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Relecture, dans le cadre du Challenge Solidaire, d'un livre que j'avais beaucoup aimé adolescente..j'étais curieuse de voir si la magie des mots de Giono opérait encore. Verdict : oui !

« Après boire, l'homme qui regarde la table et qui soupire, c'est qu'il va parler. Surtout de ces hommes qui sont seuls dans le monde, seuls sur leurs jambes avec un grand vide autour, tout rond ; enfin un de notre bande, un de ceux qui se louent dans les fermes, à la moisson, ou à peu près. Cette fois, j'étais de la louée des foulaisons à Marigrate, un gros ménage sur les bords de Durance, une campagne avec des blés à perte de vue, des bois chasseurs, des vignes, tout le tremblement. »

Voilà, dès les premières lignes, le décor est planté, les protagonistes présentés et la langue imagée de Giono commence à faire son oeuvre !
Le narrateur, c'est Amédée, un ouvrier agricole plus tout jeune qui s'est pris d'amitié pour l'Albin, « grand, avec des yeux d'eau claire qui débordaient sur ses joues » , un de Baumugnes, « la montagne des muets […] dix maisons et le poids silencieux de la forêt ».
Ému par l'histoire que le jeune Albin lui a racontée , Amédée décide de le soulager de ce fardeau qui l'empêche de vivre.

C'est bien sûr une belle histoire d'amitié, d'amour, des portraits hauts en couleurs de ces hommes et femmes de la terre, durs au mal et se renfermant sur leur honte et leurs malheurs, comme cette Philomène et « ses yeux toujours mouillés et la façon de renifler son pleur avec le bout de son nez qui en disait long sur son bon coeur »

C'est aussi une véritable ode à ces terres de haute Provence que Giono a tant décrites, un monde rural disparu, âpre mais riche du travail partagé.

C'est un roman plein d'humanité et d'optimisme finalement, une leçon de vie que transmet l'ancien au jeunot :
« Les batailles avec les mauvaises choses, garçon, ça dure toujours longtemps, mais, même quand on touche des deux épaules, on ne doit pas dire : c'est fini . On se relève et on recommence; à la fin, c'est le malheur qui reste dans la poussière.»

C'est,enfin, une langue si particulière, vivante, truculente, poétique, pleine d'images et de sons, qui vous enveloppe jusqu'au dénouement.
Un bon moment de lecture !
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Lu dans le cadre du Challenge Solidaire 2021
Lu à la suite de Colline et juste avant Regain qui composent avec Un de Baumugnes la Trilogie de Pan, j'ai choisi d'apporter ma critique à ce Un de Baumugnes, car des trois, c'est le roman que j'ai préféré.
Quelle belle histoire d'amour que celle ci.... Je n'ai pas trop les mots pour la décrire, mais je peux vous dire que j'avais hâte chaque soir d'aller me coucher pour retrouver Amédée le narrateur, Albin, celui de Baumugnes, et Angèle que ce dernier aime en secret.
Je n'avais jamais lu Giono, j'ai découvert avec cette trilogie son écriture, si belle et si particulière. Son pays est un personnage à part entière de ces trois romans, il le décrit d'une façon tellement vivante, tellement humaine, qu'on s'y attache comme on s'attache aux personnages.
Je relirai Giono avec plaisir, car cela m'a fait beaucoup de bien. :)
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Un de Baumugnes - Jean Giono

Giono ! Qu'est-ce-que c'est beau, qu'est-ce-que c'est doux, cela chante.
Je suis bercée au fil des pages par le chant des cigales, les mots résonnent avé l'accent du sud.

L'histoire est belle, c'est celle de la terre, de gens simples, de paysans, de gens d'honneur. Une histoire d'amour, tendre pleine de simplicité.

L'amour, les gens, les paysages, la terre. Lire du Giono c'est comme écouter un vieil homme le soir à la veillée, près de la cheminée, sa voix nous berce et rien d'autre n'existe. C'est rude mais plein de tendresse, quelque fois une larme perle au coin de l'oeil mais tout fini bien.

Lisez Giono et vous en redemanderez
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« Un de Baumugnes » est le deuxième volume de la trilogie de Pan, paru en 1929… mais c'est aussi « Angèle », l'adaptation cinématographique, que Marcel Pagnol en fit en 1934 avec Fernandel et Orane Demazis dans le rôle titre.

