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4,15

sur 6892 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
INCOMPARABLE ! sorte d'Objet Littéraire Volant Non Identifié. Voilà les premiers mots qui m'étaient venus à l'esprit lorsque je refermai jadis ce livre. Je n'avais jamais rien lu de comparable à l'époque. Désormais, avec quelques années de plus au compteur, j'arrive mieux à percevoir d'où Gabriel Garcia Márquez a puisé son style et son énergie littéraires.

On sait la dette que Garcia Márquez reconnaît avoir contractée auprès de Franz Kafka et son Réalisme Magique doit sans doute effectivement beaucoup au monde surprenant du Tchèque. Mais, selon moi, son inspiration provient surtout d'autres auteurs latino-américains comme le grand nouvelliste uruguayen Horacio Quiroga, qui, dans ses contes aime à injecter un peu de surnaturel, tel que pouvait le faire Maupassant dans ses nouvelles fantastiques.

Mais surtout, le grand inspirateur de Garcia Márquez, c'est indubitablement et avant tout le Mexicain Juan Rulfo et son roman Pedro Páramo. On y retrouve en miniature toute l'architecture de Cent Ans de Solitude : un même lieu sur lequel évoluent beaucoup de personnages à des époques différentes, sur plusieurs générations, la confusion volontaire entre le " réel " et le rêve, la notion de destin, etc., etc.

On y retrouve même jusqu'à l'incipit, jugez plutôt. Juan Rulfo écrit à un moment : « Le père Rentería devait se souvenir bien des années plus tard de la nuit où la dureté de son lit l'avait tenu éveillé puis forcé à sortir. » Gabriel Garcia Márquez débute quant à lui son roman par la formule : « Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace. »

Bref, peu nous importe ici qui a inspiré quoi même si l'apport de Rulfo est criant. Disons plutôt que ce livre aurait pu s'appeler " Histoire (sur)Naturelle de la Colombie ". L'auteur y dépeint et y peint une fresque digne de la tapisserie de Bayeux qui s'étale sur plusieurs générations de la famille Buendia (c'est une saga au sens propre, je ne sais plus le nombre exact de générations mais environ 5 ou 6).

Ce qui frappe, outre le style et sa maîtrise cyclique et chronologique impeccable, outre l'ampleur, la densité, outre le nombre et la diversité des références, outre les considérations coloniales, outre les aspects historiques véridiques, outre l'incroyable tempérament des personnages, outre l'originalité du propos, outre le lyrisme, outre tout, ce n'est pas l'étonnante synthèse que l'auteur a réussi à faire du destin de la Colombie, alias le ville de Macondo dans le roman, non, ce n'est pas cela qui frappe l'inconscient du lecteur, ce sont surtout ses subtiles inclusions de surnaturel qui passent sans surprendre et deviennent presque naturelles à nos yeux, mystifiés de toutes parts.

