Bon, tout d'abord on est bluffé par le talent narratif de
Tristan Garcia. C'est un livre coup de poing qu'on accepte dans toute sa force et son propos, et c'est miraculeux.
C'est aussi le relief des trente dernières années et cela peine, car rien n'est vraiment resté et tout semble avoir glissé dans la mémoire éphémère.
La meilleure part des hommes est l'histoire de 3 héros : Elisabeth Levallois, journaliste à Libération, la narratrice du roman ; Dominique Rossi, ancien militant de gauche, journaliste aussi à Libération, fondateur du Stand, mouvement homosexuel contre le sida ; Willie, jeune paumé, écrivain provocateur, qui obéit aux caprices de la mode.
Bien sûr, Elisabeth dite Liz, présente à Dominique, Willie.
Les deux hommes auront une liaison de quelques années puis Willie se mettre à haïr Dominique, au point de lui reprocher de lui avoir refilé le sida.
Le décor est la période de 1980 à 2007, le Palace bien sûr, les morts du sida à la fin des années 80, le début du Sidaction.
Stand, c'est Act Up, mouvement salutaire et violent. Rossi emprunte certains traits à
Didier Lestrade et derrière Willie, on reconnaît un peu
Guillaume Dustan.
Sans oublier l'amant marié de Liz, Jean-Michel Leibowitz, derrière lequel on devine un peu de
Bernard-Henri Levy.
Il manque peut-être dans ce livre, de vrais sentiments, car la vie de ces trois héros est finalement assez aseptisée, ce n'était sans doute pas le propos de
Tristan Garcia.
Mais ce roman se lit très bien et très vite, même les passages sur le racisme et l'homophobie.
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