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sur 3763 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Massaba....

Tu étais palais majestueux, tu étais cité prospère, bâtie de pierres et d'or...
Tu étais mère des mères, l'âme des rois des terres d'Afrique, matriarche et perle d'un royaume dont les villes et villages s'étendaient jusqu'aux confins du monde, là où nul n'avait encore jamais battu poussière, là où seuls l'océan et les ténèbres subsistaient...
De mémoire d'homme, le monde n'avait jamais été aussi grand depuis toi.

Tu étais la fierté de ton roi, Tsongor, qui pris les armes et mena campagne vingt ans durant, pour faire enfin de toi le coeur battant d'un royaume de paix, unifié, heureux et fidèle à son souverain...

Partout, aux quatre coins de cette contrée sans limites, des terre de sel jusqu'aux collines du Nord, des hautes murailles blanches et jardins suspendus de Saramine jusqu'à la forêt des baobabs hurleurs, de l'archipel des manguiers jusqu'aux plateaux rocailleux des terres du Centre, des dunes du vent et du fleuve Tanak jusqu'au royaume des rampants, partout, femmes, hommes et enfants honoraient ton fidèle bâtisseur comme le plus bon et le plus grand des rois que ta terre ancestrale n'ait jamais connu.

A la mort du roi Tsongor, pourtant, le jour où ce dernier devait marier Samilia, son unique fille, tes murs se mirent à trembler.

Rivalité, traîtrise, colère, violence et désolation devinrent les mamelles nourricières de ta chair auxquelles l'amour et les liens du sang n'auront pu survivre.

Les armes se levèrent, les clans se formèrent, déchirant cette descendance que Tsongor rêvait tant de voir s'unir le jour de son passage vers le royaume des morts.

Massaba, tu devins ville de sang, de cendres et de poussière, dévastée et meurtrie sous le fer des lances, les charges des chevaux et les feux qui te consumèrent jusqu'aux marches du tombeau de ton roi.

Le passage de Tsongor vers l'au-delà aura un prix, celui d'une simple piécette à payer lors du grand voyage. Mais ce prix sera élevé.

Tsongor le glorieux, le bâtisseur et l'explorateur, Tsongor le père et le sage mais aussi Tsongor le guerrier et le sauvage... Tsongor aux sept facettes confiera, avant de mourir, son repos éternel et la destinée de sa lignée à Souba, son plus jeune fils.

C'est à une longue marche rédemptrice qu'il le condamnera en son nom. Souba n'aura alors de cesse, dans son exil, de chercher réponse à cette solitude, pour vaincre la malédiction de ses aïeuls, laver de la honte qui l'imprègne son nom à l'eau du Savoir, et honorer le souvenir de Samilia, pour qui les hommes déchaînèrent les enfers.

- - -

Avec La mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé nous emmène aux origines du monde, en terre d'Afrique. Il y développe déjà des thèmes qu'il reprendra deux ans plus tard dans le soleil des Scorta : réflexion sur la nature humaine, malédiction familiale, exil...

Sa plume m'est toutefois apparue ici moins précise et avec un sentiment d'immersion moins intense que celui qui m'avait habité pour le soleil des Scorta.

Ce roman n'en demeure pas moins un très bon Gaudé, où le thème amoureux abordé ne fut pas sans me rappeler celui de la guerre de Troie, où Pâris et Menélas se livrèrent bataille pour la main de la belle Hélène.