Je ne classerais probablement pas le chef-d'oeuvre de sortilèges de Gabriel García Márquez dans la catégorie de ceux qui m'ont le plus fait vibrer, mais je reconnais avoir vécu auprès de lui de très bons moments littéraires. J'en garde un souvenir bienheureux car je sais qu'il fait partie de ceux dont on se dit : « Je n'en lirai pas cinquante de cette trempe-là. » Mais tout ceci n'est que mon avis, un parmi tant d'autres, c'est à dire, pas grand-chose.
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Gabriel Garcia Marquez raconte l'histoire du village Macondo fondé par la famille Buendia et de sa progéniture sur six générations jusqu'à sa destruction. L'idée de ce roman lui vient lorsqu'il revient dans son village natal, Aracataca, qu'il a quitté à l'age de huit ans. Il s'aperçoit qu'il n'est pas du tout comme il se l'imaginait dans ses souvenirs ou à travers les histoires que lui racontait sa famille. Profondément déçu, se sentant trahi, il va inventer Macondo, fondé par José Arcadio Buendia et Ursula Iguaran, cousin et cousine, qui se marièrent et formèrent le début de la dynastie Buendia. Celle-ci s'étale sur un siècle et se termine par la réalisation d'une malédiction et l'anéantissement du village et de tous ses habitants. « Car il était dit que la cité des miroirs (ou des mirages) serait rasée par le vent et bannie de la mémoire des hommes à l'instant où Aureliano Babilonia achèverait de déchiffrer les parchemins, et que tout ce qui y était écrit demeurait depuis toujours et resterait à jamais irrépétible, car aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n'était pas donné sur terre de seconde chance. »
L'auteur donne l'impression de s'être vengé de l'illusion perdue de ses souvenirs d'enfance en narrant cette tragédie, en maculant ses pages du sang et de la matière fécale des habitants. Ils ont bravé le Ciel en passant outre toute recommandation, en consommant leur union coupablement incestueuse et ils en payèrent le prix par les générations maudites et leur anéantissement. La référence à l'épisode du nouveau Testament est on ne peut plus claire.
La lecture est rendue particulièrement difficile par la répétition des prénoms donnés aux enfants, ceux-ci prenant celui de leurs parents. On est vite perdu par cette tradition hispanique, immortalisant le père par la transmission orgueilleuse de son nom à sa descendance mâle, et de même d'une mère ou d'une tante, à une fille.
Autre difficulté, tout le côté ésotérique du récit qui ressuscite les morts, rappelle les esprits de l'au-delà et les mélange au commun des mortels.
Ce qui frappe dans « Cent ans de solitude » c'est l'absence de romantisme dans les relations entre les personnages et leur individualisme. Leur chair les anime plus souvent que leurs sentiments.
Il y a une grande animalité, une sauvagerie, une barbarie tout au long du roman, qui est latente. Elle n'attend qu'un prétexte pour surgir, s'acharner avec la plus grande cruauté. Jusqu'à la nature qui se déchaînera pour noyer, pourrir et finir par anéantir le village et sa population après plus de quatre ans de pluie.
« Cent ans de solitude » est un mélange de « Alice au pays des merveilles » et de « vol au-dessus d'un nid de coucou », entre surnaturel et asile de fous.
Gabriel Garcia Marquez rédige ce roman dans la plus grande précarité avec le soutien de son épouse et dans une pièce de deux mètres sur trois. Il vendra la plupart de ses biens pour le terminer. Reconnu comme un chef-d'oeuvre de la littérature sud-américaine, il n'est pas facilement accessible et sa lecture est ardue.
Traduction Claude et Carmen Durand.
Editions du Seuil, Points, 461 pages.
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Il est hautement probable que malgré et même peut-être à cause du plaisir que j'ai eu à lire Cent ans de solitude je sois passée à côté d'un certain nombre de messages plus ou moins subliminaux cachés entre les lignes de cette saga qui retrace l'histoire hors du commun de la descendance d'un couple consanguin, créant une communauté villageoise quelque part en Amérique du Sud, si isolée du reste du monde que la gestion des règles de la communauté est extrêmement atypique, tant que le monde extérieur n'existe que par le biais du passage de troupes de gitans éblouissant les foules à l'aide de subterfuges de camelots

D'emblée pour ceux qui oseraient se lancer dans l'aventure, haute en couleurs, le problème des 3 prénoms utilisés pour tous les garçons, en les associant entre eux (Arcadio, Auréliano, José) est facilement contournable : il suffit de chercher sur wikipédia un arbre généalogique de la lignée des Buendia et de l'utiliser en marque page pour ne plus s'y perdre. Cela dit je n'ai utilisé ce subterfuge que dans le dernier quart du livre, ayant abordé entre temps une autre lecture, ce qui m'avait fait un peu perdre le fil.
Ces prénoms ont un rôle important, car ils conditionnent le destin et la personnalité de leur propriétaire. L'auteur facétieux ira jusqu'à inverser ceux d'une paire de jumeaux....

L'originalité de cette histoire familiale réside dans le caractère très entier des personnages, qui vont profondément influencer le devenir de la communauté initiale, en permettant l'intrusion du monde extérieur, à chaque fois source de déséquilibre (que ce soit par la guerre, ou par la visite de gitans, ou encore par l'arrivée d'une ligne de chemin de ferChaque crise marque une évolution spectaculaire du contexte.

Une autre singularité du roman tient à la présence ténue mais quasi constante de la magie qui donne au récit une dimension légendaire et mythique. Lévitations, spectres, chambres abandonnées préservées de la poussière, fécondations prolifiques du cheptel au rythme des copulations de leurs propriétaires...Mais tout n'est pas résolu de cette façon : José Arcadio ne parviendra jamais à transformer le métal en or.

