Le lecteur de cadavres

Après 'Les experts Miami', 'Les experts Las Vegas' et 'Les experts New York' (je crois), voilà 'Les experts Chine médiévale' ! Comme les séries TV, ce livre est sans prétention, mais tout à fait prenant, et nous emmène dans les coulisses d'une enquête aux côtés d'un médecin légal.

Et ce n'est pas n'importe quel médecin légal, c'est le tout premier, celui qui a même inventé la discipline ! Inspiré d'un personnage réel qui a laissé à la postérité plusieurs traités médicaux, mais peu d'informations sur sa vie, le héros Ci Song est un jeune chinois intelligent qui se passionne pour le fonctionnement du corps humain et excelle à déduire les causes de décès de l'observation des cadavres. Grâce à ses compétences uniques, il se trouve impliqué, parfois malgré lui, dans des enquêtes impériales et des intrigues de cour.

Si l'histoire est un peu longue à se mettre en place, si certaines caractéristiques imaginaires du héros, notamment son insensibilité à la douleur, semblent inutiles, s'il y a tellement de personnages secondaires qu'on perd parfois le fil, l'exotisme de la Chine médiévale nous le fait oublier !

Le livre est en effet très bien documenté, que ce soit sur les techniques médicales elles-mêmes, sur le confucianisme, sur les académies, sur les coutumes et rites familiaux, sur la rôle de l'empereur, sur les eunuques, les favorites ou les fleurs, sur les liens avec le puissant voisin Jin, sur l'invention de la poudre... L'auteur a en outre pris la peine d'ajouter à la fin une notice précisant ce qui relève de la vérité historique et ce qui relève de son imagination.

Challenge Pavés 17/xx et challenge PAL

Savez-vous, amateurs de polars et autres, ce que vous devez à Song Ci ?
Savez-vous ce que la police criminelle lui doit ?
Song Ci, ce Chinois qui vécut de la fin du XIIème au milieu du XIIIème siècle est tout simplement considéré comme le premier médecin légiste au monde.
Il a tout inventé, tout découvert, il a tout analysé, étudié, avec les moyens de l'époque.
Les causes de la mort, la décomposition des corps, les blessures et divers hématomes, il a appris à lire dans les os, dans les entrailles, il est rentré dans le secret les plus intimes des victimes, à savoir où elles vivaient, ce qu'elles mangeaient, où elles sont mortes, comment, quand.
Il a été un précurseur de la police scientifique d'aujourd'hui.
Ses écrits ont été traduits et étudiés dans de nombreuses langues.
Antonio Garrido en a fait le héros de son roman, le lecteur de cadavres, mêlant fiction et réalité.
Le personnage a bien existé, il a bien été "lecteur de cadavres" sous le règne de l'empereur Ningzong.
Ci rêve des grandes écoles, mais quand il trouve au milieu d'un champ un corps sans tête, il ne sait pas à quel point cette découverte va bouleverser sa vie.
De son modeste quotidien de paysan au palais impérial où il se verra confier une mission des plus périlleuses, il traversera bien des épreuves au cours desquelles il devra éviter bien des pièges et devra faire face à des ennemis aussi imprévisibles que nombreux.
Il n'aura pourtant de cesse de faire éclater la vérité, quoi qu'il lui en coûte.
Je me joins aux louanges qui accompagne cette lecture, nombreux, en effet, sont les lecteurs(trices) qui l'ont appréciée avant moi et je vous le dis, n'ayez pas peur de ces presque 600 pages, Garrido en maître de son sujet saura vous les faire oublier.

Dans les notes de l'auteur, Antonio Garrido explique qu'il a découvert, en lisant le compte-rendu d'une conférence sur la médecine légale, que l'origine de cette profession était attribuée à Song Ci, fonctionnaire chinois du 13e siècle. Il a, le premier, théorisé cette science dans une série d'ouvrages décrivant par le menu les procédures à suivre pour examiner un cadavre et déterminer les causes d'un décès, ainsi que tout ce qui se rapporte aux enquêtes criminelles.

