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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un fleuve de fumée est la suite d'Un océan de pavots mais les deux romans d'Amitav Ghosh peuvent se lire de façon indépendante. Plusieurs voix interviennent dans le récit qui se concentre sur la communauté étrangère de Canton, autour de 1840, alors que les autorités chinoises ont décidé de s'attaquer aux trafiquants d'opium qui s'enrichissent en toute illégalité. Riche en détails, parfois trop, Un fleuve de fumée ne décevra pas les amateurs de sagas historiques. le style fouillé de Ghosh, son talent à capter l'essence d'une époque et à camper des personnages plus vrais que nature font merveille. le ton est souvent ironique, épinglant sans aménité la morgue occidentale, un colonialisme sans vergogne qui finit par se heurter à une culture orientale incompréhensible pour ces capitalistes du XIXe siècle dont l'humilité n'est pas la qualité première. Outre Canton, l'opium est l'autre "star" du livre, son commerce dûment décrit à travers une kyrielle de personnages qui n'ont guère de moralité à exploiter cette manne. le roman est bigarré, nourri d'un nombre incalculables de termes obscurs que Ghosh n'a pas souhaité expliciter dans un lexique, la lecture n'en étant d'ailleurs pas affecté. Dense, romanesque, intimiste, fluide : Un fleuve de fumée est l'oeuvre d'un écrivain qui marie grande Histoire et fiction avec un rare bonheur. Vivement la dernière partie de cette trilogie opiacée !
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Un fleuve de fumée, est l'histoire vraie, romancée de la guerre de l'opium entre la Chine et la Grande Bretagne. Elle y est relatée d'après l'expérience de trois protagonistes: Barham, un marchand indien, qui vend de l'opium sur le port de Canton, Neel, une sorte de scribe indien, à l'histoire mystérieuse, employée par Barham sur son navire le Anahita, et enfin, Paulette puis Chinnery; la première étant une français née en Inde, passionnée de botanique et partant à la recherche de plantes (dont une en particulier), et le second, son ami d'enfance, peintre et fils illégitime d'un autre grand peintre, qui va l'aider à trouver cette plante, en allant à sa place à Canton, car les femmes étrangères y sont interdites de séjour, et qui va lui écrire régulièrement pour l'informer de l'avancée de ses recherches, mais surtout lui raconter ce qui se passe à Canton. Car la période est tumultueuse. L'Empire Chinois, après plusieurs rumeurs avortées, est cette fois ci décidé à stopper la vente d'Opium sur son territoire. C'est un roman que l'on aborde sous deux angles. Du point de vue littéraire c'est un pur conte, un peu style mille et une nuits, mais plus par l'univers décrits que par le style. Ce dernier est fluide, simple, très agréable, qui vous emmène en douceur, sans fioritures, mais avec une précision qui vous fait entrevoir les couleurs de Fanqui Town et de sa place bigarée; le Maidan, sentir les odeurs des épices et de la mer, entendre les vagues lors des tempêtes, la chaleur accablante et le vacarme de la citée surpeuplée, et surtout goûter aux mets asiatiques servis lors de somptueux banquets (je ne vous raconte pas mon état en ce mois de Ramadan!!!!). Et puis surtout, Gosh n'a pas hésité à utiliser les langues pratiquées par tous, ainsi que les expressions et termes spécifiques, avec surtout, cette nouvelle langue, typiquement Fanqui Townaise, parlée entre commerçants de toutes nationalités, et faite de mélange de mots simples destinée à la compréhension directe , le pigdin ( enfin je crois :p ). Mais très vite, on rentre dans le vif du sujet. C'est un roman terriblement actuel, avec ce qui se passe en Grèce, les vagues de migrants, et les politiques économiques partagées entre protectionnisme, ouverture sur le marché mondial et loi suprême du libre échange. En gros, les occidentaux, et à leur tête la Grande Bretagne, sont installés dans Canton- un port réservé par la Chine- via des sociétés marchandes privées, importent quantités de produits, mais l'exportation est moindre, vu que les Chinois, ont ce qu'ils leur faut chez eux et n'ont pas vraiment besoin d'autre chose. La balance économique est donc déséquilibrée en faveur de la Chine, et ça ne plaît pas trop aux occidentaux. Comment faire? et bien créer un besoin parmi les chinois, afin de renverser la vapeur, en les inondant d'Opium, cultivé massivement en Inde (colonie britannique à l'époque), d'où la réaction de la Chine. Je ne rentre pas plus dans les détails de cette histoire pour ne pas gâcher la lecture, même si on connaît le dénouement de l'histoire, mais le déroulement des événements, montre comment seul le dollar , renforcé par le racisme et soutenu par une arrogance rageante, vont mener, ce qui ressemblait à une requête légitime, formulée de la façon la plus ..gentille j'allais dire, à un Casus Belli pour déclarer la Guerre, et poursuivre le commerce de l'Opium en Chine, alors que celui ci est strictement interdit....en Occident. Mais ce n'est pas la même chose, parceque les chinois n'ont pas la même valeur humaine que les anglais ou les américains, à la rigueur , on peut les assimiler aux mangeurs de grenouilles mais pas plus ( c'est pas moi qui le dit :) ). Mais attention, le livre n'est pas manichéen, et il est clairement mentionné que des chinois, notamment des mandarins ont clairement profité de ce commerce pour s'enrichir, mais les torts sont clairement partagés. Un fleuve de fumée est le second volume d'une trilogie, que j'ai follement envie de lire.
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C'est une trilogie ,donc là où le 2ème a péché(un peu),le 3ème devrait se surpasser!
Bien sur,j'ai adoré cette suite d'Un océan de pavots,qui en aucun cas,je pense ,ne peut se lire sans avoir lu le Tome 1!
Trop de références aux personnages du premier Tome pour comprendre totalement l'intrigue. Et pas assez si on l'a lu!
La pauvre Paulette est cantonnée (c'est la cas de le dire) à Hong Kong ,le raja se doit d'être tellement inexistant qu'il le devient réellement ,quant à la pauvre Deeti,elle n'apparaît que dans les 20 premières pages ,mi sorcière mi folle!

Après,quelle bonheur encore une fois de revivre sous la plume érudite de ce grand écrivain la vie de Fanqui Town,le quartier étranger de Canton,unique port chinois autorisant le commerce avec les étrangers en ce début de 19ème siècle!
Or l'opium n'y est est plus désormais autorisé !

On y côtoie une ribambelle de personnage,de Mr Dent,représentant britannique,le plus gros importateur d'opium en Chine,à Barham,l'un des seuls marchand indien,sûrement le personnage le plus attachant de ce nouvel opus!

Encore un vrai plaisir de lecture! Vivement le Tome 3!!
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Il n'y a que la littérature indienne pour présenter un tel foisonnement de situations, personnages, actions, turpitudes et autres comportements qui nous paraissent étranges, à nous occidentaux pragmatistes et terre à terre.
Ce fleuve de fumée a des relents d'opium et de trafics en tout genre : la 4ème de couverture nous en donne un résumé assez clair.
Si on se perd parfois dans de longues descriptions, l'intérêt est toujours renouvelé par l'envie de savoir jusqu'où les protagonistes de cette aventure extraordinaire (dont la clé est le commerce de l'opium) vont pousser les ressources humaines.
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