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EAN : 9782754842693
Futuropolis (07/02/2024)
4.46/5   53 notes
Résumé :
1943, en pleine guerre du Pacifique, la Corée se trouve sous occupation japonaise. Sun, 16 ans, est vendue par ses parents adoptifs comme esclave sexuelle à l'armée japonaise basée en Chine. Après avoir vécu 60 ans loin de son pays, Sun revient sur sa terre natale. L'histoire d'une " femme de réconfort " qui en dit long sur l'histoire avec un grand H.
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Sun a grandi dans une famille pauvre. Elle a été "adoptée", exploitée, vendue, violée. Son adolescence dans la Corée occupée par le Japon l'a brisée mais elle a su vivre malgré tout.

C'est une bande-dessinée difficile, même si l'auteur nous épargne les pires scènes et ne fait que les suggérer - ce qui est largement suffisant. Les femmes de confort - euphémisme pour désigner les esclaves sexuelles - sont encore aujourd'hui mises au ban de la société. Il y a un silence qui pèse sur ces situations.
L'auteur rend la parole à l'une d'entre elle. Sun nous raconte son histoire et c'est poignant de voir la vie qu'elle a subi à cause des sociétés patriarcales et des conventions sociales. En effet, ce genre de crimes n'est pas l'apanage d'un seul peuple mais de multiples individus qui viennent de tous les horizons. L'auteur a bien su le démontrer.

Ce qui peut paraître un peu étrange à première vue dans cette bande-dessinée, ce sont les graphismes un peu particuliers. Il y a un côté très contemplatif.
D'ailleurs, la façon dont est racontée l'histoire est assez contemplative j'ai trouvé. Pour autant, ça n'enlève rien à l'émotion et à l'effroi que j'ai ressenti.

Certains essaient constamment d'effacer des mémoires ces évènements terribles. C'est pour cela que les témoignages historiques comme celui de Keum Suk Gendry-Kim sont importants.
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Les couvertures de ce roman graphique sont très belles. Lee Oksun âgée se regarde jeune sur la première de couverture si on ouvre le livre. Tout un symbole pour cette femme victime de guerre sous la domination Japonaise en Coréen qui confie : « Depuis ma naissance je n'ai jamais été heureuse. »

Abandonnée, vendue, trompée, prostituée, violentée, comme toutes les
« femmes de confort » exploitées sous la domination japonaise pendant 40 ans, Oksun a été brisée dès l'adolescence.
Le travail de Kim Keum Suk de recherches a été acharné pour rendre cet hommage. Ses dessins en noir et blanc sont d'une grande qualité de nuances. Les doubles pages sur la nature accompagnent très bien l'histoire.
Une histoire intime très forte qui touche à l' universel. Horreur et violence pour toutes ces femmes qui sont mortes le premier jour de leur rencontre avec les soldats japonais. Pour celles qui ont survécu à ces conditions de vie, il a été impossible de tourner la page et de se reconstruire. Elles témoignent de la souffrance qui les ronge.
Un témoignage nécessaire sur l'histoire.
Le format manhwa permet un accès à tous à cet hommage.
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Magnifique roman graphique mettant en lumière les femmes de réconfort.
L'auteure nous y narre ce qui est arrivé à Oksun, jeune fille comme tant d'autre dans les années 30 qui a été enlevée et envoyée en Chine en tant qu'esclave sexuelle.
Les moments narratifs alternent entre le passé et les passages présents où la jeune femme interviewe Oksun, ce qui permet de faire un peu descendre la tension.
Ce livre est bouleversant tout en restant très sobre, les choses étant plutôt sous-entendues que montrées noir sur blanc. Nous y découvrons une jeune fille rêvant d'allier à l'école, travailleuse mais née dans une famille extrêmement pauvre. le livre aborde de nombreux sujets : l'occupation japonaise, la pauvreté qui pousse les familles à se séparer de leurs enfants, l'enlèvement des jeunes filles en leur faisant miroiter un travail à l'étranger, l'aide apportée aux Japonais par des Coréens dans ce trafic, les mauvais traitements bien sûr, la prostitution forcée, mais aussi ensuite la honte et le difficile retour au pays (des décennies plus tard). L'accueil réservée à ces femmes par leur famille est terrible et choquant. Elles n'ont rien fait par choix, ont énormément souffert,et ne rêvaient que de rentrer chez elles. Et finalement quand elles peuvent enfin le faire, c'est la déconvenue totale.

La dessinatrice a utilisé de l'encre de Chine nous donnant un rendu extrêmement marquant, jouant sur une encre plus épaisse lors des moments difficiles, pour montrer la noirceur des hommes, et utilisant parfois de l'encre un peu plus diluée. Les blancs sont également très importants, presque tout autant d'ailleurs que le noir.

