AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,69

sur 55 notes
5
1 avis
4
10 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Parce que son père voulait se débarrasser, lors d'une brocante, de quelques vieilleries stockées dans son grenier, Fabien a passé le week-end chez lui, laissant sa femme, Sylvie, seule à Paris. À son retour, il retrouve l'appartement vide, supposant que cette dernière avait dû aller au cinéma avec Laure, son amie. Quand il enclenche son répondeur, il apprend soudainement que Sylvie est morte dans un accident de voiture, du côté de Dijon. Mais que faisait-elle là-bas ? À quarante ans bien tassés, le voilà veuf. À l'hôpital de Dijon, il apprend que sa femme n'était pas seule et que l'homme qui conduisait est également décédé. En plus d'être veuf, le voilà cocu. Épaulé par son ami, Gilles, qui lui propose de venir habiter chez lui, Fabien reprend peu à peu ses esprits, une bien étrange idée en tête...

L'on fait connaissance, dans ce roman noir, de Fabien, tout fraîchement cocu et veuf. Fabien, qui à 40 ans passés, mène une vie paisible, un peu terne et sans surprise avec Sylvie qui, elle, visiblement, lui en cachait une. Remis bien vite de toutes ses émotions, Fabien va élaborer un bien curieux scénario : prendre la place du mort, autrement dit aller conquérir la femme de l'amant de sa femme ! Évidemment, avec Pascal Garnier, l'on peut s'attendre à tout mais surtout pas à une happy end. L'auteur nous offre un roman bien sombre, un brin tragique et grinçant dans lequel Fabien, un homme velléitaire, inconsistant et hésitant, va tenter de ne pas sombrer, pris dans les mailles du filet. Teinté d'humour noir, ironique, enlevé et cocasse, ce petit roman, au style incisif et aux formules bien réparties, ne manque pas de rebondissements.
Commenter  J’apprécie          7312
T'aurais pas dû, Fabien Delorme...
Chez pascal Garnier, nouvel entrant dans mon imaginaire-polar, il y a cette molle fatalité qui entraîne le pâle héros dans une sorte de vénéneuse randonnée... Et croyez-vous qu'il en mourra, le falot?
T'aurais dû t'abstenir, Fabien Delorme...
Avec Pascal Garnier, les phrases sont souvent choc, dans lesquelles les derniers mots percutent.
Fabien Delorme a-t-il une place, fut-elle celle du mort?
Dans Pascal Garnier, il y a des fragrances d' Irish et de Boileau- Narcejac: Cette sale petite musique aigrelette du malheur qui s'étend comme la flaque d'huile échappée d'un moteur qui fuit. C'est bien noir, avec des reflets mordorés.
Fabien Delorme rêvait d'une sorte de vengeance... peut-on se venger d'un mort? En se glissant Vengeur, Delorme fait sa glissade, rate la marche,se prend les pieds dans un tapis-piège.
Le livre terminé, au-delà du point final, il me semble voir errer, encore, Fabien Delorme.
Absurde, peut-être, mais non loin du brillant.
Commenter  J’apprécie          460
Voici un petit roman bien écrit, surprenant où un homme : Fabien, faible, fâlot , presque à la dérive, sans grande volonté , à l'existence bien tranquille apprend soudainement la mort de son épouse Sylvie, dans un accident de voiture .......aux côtés de son amant Martial . Lui aidait son père pendant ce temps ........
Las! Fabien s'emporte : "Il a piqué ma femme, je lui piquerai sa veuve . "
Une vengeance qu'il mitonne post- mortem, à coup sûr !
De là, tout au long d'un récit, grinçant, ironique, un peu loufoque, le lecteur ressent un malaise diffus .......
Surprise : l'auteur bluffe le lecteur et l'amène au bord du gouffre avec maestria, il s'ingénie à décrire par le menu la vie de personnes cabossées par la vie mais la fin s'avère brutale, inédite , entre roman noir et polar ......
Morale de l'histoire s'il y en a une : fréquenter certaines femmes coûte très cher ......
Merci à Marina, une de mes amies de Babelio !

Commenter  J’apprécie          464
Il ne fait pas bon être un homme aux mains de certaines femmes...

Avec un humour -noir de noir- Fabien l'apprend à ses dépends.

Un soir, il perd sa femme dans un accident de voiture - un accident, vraiment ?- qui tue celle-ci avec son amant : veuf et cocu d'un même coup, ça vous ébranle un bonhomme!

Quant à sa petite idée d'aller hanter la femme de l'autre et de prendre La place du mort...elle risque de le mener en enfer...On sait ce qu'on perd, pas ce qu'on gagne à ce petit jeu de chaises musicales!

