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EAN : 9791037029669
136 pages
Hermann (01/06/2023)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Les entreprises n’échappent pas aux mouvements du monde. Plus que jamais, elles en sont au centre, faisant face à une mutation du travail sans précédent : recherche de sens et d’autonomie, crise de l’engagement, montée de l’individualisme, rejet des hiérarchies sclérosées… Dans le même temps, leur impact sur la marche du monde est au cœur de l’attention. L’entre-soi, les inégalités ne sont plus tolérés. Le temps ne cesse de s’accélérer et les sociétés de se fragment... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Bon, faut bien avouer que ces dernières années, entre le COVID, le réchauffement climatique, l'inflation et tout le reste, ça n'a pas été de tout repos. On pourrait même dire que ça a été un peu le bordel pour la plupart des gens, les confinements, les attestations, les pénuries de pâtes et les émeutes sur le papier cul.

Ces bouleversements ont balayé des habitudes très ancrées dans la vie de nos concitoyens, y compris dans les entreprises.

Déjà on avait des doutes sur l'état de santé des managers, mais là on peut dire qu'ils se retrouvent comme des parigos dans un troupeau de vaches en pleine campagne, ils se sentent un peu désorientés, bichettes, avec la généralisation du télétravail, c'est devenu vraiment n'importe quoi.

Les managers sont donc globalement assez paumés. le management à l'ancienne devient plus difficile, il leur faut accepter de faire confiance et ça, y'en a certains qui ne sont pas câblés pour ça. On les sent perdus dans leur petit bureau du siège, zieutant avec effroi le passage de la loupiote de Outlook de "en ligne" à "absent", imaginant ses sales faignasses de collabor..., heu ... de fraudeurs en train de mater Netflix plutôt que de finir ce dossier d'une importance capitale pour l'actionnaire. le télétravail a généré chez certains managers "un renforcement des contrôles, du résultat à court terme [...] Insidieusement, la liberté qu'on gagnait d'un côté, on la perdait dans l'inflation des process."

En tout cas, il faut bien avouer que pour une partie des gens, il y a une perte du sens de leur travail, qu'ils considèrent comme un "métier à la con" (bullshit job en anglais). Et ça, ça conduit inévitablement soit à du désengagement, soit à des démissions pour un retour aux fondamentaux, à savoir cultiver des navets en mode permaculture ou recycler le bois de cagette en table de séjour. Ils veulent maintenant "voir concrètement l'aboutissement de leur travail à la fin de la journée".

Il faut dire que se taper des reportings à gogo, des objectifs périodiques flous avec prime indexée, passer sa vie en réunion "descendante" ou subir la troisième réunion de validation de l'achat d'un lot de 5 stylos bics, peut interroger tout salarié un tant soit peu câblé.

La période 2020-2022 a donc accéléré de manière phénoménale une tendance qui commençait à émerger doucement dans la nouvelle génération : l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Les étudiants commencent également à blacklister les entreprises qui ne proposent pas un équilibre satisfaisant, du télétravail ou qui ne prennent pas suffisamment en compte les enjeux climatiques. Total, prends garde à toi !!

Concernant le télétravail, les tendances actuelles décrites dans le livre vont plutôt vers l'hybride, à savoir un mélange de travail sur site et de télétravail. "C'est donc l'idée d'un travail à la carte, flexible, qui fait son chemin. le besoin d'autonomie se fait plus prégnant et les employeurs sont appelés à faire preuve de souplesse."

Le problème dans cette histoire, c'est que le télétravail fracasse de tout son poids la cohésion d'équipe, fragilise le partage et les relations humaines, rend difficile l'intégration des nouveaux arrivants. Il est de notoriété commune que les informations passent beaucoup plus fluidement quand on discute à la machine à café que quand celle-ci est donnée dans une réunion de communication officielle organisée par la Direction. Tout le monde sait aussi que Gérard aidera plus facilement Michel s'ils ont déjà passé un moment sympa style une bonne bouffe autour d'une bouteille de rouge. Mais il mettra en attente la demande De Robert, ce type qu'il n'a jamais vu en vrai. le télétravail génère donc un certain individualisme qui nuirait à la communication et à la performance de l'équipe.

