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4,2

sur 454 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Grégory parcourt les zones de conflit comme infirmier sous l'égide du CICR, le Comité international de la Croix-Rouge. Il soigne des blessés quel que soit leur camp, vaccine les enfants, réconforte comme il peut, aide à la réfection des centres de santé. En Tchétchénie, il rencontre Zina et son fils Anton, tombe amoureux et les ramène en France.

C'est mon premier roman de Karine Giebel. Je m'attendais à un polar ou un thriller. On est plutôt dans un roman noir psychologique qui voit se déchaîner de puissantes émotions emportant tout sur leur passage, lecteur compris. L'autrice compose une fresque complète de la barbarie humaine. de la Bosnie-Herzégovine jusqu'à l'Aghanistan, en passant par le Rwanda, la République démocratique du Congo ou la bande de Gaza, elle restitue avec une énergie propulsive le travail de la Croix-Rouge internationale. L'hommage est magnifique pour ces hommes et femmes qui travaillent dans l'abnégation, le dévouement et le courage. J'applaudis le passage en RDC mettant en scène le prix Nobel de la Paix Denis Mukweke, chirurgien-gynécologue qui répare les femmes victimes de mutilations génitales, quel homme !

En fait, tout repose sur trois personnages que Karine Giebel accompagne jusque dans leurs ultimes retranchements. On les suit de 1992 à 2010, ce qui permet à l'autrice de les faire évoluer sur le temps long. Tous les curseurs sont poussés à l'intensité maximale et avec eux, on traverse toutes les émotions, de la rage au désespoir, de l'espoir d'une résilience à la colère de sentir peser sur eux une fatalité qui semble implacable.

« Inutile de dire à ce psychiatre qu'il plonge en enfer toutes les nuits depuis des années. Qu'Ilunga l'interpelle du fond de sa tombe dès qu'il ferme les yeux. Inutile de lui confier qu'une cohorte de cadavres le suit à la trace. Qu'il les croise sur le bord des chemins et des toutes, dans son jardin et même dans le miroir de sa salle de bains. »

Il y a Grégory. Denis Mukwege lui dit qu'il a le don de transformer sa souffrance en force « comme un alchimiste transformerait le plomb en or ». Et il souffre sacrément. Chaque mission lui est nécessaire pour survivre, pour trouver un sens à une vie personnelle marquée par un terrible drame, comme une drogue. Chaque mission apporte son lot de violences, laisse une cicatrice indélébile qui se rajouter à celles laissées par les précédents, alors même que la plaie initiale qui ronge Grégory refuse de cicatriser.

D'autant qu'avec lui, vivent en France Zina et Anton qu'il a adopté. Zina est un superbe personnage de femme forte et dure, énigmatique aussi. Anton est lui un personnage marquant, enfant lourdement traumatisé par la guerre en Tchétchénie que l'on voir grandir.

Le tome 1 de cette duologie se nomme Blast, mot qui désigne l'effet de souffle d'une explosion sur l'organisme. Karine Giebel ne pouvait trouver mieux. Même si on n'est pas dans un pur thriller, la tension est là, impeccablement construite. On la sent monter au fur et à mesure de l'avancée du récit. Il enveloppe la narration, oppresse tant tout peut basculer d'un côté comme de l'autre. Les mots de l'autrice laissent tout voir et ressentir mais laissent planer un suspense qui garde ses mystères.

Qui peut être sauvé ? Grégory ? Zina ? Anton ? Aucun ? Tous semblent être de possibles bombes à retardement au bord de l'implosion pour peu que quelqu'un appuie sur le détonateur. Les lésions induites par l'onde de choc que l'autrice a imaginée peuvent-elles guérir ou s'aggraver ? Et bien, j'ai hâte de connaître la suite de l'histoire, sortie prévue du tome 2 en automne 2024, c'est frustrant ...

PS : par contre, faut arrêter de mettre des têtes de loup partout sur les couvertures ... même si l'homme est un loup pour l'homme, hein.





