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EAN : 9782754830492
248 pages
Futuropolis (05/05/2021)
4.21/5   105 notes
Résumé :
Soixante-dix ans se sont écoulés depuis le déclenchement de la guerre de Corée. Depuis 1953, la Corée est divisée en deux pays distincts, la Corée du Sud et la République populaire démocratique. Des familles entières ont été séparées. La mère de la narratrice n’a jamais revu son premier mari et son fils. Aujourd’hui encore, des démarches sont entreprises pour retrouver des proches disparus. Saisie par un sentiment d’urgence alors que la génération qui a connu la gue... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Très beau roman graphique qui nous raconte la séparation de familles soumises à la guerre en Corée en 1950.
A travers une vieille dame , exilée au sud , on partage l'horreur de la guerre et les déchirements familiaux.
Très bien documenté, ce roman graphique est une oeuvre de mémoire collective qui s'appuie sur des faits réels.
il nous plonge dans l'histoire de la Corée , soumise d'abord à l'occupation japonaise , puis donc à l'arrivée de s soviétiques et la riposte américaine.

les dessins sont très beaux et recèlent parfois une poésie très touchante.
Vraiment , une belle découverte avec au final une réflexion sur la Corée contemporaine et les liens qui se distendent entre les deux pays , la génération séparée venant à s'éteindre.
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Un roman graphique touchant sur l'histoire de familles qui ont vécu la division de la Corée.

Une jeune journaliste est avec sa mère qui pense à son passé. Elle revoit son enfance, son mariage avec un homme choisi par ses parents, la naissance de ses enfants puis la fracture : la fuite devant la guerre où tous ne peuvent pas suivre le même rythme. Les membres d'une même famille se retrouveront séparés par une frontière infranchissable, attendant indéfiniment une réunification.

Un rappel de l'histoire, la Corée sous domination japonaise, puis un pays qui est le champ de bataille entre les grandes puissances mondiales.

Un graphisme en noir et blanc, des planches qui arrivent à exprimer aussi bien l'enfance que le chaos de la guerre et l'émotion des victimes.
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"Cet ouvrage est dédié à ma mère, ainsi qu'aux familles séparées par la guerre, et également à ceux qui ne peuvent pas et qui ne pourront peut-être plus jamais fouler à nouveau le sol de leur pays natal."
Rien que cette dédicace est déchirante.
Les évènements du 20ème siècle en Corée, guerre, partition, exil, sont retracés par Keum Suk Gendry-Kim au travers d'un destin, celui de sa propre mère.
Son enfance sous l'occupation japonaise a très difficile : pénuries de guerre, famine, auxquelles s'ajoutent le froid glacial et les engelures dans ce climat rigoureux de la Corée du Nord. le grand frère a dû partir soldat. le réconfort de cette petite fille, son chien Chaussette, a connu un sort tragique.
Des images simples en noir et blanc, dans la neige, de tout petits détails pourtant lourds de sens.
L'armée japonaise étant connue pour enlever les jeunes filles, un mariage est arrangé. Heureusement, celui-ci semble réussi, avec la naissance d'un beau petit garçon, puis d'une belle petite fille qui font le bonheur de leurs parents.
Avec le départ des Japonais puis l'arrivée des Russes, nous vivons en direct les débuts de la Guerre froide, dont la Corée a été un des enjeux majeurs.
Il faut fuir : c'est le début d'un exode, symbolisé par de très belles images du vol migrateur des grues. Exode qui va séparer la famille, la mère seule avec sa petite fille, le père portant le garçon, disparus tous les deux. Ces quelques pages sans paroles sont terribles.
La vie va se poursuivre, pourtant, en Corée du Sud, avec l'espoir jamais lassé de retrouver le fils perdu ; d'autant plus que, des décennies après, les deux Corée organisent des retrouvailles. Commence alors l'attente...
Cet album est déchirant de bout en bout. Découvrir à la fin que Keum Suk Gendry-Kim a bâti cette histoire en recueillant, non seulement les souvenirs de sa mère, mais plusieurs témoignages, n'ôte en rien la force de ce récit, auquel chacun, chacune de nous peut s'identifier.
Pensez, vous aussi, aux familles séparées par la guerre, et à ceux qui ne peuvent pas "fouler à nouveau le sol de leur pays natal". Pensez-y très fort, quel que soit le nom de ce pays natal : que ce soit Corée, Syrie, Darfour ou Donbass.
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Waou quel livre bouleversant. L'attente est tout simplement magnifique. Nous y découvrons la douleur des familles coréennes séparées par le 37ème parallèle depuis des décennies sans aucune nouvelle les uns des autres. L'attente est donc celle de soeurs, de frères, de maris, de femmes, de fils ou de filles attendant sans cesse un appel de la croix rouge qui leur permettrait de participer à ces rares réunions organisées au cours desquelles les familles séparées peuvent se retrouver le temps d'un repas.

