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4,04

sur 1152 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Hélène Hivert n'a aucun souvenir de sa maman, décédée en novembre 1972, et de ses grands parents maternels. Elle ignore les causes du décès et une incinération la prive de sépulture. Son père, médecin militaire, est décédé en 2004, sa mère adoptive Sylvia, victime de la maladie d'Alzheimer, perd la mémoire.

Déracinée, Hélène lance une bouteille à la mer en publiant dans les médias le 12 février 2007 une photo représentant 3 personnes (deux hommes et une femme) illustrant un article de journal commentant la victoire de Mme N Hivert et M P Crüsten à un tournoi de tennis en juillet 1971. le 25 mars, Stéphane, fils de P Crüsten, écrit à Hélène. Débute alors une année de reconstitution d'un puzzle éprouvant. Chaque pièce découverte révèle progressivement le passé des familles Hivert et Crüsten et dévoile lentement la famille maternelle d'Hélène.

Pages poignantes, rédigées sous forme d'échange de correspondances et de photographies, qui plongent dans le temps, bien au delà de la période 1971-2007, et divisent et unissent les épistoliers. Amour et haine bousculent les acteurs prisonniers de la mentalité des années 60-70, respectueux de convenances sociales forgées durant la seconde guerre mondiale.

Pages d'autant plus poignantes qu'au fil de ma lecture des ouvrages d'Hélène Gestern, je devine que ce roman est probablement autobiographique et transcrit des épreuves qu'elle a très vraisemblablement endurées, ou rencontrées dans son univers familial, qui donnent à ces feuilles une vie, une vérité, une brutalité qui n'ont rien à voir avec une fiction ? Cette quête de racines, cette plongée dans les secrets de famille, que l'on retrouve aussi, par exemple, dans nombre de romans de Michel Bussi, est un pilier authentique et puissant de la littérature.

Simone Weil, dans L'enracinement, son testament spirituel et prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain, rappelle que l'homme est un héritier qui a besoin de racines familiales pour grandir et vivre. La quête d'Hélène Hivert illustre concrètement les conséquences résultant de la brisure du lien familial et la difficulté de vivre sans connaitre ses géniteurs.

De quoi interpeller, les partisans de la gestation pour autrui (GPA) qui rêvent de voir naitre une génération d'orphelins privés du droit élémentaire de connaitre leurs parents ?

PS : Portrait d'après blessure
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Après tant de critiques magnifiques dont l'une des dernières signée de Piatka, m'a incitée à lire ce roman, je me lance difficilement dans un einième ressenti… cela fait déjà plus de dix jours que j'ai achevé cette fiction bouleversante.

Un femme recherche la vérité sur sa mère, décédée alors qu'elle n'avait que 3 ans. Une petite annonce dans un journal et un correspondant va répondre…et pénétrer dans son existence
un roman épistolaire des plus captivants sur les secrets de famille, les gâchis de vie par malentendus…conventions sociales… Deux êtres vont se retrouver à reconstruire chacun leur histoire familiale qui se trouve curieusement « reliée »… Une amitié se transformant au fil des lettres, des découvertes familiales, des élucidations des non-dits, des rencontres, en Amour-fusion…

« Au fur et à mesure que j'apprenais à vous connaître, j'avais l'impression que vous faisiez partie de ma vie depuis toujours. Que vous étiez un refuge, une respiration, un être qui avait traversé la solitude, comme moi, et qui en était revenu. Même si je devinais votre impatience, je n'avais pas de hâte à venir vers vous ; d'une certaine manière, nous étions déjà ensemble. » (p.171)