Il aurait mieux valu qu'il reste à traîner en pyjama avec son vieux pote Gilles, en fumant des pétards et en jouant aux Lego!

Des moments bien glauques, une ironie mordante...

Fabien, homme-objet, homme-enfant, victime désignée, propose une inversion -ou une subversion- assez réjouissante des codes du roman noir.. .

Le style, piquant, caustique, à lui tout seul, vaut le voyage...
Commenter  J’apprécie          465
Une place de tout repos ?

Fabien, la quarantaine bien tassée, apprend subitement le décès de sa femme et de son amant Martial dans un accident de voiture.
Du coup, Il se découvre veuf et cocu. Un brin sonné et déboussolé, il se laisse un peu aller à la solitude domestique (chaussettes sales,, vaisselle en vrac..) .Gilles, le meilleur ami de Fabien, divorcé de fraîche date, se fait du souci pour lui. Il l'héberge dans son appartement qu'il partage avec son fiston. Sans emplois et sans envie, ils passent leur temps à jouer paisiblement aux Legos de Léo et à regarder par la fenêtre - tous les trois - les gros" nissons" de la pharmacienne . Subitement lui vient une idée de vengeance implacable : puisque l'autre m'a piqué ma femme, alors je vais piquer celle de l'autre et ainsi prendre la place du mort...
Martine, veuve de Martial, petite blonde trentenaire insignifiante va l'entraîner dans son périple à ses risques et périls...


Pascal Garnier écrivain français mort en 2010, proche de l'univers de David Goodis aime immerger ses personnages dans des situations abominables qu'ils ne maîtrisent pas.
Dans "La place du mort" le héros, Fabien est un type normal issu d'un milieu modeste et déprimant, parents divorcés, père taiseux, mère inexistante. Son quotidien baigne dans un univers d'ennui. Son couple avec Sylvie n'est pas folichon "pas de dialogues, pas d'enfants, ni d'animaux, un désert..." Sa vie triste mais stable s'écroule lors de la perte de sa moitié. Besoin de remplir le vide et de s'inventer d'autres repères. Avec Martine, la femme de Martial, Fabien va basculer dans un engrenage sanglant et infernal.
L'auteur a le sens de la formule qui fait mouche : "elle flottait dans la vie comme un foetus dans le formol" dit-il en parlant de l'amie pas très claire de Martine.
Et le sens du détail anodin qui en dit long "Il n'avait jamais remarqué que son père avait de si longs poils dans les oreilles. C'est tout ce qu'il retiendrait de ces trois jours passés avec lui".

Au final

Un bon polar noir bien serré de 150 pages au style concis et poétique, pétri d' humour pince-sans-rire, flanqué de personnages désemparés, englués dans des situations abominables et sanglantes.

Un grand cru du fleuve noir de 1997 à ouvrir maintenant !
Commenter  J’apprécie          340
« Sa première réaction fut d'allumer une cigarette et d'aller fumer à poil à la fenêtre. Il n'avait aucune idée de ce que pouvait bien faire Sylvie dans une voiture à Dijon, mais ce dont il était sûr, aussi sûr que du vent qui ébouriffait les poils de son sexe, c'est que Sylvie était morte. D'une pichenette il envoya son mégot rebondir cinq étages plus bas sur le toit d'une Twingo noire.
-Merde alors… je suis veuf, je suis un autre. Comment je vais m'habiller ? »

Ainsi donc, Fabien vient d'apprendre que sa femme est morte dans un accident de voiture. Avec son amant. Les liens entre eux s'étaient certes distendus au fil des ans, mais c'est une situation que Fabien n'aurait jamais imaginé. Complètement sonné, il obéit cependant à une impulsion et met la main sur le nom et l'adresse de la veuve de l'amant de sa femme. Petit à petit, l'idée fait son chemin : Fabien va séduire la femme de celui qui a séduit la sienne. Et, comme on est chez Pascal Garnier, il y a toutes les chances pour que cela tourne mal.