En résumé, on se trouve dans le ventre mou d'une phase de transition où le management à l'ancienne et le management moderne (juste avant le COVID) se marchent dessus sans se dire pardon, se reniflent les fesses pour tâter le terrain et savoir qui a raison ou qui a tort, sans comprendre que la solution idéale (s'il y en a une) est encore a construire en commun sans doute.

Sachant que pour le moment, il n'y a pas de consensus sur le mode de management idéal de ce mode hybride, équilibré entre vie pro et vie perso et surtout prenant en compte les enjeux environnementaux. Tout ce qui semblait immuable s'est cassé en mille morceaux, les entreprises se cherchent.

En conclusion, "la plupart des dirigeants sont conscients de ces enjeux. La difficulté, ce n'est pas de vouloir aller vers plus d'actions en faveur de l'environnement, des seniors, des femmes, des jeunes... La difficulté principale c'est la peur du risque, la volonté de tout contrôler [...] Aujourd'hui sans nombre d'organisations, les démonstrations de force sont préférées à l'empathie, à l'attention aux autres, à l'acceptation des singularité".

Ce livre se lit bien, est bien écrit, avec des mots accessibles à tout le monde. Et c'est un super résumé de l'état des difficultés auxquelles le management a à faire face dans ce contexte hypermouvant.

A mettre dans les mains de tous les managers, directeurs, ou petits chefaillons du dimanche.

scob
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Pascale Giet est actuellement directrice de la communication du Groupe Transdev.

Dans son livre "La grande impatience" elle nous présente un état actuel des attentes toujours grandissantes des travailleurs pour mieux équilibrer leur vie professionnelle et personnelle et leur impatience que les choses changent. Dans une période où le rapport de force est en faveur des salariés, elle dévoile quelques pistes envisageables pour que les entreprises s'adaptent et prennent en compte ces nouvelles attentes.

Le refus de travailler dans des conditions trop difficiles et l'envie d'avoir une plus grande flexibilité d'organisation tout comme le besoin de comprendre l'objectif d'un travail paraissent totalement justifiés. Malgré tout, l'autrice met en évidence qu'un équilibre reste à trouver. Une entreprise reste un lieu où l'on veut avoir envie de travailler mais qui doit également rester dans son métier et son marché.

L'autrice présente certaines solutions envisageables pour que les entreprises et les salariés s'engagent davantage dans un intérêt collectif mais cela reste des solutions déjà existantes et s'adressant plus particulièrement aux grandes entreprises, les entreprises de petite taille étant à "taille humaine" et moins "bureaucratiques".

Le livre est très bien étayé et concis mais reste un peu trop factuel. J'aurais aimé un peu plus d'originalité et d'innovation dans les idées apportées.
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Et si le vrai roman était notre relation au travail (entre autres) ? Dans ce livre court et dense, l'auteur fait le point sur le rapport des salariés à leur entreprise aux heures du grand changement, de la transformation climatique, du Covid et du télétravail.... Bref, où en sommes-nous aujourd'hui ?

Le livre se divise en deux : un constat à date et des pistes de solution. le constat est qu'entre des salariés « liquides » (sans structure ou normes qui les fédérent) et des entreprises dans l'urgence ou soumis à la pression de la financiarisation, l'avenir peut s'annoncer glauque. Heureusement dans une deuxième partie, l'auteur montre, à travers différents exemples qu'il y a des possibilités et que nombre d'entre elles sont déjà à l'oeuvre.

Premier point fort du livre, il est récent et prend en compte l'actualité et les études publiées à fin 2022. Et Dieu si sait si notre univers a changé en quelques semestres.
Deuxième point fort, il est simple, dense et lisible en 130 pages. On pourrait toujours en demander plus, mais les nombreux renvois à des publications, des vidéos ou des sites permettent d'aller plus loin sur les thématiques recherchées.
Troisième point fort, il propose différentes pistes de solutions, que ce soit pour un particulier, une entreprise ou une association. A chacun de faire son marché et de tester.
Quatrième point fort, l'auteur ne cache pas les difficultés et les enjeux. Il ne tombe ni dans le sensationnel, ni dans le pessimisme médiatique, ni dans l'optimisme béat.

Au final, réussir n'est pas simple, mais à portée de volonté.
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