Un roman par lettres, captivant qui gère avec talent un réel suspens dans cette enquête familiale qui réserve « surprise après surprise » .
« Aujourd'hui, Stéphane, lorsque je pense à eux deux, je mesure la force de leur lien, ce lien qui nous a conduits l'un vers l'autre à trente-sept ans de distance, à partir d'une improbable coupure de journal. Je me dis que ce matin ensoleillé, à Saint-Malo, la tendresse de notre premier café partagé, dans la lumière rase de février qui faisait onduler la mer comme cristal et feuille d'or, c'est à eux que nous le devons. Oui, c'étaient eux sur la photo, qui nous parlaient, nous appelaient…Je les contemple jusqu'au vertige et je crois les entendre nous dire qu'il faut vivre maintenant, saisir la chance qu'ils ont laissée échapper.
J'aimerais tant que tu me reviennes.
Et que l'on s'aime (…)
Hélène « (p.297)
Une lecture qui capte notre curiosité, notre sensibilité... qui "cerise sur le gâteau" s'achève sur l'espoir et le cadeau extraordinaire de "rattraper les douleurs du passé", de prendre la vie à pleines mains et à "plein coeur" !....
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Une photo, en noir et blanc, au grain épais, où se tiennent fièrement deux hommes et une femme. L'article du journal commente la victoire de N. Hivert et M.P. Crüsten au tournoi de tennis amateur d'Interlaken, en ce beau jour de juillet 1971... C'est dans les affaires personnelles de son père, décédé il y a trois ans, qu'Hélène Hivert découvre cette coupure de presse. La jeune femme n'est autre que sa mère, décédée alors qu'elle n'avait que trois ans. Intriguée par cette photo et pour tenter de mieux la connaître, son père n'en parlant jamais, elle décide de publier une annonce, dans divers journaux français ou suisses. Elle reçoit une réponse d'un certain Stéphane Crüsten, résident dans le Kent, qui reconnaît aussitôt son père ainsi que l'homme qui l'accompagne. S'ensuit alors un échange épistolaire entre Hélène et Stéphane, désireux tous les deux d'en savoir un peu plus sur leurs parents et la relation qu'ils entretenaient...

D'une simple photographie dans un journal, la vie d'Hélène va s'en trouver bouleversée. Pour elle qui n'a aucun souvenir de sa mère biologique, qui n'a jamais, ou presque, entendu son père ou sa mère adoptive en parler, elle va se lancer sur les traces de celle-ci et tenter de reconstituer peu à peu le puzzle de sa vie. Grâce à Stéphane Crüsten et aux quelques photos retrouvées ici ou là, les contours, jusqu'ici flous de sa mère, vont petitement se dessiner et, par là même, rétablir quelques vérités et révéler quelques secrets familiaux. Dans ce roman vibrant d'émotions, de tendresse, d'humanité, Hélène Gestern interroge sur le passé, les silences, les secrets, l'héritage, la transmission, l'amour... Par cette forme épistolaire, elle redonne toute sa puissance aux mots, ceux que l'on dit, ceux que l'on écrit et ceux que l'on tait. Elle nous offre un très beau roman, vibrant, intense et émouvant...
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Vertige de l'écriture.
Je n'ai pu lâcher ce livre. J'ai adoré cette histoire d'amour. Non, j'ai adoré ces histoires d'amour. Au-delà du temps, deux personnes se rencontrent et poursuivent l'histoire d'amour de leurs parents. C'est merveilleux, intemporel, subjuguant...

D'abord, le style est accrocheur. Roman épistolaire entrecoupé de la description de photos se raccordant aux écrits. Ensuite, l'action qui se porte sur une année et qui permet aux lecteurs d'appréhender les rapports entre Hélène et Stéphane, nos deux correspondants, et leurs avancées dans leur histoire et celle de leurs parents. Enfin, le thème du départ, une petite annonce dans un journal, lancée comme une bouteille à la mer, pour essayer de trouver un indice révélateur sur trois personnages présents sur une photo. L'un d'entre eux est la mère d'Hélène dont elle ne connaît rien. Un autre est le père de Stéphane.