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J'ai un peu hésité avant de me lancer dans cette lecture qui me faisait peur : un roman certes, mais aussi un effrayant exposé des horreurs et des effets de la barbarie humaine. Je me suis malgré tout engagée sur le chemin de Grégory, infirmier envoyé par la croix rouge, sur les lieux de crimes des hommes contre leurs semblables, là où la guerre fait d'innombrables victimes, là où la faim sévit, là où les séismes précipitent hommes, femmes et enfants sous les décombres, et partout où des mines antipersonnel amputent, dévisagent, tuent. Je ne regrette pas de m'être intéressée à ces événements sinistres, couchés sur le papier certainement pour rappeler combien le monde est malade et combien l'homme est capable de faire du mal sans limite, mais aussi pour saluer la bravoure et le sang froid de personnes comme ce héros qui ressent un besoin irrépressible de soulager, de soigner, d'apporter de l'amour à autrui.

Karin Giebel nous le présente sous toutes ses facettes : individu dévoué à la cause humaine, mais aussi un personne victime de grande souffrance dans sa vie privée, et qui deviendra une « tête brûlée », mettant son désarroi au service des autres, un être rempli d'une foi à soulever les montagnes, regorgeant d'une confiance en soi à toute épreuve voire capable de témérité.

La psychologie des personnages m'a passionnée, l'autrice nous amenant à comprendre que l'on ne gomme pas la fuite et le changement de situation, la torture, la peur, la culpabilité infligée par les bourreaux. Cet exposé fait de ce roman, un thriller psychologique de grande qualité.

Un coup de coeur qui me laisse sur ma faim : j'attends avec impatience le tome suivant.
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En commençant cette lecture, sachez que vous plongerez dans l'horreur de la guerre, des conflits armés au travers du prisme d'un infirmier travaillant pour une ONG humanitaire. Serez-vous capable de faire face à ces dures réalités sans avoir la sensation de mourir un peu en les côtoyant, car ne vous y trompez pas, en sauvant certains blessés cela signifie que vous en laisserez mourir d'autres...

Premier roman que je lis de l'auteure, j'ai été heureuse de pouvoir le découvrir accompagnée de la voix de Thierry Blanc, lecteur que j'affectionne beaucoup depuis mon écoute de la série "Paul Green" d'Olivier Bal. La présence de cet orateur m'a finalement permis de reprendre plus facilement mon souffle face à l'horreur auquel est confronté Grégory. Néanmoins, je me suis surprise à m'habituer à ce que je lisais ce que j'ai trouvé extrêmement dérangeant. J'ai eu la sensation de faire face à une impression de surenchère de l'horreur face à laquelle on se blinde rapidement pour ne pas en souffrir.

J'ai apprécié la plume de Karine Giebel qui a su nous offrir un roman très visuel. J'ai trouvé cette écoute assez addictive même si je me suis de nombreuses fois questionnée sur le chemin que prenait cette histoire et si j'allais rencontrer un élément déclencheur qui ferait basculer le roman. 

Finalement, en refermant cette première partie, je ressens comme un sentiment de frustration, car je m'attendais à autre chose à cause des nombreux retours très élogieux que j'ai pu lire. le travail de recherche fait par Karine Giebel est incontestable, ce roman est très bien écrit, mais j'ai trop été à la recherche du "whaou" ressenti par de nombreux lecteurs. Si je reprends l'idée d'une copine, on est dans un très bon roman reportage.

Je tiens à remercier Lizzie et Netgalley France pour cette découverte. Malgré mon impression, j'ai hâte de retourner Thierry Blanc pour poursuivre cette histoire et en connaître le mot de la fin et peut-être, moi aussi dire "whaou".

En attendant, ça m'a donné envie de découvrir les autres romans de l'auteure. Quels sont ceux que vous me conseillez ?
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Depuis la fin de son adolescence, Grégory voulait partir à l'étranger, il voulait faire de l'humanitaire. Pour la première fois de sa vie, il sait à quoi il sert, mais il vient de mettre les pieds en enfer.

De 1992 à 2010, du Rwanda, à l'Afghanistan en passant par la Tchétchénie, Sarajevo et la bande de Gaza, Karine Giebel nous entraîne sur tous les conflits. le lecteur va être confronté à l'atrocité de ce qu'un être humain est capable d'infliger à ses semblables, il n'y a pas de limite à la barbarie humaine. Viols, mutilations, des familles entières décimées. L'odeur du sang, les relents de la haine, et les yeux des enfants orphelins et estropiés.

