LA bible des échecs (en France).
La partie qui vaut vraiment le coup, c'est l'histoire des champions d'échecs. J'ai dévoré ça en deux jours.
Mais faites gaffe, ensuite vous devenez accroc... et c'est pas beau à voir !
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Le champion du club était le maître George Salwe (1862-1920) et Rubinstein, comme les autres amateurs, jouait contre lui avec l’avantage de la tour. Rubinstein passa ainsi plusieurs mois sans faire de progrès notables, ne semblant pas plus doué que les autres victimes de Salwe. Vint un moment où on ne le vit plus au club. Deux mois passèrent et Rubinstein revint, alla trouver Salwe et le défia pour un match, cette fois sans handicap matériel. Et l’extraordinaire se produisit. Salwe perdit une, deux ,trois parties. Par un travail solitaire acharné, le jeune Rubinstein avait acquis la force d’un maître.
Cet exemple est unique dans l’histoire des Échecs. Tous les grands champions doivent leurs progrès à la confrontation de joueurs supérieurs, non à un repli sur eux-mêmes.
Encouragé par ce succès, Rubinstein se remit au travail, se donnant un mode de vie ascétique, éliminant tout ce qui pouvait le perturber dans sa progression.
Il fallut plusieurs années avant de se rendre compte du ” truc ” de Tal et pour la grande majorité des amateurs de cette époque, ce qui faisait gagner Tal restait mystérieux, magique. On a même cru pendant un certain temps qu’il influait, par hypnotisme, sur le cerveau de ses adversaires. On avait remarqué que cet homme petit, frêle, au visage émacié et au regard perçant avait tendance à fixer son adversaire plutôt que les pièces sur l’échiquier. Pour montrer qu’une telle allégation avait cours parmi des gens sérieux, il suffit de citer l’anecdote suivante : au cours du tournoi des Candidats de Zagreb, Tal devait jouer ce jour-là contre le Hongrois Pal Benko. Quand celui-ci arriva à la table de jeu il portait des lunettes de soleil, montrant ainsi sa volonté d’éviter le regard de Tal.
Pillsbury avait une particularité fascinante. Il possédait une mémoire phénoménale. Les Anglais organiserent plusieurs séances pour tester cette faculté de mémorisation. On lui montrait une cinquantaine de petits papiers sur chacun desquels un mot, pris au hasard, était inscrit. Ensuite Pillsbury commençait une simultanée à l’aveugle, en général contre vingt joueurs . Tout en répondant aux coups annoncés sur les différents échiquiers, Pillsbury jouait au whist. Quelques heures plus tard, à la fin de sa simultanée, on tirait les petits papiers d’une boîte, et Pillsbury énonçait les cinquante mots.
N. Giffard et A. Bienabé : Guide des échecs
Devant un échiquier, face à un partenaire muet,
Olivier BARROT présente le "Guide des échecs" de
Nicolas GIFFARD et
Alain BIENABE, publié dans la Collection Bouquin chez LAFFONT.