Les personnages féminins mériteraient à eux seuls une thèse de troisième cycle! Ursula, la mère fondatrice de lignée, d'une clairvoyance hors norme gardera presque jusqu'à la fin une emprise remarquable sur les quatre générations qui suivent. Rebecca et Amaranta, éternelles rivales amoureuses, Remedios la femme enfant , l'austère Fernanda...

En filigrane enfin la guerre civile qui oppose conservateurs et libéraux, ces derniers conduits par Auréliano l'un des fils d'Ursula et José Arcadio. C'est l'occasion de mettre en évidence les agissements et manipulations pour le moins malhonnêtes des politiciens. L'on perçoit aussi,le désarroi du soldat quand la guerre n'a plus lieu d'être et le vide de l'existence privée de combats quand ceux-ci ne sont plus nécessaires.

Avant de se plonger dans cette oeuvre foisonnante, j'avais découvert l'auteur en lisant un recueil de nouvelles «L'Incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique». Cela permet de se familiariser avec l'univers de Gabriel Garcia Marquez et de se retrouver ainsi en terrain connu lorsqu'on aborde Cent ans de solitude. D'autant que l'on aura l'occasion de croiser des personnages déjà rencontrés dans les nouvelles, ce qui crée un climat de familiarité toujours très plaisant

C'est donc une oeuvre dense,complexe, mais aussi drôle, très bien écrite, et qui mériterait certainement plusieurs lectures, permettant de nouvelles découvertes à chaque fois
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Gabriel José de la Concordia García Márquez, c'est cet auteur colombien que j'avais découvert en lisant « Chronique d'une mort annoncée ». J'avais beaucoup aimé ce livre très court mais à l'histoire percutante. Très vite j'avais récidivé dans mes lectures avec « L'amour au temps du choléra » et « de l'amour et autres démons », deux livres qui ne m'avaient cependat pas spécialement emballée à ma grande surprise…
Ce qui fait que je pensais sincèrement en rester là dans ma découverte de l'oeuvre de cet auteur…Eh bien que nenni…
Grace au challenge BBC de Gwen, je me suis lancée dans la lecture de « Cent ans de solitude » dans le cadre d'une lecture commune , mais avec une petite appréhension, je le reconnais….
Cette fois-ci, bingo, cette lecture n'a pas été une déception….
Une lecture qui marque, de par la densité de la lecture, mais seulement…le contenu est tout aussi particulièrement.
Cent années qui s'égrènent au rythme des saisons qui se succèdent mais ne se ressemblent pas…. Difficile de discerner par moment la part de réalité ou de rêve avec des personnages qui gardent les mêmes noms et prénoms au fur et à mesure des générations qui défilent…Il faut avouer qu'il faut rester bien concentrée pour savoir de quel Aureliano ou Arcadio l'auteur parle, ou d'ailleurs de quel autre membre de la famille Buendia qui vivent tous dans le petit village de Macondo.
En conclusion, j'ai bien aimé cette lecture, même si cela n'a pas été un coup de coeur…Pour l'instant, mon préféré de cet auteur reste encore et toujours « Chronique d'une mort annoncée »

Challenge BBC
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Psitt, approchez !
Voulez-vous que je vous raconte une histoire pleine d'histoires ? L'histoire d'un groupe de femmes et d'hommes partis à la recherche d'une terre pour s'installer et fonder une ville baptisée Macondo.
Une histoire de famille (les Buendia) dans laquelle les nouveaux-nés portent le même nom que leurs aïeux. Une histoire de guerre et de batailles. de crimes et de châtiments. D'amour et d'inceste. de petits garçons bâtis comme des colosses et de filles à la beauté troublante.
Une histoire dans laquelle on fond de l'or pour fabriquer des petits poissons et où on enterre des pièces dans des jarres ou dans la terre. Parfois dans cette histoire, on voit aussi des tapis volants, des morts qui ressuscitent ou qui viennent rendre visite aux vivants.
Une histoire qui ne craint pas de mêler le vrai et le surnaturel, le mythe et la réalité. Une histoire parfois à dormir debout ou à coucher dans un hamac.

