Le travail qu'accomplit
Tristan Garcia dans
La meilleure part des hommes est bigrement intéressant. D'une part il
nous plonge dans plus de vingt ans de l'histoire récente, une époque peu évoquée mais passionnante. Il
nous fait (re)vivre des moments qui ont marqué ces décennies et qui
nous touchent, qu'on soit homo ou qu'on ne le soit pas, gauchiste ou pas. le fait que les personnages principaux de son histoire soient inspirés de
Guillaume Dustan, de
Didier Lestrade ou d'
Alain Finkielkraut, comme nombreux commentateurs ont pu ou cru le déceler, importe finalement assez peu au final. Car ce que Garcia
nous raconte, ce sont des trajectoires d'hommes (et de femmes, en filigrane, même si le seul personnage féminin n'existe qu'à travers eux) qui luttent pour leurs convictions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, justes ou opportunistes : ils y croient.
On apprend ainsi beaucoup de choses en lisant
La meilleure part des hommes. En deux chapitres, fulgurants et magnifiques, l'auteur
nous pose le cadre : la libération formidables des moeurs avant l'apparition du SIDA et l'arrivée trop rapide du virus dans le débat public. À partir de là, nos héros vont se livrer bataille, s'aimer, se haïr, se soutenir et se trahir. Avec un sens du romanesque certain,
Tristan Garcianous emporte dans un tourbillon de passions destructrices aux conséquences malheureusement tragiques. Si l'on sent bien vers qui penche la raison de l'écrivain, il se garde toutefois de rester manichéen.
William Miller est un salaud mais aussi un écorché vif lancé dans une bataille qu'il ne maitrise pas. Dominique Rossi est un homme de convictions mais qui a lui aussi mélangé raisons et sentiments. Avec son écriture heurtée et foisonnante,
La meilleure part des hommes n'est pas un roman très facile à aborder au début, mais qui arrive très vite à conquérir son lecteur.
Lien :
http://lecinedeneil.over-blo..