Ou comment un grand film peut sauver un mauvais roman. Avec
Michèle Morgan, (prix d'interprétation féminine), Jean Desailly et trois autres excellents acteurs dans une très bonne mise en scène de
Jean Delannoy, ce film de 1946 remporte la Palme d'Or du premier festival de Cannes.
Le roman serait peut-être fort (après tout, le film l'est) s'il n'était pas d'une mièvrerie absolue. La malheureuse Gertrude, fillette aveugle et à moitié sauvage, recueillie par le Pasteur. L'affection qu'éprouve ce dernier pour la belle jeune femme qu'est devenue Gertrude, tourne bien entendu à l'amour. Sur ces entrefaites, le fils tombe AUSSI amoureux de la belle. S'ensuit un conflit entre père et fils, comme on pouvait si attendre. le père ordonne au fils de partir. Coup de théâtre : Gertrude recouvre la vue! Et voyant le barbon de père dont elle était plutôt amoureuse, elle s'éprend du fils! Hélas, celui-ci entre-temps s'est converti au catholicisme et ne pourra donc plus écouter son coeur. Fin tragique : Gertrude se suicide.
Conclusion : je crois bien que c'est la première fois que je vois un film sauver littéralement un roman qui, pour moi, est navet de première.
N.B : On se souviendra que Mr Rochester perd la vue à la fin de
Jane Eyre. Eh bien oui, il y a là une happy end, mais tout le monde n'est pas
Charlotte Brontë et quelle jeune fille n'a pas versé des larmes de joie quand il recouvre un tout petit peu la vue?