Une histoire éternelle qui peut se passer en Colombie ou n'importe où ailleurs. Une histoire qui dit aussi le passage du temps et les progrès dans tous les domaines scientifiques.

Vous ne me croyez pas ? Et pourtant elle existe cette histoire et même que je ne vous en dis que très peu car il y a encore plus de... et de ... Mais pour savoir vraiment tout, il faut oser entrer dans cette histoire et se laisser porter par elle. Et surtout, surtout, un conseil : n'essayez pas de décortiquer le vrai du faux. Acceptez tout... ou rien !


Je viens de sortir de cette histoire troublante où la réalité côtoie le fantastique. Une histoire étrange pour laquelle je n'ai pas eu de coup de coeur et pourtant que je n'ai pu quitter. C'est sans doute cela le miracle de ce livre : ne pas être envouté par lui et pourtant ne pas pouvoir le lâcher.
Un livre inclassable qui parle de tout, de rien, qui déroule le récit de la vie et retourne à son point d'origine. Une quadrature de cercle parfaite...

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Merci, merci aux 228 critiques et 175 citations qui m'ont donné une furieuse envie de lire ce roman.
Merci encore, grâce à vous, il serait super superflu d'ajouter un autre résumé qui n'apporterait rien de plus à tous vos lumineux écrits.
Après lecture, je comprends aussi pourquoi tant de
« Babéliotes » emporteraient ce livre sur une île déserte; le texte est dense et touffu comme la jungle de Macondo, on s'y enlise comme dans le marigot de Macondo pendant les pluies diluviennes. On s'y attache qu'on pourrait presque y attraper la peste du sommeil.
Bref, à lire et relire pour aborder toutes les facettes de ce texte captivant, bouillonnant, émouvant aux personnages habités, nobles, cabossés, décadents, « baroques and
drôles ».
Allez, avec les Auréliano et les José Arcadio Buendia…
« Buenas noches sin dormir ».
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Oh la la, quel livre ! Je m'attendais bien à quelque chose d'original, mais la réalité dépasse de très loin mon appréhension, et pardonnez-moi l'expression mais j'en suis tombé sur le cul ! C'est complètement déjanté. Quelle imagination !

Que dire ? Tout lecteur devrait l'essayer, de peur de passer à côté de quelque chose d'énorme. Si après 30 pages vous n'aimez pas, abandonnez ! Car sans rien perdre de son élan et de son originalité par la suite, l'essence et le ton demeurent les mêmes d'un bout à l'autre. Après, je peux comprendre que certains n'aiment pas et n'y voient qu'un vaste embrouillamini péniblement dénouable et vaguement grivois.

C'est une saga familiale, la plus loufoque qu'il m'ait été donné de lire. L'auteur fait preuve ici d'une imagination hors-norme. J'ai passé une bonne partie de ma lecture dans une attitude de surprise amusée. Beaucoup de superstitions évoquées mais aussi du fantastique en masse, dans un format nouveau pour moi, le fameux courant du réalisme magique.

Par-delà ce récit des plus fantaisistes, l'auteur aborde des réalités historiques et sociales très concrètes qu'ont vécues maint villages d'Amérique latine au XXe siècle, et plus spécialement en Colombie où le village fictif de Macondo est situé. De plus, l'écriture de l'auteur est vraiment de première classe, même pendant les fréquentes situations ridicules. Le cynisme n'en est pas exempt et j'ai trouvé la pénétration dans la compréhension du comportement humain profonde.

Phénoménal !
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Comme beaucoup de ses lecteurs, c'est par « Cent ans de solitude » que je me suis introduit dans l'univers de Gabriel Garcia Marquez. Publié en 1968 et pour ma part, lu en 1982, peu après l'obtention du prix Nobel de Littérature par son auteur, qui, à l'annonce de la nouvelle déclara à son épouse: « Je suis baisé »...

Il est question de la création d'un village quelque part en Amérique du Sud et de la vie des habitants sur plusieurs générations plus où moins consanguines…

Il y a aussi de la magie…
Il y a aussi des politiques véreux…
Un train…
Des gitans…
La guerre civile…
Des papillons…

Bref, un roman foisonnant, grave et drôle à la fois ; en même temps qu'une réflexion libre sur le temps.