C'est ainsi que l'auteur a eu l'idée d'écrire la vie de Song Ci et de raconter comment il est devenu le premier médecin légiste de l'histoire. Mais la vie de Ci étant très peu connue, il a du énormément broder. Et le problème, c'est que cela se voit un peu trop. La vie de Ci est très romanesque, tous les malheurs du monde s'abattent sur les épaules du jeune homme. En quelques chapitres, il se retrouve orphelin, fugitif, avec une petite soeur malade à charge. Et ce ne sera que le début d'un long chemin de croix.

Antonio Garrido colle beaucoup trop d'embûches à son héros et j'aurais pu détester ce roman pour cela. Deux choses le sauvent. Tout d'abord, la partie historique est passionnante. On sent que l'auteur s'est bien documenté sur la législation, la bureaucratie, la médecine, l'étiquette, et bien d'autres aspects de la vie en Chine sous la dynastie Song. Ainsi, même si je pestais à chaque fois que Ci retombait au fond du gouffre, j'avais tout de même envie d'en lire à chaque fois un peu plus.

L'autre point positif, c'est quand une véritable enquête débute. L'histoire prend alors une toute autre tournure et devient un véritable roman policier. Enquête, interrogatoires, recherche d'indices, de mobiles et, bien sûr, étude des cadavres, j'ai vraiment adoré ! L'intrigue est bien ficelée, avec beaucoup de surprises et de retournements de situation, mais en restant toujours logique. On a même des révélations qui m'ont fait apprécier, à rebours, pas mal de ce que je reprochais au début de l'histoire.

Je referme le roman sur une excellente impression. D'autant plus que, malgré son grand nombre de pages, il se lit très facilement. Je le recommande aux amateurs de polars historiques. Si vous parvenez à passer outre la surenchère dramatique du début, vous devriez l'adorer.
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Fabuleuse plongée dans la Chine médiévale, le livre d'Antonio Garrido se lit comme un roman historique très bien documenté et à la fois comme une enquête policière très sombre où se mêlent machinations et meurtres sordides. Dans cette époque cruelle, où la vie humaine ne vaut rien, la caste dirigeante fait régner la terreur par l'intermédiaire de lois ancestrales qu'appliquent des juges tout puissants. On suit avec passion cette fresque médiévale dans une Chine opulente qui va mener Ci, le lecteur de cadavres, des bas-fonds de la capitale au palais impérial.
Alors qu'il poursuivait ses études dans la capitale de l'empire, Lin'an, le jeune Ci Song doit retourner dans son village où son père, abandonnant une bonne situation au service du juge Feng, doit revenir pour une période de deuil. C'est à partir de ce retour forcé que l'existence de Ci va se trouver bouleversée. Une suite d'événements malheureux va conduire le jeune Ci à fuir vers la capitale où il va connaître la faim, le désespoir et croiser à de nombreuses reprises la mort.
Un bon livre, passionnant, mais le nombre de rebondissements, parfois invraisemblables même si c'est un roman, peut sembler inopportun et apporte parfois plus que nécessaire à cette enquête tortueuse à souhait.

J'ai enfin lu ce roman !! Longtemps repoussé à cause de la taille, il m'aura fallu une pioche pour enfin le sortir de ma PAL... Et je ne regrette pas ! Une fresques historique passionnante. le décor, cette chine un peu sauvage... L'époque, médiévale, qui m'a sorti des histoires qui se déroulent en France ou en Angleterre... le sujet, la médecine légale... Quand on est amatrice de romans policiers, c'est un must in de savoir les premiers balbutiements de cette discipline.. Et puis, les personnages, que j'ai trouvé très bien développés, et passionnants, d'autant plus en sachant que Ci a déjà existé... Un livre très intéressant... Une belle lecture, dont on apprend beaucoup de choses. Les pages filent, et puis, le bouquin est terminé sans avoir eu l'impression de livre un pavé !

Savez-vous que la médecine légale est connue depuis le Moyen-Âge ? Et oui, son origine remonte au treizième siècle du Moyen-Âge asiatique et son précurseur est le Chinois Song Ci.

