J'écoute l'oiseau, un chant sur la page du silence.
Il aurait voulu avoir la vie de Karen Blixen parce que c'était une grande amoureuse.
Quel délice que la désobéissance.
Ici, il n’est d’ombre que celle de l’oiseau, d’empreinte que celle du vent. L’histoire des hommes est écrite sous la lave. Diego a gardé la gueule de ses ancêtres, broyés par des dieux impatients. Il aime les étoiles de sel sur le rouge braise. Son cœur est ainsi, de neige et de feu avec des coulées d’or sur ses blessures, comme les sommets andins.
C’était un prêtre de la terre, du désert, qui avait retroussé ses manches pour donner un coup de main et offrir autre chose à manger au peuple que des hosties. Ses gestes étaient doux comme la lumière. Le Niger coulait, paisible, vers le couchant sous des miroirs en feu.
Il y eut pour le quatuor le vin partagé, les nuits blanches, les chants du silence entre les débats fiévreux, les fugues et les murmures, les questions après les caresses. On jouait à la vie, comme des funambules.
Le mystère de cette forêt nous angoissait. Les territoires du surnaturel nous attendaient. Nous n’avions rien connu de tel et nous serions bien loin des fumées d’herbe de nos pitoyables joints.
L’intelligence est une boisson euphorisante dont on abuse et qui laisse à la vie une grande amertume. Les pensées se chevauchent comme des hordes sauvages et le mental s’en amuse en laissant derrière lui un cœur à sec.
La mer, c’est toute une histoire, je la connais par ceux qui en reviennent et encore mieux par ceux qu’elle a bouffés. Elle veut pas de moi, la mer, et moi, je l’aime d’ici.
Elle était femme des turbulences et cherchait un abri. Elle était rieuse et douloureuse à la fois, c’est-à-dire doulourieuse.