Après le Hameau des Bastides Blanches théâtre du premier volume de cette trilogie de Pan, Jean Giono nous transporte à Marigate et à Baumugnes, dans sa chère Provence.
Amédée travaille comme journalier à Marigrate, un village qui longe la Durance. C'est là qu'il rencontre Albin, un de Baumugnes pourrait-on dire puisqu'il en est originaire…
Albin finit par se confier et lui parler d'Angèle, la fille de la de ferme la Douloire qui le hante depuis trois ans : depuis le jour où il la vit pour la première fois, et où séduite par Louis, celui-ci l'emmena « travailler » à la ville.
Amédée ira se faire embaucher à la Douloire, chez les parents d'Angèle pour tenter d'en savoir plus et par amitié pour Albin… Il sera accueilli par le père de la belle armé d'un fusil…

Est-ce la Provence où l'époque, début XX e, qui crée des caractères tels que Giono nous les dépeint ici ; sans doute les deux à la fois. Il en résulte un texte d'une très grande beauté qui fait du style de Giono quelque chose de reconnaissable entre mille. « Un de Baumugnes », un roman d'amour, certes, amis également d'amitié…Magnifique.

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Très joli roman au parfum de Provence et empli de bons sentiments. Un livre très agréable.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Eh bien me voilà tout retourné. Je referme ce deuxième tome de la trilogie de Pan avec une belle émotion et les yeux humides. Je n'avais jamais lu Giono, j'avais un gros à priori , j'imaginais un auteur et une littérature ré-gionaux, deuxième à priori soit dit en passant. Et j'ai mis le nez dans Colline, énorme claque, et maintenant ce "un de Baumugnes".
Giono tisse son histoire avec une langue. Elle en est le sang, l'identité profonde. Il n'écrit pas dans le style des gens du coin. Cela n'a rien à voir. Il invente une langue qui invente un monde. Giono est un poète, un poète de l'espèce antique, dont le Père est Homère. Pas uniquement parce qu'il est pétri des mythologies grecques, cela, tout le monde peut le faire. C'est par le souffle, l'ampleur du souffle, la hauteur du point de vue, l'étendue du regard. Sa générosité aussi ; il nous prend par la main, il nous accompagne, nous lecteurs qui entrons en sympathie avec lui.
Tout simplement, lumineusement remarquable.
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Jean Giono met a l'oeuvre ses deux plus grands talents dans Un de Baumugnes : donner à lire les aspérités de la nature et les tourments des coeurs.
C'est un petit monde de ferme de Hautes-Alpes qui est dévoilé : Saturnin au rire qui ne parvient plus à fêler la douleur, maman Philomène, à la chaleur de bon pain, brisée, droite comme un piquet, Clarius dont la bonté s'est éteinte dans la souffrance et la Douloire, cette ferme du Sud, aride et triste, qui portait dans son nom le malheur des hommes. Et le clair Albin, dont on veut la poitrine pour reposoir, les yeux comme témoins de nos vie justes. Ces grands êtres humains qui se tissent autour de la fille de la famille paysanne, la Angèle, fantomatique, princière, salie.
Tout autour, c'est la galaxie de la nature et de l'humanité qui se déploie : le blé à faucher, l'orage - l'ouragan- qui menace d'engloutir la Douloire, le chant de la feuille qui vaut bien la clarinette.

Giono est holistique et il le fait avec la discrétion de celui qui a connu l'homme et la nature. J'en ai eu les larmes aux yeux dix fois. C'est du grand art.
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En commençant la lecture d'Un de Baumugnes, j'ai craint qu'il ne me plaise pas autant que Regain qui avait été un vrai coup de coeur stylistique. Ce roman étant écrit à la première personne du point de vue d'un vieux journalier, je craignais que le style, qui m'avait vraiment bluffée dans Regain, soit plus pauvre. J'avais tort de m'inquiéter : Un de Baumugnes, s'il est écrit dans un style forcément plus oral, m'a quand même prise aux tripes au point que j'ai lu toute la deuxième moitié d'une seule traite même si mon réveil me regardait avec des chiffres désapprobateurs.