C'est grâce à ce personnage historique qu'Antonio Garrido va construire ce roman très documenté sur la Chine impériale du XIIIe siècle et notamment sur la pratique de la médecine légale.
Song Ci, jeune étudiant brillant, intéressé par la médecine et la justice, voit son avenir s'anéantir : sa famille est décimée. Je n'entrerai pas dans le détail de tous les malheurs qui accablent ce pauvre Ci. C'est là le seul bémol de ce roman : trop c'est trop. D'autant qu'il arrive toujours à s'en sortir plutôt facilement. Mais bon c'est un roman, alors acceptons le romanesque.
Donc si on fait abstraction de ce début, prenez la peine de continuer la lecture car vous ne serez pas déçu de la somme de connaissances que vous relèverez. Vous vous laisserez facilement entraîner par les rebondissements multiples auxquels le jeune Ci doit faire face pour avancer dans l'enquête que lui a confiée l'empereur Ningzong.

Vous découvrirez les us et coutumes de cette Chine impériale, plutôt féroces, la place des filles et des femmes dans la société, plutôt inexistante, les professions des personnes chargées de rendre la justice aux règlements plutôt sévères (il ne fallait pas craindre les coups de bâtons à l'époque !), le harem de l'empereur et les eunuques y séjournant, mais surtout vous comprendrez le rôle important qu'a joué la Chine dans la création de la médecine légale.

Un bon gros roman plein d'enseignements !

C'est une plongée dans la Chine médiévale que nous invite à faire Antonio Garrido avec son lecteur de cadavres.
Le héros, Ci Song a réellement vécu au 13eme siècle. Il est surtout connu pour être en quelque sorte l'ancêtre de la médecine légale en ayant ecrit le premier livre traitant ce sujet.
Sous une forme romancée, Antonio Garrido nous emmène à la suite de Ci, jeune homme ayant un attrait plus que prononcé pour les études .
Les aléas de la vie le voient se retrouver orphelin, démuni et en charge d'une jeune soeur malade. Il va devoir faire preuve d'une ténacité hors du commun pour aboutir à son objectif. En effet, quand on se retrouve sans ressources, sans famille et sans aucune aide, il n'est pas facile de survivre et de soigner sa jeune soeur.
Ci Song a de plus un don assez impressionnant pour s'attirer des ennuis . Ils les attire meme comme des mouches . D'ailleurs une bonne partie de ce livre ne semble que mettre en avant ses déboires.
C'est d'ailleurs la partie du livre qui m'a un peu moins convaincue : Entre toutes les bastonnades, les coups, coupures , ce jeune homme a une santé de fer. Il s'en sort chaque fois sans aucune infection ou séquelle, et la, j'ai comme un petit doute .....
Alors que le reste du livre se distingue par un véritable souci d'authenticité, je reste un peu dubitative concernant la santé de Ci Song.
Cependant, malgré ce bémol, j'ai apprécié la plupart du temps ma lecture.
On ne s'ennuie pas une seconde et l'écriture de l'auteur est fluide et agréable. Les descriptions et la restitution des moeurs de cette période sont fort bien décrites.
Je reconnais que les parties les plus intéressantes du livre sont celles ou Ci Song, grâce à une observation minutieuse des victimes montre tout son talent de lecteur de cadavres...


Challenge Pavés 2017, Lutte contre l'illettrisme
Challenge ABC 2017/2018

Antonio Garrido réussit une incursion très maîtrisée en Chine médiévale. Il dévoile les prémices de ce que deviendra la médecine légale.

Une imagination acérée et sans bornes calquée sur un travail de recherche dantesque et appuyé sur une plume qui excelle dans les descriptions plus vraies que nature, constituent des éléments de choix pour la réussite de ce roman historique.

On croirait par instants (plutôt longs) humer l'odeur de chairs en putréfaction, on compatit avec notre héros sur qui le destin s'acharne impitoyablement, on vibre avec l'enquêteur en herbe, on comprend mieux le poids des traditions et d'une culture si fortement ancrés.