Quelle tristesse que celle ressentie par ces personnes, séparées par l'histoire avec un grand H. Ce peuple meurtri a vécu l'occupation japonaise avant de connaitre une guerre civile sanglante aux conséquences cruelles. Certaines familles ont réussi à fuir, mais beaucoup se sont retrouvées séparées sans savoir qu'elles ne se reverraient plus jamais...

L'auteure s'est inspirée de l'histoire de sa propre mère et de celles de deux autres personnes, mais cela est en réalité celle de milliers de personnes. Elle met des mots et des images sur cette attente douloureuse, cette attente parfois veine, mais cette attente finalement incessante, cet espoir ténu qu'un jour peut-être. Elle a réussi à dépeindre cette horreur sans nom, ce manque, cette tristesse.

Les illustrations toujours en noir et blanc (la marque de fabrique de cette auteure) sont poignantes, certaines même extrêmement fortes, je pense notamment aux illustrations de la séparation qui m'ont profondément marquées et que j'ai trouvé incoryable.
Le noir et blanc donne une certaine sobriété au récit et un côté j
Un peu solennel qui correspond assez bien au sujet dur abordé.

Je continue donc à être émue et touchée par les romans graphiques de cette auteure qui s'intéresse à des sujets forts (massacre, femmes de réconfort etc.)
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L'attente ...
Un livre sobre, élégant. Un travail tout en finesse, en retenue, en discrétion de Keum Suk Gendry-Kim.

Dans ce très beau roman graphique, exclusivement en noir et blanc, l'auteur évoque son histoire : celle de sa famille, celle de son pays, la Corée, partagée, déchirée en deux depuis des décennies. Et avec son pays, des familles entières ... qui ont parfois refait leur vie mais qui jamais n'oublient ceux qui sont de l'autre côté.

Son histoire, même s'il ne s'agit pas d'une autobiographie. le récit reste fictionnel en ce qu'il mêle différents destins. La postface de Keum Suk Gendry-Kim est à lire.

Joe Sacco, auteur de "Palestine", récemment lu, dit de "L'attente" : "C'est une réflexion émouvante, magnifiquement dessinée et magistralement racontée sur la manière dont L Histoire, en s'imposant, sépare et brise tant de vies."
Avec mes mots, j'espère vous avoir donné envie de vous plonger dans ce tourbillon de l'histoire à hauteur d'homme. Une lecture utile, tout à la fois bouleversante et à certains égards - quoique cela soit paradoxal - apaisante.
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critiques presse (4)
Bedeo
04 juin 2021
Une autofiction magistrale sur les familles séparées au moment de la guerre de Corée.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BDGest
14 mai 2021
Album dense, L’attente est un véritable roman dans les règles de l’art qui ramène le lecteur, page après page, à l’essentiel : face à l’urgence, il faut savoir faire des choix déchirants, accepter les conséquences et, ensuite, vivre avec.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
14 mai 2021
Keum Suk Gendry-Kim sait qu’il est urgent de raconter ce passé terrifiant : la génération qui a connu la guerre disparait et les jeunes en ignorent tout, ou presque. C’est maintenant ou jamais !
Lire la critique sur le site : BDZoom
BDGest
10 mai 2021
Après Les Mauvaises Herbes, Keum Suk Gendry-Kim s'attaque à un autre pan dramatique de l'histoire de la Corée.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
"-C'est toi, Young-Sook?
-Oui, je suis Song Young-Sook.
-Ah, le nom de famille est le même. Si tu es vraiment ma petite soeur, tu dois avoir un grain de beauté sur le front.
-Le voilà [elle écarte ses cheveux de son front].
-Young-Sook. Tu es bien ma petite soeur.
-Ah, frérot, tu m'as manqué!"

C'était l'émission spéciale en direct de la chaîne KBS "En quête de famille"*. Toute ma famille pleurait. Heureusement, du coup je n'ai pas été grondée pour mon retard.