Mais disons un mot de l'histoire, déjà. Elle commence avec un vieux journalier (le narrateur) qui, un soir, encourage les confidences d'un de ses jeunes collègues. Celui-ci garde depuis 3 ans un remord bien amer : celui de ne pas avoir pu empêcher un autre journalier, qu'il savait pourri jusqu'au trognon, de séduire une jolie fille du pays et de l'enlever pour la mettre sur le trottoir. Amédée, le narrateur, décide de l'aider à retrouver la jeune fille en se faisant embaucher chez ses parents.

Le langage de ce roman très imagé et populaire est parfois difficile à comprendre, même quand on a l'habitude du "langage paysan". C'est pourquoi, au départ, je n'avais pas bien compris les intentions du Louis et l'histoire me semblait juste celle, classique, d'une pauvre fille séduite par un galant de passage. L'histoire a vraiment commencé à me captiver lorsqu'Amédée commence à soupçonner ce qu'est devenue Angèle.
Outre le style, ce que ce roman a de plus fort, ce sont ses personnages, à commencer par Albin, bien sûr, l'homme de la montagne aussi pur que l'air qu'il a respiré toute son enfance, mais aussi Amédée le vieux journalier finaud mais généreux. Les autres personnages, comme les parents d'Angèle, sont aussi finement dépeints, sans qu'il y ait besoin de beaucoup de mots.

C'est assez difficile de dire comment Un de Baumugnes a pu autant m'accrocher. C'est une histoire assez simple mais qui contient un suspense qui accroche et ne lâche plus, autant par les enjeux de l'histoire que par l'épaisseur des personnages qui nous fait nous intéresser à leur sort.
Si j'ai été finalement agréablement surprise par Un de Baumugnes, je garde cependant ma préférence à Regain qui fut mon premier coup de coeur avec Giono.

Challenge Solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" 2021
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Jean Giono, grand écrivain français, nous offre dans cette trilogie de Pan, une plongée dans le monde provençal paysan par ses trois romans :
Colline paru en 1929
Un de Baumugnes paru en 1929
Regain paru en 1930

Un de Baumugnes c'est un hymne à la terre, la terre nourricière, la terre guérisseuse, la terre signe de vie, d'espoir.

C'est aussi, un histoire d'amour, belle, pleine de passion et d'espoir : celle d'un homme recherchant sans relâche une jeune femme dont il était tombé amoureux. Aidé d'un ami, les deux comparses mettront tout en oeuvre pour délivrer la belle.
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Albin, un jeune du village de Baumugnes s'est loué pour les travaux des champs. Ainsi il a rencontré Louis, une crapule et croisé une belle jeune fille qu'il a à peine eu le temps d'aborder. Et voilà que tout se précipite car Louis sans scrupule trouve la jeune fille, la séduit, l'avoue à Albin puis file pour une nouvelle vie : exploiter les atours d'Angèle qui n'a que 15 ans pour de l'argent.

Tout ça, Albin le confie à Amédée, un home déjà âgé qui se loue aussi pour le travail de la terre. Celui-ci décide de l'aider.

Il lui demande de gagner une ferme de sa connaissance pendant qu'il ira, lui, à la ferme où vivait la jeune Angèle pour se louer.

Pendant de longs mois, Amédée va gagner la confiance des parents d'Angèle et sentir le poids d'une culpabilité. Mais nulle trace de la fille.

Dans une langue poétique, chantante, qui décrit aussi bien la nature que les êtres humains, Giono nous mène sur un chemin de pierres qui roulent, de rivière farouche, de champs qui garantissent la peau dure et le pain. Et il faudra du temps pour qu'enfin Amédée perce le mystère de la petite tasse à pois bleus.

Le terroir fait l'homme, et Albin va le prouver, car une fois parti avec Angèle et avec Amédée, ce dernier va le convaincre de faire les choses comme il faut. Question d'honneur ! Oui, car il est de Baumugnes, Albin : une femme pour la vie.

Dans une langue matinée de vieux français provençal, de références à la terre, Giono raconte des thèmes universels dans une ambiance aux mots charnus qui donnent du relief à tout ce qui est nommé.

Un bonheur de lecture.




























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