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EAN : 9782367190402
214 pages
Tristram Editions (12/03/2015)
3.67/5   26 notes
Résumé :
Stockton, Californie, à la fin des années 1950. Billy Tully aurait-il percé dans la boxe, si une défaite lors d'un combat pipé n'avait tout fait dérailler ? Il se laisse aller, perd sa femme, puis sombre pour de bon. Seul, logé dans un hôtel miteux, il survit en se vendant comme journalier. Le reste du temps, il boit, beaucoup. Un soir, la conversation s'engage avec sa voisine de comptoir, Oma, une forte personnalité et une femme perdue…
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Quel dommage que "Fat city" soit le seul ouvrage écrit par Léonard Gardner, j'aurais tant aimé apprendre à mieux connaître cet auteur et je ne pense pas que c'est aujourd'hui, alors qu'il a plus de 80 ans qu'il va se remettre à écrire donc tans pis ! Ancien boxeur lui-même, Léonard Gardner a écrit sur ce monde qui lui est familier : celui de la boxe ! C'est en lisant un article plus que flatteur dans "Le Monde des livres" que j'ai découvert cet ouvrage car sinon, à part dans la série des "Rocky" avec Sylvester Stallone (films qui, soit dit en passant, m'ont fait pleurer mais que j'adore), on ne peut pas dire que le sujet de la boxe soit quelque chose qui m'attire plus que cela.

Ici, le lecteur découvre trois protagonistes principaux, à côté de ceux qui reviennent régulièrement étant donné qu'il boxent à leurs côtés mais que je n'ai pas décidé de citer. Il y a tout d'abord Billy Tully, un ancien boxeur qui n'est plus remonté sur un ring depuis que sa femme l'a quitté (une chose qu'il n'a d'ailleurs toujours pas réussi à digérer même si il a rencontré d'autres femmes entre temps), puis Ernie Munger, un jeune dont il fait la rencontre et qui a l'air d'être plus que prometteur sur un ring et enfin Ruben Luna, leur entraîneur. L'histoire se déroule en Californie au milieu des années '50 où population noire et blanche se mélangent mais où il est toujours bien mieux vu, pour Ruben en tout cas, de faire monter un blanc entre les cordes. J'avoue que cela m'a un peu dérangé, cette ségrégation raciale, étant irrités par les propos que tenait l'auteur mais ce n'est qu'après coup, en me replaçant dans le contexte que c'était, à l'époque, dans l'air du temps...tout comme pour les femmes d'ailleurs. Il faut dire que l'auteur n'y va pas de main morte avec elles (heureusement pas tout le temps, il leur reconnaît tout de même certaines qualités).
Ici, nous suivons le cheminement de nos boxeurs et leurs galères, surtout pour Billy, qui, se croyant fini, et surtout, étant devenu alcoolique, est obligé de trimer dans les champs pour gagner quelques dollars.

Un ouvrage sur la déchéance d'un homme qui avait tout pour être heureux et qui a tout perdu, sur celle d'un autre qui essaie de percer dans ce milieu cruel et impitoyable qu'est celui du sport à haut niveau, en ayant une femme et bientôt, un bébé à nourrir...et sur celle de tant d'autres encore !

Un roman extrêmement bien écrit mais assez dur, je dois dire, d'où la raison pour laquelle je ne lui ai pas mis la note maximum, qu'il aurait probablement mérité ! Je ne peux que vous encourager à venir le découvrir par vous-mêmes car cet auteur ne mérite vraiment pas de tomber dans l'oubli et, (je vais me répéter mais tans pis), étant donné que c'est le seul livre qu'il a publié, vous auriez tord de vous priver !
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Lors d'un entraînement dans la salle de boxe du coin - Stockton, Californie - Ernie Munger, la vingtaine est abordé par Billy Tully, qui remarquant son potentiel, lui conseille d'aller voir Ruben Luna.Tully, vingt neuf ans, était un jeune boxeur prometteur entraîné par Ruben justement, mais quelques victoires suivies rapidement par des défaites, l'abus d'alcool et son divorce récent l'ont précipité dans la précarité...D'hôtels minables en hébergement précaire chez des femmes rencontrées dans des bars, Tully survit comme saisonnier pour la cueillette des fraises ou le ramassage de noix. Une vie au jour le jour... Touchant le fond et peinant à remonter la pente, il s'attache à offrir d'autres possibilités d'avenir à ce jeune boxeur, qui lui semble emprunter la mauvaise pente.