Un petit bémol : les noms donnés aux personnages masculins, les mêmes de génération en génération, ne facilitent pas la lecture… Mais n'est-ce pas voulu ? Est-ce bien important ?

Et un conseil, aussi : il me semble que pour entrer dans la prose de Gabriel Garcia Marquez, « Chronique d'une mort annoncée » est plus abordable...
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Ayant découvert "l'amour au temps du choléra" l'année dernière ainsi que "les enfants de minuit" de Salman Rushdie, j'ai eu envie de lire Cent ans de solitude. L'auteur m'avait convaincue dans le premier. le deuxième m'avait été dit comme ressemblant à "cent ans de solitude".

Quel livre! Entre récit mythologique et la saga familiale, il est totalement ubuesque. Quel est le message? Il y a-t-il un message? Est-ce que la phrase qui dit que la littérature sert à se moquer des gens est une clef de lecture?

De ces personnages, au destin bizarre pour chacun, certains ont plus de relief, notamment le premier couple. La malédiction des cent ans de solitude nous présentent les descendants et les quelques personnes de leur entourage. A travers les décennies, ce sont les guerres, l'amour, la sexualité, les incestes, les prostituées, les obsessions. Tout cela est raconté le temps de l'histoire d'une seule famille, d'un seul village et même d'une seule maison. ( qui est quasiment un personnage) Tout est trop, tout est dément!

J'ai pourtant été embarquée dans ma lecture. Sans que ce soit un coup de coeur, je me suis amusée de tant d'extravagance. Ce roman raconte tant de choses outrancières, qu'il est difficile de démêler ce que l'auteur veut transmettre et je suis sûre que chacun pourra y trouver un message en fonction de son passé et de son présent de lecteur.
Mais mon ressenti final après avoir refermé ce livre, c'est la vacuité et la solitude qui peuvent habiter le coeur de l'homme s'il se coupe de sa famille ou de ses amis.

Une petite anecdote, comme un clin d'oeil. Ayant vécu en Amérique du Sud enfant, il me reste une peur des fourmis. Une sorte de mise en abyme entre le roman et la lectrice...
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Grandeur et décadence de la lignée Buendia, dans le petit village de Macondo, oublié des vivants et hanté par les morts.

Pour apprécier ce roman, le lecteur doit lâcher prise et se laisser porter par la plume de l'auteur. Ne pas tenter de remettre les événements dans l'ordre, ne pas tenter de tout comprendre, ne pas tenter de s'y retrouver dans l'arbre généalogique, ne pas tenter de rationnaliser l'ensemble… telle est la clé du plaisir de cette lecture.
Parce que la plume est belle, poétique, riche en figure de style, un peu perchée aussi. Une famille sur plusieurs générations, où l'économie de prénom multiplie les Aureliano et les Arcadio. Un village à la frontière du réel qui condense à lui seul l'histoire de la Colombie, entre guerres et progrès. Un réalisme magique qui intègre tant le surnaturel à l'intrigue qu'on ne distingue plus, avec le temps, la réalité de l'onirique.

Le texte est dense et se lit lentement. Je ne peux nier avoir parfois succombé à l'ennui sur quelques pages de-ci de-là. Mais il y a toujours eu un petit quelque chose qui a réveillé mon intérêt. Pas que les personnages m'aient passionnée, je les ai mélangés entre eux durant la majorité de ma lecture ; mais l'écriture de Garcia Marquez m'a vraiment emportée par moment. Certaines phrases, longues, se lisaient comme un poème. Certains événements, incongrus, m'ont fait sourire. Certaines tirades, rares, m'ont même fait rire.
Je craignais d'ouvrir ce roman, de ne pas y trouver la magie que d'autres lecteurs y détectaient. C'est à la faveur d'une lecture commune que je m'y suis lancée et je ne le regrette pas. Je comprends maintenant les références qui y sont faites quand on parle, par exemple, du premier roman d'Isabel Allende. Et je comprends aussi pourquoi, quand des auteurs se lancent dans le réalisme magique, ceux-ci éprouvent parfois des difficultés à convaincre leurs lecteurs. Parce qu'ici l'exercice atteint un certain paroxysme duquel il doit être bien compliqué de s'approcher.
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