Ce roman coup de poing, qui vous assomme, qui vous donne souvent envie de vomir est porté par deux personnages poursuivis par des traumatismes insurmontables. Grégory, chacune de ses nuits est une lutte, les tourments s'invitent parfois en plein jour. Rongé de l'intérieur par un mal que personne ne peut soigner. Quelque chose s'est brisé en lui. Il est au bord du ravin. Toutes ces violences se sont insinuées en lui. Il a l'impression d'être une bombe à retardement , qu'il suffirait que quelqu'un appuie sur le détonateur pour qu'il explose. Et Anton, son fils adoptif, il a ramené de Russie, le bruit des bombes, le crépitement des flammes, les cris des victimes, le désespoir des mères. Il ne cesse de les traîner comme des boulets à ses chevilles. La pourriture est en lui comme le ver dans le fruit.

Même si parfois on a l'impression de tourner en rond, de retrouver les mêmes scènes, les mêmes horreurs ce roman est un bel hommage à des femmes et des hommes d'exception, des étoiles qui éclairent le monde.
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Et chaque fois, mourir un peu, tome 1 : Blast* de Karine Giebel (Française née en 71) – 504 pages – Editions Récamier – 28 Mars 2024

*Blast = à Magic (jeu de cartes) un « blast » désigne un carte (fréquemment rouge) qui inflige des dégâts directs et non-combat à l'adversaire ou a ses créatures. (Je dis ça parce que je n'ai jamais entendu ce mot hors de ce concept).

On commence avec une mise en bouche sur les retombés des effets des bombes ; ces corps, qu'on enterre sans même être sûr qu'ils n'ont plus la vie ! « j'ai si froid mon amour » souvent ça s'essouffle, mais pour l'instant, le style déchire. NB² C'est pas tant que le style se soit essoufflé mais juste l'histoire où il n'y avait rien à raconter de novateur. Si c'et Kent Anderson là je dis oui mais bon…

« La guerre, la vraie, dans toute son horreur »
« Chaque jour, Grégory apprend. La violence de son espèce. Ces hommes décharnés qui ressemblent à des squelettes. »
« Qu'a-t-on subi soi-même pour avoir oublié l'empathie, la compassion ? La pitié. »

Charlène (sa fille) et Sévérine (sa femme) le chambrent « Tu dois te faire draguer par les infirmières kenyanes, toi ! lance-t-elle avec un oeil malicieux »
Chaque minute ? Non, Chaque seconde près des siens comptent.
Gregory a la chance d'avoir une femme assez drôle et facétieuse.

« L'horreur de la guerre est telle que Gregory a besoin de sa « méchante cigarette » comme béquille, évidement je pense que quand ta vie est menacée à tout moment, on relativise le danger de la cigarette… Voilà aussi pourquoi les fous fument tous dans les hôpitaux. Ils souffrent tellement qu'ils font un jour à la fois. »
Charles Vella

« Très vite le sol devient rouge. Une mare de sang envahit l'hôpital. Ne pas flancher, ne pas s'effondrer. Ne pas perdre la raison. »
Le voilà en train de jouer malgré lui à dieu, qui choisiras il le sauver ? de qui écourtera il les supplications ?
« Choisir. Et chaque fois, mourir un peu. » Car ces choix ne sont pas faits pour les humains.

Gregory est-il un bon père ? Qu'est-ce qu'il « fout » ici plutôt qu'être auprès de sa famille se demande-il avec accablement ?

Voilà, les bases sont posées ! A vous d'aller chercher à en connaitre la suite ; ).

Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Gregory part régulièrement en missions humanitaires avec la Croix Rouge. Il se demande s'il est un bon père, culpabilise de laisser sa famille mais il sait qu'il a besoin de partir pour se sentir utile. Il intervient dans des zones à risques et assiste à l'horeur. Y a-t-il une limite à la barbarie humaine ? Il ne peut s'empêcher de constater que la vie humaine n'a pas la même valeur partout.
Certains pourraient reprocher la redondance des missions et de la barbarie subite mais je pense qu'elle est nécessaire pour avoir ce sentiment de plonger dans l'horreur et l'usure de Gregory. Karine Giebel m'a encore conquise par ce nouveau roman et j'ai hâte de lire la suite qui sortira a l'automne 2024
#NetGalleyFrance #EtchaquefoismourirunpeuLivre1Blast
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Karine Giebel est une écrivaine qui aime pousser les curseurs au maximum. Elle fait tout son possible pour que chacun de ses romans laisse des traces dans notre esprit. Même si ses propositions sont variées, jusqu'à présent, je peux dire que qu'elle a toujours atteint ses objectifs avec moi !

