de Willie et amante de Leibo, Elisabeth Levallois raconte comment les relations - amoureuses, amicales ou intellectuelles - qu'elle entretenait avec les 3 hommes les plus importants de sa vie se sont, avec les années sida, irrévocablement délitées, jusqu'à transformer en haine absolue l'amour que se portaient Doumé et Willie.
Dans le milieu underground parisien, Willie paiera cher son rêve de gloire ainsi que son inconsciente, exubérante et inconséquente jeunesse.

A travers le portrait de 4 personnes, acteurs ou témoins de leur temps, Tristan Garcia rappelle à notre souvenir nostalgique ce qu'ont été les années sida.
De 1980 au début des années 2000, il revisite cette époque gaie et tragique, marquée par l'émergence des mouvements homosexuels et stigmatisée par la maladie.
Une période où l'insouciance a fait place à un débat politisé, médiatisé, conflictuel et générationnel, que l'auteur réussit à aborder avec beaucoup d'à propos dans une langue fortement orale et très contemporaine.
Un premier roman prometteur.
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Paris n'est pas exclusivement un musée géant, ni un bar à pute. Non, pas seulement, ce fut aussi le théâtre de la communauté gay dans les années 80-90, pour s'effacer lentement mais sûrement les années suivantes. le quartier mythique du marais n'est aujourd'hui plus qu'un ensemble de bistrots et restaurants pour bobos où se retrouvent les hommes amoureux d'autres hommes. Tristan Garcia veut nous raconter par le biais de quatre personnages d'un milieu révolu l'histoire du véritable Paris gay, celui d'il y a quinze ou vingt ans. Non, le jeune auteur ne l'a pas vécu, mais il est suffisamment renseigné et n'hésite pas, avant même que le livre ne commence à nous avertir : « Les personnages de ce roman n'ont jamais existé ailleurs que dans les pages de ce livre. » mais que s'ils nous semblent pourtant si proche de personnes réelles c'est que « plongés dans des situations parfois comparables, personnes et personnages n'agissent pas autrement. ».
La meilleure part des hommes n'est pas un essai, mais bien un roman de fiction, nous voilà tout de suite rassurés. Nous suivrons Élisabeth, femme travaillant dans les pages cultures de Libé et (trop ?) proche du milieu gay. Elle connaît tous les grands penseurs de la société homosexuelle parisienne : Willy, un jeune paumé qui se fera une joie de détruire ce qui l'a construit ; Dominique, la figure du père pour le jeune Willy et patron d'un certain Stand-Up (hum…) apôtre de la prévention sur le SIDA et enfin l'amant de la journaliste, Leibowitz, ancien gauchiste passé de l'autre côté de la barricade et qui finira par soutenir Chirac puis Sarkozy.
Tristan Garcia ne se concentre que sur les personnages antagonistes de Dominique, le patriarche et de Willy, le jeune fou ne voulant que la destruction des institutions, tout en ne tournant qu'autour de la narratrice. La haine de Willy pour Dominique l'amènera bien entendu à sa perte alors que ce dernier renait de ses cendres. Une épopée qui n'a rien d'original, mais l'intérêt de ce premier roman n'est pas là, les véritables héros ne sont autre que le SIDA et les années folles pour la communauté gaie parisienne. Essayant de nous plonger dans les coulisses d'un milieu, qui — comme tous les milieux — fascine et nous permettant d'accepter une histoire N'AYANT de sens et d'intérêt que par son existence, le lecteur y croit sans réellement être convaincu, un peu comme un reportage sur M6. Nous sommes au plein coeur d'un environnement dur, où tous les coups bas sont possibles, où les gentils sont méchants et où les méchants sont gentils, mais où l'ensemble est totalement cloisonné, où tout le monde est à SA place. La psychologie des personnages n'existe pas vraiment, ils ne sont qu'une fonction : le type qui retourne sa veste, le papa rassurant et garant de la bonne morale et le jeune fou se détruisant tout en brisant les personnes autour de lui. le sujet avait tout pour plaire, le tout est d'ailleurs plutôt réussi. Ne manque qu'un peu d'éclectisme.
Tristan Garcia choisit pour nous conter cette histoire un rythme rapide, entrecoupé sans arrêt par un chapitrage trop imposant cassant la construction du roman. le choix n'est pas anodin et renforce le côté télévisuel du roman, nous rappelant que oui, ce livre est une fiction, qu'il ne raconte pas la réalité, comme il nous avait prévenus dès le départ. Reste que ce rythme gâche parfois le récit, nous empêchant de nous y plonger totalement, de ressentir ce qu'éprouvent les protagonistes. Il aurait peut-être été bon de laisser quelques fois l'action brute de côté pour nous émouvoir, pour comprendre, pour nous interpeller.
La meilleure part des hommes est une satisfaisante introduction à un milieu, un de plus, que nous ne maitrisons pas encore, de par sa jeunesse. Mais le récit souffre d'un manque de temps pour que nous y croyions absolument. Un premier roman plutôt agréable dans l'ensemble, mais qui nous laisse une impression d'inachevé et dont le manichéisme est trop important pour en être réellement satisfait. Si vous êtes intéressé par la période et le sujet, vous ne serez surement pas déçu, Garcia vous y promènera et vous prendra par la main pour visiter cet environnement que l'on ne connaît pas.
Lien : http://www.leblogdemanu.com/..
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Véritable plongée dans le Paris des années 80 aux années 2000, dans sa communauté gay et donc dans son principal fléau, le sida.
Quatre personnages aux activités différentes, journalisme, activiste politique, romancier, témoignent des jeux de haine et d'amour, de relations qui se font et de déchirent entre deux d'entre eux.
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Les années 80, le sida, le sexe, le milieu homosexuel parisien, Guillaume Dustan... Un chouette livre.
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Le collègue : Dominique Rossi, dit "Doumé", fils d'un médecin corse proche du FLNC.
L'ami : William Miller, dit "Willy". Originaire d'Amiens, il y vécut une enfance heureuse et banale jusqu'au divorce de ses parents.
L'amant : Jean-Michel Leibowitz, dit "Leibo", intellectuel et philosophe.