-Cette émission m'a sauvé la vie, héhé! [pense la fillette de 10 ans]

Ma mère et mon père avaient écrit quelques mots sur des pancartes afin de retrouver leur famille [ils ont chacun.e subi une séparation forcée avec un premier époux.se et un enfant, perdu.es dans la masse en 1950 lors de l'exode au début de la guerre entre les deux Corées, en fuyant le Nord] Ils se rendaient tous les jours devant le siège de KBS à Yeouido. Quant à moi, je n'étais pas du tout intéressée par tout cela. C'est que moi aussi, j'avais mon petit secret. [Elle avait le béguin pour le délégué de sa classe.] Je ne savais pas ce qu'était la guerre ni ce qu'étaient les familles séparées, mais quand mon professeur principal m'a demandé de dessiner une affiche anticommuniste, j'ai travaillé dur. Nous devions aussi rédiger une lettre amicale destinée à l'armée de la république de Corée. D'après le professeur, la lettre était destinée à réconforter les braves soldats qui protégeaient notre pays contre les forces communistes nord-coréennes. C'était un devoir que tout élève du Sud devait faire.

*Emission diffusée en direct durant 138 jours, du 30 juin au 14 novembre 1983. Il y a eu un total de 100 952 demandes et 10 189 retrouvailles ont eu lieu. (Source des données : Unesco and Heritage, Heritage.unesco.or.kr)
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- Maman, pourquoi tu es encore pieds nus ? Tu n'as pas froid aux pieds ? Je t'ai acheté des chaussons l'autre jour.
- Je ne veux pas les user.
- Ils ne m'ont presque rien coûté. Mets-les et lorsqu'ils seront usés, tu les jetteras.
- Quand j'étais jeune, à l'époque…
- Maman. On n'est plus en temps de guerre. lorsqu'ils seront inutilisables, je t'en rachèterai. Alors mets-les.
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En courant après les voleurs pour récupérer le sac, ma soeur s'est faite renverser par une voiture. Elle est morte sur place. Tout est arrivé si brutalement. Minhé était pour moi comme une seconde mère. C'est elle qui m'a élevée pendant que ma mère travaillait. Quelques jours plus tard, j'ai eu les résultats du baccalauréat. J'étais admise. Quand je pense à ce qui s'est passé à l'époque, il me vient des larmes. Je ne sais pas si je suis triste, mais mon coeur est serré. Ma mère n'a pas pleuré.

[la mère] -Les vivants doivent continuer à vivre.

Cependant, elle parlait parfois toute seule comme une folle.

[La mère] J'ai vraiment pas de chance. Un enfant, j'ai perdu. Une autre est morte avant moi. Mon destin doit être maudit.
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[souvenir d'enfance]
-Dis, Maman, Papa et mes frères mangent du riz blanc. Pourquoi pas moi?

En plus, les garçon et les filles mangeaient à des tables séparées.

-Maman, je veux du riz blanc, moi aussi. Je ne suis pas différente de mes frères?
-Pourquoi tu te plains soudainement des repas? Toi, tu es une fille. Ton père travaille dur pour la famille.
-Et mes frères?
-Ton frère aîné est le chef de famille quand ton père n'est pas là. Et Sungmo doit grandir.

A partir de ce moment-là, je n'ai plus tenté de revendiquer quoi que ce soit. Ma mère mangeait des céréales tout comme moi. Lorsqu'il y avait du poisson grillé, elle servait les filets aux hommes. Quant à moi, je grignotais la queue du poisson. Et ma mère, la tête.
-J'adore la tête, c'est ce qu'il y a de meilleur dans le poisson.

J'étais jeune, je croyais vraiment ce qu'elle disait.
-Maman, les arêtes.
-Un instant.

[Dans le présent]
Avec le temps, j'ai fini par répéter la même chose que ma mère.
-J'adore la tête. C'est ce qu'il y a de meilleur dans le poisson.

A présent, on trouve beaucoup de poisson bon marché.
[son fils]-Sers à Maman la tête du poisson. C'est ce qu'elle préfère.
[sa fille]-Frère. Tu crois vraiment cela? Elle a menti, pour nous laisser les meilleurs morceaux.
-Maman, c'est vrai? Tu aurais dû nous dire la vérité. Tiens, prends cela.
-Ne t'en fais pas pour moi. Je vous vois manger avec appétit, cela me suffit. Mange, mon fils, mange.
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« J’aimerais tant savoir si ma sœur est encore de ce
monde. » Dit souvent ma mère en regardant les
informations lorsque la Corée du Nord est évoquée.
Que savons-nous de la frustration et de la douleur
extrêmes de ne savoir si un être cher est encore en vie
ou non ?
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Vidéo de Keum Suk Gendry-kim
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+ Lire la suite
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