Et puis bien sûr les questions soulevées par l'auteure : que reste-t'il de nous quand il n'y a plus que des photos ? Qui se souviendra ? Comment reconstituer le passé quand les événements ont été dissimulés ?
Une intrigue très bien amenée, une écriture toute en sensibilité, des personnages attachants, tout est réuni pour une lecture réussie et prenante.
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Ayant lu un roman plus récent de cette autrice, "L'odeur de la forêt" un de mes coup de coeur 2020, je m'apprêtais à me faire plaisir une seconde fois avec Hélène Gestern. Pari gagné puisqu'il m'a bien plu également. Un petit bémol tout de même, l'histoire, même si ce n'est pas la même que "L'odeur de la forêt", ni les mêmes personnages, l'idée de départ est similaire. Une jeune archiviste, Hélène, spécialiste dans la photographie historique, passe une annonce dans un journal pour savoir qui sont les deux personnes photographiés autour de sa mère. Rapidement Stéphane reconnaît les deux hommes : l'un est son père, l'autre son parrain. Une longue correspondance s'en suit. Hélène et Stéphane remontent le temps en dépouillant des archives épistolaires et photographiques. C'est un roman sur le souvenir mais aussi sur les secrets de familles. Si vous êtes passionnés de généalogie, d'histoire de famille et leurs secrets et si vous aimez les romans épistolaires bien écrits, ce livre est pour vous. Premier roman de cette autrice que je vous recommande.
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Il y a entre famille et faille ce petit « m » absent qui pourtant masque tant de haine.
Elle aime, mène au décès parfois. Il aime, mène au désespoir aussi.
Mais heureusement qu'il existe des romancières à l'écriture tellement élégante possédant le charme de convertir les cruautés de la vie en des échanges épistolaires d'une douceur rayonnante où l'on peut finalement y lire : famille je vous « m ».
Une coupure de journal pour refermer les plaies, comme une suture…
Ce roman écrit ganté de velours m'a caressé les neurones.
Helene Gersten a ouvert le coffret intime que tout le monde détient, celui que certains n'ouvriront jamais, celui que d'autres ont dévasté quitte à se détruire à découvrir ce qu'il cache et enfin ceux qui en ont perdu la clé dans une posture freudienne.
Personne n'a tort quand il s'agit de se mentir à soi-même et tout le monde a raison de chercher intensément ce que d'autres ont mis des lustres à vous dissimuler, ces ânes.
Une omission ou un mensonge ne peut subsister indéfiniment quand il y va de votre identité et de vos gènes. J'ai pourtant pris un plaisir fou à lire ce roman qui agit comme un onguent sans pour autant tartiner la trame de pommade.
La faille peut donc se fermer en un bourrelet de bonheur moelleux où l'avenir peut surfer guérit de ses bassesses sur une cicatrice close.

Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux, puisqu'on est fou, puisqu'on est seul, puisqu'ils sont si nombreux… Tout ce que j'ai pu écrire je l'ai puisé à l'encre de tes yeux. Il y a parfois des pages qui font buvard. Au passage, merci M. Cabrel pour la divine connexion que vous ne comprendrez réellement que si vous lisez ce roman magistral.
Natacha et Pierre, maintenant que vous n'avez plus de secrets pour eux, Hélène et Stéphane peuvent être heureux.
C'était « eux sur la photo » mais je vous le clame tout de go, c'est nous dans le libretto.





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Très, très émue encore par ce livre... Après les nombreuses et belles critiques déjà écrites, je ne livrerai qu'un ressenti sur le vif.

Hélène -Lena et le vide d'une enfance
Le manque d'une mère cruelle absence
Une photo un jour
Des secrets lourds
À porter
À dévoiler
Mais il y a une lumière
Un bel échange épistolaire
En écho au passé
Un amour a germé...

Hélène et Stéphane, dans leur quête douloureuse mais nécessaire m'ont touchée profondément. J'ai aimé leurs confidences de plus en plus intimes ( le vouvoiement semble avoir gêné certains, pas moi), l'entrecroisement de leurs messages avec les descriptions précises des photos révélatrices. J'ai toujours pris plaisir d'ailleurs à dénicher de vieux clichés en noir et blanc dans des boîtes et imaginer le destin de ces visages du passé entrevus...