C'est l'histoire des destins croisés de ces trois personnages, livrée par une narratrice qui s'efface derrière son rôle de porte-parole. Elizabeth Levallois, journaliste à Libération, femme branchée, bourgeoise de gauche proche des milieux gay, relate comment, de manière chaotique et parfois violente, ces trois hommes qu'elle aima profondément bien que de manière différente, traversèrent les "années sida".

Comme fil conducteur, la relation qui unit Doumé et Willy, amour métamorphosé en haine tenace, autorisant les coups les plus bas. Willy ne pardonnera jamais à son ancien amant, fondateur d'une association de lutte contre le sida, d'avoir opté pour un militantisme responsable. Plus jeune que Dominique de plusieurs années, il regrette cette "Grande Joie" qu'il connut peu, époque pendant laquelle la communauté homosexuelle parisienne put s'adonner de manière débridée à une vie nocturne de baise et d'insouciance. Refusant la gravité et la prudence, occultant l'omniprésence de la mort et de la maladie rôdant autour de lui, il se fait, en réaction, le porte-parole du barebacking.
Drôle de héros que ce Willy, à la fois exaspérant et attachant, romancier auréolé d'une gloire aussi tapageuse que fugitive, individu incontrôlable et provocateur, qui finit par n'être plus qu'une pitoyable parodie de lui-même...

Face aux postures et aux prises de positions des deux ex-amants en réaction à une réalité personnellement vécue, Leibowitz, dans son rôle de philosophe, est celui qui intellectualise une actualité sociétale et morale sur laquelle il pose un regard désabusé. Il déplore ce qu'il considère comme l'avènement d'une ère de la médiocrité intellectuelle, initiée par une démocratisation de la culture ayant amené à un acquiescement généralisé et injustement tolérant à tout ce qui est "tendance", aux dépens d'une réflexion objective et critique.

Je suis sortie de cette lecture imprégnée de sentiments contradictoires.
Le roman de Tristan Garcia possède une force certaine, une intensité qui bouscule et touche le lecteur. Je crois que cela est dû au regard acéré et sans concessions que l'auteur porte sur une époque dont il brosse un tableau sombre et vaguement écoeurant. Mais cette force est à mon avis amoindrie : son intention de faire justement de son récit celui d'une époque, devient par moments trop évidente. Ses héros frôlent parfois la caricature, donnant le sentiment d'être davantage les représentants d'une certaine catégorie d'individu, que des personnages à part entière. Cette sensation est par ailleurs accentuée par le rythme rapide que confèrent au texte ses courts chapitres et un rigoureux découpage en parties dont les titres révèlent de manière presque grossière la volonté d'en structurer à la fois le fond et la forme.

Sans doute, malgré ses défauts, "La meilleure part des hommes" peut-il être considéré comme un premier roman prometteur... à suivre...
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Un livre intéressant : la preuve en est peut-être qu'on en cherche des clés, on se demande qui est qui. Des lecteurs de Babelio répondent à cette question, même si le texte se présente comme un roman.

Un peu de mal avec l'écriture, notamment quand elle imite les paroles de Willie : j'ai regretté une bouillie qui contamine plus d'un passage du livre.

Instructif et accablant, enfin - tant de cruauté, à commencer par la maladie, tant de déchirements entre membres d'une communauté... ou entre individus de la société.


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La meilleure part des hommes relate le destin de quatre personnages dont un qui joue le rôle de narratrice. Evoluant au sein d'une société qui découvre peu à peu le sida et en pleine évolution concernant l'homosexualité, deux hommes, Dominique et Will, s'aiment, beaucoup, et finissent par se haïr, énormément. Ils se haïssent tellement qu'ils se détruisent mutuellement, par le biais d'intervention médiatique chocs et de parutions ultra polémiques.

Avis partagé concernant ce roman. D'un côté, deux personnages que j'ai trouvé inintéressants : Leibo et Dominique. de l'autre, Will et Liz dont j'ai adoré la personnalité. Liz pour son côté apparemment lisse mais à la fois complètement paumé, et Will parce qu'il est tout autant détestable qu'attachant. Ses discours, ses frasques, ses coups de colère m'ont donné envie d'aller jusqu'au bout de ce roman.

Dommage que le reste ne soit pas à la hauteur selon moi.
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