Comme dans Lune captive dans un oeil mort ou La théorie du panda, les seuls romans de lui que l'on ai lu jusqu'à présent, Garnier ne s'embarrasse pas de détails inutiles et livre un récit court (150 pages) où rien n'est de trop pour nous montrer la banale noirceur de la vie, les petits coups en douce du destin et, surtout, comment l'homme à la capacité de les transformer en catastrophes, en faits-divers particulièrement glauques. Observateur à la fois tendre et ironique de la nature humaine, Pascal Garnier aime à saisir ces basculements de faits banals dans la noirceur par la seule – mais puissante – force de nôtre bêtise ordinaire ou de nos impulsions. Enfoncé dans une déprime qui ne dit pas son nom faite d'alcool et de journée à jouer aux Lego, Fabien pense sans doute trouver un moyen de partager son désarroi, à moins qu'il veuille l'observer sur quelqu'un d'autre ou voir comment s'en débarrasser, en filant puis en séduisant la veuve de l'amant de Sylvie, mettant le doigt dans un engrenage qui n'a pas fini de l'entraîner dans un univers plus proche du Misery de Stephen King que de Labiche ou Feydeau.
C'est noir, mais aussi drôle et enlevé, tristement amusant. du bon roman noir sans fioriture. À lire.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          90
Emouvant portrait de ces héros ordinaires que j'affectionne tant, de ces vies minuscules amplifiées avec une tendresse passionnée et un humour inégalé.
Commenter  J’apprécie          60
PRIS DANS LA NASSE
153 pages suffisent à Pascal Garnier pour te choper par le colbac. Tu vas assister, pas à pas, aux différents soubresauts de l'existence de Fabien. Te voici pris dans la nasse. Autant te le dire illico, je suis devenu fan de l'auteur. Pour mon anniversaire - le 27 mars (je t'autorise à prendre des notes) - tu sais désormais quoi m'offrir ...

Fabien apprend le décès de son épouse avec son amant dans un accident de voiture. Il pourrait y avoir pire mais c'est quand même pas le pied. le jeune veuf ne sombre pas - est-ce sa découverte de l'infidélité de madame qui atténue son désespoir ? - mais rejoint un pote célibataire pour passer des journées de feignasses en abusant de nombreuses substances. Plop, une idée germe dans son esprit : « Et si je piquais la veuve de l'amant de ma femme ? » de fil en aiguille (très utile à Fabien un peu plus tard), il va finir par la séduire. Cependant, l'amie de celle-ci - qui était la première épouse de l'amant (tu suis toujours ?) - leur propose une virée dans sa maison de campagne. Isolée, la maison. de la douce grisaille nous entrons dans l'abominable noirceur.

Garnier contrôle l'action avec son rythme tranquillou et son humour décalé, fait évoluer ses personnages gentiment.
... la suite sur http://bobpolarexpress.over-blog.com/2014/01/pris-dans-la-nasse.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
Commenter  J’apprécie          20
La place du mort est un roman qui m'a surpris à la fin de sa lecture. Je commencerai par l'unique point négatif que je peux soulever : le manque flagrant de suspens pour ce polar. Toutes les actions sont sans surprises, de la fleur qui fane à la résolution des nombreuses situations fâcheuses que rencontre Fabien. Ayant discuté du travail de Pascal Garnier avec un spécialiste en la matière, je me suis finalement positionné autrement. Et si c'était fait exprès? Et si finalement la facilité avec laquelle nous suivons Fabien dans les méandres de ses extravagances n'était pas pour nous captiver encore plus, pour que nous fassions parti intégrante du paysage du polar, pour ainsi devenir un acteur malgré nous et rire des situations…

Mais une chose est sûre : du point de vue de la qualité de l'écriture, La place du mort est pour moi une oeuvre à lire. Les phrases coulent toutes seules les unes sur les autres comme un torrent d'émotions dont le flot ne s'interrompe uniquement quand Fabien prendra un jour conscience que la vie vaut le coup d'être vécue comme elle vient. Car le fond de cette narration est là ! Quel sens donné à sa vie quand tout votre univers s'émiette pour finir par totalement s'effondrer? Une seconde vie est-elle possible ou faut-il vivre avec son passé pour se construire un avenir différent?
Lien : https://dpecheculturelle.wor..
Commenter  J’apprécie          10
Que ce soit dans « La théorie du panda » (2008) ou encore dans « Lune captive dans un oeil mort » (2009), Pascal Garnier s'ingénie à placer des gens ordinaires dans des situations extraordinaires du genre désagréable.
Ce sera le cas pour Fabien, un être falot à l'existence bien tranquille. Jusqu'au moment où il apprend la mort de Sylvie, sa femme, et de son amant dans un accident de voiture.
Le cocu décide alors de tromper le mari décédé... « Il a piqué ma femme, je lui piquerai sa veuve » dit-il. Une vengeance post mortem en quelque sorte.
La terne Martine semble la proie idéale mais, comme dans tout bon roman noir, les apparences sont trompeuses.
Avec son style inimitable à la fois ironique et désabusé, ponctué d'expressions savoureuses qui font mouche, Pascal Garnier, disparu en 2010, nous livre un petit bijou d'humour décapant.


EXTRAIT
Combien sommes-nous, accoudés à nos fenêtres, une canette de bière à la main, à nous demander si ça peut encore nous arriver. Nous ne savons même plus ce que c'est que ça. La gloire ? La fortune ? L'amour ? de l'enfance il ne sous reste qu'un vertige indéfinissable, juste de quoi entretenir le regret.
Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (103) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2870 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}