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3,73

sur 347 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Inéluctable destin de Raboliot, honnête travailleur s'adonnant comme tout le monde à quelques braconnages mais qui, s'enfonçant dans le malheur et la déchéance y entraîne sa femme Sandrine et les trois mômes. Saura-t-il s'en sortir?

Le style de Maurice Genevoix, de longues descriptions de la nature, de la vie des gens de Sologne tranchent avec la simplicité de l'intrigue mais ravira sans doute les passionnés du braconnage à la lanterne.
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Un bon roman. une intrigue efficace et deux personnages principaux marquants. Une faune et flore de Sologne retranscrite avec une foule de détails, des personnages secondaires forts.
Roman puissant, écologiste peut être, ancré dans une géographie certainement.
Quelques longueurs pour moi sur les techniques de braconnage et la pêche mais je comprends le succès de ce livre dans les années 1920.
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Il y a un frisson à se glisser la nuit hors de la maison silencieuse où tout dort, à remonter les rues muettes et glacées du village pour se jeter dans la forêt, au milieu des ombres murmurantes, des craquements soudains et des présences silencieuses. Combien ce sentiment doit être décuplé quand on part un fusil sur l'épaule et un chien au côté. Et combien il doit être encore plus puissant quand, en faisant cela, on sait qu'on défie la loi !

Si vous avez un peu fréquenté le monde des campagnes, vous avez peut-être connu les ‘'bracos'' locaux. Peut-être même l'un de ces villages où avoir vingt ans est synonyme d'alcool, de conduite acrobatique et d'escapades nocturnes hors saison de chasse. Et si non, cela ne vous empêchera en aucune manière de faire connaissance de Raboliot.

Nous sommes quelque part au coeur de la Sologne, dans une région de bois et d'étang où tout semble propice aux expéditions nocturnes. Les forêts appartiennent à un comte qui passe de temps en temps faire l'une de ses gigantesques battus comme on en voit dans ‘'La règle du jeu', et il n'apprécie pas que les paysans prélèvent quelques lapins et faisans dans ses réserves. Il se trouve que son garde-chasse profite surtout de sa position pour braconner à son compte, et considère les autres braconniers comme de la concurrence déloyale. Or Raboliot, le héros de l'histoire, est de loin le plus doué du pays dans ce domaine.

En vain a femme le supplie d'arrêter ses escapades nocturnes, lui demande de penser à leurs trois enfants. C'est plus fort que lui. L'appel de la nuit est le plus fort. Et puis les bois sont à tout le monde, non ? le gibier est à celui qui sait le prendre. C'est sa philosophie, et il n'en connait pas d'autre. Peu à peu, il va devenir la cible générale : du comte, des garde-chasses, des gendarmes... Jusqu'où peut aller un paysan têtu quand un sentiment d'injustice l'envahit, et qu'il est décidé à lutter pour sa liberté ?
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Raboliot, roman du terroir, roman champêtre, roman régionaliste où le style, le vocabulaire, l'évocation de la nature, l'usage du patois font penser à des auteurs comme Giono, Colette, mais aussi par certains aspects, à Vincenot et Sand. C'est l'histoire d'un braconnier (un coll'teux en patois Solognot), mais détrompez-vous, il ne s'agit pas d'une histoire drolatique de gendarme et de voleur, non il s'agit d'un drame, d'une tragédie même. Maurice Genevoix a 35 ans en 1925 lorsqu'il fait publier cette oeuvre magistrale qui lui vaudra le prix Goncourt. Il s'agit d'un hymne à la nature, à la liberté, à la justice qui raconte la vie de Raboliot un homme fier de ses racines, courageux, habile au fusil et au collet, mais peu respectueux des réglementations, des gardes-chasse et des métayers. Sa personnalité contraste avec celle de sa femme Sandrine, influençable et soumise qui s'occupe de leurs trois enfants pendant que son anarchiste de mari court à travers bois.

Raboliot a un ennemi juré en la personne de Bourrel le gendarme, un homme borné et cruel qui n'hésitera pas à tuer la chienne de Raboliot par dépit de ne pouvoir mettre son maître en prison. Son esprit machiavelique enfantera d'autres stratagèmes tout aussi abjects.

Le passage de la mort de la pauvre Haïcha et celui de la lettre de Sandrine m'ont particulièrement ému. J'ai aussi apprécié le style, le lyrisme de l'auteur et ses descriptions sublimes de la nature. Un classique à connaître qui donne vraiment envie de lire l'oeuvre de Maurice Genevoix. Merci à Bibiouest de m'avoir fait découvrir ce livre.