Fat city c'est, en slang afro-américain, l'équivalent du 7ème siècle.......Pas vraiment le cas pour ces deux boxeurs, le premier sur le retour, qui pourrait se redresser mais qui est encore englué dans son passé et les échecs qu'il n'arrive pas à surmonter et le deuxième, peu conscient de son talent, qui ne s'investit pas assez et semble vouloir privilégier sa vie d'homme marié.
Avec cet unique roman, Leonard Gardner dépeint une Amérique des loosers, des déchus qui ne se relèvent pas de leur succès passé ou difficilement après leur chute, revivant leur gloire passée, envahis de doutes, se réfugiant vers des expédients faciles et rapides, entre alcool et drogue...Et pourtant toujours en recherche de rédemption et d'une seconde chance qu'ils doivent pouvoir saisir. Fat city est un roman universel sur la déchéance, la rédemption et qui s'avère profondément humaniste.
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National Book Award 1969, Fat City est le seul livre écrit par Leonard Gardner. Quand on lui demandait pourquoi il n'avait jamais rien écrit d'autre, il répondait simplement : "C'est la seule histoire que j'avais à raconter". Si c'est pas la classe, ça y ressemble !

D'une écriture puissante, Leonard Gardner évoque avec brio la solitude et la pauvreté aux USA. Mais c'est aussi un magnifique roman sur la boxe. Presque chaque chapitre comprend une scène de combat incroyablement réaliste. Étant amateur de boxe, j'ai souvent constaté que le "noble art" était assez difficile à mettre en mot. Avec "Un Steak" de Jack London, ce livre est l'un des meilleurs qu'il m'aie été donné de lire sur la boxe. Ici les personnages boxent car ils n'ont pas choix. Il s'agit de survie, pour échapper à la pauvreté et à la faim. Ce roman, qui se révèle très noir, est encensé par Joan Didion et Joyce Carol Oates.
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Quand un ancien boxeur écrit un roman parlant de boxe, on ne sait trop à quoi s'attendre. Il aura fallu quatre années à Leonard Gardner pour accoucher de ce texte devenu culte publié en 1969, alors qu'il avait 36 ans. Tellement culte qu'il remporta le National Book Award et fut ensuite adapté au cinéma par John Huston.

Fat City entremêle les destins de Billy Tully et Ernie Munger. Billy, boxeur en fin de carrière, ne s'est jamais remis de son divorce et vivote dans des chambres d'hôtels sordides. Entre deux cuites, il lui arrive encore de fréquenter la salle d'entraînement. C'est là qu'il y rencontre Ernie, un gamin néophyte tellement doué qu'il le recommande à son ancien promoteur. Mais souvent, un talent prometteur ne suffit pas à faire un champion, Ernie l'apprendra à ses dépens.

Une incroyable plongée dans le quotidien des damnés du ring où suintent à chaque page le sang, la sueur et le désespoir. Billy l'alcoolo, que l'on suit de troquet en troquet, de journées passées dans les champs d'oignons où de tomates sous un cagnard assommant pour moins d'un dollar de l'heure, voit son horizon s'obscurcir au fil des semaines. Billy et ses illusions perdues, sa lucidité mélancolique qui vous vrille les tripes. Et que dire d'Ernie, ses premiers combats, son visage tuméfié, son nez fracturé, ses victoires dans des trous paumés pour un cachet toujours inférieur à ce qu'on lui avait promis et sa vie de couple compliquée . Des personnages cabossés, fragiles, au bord du précipice, touchants par leur volonté de rester debout alors que face à un tel désenchantement, il serait plus simple de se laisser couler.