Ce roman confirme ma première impression avec " L'eau qui dort": Hélène Gestern est une auteure que j'apprécie beaucoup. La qualité de son écriture, les émotions suscitées par l'histoire racontée, son goût du secret et des recherches intimes se retrouvent pleinement ici. Merci, Fanny, pour ce cadeau! Et j'ai eu également " L'odeur de la forêt ". Je me réjouis d'avance de le lire!



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Eux sur la photo. le premier livre écrit par Hélène Gestern. le premier livre de cette auteur que je lis.

Cette histoire au charme un peu désuet m'a littéralement embarquée au point où je ne pouvais plus lâcher le livre avant de connaître le dénouement. Où nous emmène l'auteur ?
Chaque chapitre s'ouvre sur la description d'une photographie avant de nous dévoiler la correspondance de Hélène et Stéphane qui recherchent quels ont pu être les liens entre leurs parents. Comment comprendre son passé à partir d'un vieux cliché ? Jusqu'où cette quête de vérité va-t-elle les mener ? Ne vaut-il mieux pas parfois laisser les secrets enfouis avec les morts ?

Tout ceci est bien mené, bien écrit. J'étais dans les pas des deux personnages, m'interrogeant également sur les conséquences des découvertes successives. Jusqu'au dénouement qui voit la vérité éclater.

Est-ce un écrit (en partie) autobiographique ? Comment faire ressurgir la vie d'émigrés russes orthodoxes dans le Paris des années 1960 ? Comment faire abstraction d'un événement familial mais pour lequel cette boite de Pandore est à tout jamais restée fermée ?
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Si le thème des secrets de famille vous plaît, entrez dans cette histoire.
Venez découvrir qui a posé sur la photo.
Suivez la quête d'Hélène et de Stéphane qui se font "archéologues familiaux" pour reconstruire le passé afin de mieux comprendre le présent.

Une photo banale. Une simple image qui va tout déclencher.
Imaginez : vous avez peu connu votre mère et, dans un article de journal vous tombez par hasard sur une photo d'elle en compagnie de deux hommes que vous n'avez jamais vus. Vous seriez intrigués, non ?
Alors, peut-être que comme Hélène vous chercheriez à en savoir plus. Peut-être que vous publieriez ce cliché dans une petite annonce, et peut-être que quelqu'un reconnaîtrait l'une des trois personnes et vous répondrait.
Imaginez...

Hélène Gestern l'a imaginé, et sur ce point de départ a bâti une histoire prenante dans laquelle alternent lettres ou mails échangés entre Hélène et Stéphane, et descriptions de photos qui font avancer l'histoire petit à petit comme un puzzle dont les morceaux s'imbriquent au fur et à mesure.
C'est une fiction, mais les personnages et l'intrigue sonnent si justes que le lecteur a l'impression de lire une histoire vraie. Humaine et touchante.

Hélène Gestern nous offre un roman épistolaire très bien construit, cohérent de bout en bout, tendre et émouvant sans jamais être mièvre.
J'ai tourné les pages avec avidité, parce que tout comme Hélène et Stéphane je voulais savoir, je voulais découvrir l'histoire de la photo.

Chaque famille a ses petits secrets, non ?
Plus ou moins, mais aucune n'est épargnée.
Alors, c'est eux sur la photo, mais c'est vous ou moi dans ce texte humain et universel, et c'est pour cela qu'il nous touche.
Une très jolie lecture.
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Un livre que je voulais découvrir depuis longtemps. Voilà qui est fait et je suis conquise. C'est un premier roman, mais quel coup de maître! Ce roman épistolaire est captivant, et s'avère être une magnifique histoire d'amour, histoire particulièrement tragique, mais où l'Amour s'écrit avec un grand "A". Un grand livre que j'ai savouré, un coup de coeur. Il est urgent de découvrir ce splendide roman!
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