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EAN : 9782374981390
128 pages
Editions Wombat (03/01/2019)
3.92/5   6 notes
Résumé :
Le commandant Robin est expédié au pôle Sud par un magnat de la presse nommé Herbst. Équipé de tout sauf du nécessaire, le navigateur se trouve embarqué dans une aventure « bipolaire » et scénarisée à son insu. Car la prétendue entreprise scientifique se révèle être une gigantesque opération publicitaire, où l'on croise de biens drôles d'oiseaux, de la starlette Cynara au pingouin alcoolique Jake.Parodie burlesque du récit de la première expédition de Richard Byrd (... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai fini la lecture de ce bouquin un dimanche matin au lit. Après quoi, je me lève et, sirotant mon thé, j'allume la télé ; Je zappe, et tombe sur Livres & Vous sur la chaine Public Sénat ; Je sais, un dimanche matin je pourrais aller à la messe, ou faire un jogging, je pourrais manifester sur un rond-point, un gilet jaune sur le dos ou aller à la chasse aux faisans... Mais il y a déjà assez de monde pour ces activités, et moi je ne veux pas les déranger. Alors donc les invités de l'émission étaient deux : un type à moustaches qui parcourt notre planète en Boeing afin de vendre de jolies photos aériennes en regrettant que la Terre soit si polluée (mais pas par le kérosène... je suppose). L'autre invité était notre ineffable et royale Ségolène, c'est là que j'ai appris qu'elle est Ambassadrice des Pôles !! C'est pas loufoque ça ? Elle aussi sillonne donc la Terre de long en large... pour freiner la fonte de la banquise... je suppose. C'est quand même un drôle de hasard, non ? Et puis ça me fait une intro facile pour cette petite note de lecture.
L'auteur de Tous au Pôle ! écrivait dans le célèbre magazine américain New Yorker, dans les années 30, son unique roman est paru en 1931 (cette édition chez Wombat (que je remercie ici ainsi que la Masse Critique Babelio) est sa première traduction en France, dans la préface, son traducteur nous restitue parfaitement l'ambiance de l'époque). Il nous y raconte l'organisation et le périple d'une exploration pseudo-scientifique du Pôle Sud. le narrateur de l'expédition est le commandant Robin, embauché, ou plutôt embringué dans cette aventure burlesque par Herbst, un magnat de la presse inspiré par le même grand patron de presse que le célèbre Citizen Kane d'Orson Wells. Ce voyage n'est pas réaliste du tout, sans divulgacher la fin, il est même franchement « bipolaire ». Beaucoup de situations sont farfelues et pleines de non-sens froids (normal sous ces latitudes !). Certains personnages vont disparaître dans des circonstances tragi-comique, d'autres sont caricaturaux, il y a aussi des animaux : une autruche ou Jake, un pingouin devenu alcoolique. L'essentiel du propos étant une satire de la presse de cette époque, mais qui, à bien des égards est toujours d'actualité. W. Gibbs se moque aussi du tourisme soit disant d'aventure et de la propension des médias à faire dans le sensationnel pour mieux duper le grand public, flatter ses sponsors et s'en mettre plein les poches. Par moment j'ai pensé aussi à l'esprit de cette chanson de Georges Brassens : Histoire de faussaire... Bref, un bon petit roman (120 pages) caustique et sans prétention mais très drôle. Allez, salut.
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Mais qu'est-il venu faire dans cette galère ?
C'est la grande question que se pose Christopher Robin, commandant du Lizzie Borden, un bateau de guerre rafistolé à peine capable de flotter, en route vers le pôle sud. le célèbre magnat de la presse William Herbst, à l'origine de l'expédition, a pensé à tout. À bord du rafiot, on embarque reporter, cameramen, starlette (un point de vue féminin, très important) et même une autruche (une mascotte, pour les photos). L'équipage ? Détail sans importance, prenons les premiers qui passent. L'équipement ? Celui fourni par les sponsors fera parfaitement l'affaire. Oui, oui, des pianos et des réfrigérateurs' ça peut toujours servir... Un peu d'imagination, que diable ! Et de l'esprit d'aventure ! le public compte sur vous !

Wolcott Gibbs a débuté sa carrière comme critique de théâtre et, à ce titre, était bien placé pour nous faire découvrir le monde de la presse et la société du spectacle des États-Unis de l'entre-deux-guerre. Pour le faire, il choisi de parodier une véritable expédition scientifique, celle de l'aviateur Richard Byrd, qui survola le pôle Sud en 1929. Sous la plume de Gibbs, l'expédition du commandant Robin devient un support publicitaire à la gloire des éditions Herbst. La science n'est qu'un prétexte, ce qui compte, c'est de vendre du rêve aux lecteurs.

Bien que le ton du récit soit à l'humour, on ne peut s'empêcher de comparer certains propos à notre situation actuelle et force est de constater que rien n'a vraiment changé. La tirade de Patrick le Lay sur le « temps de cerveau disponible du téléspectateur » irait très bien dans la bouche de William Herbst, par exemple. Une émission comme Rendez-Vous en Terre Inconnue, même si elle n'est pas aussi drôle, rejoins largement le concept de Tous au pôle ! du moins, si elle avait été tournée et scénarisée par les Marx Brothers.