A défaut de m'avoir procuré de grandes émotions, l'histoire abordée et le style Gaudé valent pour moi leurs quatre étoiles.
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Plus je lis Laurent Gaudé, plus mon enthousiasme grandit !
C'est un conteur fascinant qui sait captiver et enchanter son lecteur grâce à une plume enivrante et poétique.
La mort du roi Tsongor n'échappe pas à la magie.
Dans ce récit initiatique narré telle une épopée, la quête mystique alterne avec une fureur guerrière des plus sauvage.
Deux hommes ne s'affrontent jamais avec autant de hargne que quand il s'agit de conquérir le coeur d'une dame.
Ici, orgueil et bravoure mènent le conflit empêchant toute raison et se terminant dans l'anéantissement le plus total.
Tout cela face au cadavre toturé du roi qui assiste post-mortem à la destruction de son royaume et au massacre de sa descendance.
Une fresque grandiose aux personnages hallucinants.
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Je n'aurais pas été naturellement vers ce roman qui m'a été vivement conseillé par une collègue. J'ai été séduite par ce récit épique, histoire mythique d'un royaume africain indéfini dans le temps et l'espace. J'ai accompagné Souba dans sa quête. Pour moi, La mort du roi Tsongor est un roman d'une grande poésie.
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Magnifique conte antique : ça sent le sang, la poussière, les amours déçues, la guerre, la trahison à travers l'histoire de ce roi qui même mort voit la déchirure de ses enfants qui engendre la destruction de son royaume. Récit tragique et haletant magnifié par une poésie étourdissante
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En choisissant la mort, le roi Tsongor scelle en une ultime décision radicale, le destin de tous ses enfants. Dans son ombre immortelle, c'est tout un royaume qui se déchire et la grande guerre dévoreuse de coeurs qui se dessine. Pour l'amour d'une femme, Samilia, figure féminine sacrifiée à la folie des hommes ou par orgueil, les prétendants s'affrontent et se livrent à une haine destructrice sans fin. A l'anéantissement du royaume érigé par le roi Tsongor s'oppose la mission humaniste de son plus jeune fils chargé d'ériger un tombeau reprenant les multiples facettes du monarque. L'écriture de Laurent Gaudé est ici fluide et empreinte d'une impressionnante force épique. En naviguant entre le présent et le passé, le monde des morts et celui des vivants, il nous livre un texte fort, riche d'une émotion contenue dans les choix de ses personnages et une narration vibrante. Un récit riche et envoûtant qui témoigne de la fragilité des empires autant que des liens qui unissent les familles. A découvrir !
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Laurent Gaudé livre ici un roman intemporel sur le sens de l'honneur, de l'amour et de la mort. Au travers de personnages typés et solidement incarnés, il explore les fondements de l'humanité dans ce qu'elle a de plus primitif, de plus noble et de plus exaltant. Les séquences de bravoure littéraire et poétique se suivent et tout cela est très beau mais à la fin demeure la question : pourquoi toute cette violence ?
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Histoire de choix à faire dans la vie, qui ne résoud pas tout, le temps seul peut aplanir les difficultés.
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Un très beau livre ! C'est une histoire que j'ai lu pour les cours. Et bien Laurent Gaudé m'a totalement conquis. Il nous livre un récit entre plusieurs continents, on ne sait pas bien.
L'histoire est touchante, et très facile à lire. Bref, un livre que je conseille à tout le monde. En plus, Laurent Gaudé est un très bon auteur, qu'il faut avoir lu au moins une fois.
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Laurent Gaudé dans cette hsitoire de la mort du roi Tsongor nous enmène dans ce royaume (peut-être en afrique, en tout cas cela y ressemble) qui va exploser dans un drame cornélien. Oui il y a du corneille là-dessous car le roi Tsongor pense trouver une solution à un dilemme sans fin à qui donner sa fille sans faire perdre la face aux deux prétendants.
Ce livre très bien écrit vous capte et vous entraine dans cette histoire étrange qui semble vouée à une fin terrible sans vainqueur mais laissant des vaincus fatigués et ne sachant plus pourquoi finalement ils avaient fait cette guerre.
Voici une histoire dramatique mais tellement bien écrite qu'on se laisse prendre et emporter n'est-ce pas ce que l'on demande à un roman ? alors c'est réussit.
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Cette oeuvre magnifiquement écrite est un conte, qui s'inscrit dans la lignée des grandes oeuvres mythologiques des origines. La guerre est au centre des civilisations, avec son cortège de violences, de haine, de victimes, de massacres et de destructions.
Comme à Rome, les jumeaux se déchirent pour prendre seul le pouvoir, tandis que le plus jeune défend la mémoire et la gloire de son père comme dans Hamlet. Avec l'enchaînement des batailles, des victoires d'un camp qui sont les défaites de l'autre, mais aussi les défaites de tous puisque tout le monde meurt, l'important n'est plus le motif originel de la haine, mais la haine elle-même, comme entre les deux grandes familles de Vérone.
Mais j'ai surtout à Troie que j'ai pensé, avec son énumération des héros, ses Amazones aussi. Si on ne voit pas directement les Dieux, on sent leurs interventions, celles d'Arès, des Moires ou des Furies. Et plus que tout, c'est une femme qui est au centre, une femme victime du Destin, la plus grande victime de cette guerre puisque c'est elle qui n'est que le prétexte de cet affrontement et qui en souffre le plus. Mais cette nouvelle Hélène, Samilia, essaye de reprendre en mains son destin, même si cela passe par la fuite.
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