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EAN : 9782267024067
168 pages
Christian Bourgois Editeur (11/10/2012)
2.75/5   4 notes
Résumé :
Le nouveau héros de Genazino aurait a priori tout pour être heureux : un travail – il exerce en free-lance dans un cabinet d’architecture - et une amie, Maria, un peu trop accrochée à lui et à l'alcool. Il ne parvient néanmoins pas à se défaire d’un certain désarroi, ayant constamment le sentiment qu'on lui en demande trop. Par comparaison, le sort des animaux qu’il croise lors de ses promenades dans la ville lui semble bien enviable. Le gros canard qui dort debout ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Parler de littérature nécessite de s'éloigner du brouhaha ambiant (dans la République des Lettres comme ailleurs) et notamment de tous les livres «à message» avec argument de vente intégré. Et comme souvent avec Christian Bourgois, nous parlons de littérature.
Le vrai sujet d'Une petite lumière dans le frigo apparaît progressivement d'entre les lignes, par les multiples incongruités langagières qu'on appelle poétique ou style.
Wilhelm Genazino place le lecteur dans la tête d'un jeune architecte établi dans une ville allemande (ancrages géographique et temporel peu marqués). Ce narrateur sans nom observe sa vie au travers les menus faits quotidiens qui colonisent son discours. Mais un léger décalage fait perdre de son évidence à la banalité de ces faits. Une légère distance poétique, ironique qui désigne précisément «l'abîme intérieur» empêchant ce narrateur d' «entrer dans un destin». Ainsi, les faits s'effondrent-ils un à un sous le poids des questions existentielles qu'il leur fait supporter. La réalité devient simultanément dérisoire et vertigineuse : l'achat d'un lit ou d'un costume, une conversation mondaine, un repas, un travail stable semblent insurmontables quoiqu'à portée de main.
Notre condition d'homme moderne est subtilement interrogée : l'homme possède un toit, un travail, de l'argent et même plusieurs femmes… «mais les gens autour de moi […] voulaient diminuer la distance entre eux et le monde ; ils voulaient s'identifier avec tout ce que l'époque et la mode avaient déposé autour d'eux.»
Cette étrangeté (qui rappelle celle de Meursault chez Camus «je ne faisais pas vraiment corps avec la vie réelle») bouscule bientôt son existence : après la mort d'un ami, il récupère presque malgré lui le travail, la voiture et la femme du défunt, et se trouve embringué dans une «vie d'occasion». Plus tard, une petite escroquerie (qui tient de l'acte gratuit) l'envoie en prison et lui fait perdre son emploi.
Le récit progressant, se précise le glissement qui pousse lecteur et narrateur vers la folie qui gagne page après page du terrain, énigmatique, instable et bientôt plus réelle que la «vraie vie» : celle des autres qui est risible.
En quelques 165 pages, dans un style intelligent et limpide, Wilhelm Genazino trouble son lecteur et lui offre un rare plaisir de lecture.
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Ce roman publié chez Christian Bourgois, gage de qualité, nous propose de rentrer dans les pensées d'un narrateur dont on ne connaîtra jamais le nom. Architecte navigant entre deux femmes, le personnage nous expose sa vision des choses. Contemplant la vie à laquelle il cherche une signification - dans les moindres événements qui s'exposent à lui - il nous parle de rien en n'évoquant un peu tout. D'une qualité d'écriture indéniable, ce roman au ton parfois drôle, ne m'a pas parlé plus que ça. La vision ironique voire cynique aurait pu me plaire mais la vacuité de la trame romanesque ne m'a pas permis d'accrocher aux considérations personnelles du personnage, que j'ai trouvé fade, ennuyeux comme lui s'ennuie dans sa propre vie. Un roman qui m'aurait plu sûrement à une autre période de l'année mais qui là, fait chou blanc. Bof donc. A conseiller aux amateurs de roman où le héros erre, parle de ses conquêtes et porte un regard mélancolique sur la nature qui l'environne.
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Je ne connaissais pas Wilhelm Genazino et j'ai pu découvrir quelqu'un de sensible à travers ce roman. Il nous fait rencontrer un homme très critique, un homme dont on ne connaîtra jamais le prénom, qui passe son temps à analyser le monde qui l'entoure, que ce soit d'un oeil d'adulte ou d'un oeil d'enfant.

L'histoire de base est le décès d'un ami architecte qui lui fera revoir sa propre vie. Il engagera un oeil très critique sur sa relation avec les femmes, sur ses ambitions, car il se laissera persuader de prendre le poste de cet ami décédé, Michael Autz, par sa compagne Maria. A cela s'ajoutera une envie folle de s'accaparer la veuve du même ami, ce qui finira par arriver, ainsi que sa voiture. Mais sa maladive envie de femmes l'empêchera de choisir et il analysera continuellement ses relations d'un regard très charnel. S'ensuivra une petite fraude qu'il ne refusera pas, et qui le conduira en prison. Et notre homme sera toujours là à analyser ce qui l'entoure, ceux qui l'entourent, sa relation avec Maria, toutes ses faiblesses… et pourquoi il a accepté cette petite escroquerie.

Les analyses continuelles peuvent rebuter certains lecteurs qui préfèrent l'action à ce genre de lecture. Personnellement, j'ai démarré un peu sceptique, puis je me suis laissée prendre à ces petites histoires certes banales mais très bien racontées.

En conclusion, une agréable surprise qui me donne envie de connaître un peu mieux cet auteur.

Lien : http://lesevasionsdekreen.bl..
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critiques presse (1)
Actualitte
29 décembre 2012
Genazino a déjà été qualifié d'avocat des petites choses, ou de prophète de brillants malheurs : son dernier livre est une pierre supplémentaire dans un édifice, peignant une grande dépression. Pas de réelle substance ni de consistance, avec dans l'idée que l'on est toujours le philistin d'un autre.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Car ce qu'il y a d'étrange, avec la beauté, c'est qu'on ne peut jamais que la regarder. On ne peut rien en emporter chez soi, et pas même en conserver une petite partie dans un endroit spécial. On ne peut que la fixer des yeux, il n'y a rien de plus à en tirer. Une fois qu'on la regardée longuement, il faut repartir. Lorsqu'il a vu beaucoup de beauté d'un coup (Venise, par exemple, ou la douceur des premières collines du Taunus) et qu'il lui faut s'en aller les mains vides, l'être humain devient un peu mélancolique.
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De nous deux, c'était lui qui dominait, et je ne lui avais pas disputé ce rôle. Je supposais que les êtres dominants avaient toujours besoin d'un entourage moins vif afin de bien se lancer dans leur rôle de donneur d'impulsions.
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Aucun animal n'a un regard plus désamparé qu'un pigeon.
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