J'ai véritablement ri lors de ma lecture. Certaines scènes totalement loufoques – Une bimbo faisant des courses d'autruche sur le pont du navire, le remorquage à la nage dudit navire le long du canal de Panama ou encore un pingouin qui bat la mesure lors d'une fête alcoolisée, ne sont que quelques exemples – sont vécues au premier degré par les protagonistes du récit. Seul le commandant Robin semble se rendre compte de l'absurdité de toute cette aventure mais, totalement dépassé par les évènements, il se laisse embarquer et nous avec.

Tous au pôle ! est une vraie bonne surprise. Très agréable à lire, je l'ai dévoré comme une friandise glacée. J'ai bien rigolé et il y a un pingouin dedans. Il n'en faut pas plus pour faire mon bonheur.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Ce récit satirique marqué par de délicieuses envolées absurdes permet de porter un autre regard sur la glorieuse histoire de l'exploration polaire. Wolcott Gibbs dénonce la spectacularisation de l'exploration scientifique par les médias de masse (la radio, la presse à sensation et le cinéma). Derrière le comique outrancier (on pense parfois aux films des Marx Brothers) se dévoile une analyse fine et prémonitoire d'un phénomène qui n'a fait que prendre de l'ampleur au fil des décennies. Un petit livre d'une "brûlante" actualité à recommander à tous les lecteurs en guerre contre la société hyper-connectée.
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J'ai été assez déçu par ce roman, est-ce lié à son âge, est-ce lié au fait que j'en attendais plus je ne saurais dire.

Certes le livre date et je dois l'avouer est assez visionnaire sur la "surmédiatisation" des événements, mais si les situations m'ont fait sourire, me claquer la main sur la tête(facepalm comme disent nos amis anglosaxons) je trouve qu'il manque quelque chose.

En effet l'expédition dure finalement très peu de temps et ils reviennent très vite aussi. Je pense que c'est surtout ça qui me gêne, le fait que cela soit un récit très(trop ?) rapide et on arrive à la fin du livre en se disant " Ah c'est tout ? D'accord"

En conclusion, je dirais dommage, j'en attendais plus.
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Un régal de parodie où l'absurde le dispute au mauvais esprit. Publié en 1931, ce roman hilarant était clairement en avance sur son temps. Dénonçant avant l'heure les excès du grand cirque médiatique, il narre l'improbable expédition d'un équipage manipulé à distance par un patron de presse prêt à tout pour faire parler de son entreprise. C'est drôle, mordant et d'un cynisme à toute épreuve. Presse spectacle, dévoiement du journalisme, envahissement de la publicité, tout y passe avec un art consommé de la farce et du burlesque.
Wolcott Gibbs signa avec Tous au pôle son unique roman. Alcoolique, dépressif, misanthrope, ce pilier du New Yorker y dépeint une caricature cinglante de l'héroïsme des grands aventuriers qui ont ouvert la voie à un tourisme de masse dans des régions encore peu visitées. Une belle leçon de mise en scène de l'information-spectacle et de la confusion des genres qui résonne avec toujours autant de force 90 ans après sa publication.

Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
— Écoutez, dit-il, il est déjà 14h30 et j'ai promis aux gars des journaux et du cinéma que vous lèveriez l'ancre à 15 heures. Je crains que vous ne deviez partir comme ça.
— Sans traîneaux ni boussoles ?
— Et pourquoi pas ? On peux fabriquer des traîneaux à partir de n'importe quoi. Et pour ce qui est de la navigation, à quoi sert le soleil ? À vrai dire, Robin, j'ai l’impression que cette expédition est un peu molle du genou. Ça ne vous ferait pas de lal de vous heurter à quelques petites difficultés.
— Comme mourir de faim ou couler ?
— Eh bien, ça ne serait pas si..., débuta-t-il avant de s'interrompre. Eh bien, dans le pire des cas, je pourrais dépêcher une expédition de secours.
— Ça ferait deux bonnes histoires, dis-je.
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– Salut, Robin, me dit Herbst à l’autre bout du fil. C’est moi. Que diriez-vous d’aller au pôle Sud ?
Voilà un autre problème avec Herbst. Il traîne avec un tas d’écrivains, et ils lui ont donné une vision de la vie plutôt théâtrale. Il croit que les grands patrons parlent comme ça, qu’ils s’expriment sans détour. Ça impressionne probablement beaucoup de monde, mais moi, ça me fatigue.
– Je ne veux aller nulle part, déclarai-je. Je suis très bien là où je suis.
Il ne prêta aucune attention à mes paroles.
– Passez demain matin : nous réglerons les détails.
– Écoutez, Herbst…, commençai-je, mais il avait déjà raccroché.
Pendant un moment, je pensai ne pas y aller. Quand un homme a dérivé deux mille milles sur un iceberg en compagnie d’un ours polaire irascible, ça change son point de vue sur pas mal de choses – notamment les directeurs de journaux. Ils ne peuvent pas vous siffler comme si vous étiez un garçon de bureau ou un sénateur.
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