Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions des Equateurs pour m'avoir permis de remporter ce livre dans le cadre de Masse critique !
Parmi les nombreux livres qui sont sortis à l'occasion de la commémoration des attentats à Charlie Hebdo, en voici un qui tente une approche très personnelle, parfois touchante.
Il s'agit d'un point de vue, celui de la jeune journaliste d'origine italienne qui a couvert les événements pour le quotidien dont elle est l'envoyé spécial en France
Comme l'annonce son titre, la première partie du récit démarre sur un portrait du kiosquier chez qui Wolinski et Cabu allaient acheter leurs quotidiens et hebdomadaires. On a un petit aperçu de l'évolution du métier de kiosquier ces 30 dernières années, leurs rapports avec la clientèle, les changements d'habitudes des lecteurs avec les générations qui se succèdent.
L'auteur dévie ensuite sur la chronologie des attentats à proprement parler, la façon dont elle les a vécus en tant que reporter, puis elle s'attarde sur les journalistes de Charlie Hebdo eux-mêmes (tant les survivants que les disparus).
L'auteure parle également d'une vocation précoce pour le métier qu'elle exerce en faisant un petit crochet par la présentation de l'intelligentsia italienne où elle a grandi.
Certains lecteurs pourront être désarçonnés au cours de leur lecture par ces allers-retours entre des sujets qui n'ont apparemment pas de liens entre eux car on ne parle pas exclusivement du kiosquier de Charlie tout au long du livre ; le récit des attentats occupe une portion congrue du livre, sans que l'auteur ne s'appesantisse pour autant (et sans que l'on y apprenne des choses fondamentalement nouvelles).
J'ai pour ma part été emporté par cette façon de mener un récit qui fait voyager le lecteur dans un petit univers parisien inconnu du grand public : celui de l'intelligentsia de Saint-Germain-des-Prés, mais aussi celui qui gravite autour de la presse, de son élaboration par celles et ceux qui travaillent dans les rédactions, jusqu'à la vente au public.
Des univers dont on s'aperçoit qu'ils impactent malgré tout leur importance dans la vie de millions de lecteurs français.
Intéressant et bien mené sans être transcendant, une lecture qui apaise et fait réfléchir à partir de tragiques événements, sur un sujet auquel on ne s'attend pas tant que le livre n'est pas terminé.
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Reçu grâce à Masse Critique, j'ai été agréablement surprise par cet ouvrage. Bien qu'il m'intéressait à l'origine, je craignais un peu qu'il s'avère anxiogène. Après tout ce n'est pas anodin de revenir sur de tels évènements.
Mais grâce à l'angle de vue que porte l'auteur sur ce qui s'est passé (dans un premier temps en partant de l'histoire du kiosquier) il ressort finalement une forme d'acceptation de tout ça. Ce livre n'apporte pas de réponse sur le pourquoi des choses, question que tout le monde s'est posée et se pose encore, mais ce qui fait du bien c'est qu'une fois qu'on a lu la conclusion on a plus vraiment besoin de cette réponse. L'auteure apporte un regard posé et face à toutes ces informations alarmantes, c'est foncièrement bénéfique.
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Ce livre est un magnifique hommage aux morts.On ne doit pas les oublier .Le témoignage est juste.Une magnifique déclaration pour les métiers de la presse.Les livres sont là pour que l'oublie n'existe pas.Très bien écrit.Je le recommande à tous.L'esprit Charlie doit perdurer car c'est notre droit à l'informations et a notre liberté de penser.
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Parmi tous les livres -et ils sont nombreux- qui sortent à l’occasion de ce triste anniversaire des attentats contre Charlie Hebdo, celui d’Anaïs Ginori offre un angle original en racontant ces événements à travers le regard d’un homme qui n’a pourtant pas défrayé la chronique.
Lire la critique sur le site : Culturebox
En feuilletant les annales du journal, ils se disaient qu'ils avaient vécu une des périodes les plus libres de la presse. "Il y a des couvertures qu'on n'oserait plus publier", constatait le dessinateur. Cabu avait essuyė plusieurs procès, le premier pour injures au chef de l'Etat après la sortie des Aventures de Madame Pompidou. Wolinski était moins habitué aux tribunaux. Il avait accompagné Cabu lors de l'affaire des caricatures de Mahomet. "Le dessin n'a aucune méchanceté ", avait-il témoigné devant les juges. "On défend le pauvre Mahomet contre les intégristes ".
Maman, il ne faut pas beaucoup de courage pour tuer des hommes avec des armes de guerre dans une pièce toute petite. (p. 81)
Roberto Saviano – Piranhas
Rencontre animée par Anaïs Ginori
Interprète : Rosanna Gasbarro
Naples, quartier de Forcella. Nicolas Fiorillo vient de donner une leçon à un jeune homme qui a osé “liker” des photos de sa copine sur les réseaux sociaux. Pour humilier son ennemi, Nicolas n'est pas venu seul, il s'est entouré de sa bande : ils ont tous entre dix et dix-huit ans et sont fascinés par la criminalité et la violence. Leurs modèles sont les super-héros et les parrains de la Camorra. Leurs valeurs, l'argent et le pouvoir. Ils ne craignent ni la prison ni la mort, mais une vie ordinaire comme celle de leurs parents.
Après le succès international de Gomorra et d'Extra pure, Roberto Saviano, né à Naples en 1979, consacre Piranhas à un nouveau phénomène criminel napolitain, les “baby-gangs”. Inspiré de la réalité, ce roman nous montre un univers sans concession, dont la logique subjacente n'est pas si différente de celle qui gouverne notre société contemporaine.
À lire – Roberto Saviano, Piranhas, trad. de l'italien par Vincent Raynaud, Gallimard, 2018.
Le vendredi 5 octobre 2018 - 21H00
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