Leonard Gardner décrit la misère la plus banale avec une simplicité qui fait mouche et des dialogues qui sonnent juste. L'univers de la boxe est présenté loin des paillettes et de la gloire, avec un implacable réalisme.

Fat City reste le seul et unique roman de Gardner. Quand on lui demanda pourquoi il n'avait plus rien écrit après, il se contenta de répondre : « C'est la seule histoire que j'avais à raconter ». Dommage que nombre d'auteurs français n'aient pas autant de bon sens. Si tel était le cas, la surproduction éditoriale permanente pourrait être en grande partie éradiquée.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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"Fat City" est le seul livre écrit par Léonard Gardner, ancien boxeur, et il raconte l'histoire de boxeurs minables, aux prises avec des entraîneurs et des agents tout aussi minables, qui tout autant qu'eux rêvent de gloire.
A sa sortie dans les années 60, le livre a été remarqué et on le comprend. Gardner parle de ce qu'il connaît, dans le ton de la Beat Generation, et c'est à la fois pathétique et touchant.
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critiques presse (3)
LeFigaro
23 avril 2015
Avec des mots simples et des dialogues d'une justesse presque dérangeante, l'auteur vous retourne le cœur comme un gant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
15 avril 2015
Un chef-d'œuvre pathétique et poétique.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeMonde
28 août 2013
Gardner avait une seule histoire à raconter. Il y est parvenu, à la perfection.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Tu veux savoir ce qui fait un grand boxeur ?
- C'est quoi ?
- La confiance en soi. La volonté de vaincre. Une bonne forme physique. Si tu as tout ça, tu peux mettre une tannée à n'importe qui.
- J'espère que tu as raison.
- Si tu n'as pas envie de lui en mettre plein la gueule, c'est ta gueule à toi qui prendras.
- T'en fais pas, j'en ai envie.
- Sinon, c'est même pas la peine d'y aller.
- Je te dis que j'en ai envie tout autant que toi.
- Il faut que tu en aies vachement envie. Il n'y a pas de manager, d'entraîneur, il n'y a pas de pilule qui puisse faire ça pour toi.
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Il se rendit alors à l'hôtel des Açores, en bas, près du chenal, où un vieil homme au visage empourpré par la couperose le précéda en soufflant dans les escaliers pour lui ouvrir une chambre étroite et glaciale. Il y avait au plafond, là où s'arrêtait le papier peint des murs, de larges taches de couleur de jus de tabac.
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Il restait immobile au fond de son lit , déprimé, sentant sa vie et sa jeunesse s'enfuir tandis qu'il était là, aux côtés d'une femme qu'il n'aurait jamais dû connaître, si loin du chemin qu'il aurait dû suivre, si loin, déjà, qu'il se demandait s'il était égaré à jamais. Il n'était plus capable d'amour, et l'idée d'une vie sans amour le jetait dans une angoisse plus forte que celle qu'il avait connue lorsqu'il vivait en solitaire.
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Certains venaient un jour à l'entraînement, pour disparaître les deux jours suivants, combattaient une fois pour abandonner ensuite, perdaient leur timing, réapparaissaient, se donnaient un mal de chien pour retrouver la forme, s'essoufflaient, flanchaient et se faisaient battre, ou encore gagnaient une série de combat puis décidaient de se marier, allaient vivre ailleurs, étaient obligés de partir faire leur service militaire, s'engageaient dans la Marine, allaient en prison, souffraient d'hémorragies, de migraines, de diplopie, ou se fracturaient les mains.
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_"Je ne suis pas si jeune. J'ai une femme et un bébé.
_Mais non. Je ne vous crois pas !
_V'est pourtant vrai.
_Vraiment ? Vous semblez si jeune !
_Pas besoin d'être vieux pour avoir des bébés"
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