Lecture donc très poignante, nécessaire pour ne pas oublier.
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Dans Les mauvaises herbes, l'autrice rapporte le témoignage d'une femme coréenne qui fut esclave sexuelle pendant l'occupation japonaise dans les années 1940.
On découvre alors le terrible parcours de cette petite fille qui rêvait d'aller à l'école mais qui fut livrée par ses parents, poussés par la faim et l'extrême pauvreté, à une famille adoptive qui l'exploita jusqu'à la vendre comme "femme de réconfort", c'est à dire esclave sexuelle pour l'armée japonaise basée en Chine.

C'est un témoignage bouleversant et révoltant qui dévoile un pan de l'histoire peu mis en lumière. Des histoires de vie qui semblent insoutenables et qui ont pourtant existé et, existent encore, dans d'autres contextes, d'autres pays, d'autres guerres...

Comme l'explique clairement l'historienne Yun Myungsuk en fin d'ouvrage : "La question des femmes de réconfort ne constitue pas uniquement un problème de discrimination envers un peuple, mais aussi et surtout un problème de discrimination à l'égard des femmes et des classes sociales pauvres."

J'ai aussi aimé le graphisme vers lequel je ne serai peut-être pas allée spontanément mais qui porte cette histoire avec subtilité et force.

Un livre qui ne laisse pas indemne, à découvrir !



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BD piochée un peu au hasard à la bibliothèque pour meubler ma pause, j'ai découvert un pan entier d'histoire du XXème siècle méconnu et glaçant. L'histoire vraie de cette "femme de réconfort" est un témoignage qui mérite à être connu dans le monde entier. de manière générale, je trouve que l'histoire de l'Asie, notament durant la seconde guerre mondiale, est extrêmement mal connu sous nos lattitudes et je trouve que c'est dommage. Car les horreurs de la guerre ne sont pas limitées à un seul pays mais bousculent les frontières pour des générations et des générations de personnes, laissant des cicatrices indélébiles chez les victimes.
D'un point de vue purement graphique, l'autrice à fait le choix de ne rien dessiner qui puisse choquer, simplement de l'évoquer au travers de planches en noir et blanc, se focalisant sur le décor plutôt que sur les évènements qui arrivent. Ce choix s'explique aussi par une volonté de respecter le vécu traumatique de Sun, qui a accepté de raconter son histoire après des années et des années de silence. Et je trouve cela très correct de sa part, de ne pas infliger plus de souffances que nécessaire aux survivantes de tels crimes.
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critiques presse (2)
LigneClaire
13 février 2024
Il y a énormément à découvrir dans ces 488 pages où Histoire, peinture, superbe travail graphique témoigne d’une horreur ordinaire pour une victime qui le restera face au révisionnisme japonais qui ne demandera pas pardon à la Corée.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Bedeo
13 novembre 2018
Entre Keum et Oksun, le passage de génération est aussi celui d’un témoin, ou plutôt d’une témoin. Le récit de l’une par l’autre permet de joindre à un corps meurtri une mémoire concrète. Pas de solennité, pas une vraie gravité, mais plutôt un mélange entre le portrait et la poésie.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Officiellement, ils cherchaient des filles pour travailler dans une usine alimentaire. Mija avait eu la chance car la limite d'âge était fixée à dix-neuf ans.
Mija ne savait rien des "détails". C'est comme ça que l'on s'est connues.
- On est où, là ?
- En enfer.
- Qu'est-ce qu'on fait ici ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
- On doit vendre notre corps.

[p286]
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J'ai supplié et j'ai pleuré. J'ai tout fait pour que ma mère m'envoie à l'école. Rien n'y faisait.
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Tu sais, quand on ment, les poils nous poussent sur les fesses.
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Oksun était un otage et les soldats japonais aussi, en quelque sorte, étaient otages du gouvernement impérialiste. Comment des êtres humains pouvaient-ils survivre ? Il faut dans doute puiser quelque part cette force nécessaire.

Et c'est peut-être dans la rencontre avec une autre personne qu'on peut trouver une certaine consolation qui nous fait oublier quelque temps l'enfer tout autour ?
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Dans le Tokyo Nichi Nichi Shimbun parut un article parlant d'un concours de décapitation mené par deux lieutenants japonais [à Nankin].
Le quotidien titrait fièrement "Incroyable record" : Mukai 106 - 105 Noda.
"Les deux lieutenants effectuent une manche supplémentaire". En effet, le score de 105 à 106 ne permettait pas de les départager.
Le concours a poussé jusqu'à 150 décapitations.
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Videos de Keum Suk Gendry-kim (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Keum Suk Gendry-kim
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+ Lire la suite
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