J'ai lu "
la punition qu'elle mérite" dans le cadre d'une masse critique, grâce à Babelio et aux Presses de la Cité que je remercie.
670 pages de polar, un genre littéraire que j'apprécie particulièrement. Je m'y suis donc plongée sans a priori bien qu'il s'agisse d'un 20ème opus.
Le manque de connaissance des personnages récurrents quant à leur passé et leur passif a malheureusement altéré mon plaisir. On pourrait se dire que ce n'est pas la faute de l'autrice pourtant, si je compare avec ma lecture de "
le syndrome E" de
Thilliez, je ne serais pas aussi catégorique.
En effet, j'ai lu ce livre sans rien connaître de
Sharko et Henebelle mais cela n'a pas nui à ma lecture. J'ai même eu envie de découvrir ces deux flics dans leurs précédentes aventures. Disons-le tout de suite, ce n'est pas le cas ici.
Les premières lignes m'ont beaucoup plu. J'y ai retrouvé une atmosphère de village anglais façon Barnaby ou Agathe Raison. Mais cette belle impression n'a pas duré.
Ce roman compte deux parties. Au fil des pages, l'intérêt de la première, à l'exception du premier chapitre, s'est estompé. Trop lente. le récit piétine dans un semblant d'enquête. Les choses prennent une autre tournure dans la seconde partie avec l'entrée en scène de l'inspecteur Linley. Ce personnage est d'ailleurs le seul que j'ai apprécié.
Le dénouement n'a rien de transcendant, il est même vite effacé par un retour à Avery et son alcoolisme, Havers et ses claquettes et Lynley et sa femme (ou compagne, je ne sais pas).
J'ai trouvé la plume de l'autrice maladroite parfois. J'ai dû relire certains passages ou phrases. Je pense néanmoins que cela vient de la traduction.
Il m'a également manqué du relief dans l'écriture. Elle est trop linéaire à mon goût. Quasi monocorde. Un peu comme les personnages. Est-ce aussi un problème de traduction ?
Enfin, j'ai été étonnée de voir la façon dont a été traitée la pédophilie dont le diacre "suicidé" est accusé. En fait, il aurait tout aussi bien pu être accusé de meurtre ou d'avoir capté l'héritage d'une personne âgée vulnérable. Pourtant, la pédophilie est un sujet particulièrement sensible et qu'il s'agisse d'un homme d'église ne l'est pas moins, le tapage médiatique que ces "affaires" provoquent en est bien la preuve. Or ici, rien de particulier. Pourquoi dans ce cas avoir opté pour une telle accusation ? Racolage littéraire ? C'est un peu l'impression que j'ai eue.
En conclusion, je n'ai pas été emballée par ce polar. le coeur de la seconde partie au plus fort de l'enquête avec les personnages connexes qui se dévoilent et permettent à l'écran de fumée de se disperser pour laisser paraître la vérité, a été insuffisant à me combler. Finalement, l'enquête est plutôt banale. Rien de transcendant. Beaucoup de pages pour peu d'effet.