Nathan Winer a 17 ans. Dix ans auparavant, son père disparaissait mystérieusement, plongeant sa mère dans une colère froide et sourde. A Mormon Springs, dans le Tennessee rural et pauvre des années 40, la vie est rude. Certains, tel Dallas Hardin, dénué de sens moral, s'en sortent au détriment des autres et prospèrent grâce au commerce illicite de l'alcool. du haut de son jeune âge, l'intrépide Nathan n'a pas froid aux yeux. Il se met en quête de son père disparu, quitte à mettre à jour des secrets enfouis au fil des années au fond des gouffres de cette rude contrée que le silence des hommes a recouvert d'un tapis étouffant. Quand les secrets se dévoilent, la mort n'est pas loin…
«
La demeure éternelle » est un beau roman noir de l'américain
William Gay, lauréat du Grand Prix de littérature policière 2010, représentant de la littérature du Sud.
C'est une oeuvre puissante, décrivant en un style ciselé, la violence souterraine d'une région où la nature et son climat brutal et instable viennent se faire l'écho d'hommes habités par des démons. La violence latente ressurgit çà et là quand le passé fait irruption dans un quotidien aride.
Les descriptions des paysages naturels et de celles, plus intimes, des climats émotionnels agitant chaque protagoniste sont saisissantes. Il ressort de l'intrigue une force saisissante, un lyrisme poétique qui conduit le lecteur dans les tréfonds de l'âme humaine, entre mal absolu, perversité, cynisme, remords, quête d'une rédemption, l'alcool constituant pour chacun un exutoire salutaire contre ses ombres ainsi qu'un catalyseur de ces forces obscures.
Malgré quelques longueurs, l'intrigue livre, page après page, l'éblouissement d'une quête en marche derrière la noirceur d'existences marquées par la lutte pour la survie.