— « Raboliot », Maurice Genevoix, Bernard Grasset le livre de poche (1987), 256 pages.
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Une oeuvre que je ne suis pas près d'oublier, je connaissais de nom et vaguement l'histoire, mais à la lecture je me suis rendu compte que je ne le connaissais pas.
C'est un roman régionaliste, sur la liberté, la nature sans doute écolo avant l'heure, mais tellement plus encore….
Les descriptions de la Sologne par Maurice Genevoix sont tout simplement merveilleuses.
Une époque où l'homme ne fait qu'un avec la nature, c'est un livre nostalgique aussi, mais pas dans le sens « c'était mieux avant », car la description de la société est rude, la misère concerne la majorité de la population.
Raboliot est un braconnier (par besoin vitale, et par nature) épris de liberté et de justice qui considère que la nature appartient à tout le monde et pas au «propriétaire» des terres, son obsession de liberté, de vie et de justice le mènera à son destin.
C'est un livre qui aurait du ou devrait interroger la société sur son évolution, il ne s'agit sans doute pas d'un retour à la nature qu'il faut envisager, mais une meilleure connexion avec elle, sans aucun doute.
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L'homme qui chasse la bête et que chasse l'homme... et la nature brute comme dernier espace de liberté de l'homme traqué.
C'est par l'extraordinaire richesse de la langue que Maurice Genevoix nous interpelle et nous happe dans ce roman sombre et bestial, mettant en exergue la symbiose entre cette nature et Raboliot, l'homme puissant qui ne renonce pas et pour l'intransigeance animale duquel on développe une véritable empathie. A côté de lui, les autres personnages, du chatelain au cafetier véreux, prisonniers d'un matérialisme envahissant, paraissent misérables et laids.
A travers le destin fulgurant et tragique de Raboliot, c'est à une merveilleuse ode à la liberté que e roman nous convoque, au sein d'espaces sauvages désormais disparus.
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Un classique qui nous replonge dans le monde rural et ses aventures.Personne ne le decrit mieux que Maurice Genevoix,ce livre a lancé sa carriere et est pour moi un chef d'oeuvre car il vous garde en haleine jusqu'à la derniere ligne.Une plongee dans la campagne solognaise qui a ete couronne du prix Goncourt a raison car c 'est bien plus qu'un ouvrage sur ma chasse,c'edt ici une analyse de l'ame humaine qui nous est offerte car la jalousie et la haine sont aussi omniprésente ici.
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Braconner un peu de liberté.
Prix Goncourt en 1925, Raboliot n'est pas que l'histoire du chasseur qui sachant chasser sans son chien sachez-le mais avec ses chaussures, ça c'est sur, est un bon chasseur.
Ce roman majeur de Maurice Genevoix est aussi et surtout un hommage à sa Sologne, à la nature en général et à la liberté avec un petit l mais avec de grandes ailes. Comme il ne date pas d'hier, qu'il parle d'une France des campagnes qui n'existe plus, avec ces grands propriétaires qui avaient pris la succession des seigneurs tout en se comportant de la même manière avec leurs gens, cerfs passés au tamis lexical, un petit effort d'adaptation est nécessaire au lecteur d'aujourd'hui pour entendre la réalité de l'époque. Rangez vos Birkenstocks et sortez les sabots.
Congénères animalistes, serrez fort vos peluches, militants anti-chasse, évitez de randonner en ces pages, vegans à graines, ne passez pas à table et néoféministes à ébullition, préparez le barbecue, car Raboliot n'a rien du citadin qui va promener son fusil le dimanche pour prendre l'air avec sa veste fluo et promener son SUV. Il va vous en ramener de la bidoche pour la plancha. C'est un viandard qui ne vit que pour la chasse, ne fréquente que son fusil et son chien, ne compte jamais ses proies, tire autant qu'il le peut et n'obéit à aucune contrainte sociétale. de nuit comme de jour, été comme hiver, du lundi au dimanche, jours fériés compris, ce sauvage braconne les terres d'un comte. Ce dernier s'appuie sur Borrel, gendarme zélé et Volat, métayer fourbe, pour tenter par tous les moyens de le piéger. le chasseur devient gibier et défend chèrement sa peau, plus allergique à l'autorité qu'au rhume des foins, quitte à sacrifier sa vie de famille.
Maurice Genevoix a fini au Panthéon, son Raboliot veut échapper à la prison.
Dans ce roman, l'écrivain touche au sublime quand il décrit la nature. J'ai fait la connaissance de mots que je n'avais jamais croisés. D'un naturel timide avec les inconnus, je me suis rapproché de mes vieux dictionnaires pour mieux les apprivoiser. Cela ne m'était pas arrivé depuis une éternité.
Les descriptions de Maurice Genevoix sentent le champignon, ses phrases sont des balades en forêt sur des sentiers non balisés, ses dialogues ont le souffle du gibier traqué. Je ne suis pas un grand amateur des romans du terroir, mais j'avoue que ce classique m'a presque donné envie d'aller jardiner, renifler du géranium, passer plus d'une heure sur Seasons sans m'endormir, adopter une pie, puis un hérisson, tondre ma pelouse et même celles des voisins.
Et puis Raboliot, c'est un peu le descendant du « bon sauvage » des lumières, un être qui a connu la guerre, comme son auteur, et qui ne veut plus faire commerce avec la société, obéir à des règles qui ne sont pas celles de sa nature indomptable.
la psychologie d'un sanglier.


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Y a du Jean Valjean vs Javert des Misérables dans ce roman champêtre, qui m'a fait aussi penser à des livres de George Sand, François le Champi, p. ex. plus qu'à du Giono.
Mais je ne trouve pas la force et l'incroyable talent pour construire deux personnages aussi complexes que ceux de Hugo (en particulier Javert).
Sinon le vocabulaire et les descriptions sont remarquables et rafraîchissent cette langue française, près d'un siècle après parution.
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La longue descente aux enfers d'un solognot, braconneur par tradition ancestrale et qui, après s'être fait prendre, refuse de se soumettre.

Immersion dans la Sologne du juste après Première Guerre Mondiale, ode à la liberté et aux modes de vie ancestraux laminés par des lois incomprises et perçues comme injustes, hommage aux français des campagnes qui avaient tout sacrifié dans les tranchées sans en recevoir jamais de véritable reconnaissance, ce roman est souvent considéré comme le plus beau de Maurice Genevoix et fût d'ailleurs récompensé du Prix Goncourt.

On peut trouver dans la trame générale une parenté avec En avoir ou pas d'Hemingway. Celle d'une vie simple qui ne demande rien à personne et qui finit par sombrer peu à peu suite à une infortune qui aurait pu rester anecdotique.
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