Pour ce premier des deux volumes de « Et chaque fois, mourir un peu », elle nous fait partager le quotidien chaotique d'un infirmier engagé dans l'aide internationale. Il nous fait voyager vers des contrées variées où les conflits font rage : Rwanda, Tchétchénie, Congo, Colombie… Sur place, l'immersion est totale. On perçoit à travers ses yeux, la misère, la détresse des victimes collatérales et la cruauté des belligérants. Il apporte avec ses collègues une forme d'humanité dans ces endroits où elle semble avoir complètement disparue.

Dans ces différents romans, l'autrice essaye de nous pousser dans nos retranchements, d'ébranler nos certitudes, de mettre à mal nos émotions, de nous mettre face à l'indicible, de nous révolter contre les injustices. Elle réussit une nouvelle fois à combiner tous ces composants dans ce texte. Grâce à son style accessible et efficace, les pages se tournent facilement alors que la lecture s'avère terrible. Chaque scène nous met face à des monstruosités plus inhumaines les unes que les autres.

Sur toute la durée de roman, j'ai trouvé que les allers retours de Grégory étaient un peu répétitifs, mais c'était surement un mal nécessaire pour insister sur l'ampleur des drames qui secouent notre planète. Karine Giebel a frappé fort, comme d'habitude ! Elle m'a privé d'air, saisi aux tripes et écoeuré tout au long de cette aventure. Je ne ressors donc pas indemne de cette lecture désespérante et oppressante dont la seule lueur d'espoir repose sur ces hommes et femmes qui vivent dans le seul but d'aider les autres.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Je fais une lecture commune avec mon amie Saiwhisper et on partage à notre rythme nos impressions. J'apprécie beaucoup l'auteure Karine Giebel. Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai hâte de lire la suite.

Je suis très attentivement notre personnage principal Grégory qui travaille en tant qu'aide humanitaire. J'adore aussi suivre Paul qui rencontre au coeur de son travail et qui va devenir son meilleur ami.

C'est une très bonne lecture dans l'ensemble même si elle s'avère quand même assez difficile car je trouve que sa fiction est très près de la réalité. L'auteure Karine Giebel fait des recherches également. On constate que le livre est très bien construit, sa plume est très bien, sa thématique est très bien gardée et on s'oriente très bien.

L'auteure Karine Giebel parvient à très bien maîtriser les sujets et les enjeux qu'elle aborde.

L'auteure Karine Giebel nous amène ailleurs avec notre protagoniste Grégory. On l'accompagne dans ses missions, dans son quotidien, dans ses blessures, plus que ça l'avance et plus qu'on s'inquiète pour lui.

C'est une lecture éprouvante qui détient des passages très difficiles qui peuvent vraiment marquer les esprits. On se questionne aussi, on se sent un peu vulnérable nous aussi. Je confirme qu'il y a du bon et du moins bon mais je partage juste ce que je ressens face à Grégory, je me ferai une idée plus complète en lisant la suite.


Je suis contente de lire à nouveau mon auteure Karine Giebel.

Je suis très triste de quitter Grégory j'espère le retrouver prochainement même si j'ai beaucoup peur pour lui. Je remercie ma complice Saiwhisper pour nos échanges, j'invite aussi à lire son beau billet

Siabelle
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Combat mené tambour battant pour un valeureux personnage qui ne lâche pas l affaire et sombre progressivement et que dire de plus....

Conflits massifs actuels mondiaux.... Bienveillance, empathie et cauchemars pourraient résumé brièvement ces 400 pages....

Giebel sait écrire c est un fait mais c est moins sombre que d habitude alors j ai aimé et j ai hâte de lire le prochain opus en octobre... Alors oui vivement

Et mon conseil de lecture vous l aurez compris lâchez pas ce bouquin.... Avant la dernière page!
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L'imagination humaine est fertile, et quand il s'agit de conflits armés, elle permet toutes les horreurs.

Gregory est infirmier pour le CICR. Une vocation, un besoin de se rendre utile qui l'envoie dans tous les coins du monde où les exactions et les catastrophes l'appellent. Et ce n'est pas le travail qui manque. Un besoin de servir, mais aussi une malédiction qui le ronge petit à petit.

Un roman sans véritable intrigue, mais une approche psychologique des personnages réaliste et qui semble bien documentée. Un plongée dans le pire de l'âme humaine dont on ne sort pas indemne.
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