Un discours aux morts de la guerre, c'est un plaidoyer hypocrite pour les vivants, une demande d'acquittement.
L’anéantissement d’une nation ne modifie en rien l’avantage de sa position morale internationale.
Braves devant l'ennemi, lâches devant la guerre, c'est la devise des vrais généraux.
ANDROMAQUE : Tu as gagné encore ce combat. Aie confiance.
HECTOR : Je gagne chaque combat. Mais de chaque victoire l'enjeu s'envole.
HECTOR. – Si toutes les mères coupent l’index droit de leur fils, les armées de l’univers se feront la guerre sans index… Et si elles lui coupent la jambe droite, les armées seront unijambistes… Et si elles lui crèvent les yeux, les armées seront aveugles, mais il y aura des armées, et dans la mêlée elles se chercheront le défaut de l’aine, ou la gorge, à tâtons…
PRIAM — Hector, songe que jeter aujourd'hui le mot paix dans la ville est aussi coupable que d'y jeter un poison.
L'homme en temps de guerre s'appelle le héros. Il ne peut pas en être plus brave, et fuir à toutes jambes. Mais c'est du moins un héros qui détale.
Vous ne l’aimez pas. On ne s’entend pas, dans l’amour. La vie de deux époux qui s’aiment, c’est une perte de sans-froid perpétuelle. La dot des vrais couples est la même que celle des couples faux: le désaccord originel. Hector est le contraire de moi. Il n’a aucun de mes goûts. Nous passons notre journée ou à nous vaincre l’un l’autre ou à nous sacrifier. Les époux amoureux n’ont pas le visage clair
Aux approches de la guerre, tous les êtres sécrètent une nouvelle sueur, tous les événements revêtent un nouveau vernis, qui est le mensonge.
Hélène.- Je n'aime pas beaucoup connaître les sentiments des autres. Rien ne gêne comme cela. C'est comme au jeu quand on voit dans le jeu de l'adversaire. On est sûr de perdre.
Hector.- Et vous, vous l'aimez ?
Hélène.- Je n'aime pas beaucoup connaître non plus mes propres sentiments.