On en ressort lessivé car le rythme est soutenu, mais heureux d'avoir eu l'occasion, le temps d'une lecture, de s'évader.

En prime, un nouvel auteur à rajouter dans ma liste de "j'en veux encore"!

Il y a le ciel, le soleil et la mer...
Je ne suis sûrement pas le seul à l'avoir déjà remarqué, mais souvent notre inconscient nous porte, dans nos choix de lectures apparemment aléatoires, vers des plaisirs de lire en résonance avec ce que l'on vit.

Il y a le ciel, le soleil et la mer...
Et, je ne suis sûrement pas le seul non plus à l'avoir noté -au moins pour deux d'entre eux-, ce mois de juillet 2018 aura été bien rempli de ciel, de soleil et de mer. Pas très surprenant non plus donc, ces lectures d'été couvrent des envies d'exotisme, de voyage, de prendre la vague...

Il y a le ciel, le soleil et la mer...
Je parlerai donc dans cette critique en trois parties de mon triptyque inconscient de lecture durant cette période : il y eut le ciel d'Antonio Garrido, roman historique et policier -et tellement plus aussi ! - chez les fils du ciel du XIIIème siècle ; il y eut aussi le soleil d'Ispahan, et les folles aventures de Jean-Baptiste Poncet dans la Perse du XVIIIème siècle, contées par Jean-Christophe Rufin ; il y eut enfin la poésie d'Océan Mer, chantée par Alessandro Baricco dans d'étranges "nouvelles" entrecroisées.

Le ciel n'est vraiment pas rose -ni bleu comme durant notre lointain été 2018-, pour Ci Song, lorsque débutent les premières pages du Lecteur de Cadavres. Il semble même s'acharner sur ce jeune chinois du XIIIème siècle, qui doit quitter en paria son village avec sa soeur malade, ayant tout perdu. Par son astuce, au prix de quelques mensonges, et avec l'aide de Monseigneur Myriel -Maître Ming, Jean Valjean -oh, pardon !- Ci Song va finalement parvenir, initié par la vie, malgré la haine du policier Javert -oh , pardon ! -, je voulais dire Kao, et la jalousie d'Astuce Grise, à obtenir la protection de l'empereur lui-même, auprès de qui il deviendra le premier médecin légiste de tous les temps.

Inspiré d'un personnage réel, ce roman historique semble très bien documenté, et la Chine des Song se trouve être l'une des périodes les plus riches de l'Histoire de la Chine, et donc passionnante. Aborder ce roman comme policier, bien qu'une bonne moitié du Lecteur de Cadavres soit consacré à l'élucidation et au travail du médecin légiste, serait sans doute une erreur, car cette dimension est peu présente dans la première partie du livre. Je conseille donc plutôt aux lecteurs exclusifs de romans policiers ceux de Van Gulick, et ses enquêtes du juge Ti.

Mais il est avant tout un roman complet. Antonio Garrido a dit quelque part que son ambition était de captiver et faire rêver le lecteur comme lors de ses lectures de jeunesse. Pari réussi ! C'est un Grand roman, et c'est sans honte que j'ai pu le comparer aux Misérables, même si les déductions version scientifique évoquent aussi Conan Doyle. En même temps, c'est un roman moderne, tant dans l'expression , mêlant des moments de grâce à un rythme soutenu au service de l'intrigue. du coup ces 700 pages se lisent en quelques jours ! Bravo monsieur Garrido !

Que le cercle infini des puissances célestes et son énergie Yang nous guide à présent sous le brûlant soleil de Perse...

Voir partie 2 de cette critique en triptyque : Sauver Ispahan, de Jean-Christophe Rufin.

Bel été 2018 !

Une bonne lecture d'été. Un bon roman d'aventures autour des débuts de la médecine légale. On m'avait prévenu de la naïveté du héros, et par conséquent ça ne m'a pas gênée. Bien sûr, le pauvre est beaucoup trop malmené pour être crédible mais le livre se lit très bien, c'est intéressant et avec un rythme soutenu. J'ai surtout aimé la deuxième partie. Aucune surprise sur la conclusion, mais j'ai passé un très bon moment.