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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Panique à bord
Arrive le Révizor
Révizor...
Vous avez dit
Révizor ?
Oui !
Alors,
Couvrez-le de trésors !
Un haut fonctionnaire
Mérite bien plus qu'un salaire
Non ?
Gouverneur
Inspecteur
Marchands
Commerçants
Bande de poltrons !
Vous vous êtes tous fourvoyés
Ce soi-disant Révizor
Une fois couvert de trésors
Vous a tous largués !
Tiens tiens…
Qui donc arrive au loin ?
LE Révizor
Encore ! ?


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La pièce a été créée en 1836, sous le règne de Nicolas 1er.
Je n'ai pas vu de représentation, je n'ai fait que lire le texte, dans une vieille traduction de 1922 que l'on trouve sur la bibliothèque russe et slave. C'est terriblement drôle.

Le Préfet d'une ville ( "homme pas trop bête. Bien qu'aimant les pots-de-vin, il sait se conduire en être posé") apprend qu'un revizor ( inspecteur) arrive de Petrograd incognito avec des ordres secrets. Branle-bas de combat ! Au directeur de l'hôpital, il intime l'ordre de faire nettoyer les bonnets des malades et puis de réduire leur nombre, c'est vrai on dirait qu'ils sont mal soignés...Le médecin acquiesce en utilisant une syllabe inintelligible car il ne sait parler que latin. Au juge, le préfet ordonne de chasser les oies du tribunal, c'est en effet assez déplacé durant les audiences et puis bien entendu de cacher le magnifique matériel de chasse qu'on lui a offert ; il ajoute de dire à son assesseur de manger de l'ail pour masquer sa puanteur naturelle. A l'inspecteur scolaire le Préfet ordonne de surveiller la tenue des instituteurs, de les empêcher de grimacer et généralement de faire des cours passionnés. Au directeur des Postes, d'ouvrir le courrier pour intercepter plaintes et dénonciations. Mais celui-ci l'a déjà ouvert...Là dessus Bobtchineski ( le père) et Dobtchineski ( le fils), propriétaires fonciers arrivent : Ils ont une nouvelle...

Vous l'aurez compris, dès les premières scènes, le spectateur sait de quoi il retourne : on est dans une satire du petit monde de fonctionnaires où règnent le laisser-aller, la corruption, le mensonge, l'immoralité mais le ton est grotesque, exagéré. La dénonciation d'un fait grave est entrelardée de vaudeville, de farce, de digressions farfelues. Les personnages sont tous bêtes à manger du foin ou madrés. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Drôlement pessimiste et terriblement drôle.
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Une comédie en cinq actes hilarante qui se développe autour d'un jeu de dupes entre les responsables administratifs d'une lointaine province de l'empire russe et un voyageur sans le sou qui va être confondu avec un "révizor", c'est-à-dire un contrôleur d'Etat dont l'inspection est redoutée.

L'adage disant que "plus c'est gros, plus ça passe" prend ici tout son sens. le gouverneur, le juge, l'administrateur de l'hôpital... tout ce beau monde corrompu, vivant tranquillement en sa province sur un système bien ancré de passe-droits, de pot-de-vins et d'extorsions en tout genre va soudain s'alarmer à l'annonce du représentant du droit et de l'autorité. S'en suivent de multiples scènes burlesques qui tendent toutes à illustrer cette satire sociale à la fois drôle et révélatrice d'un vrai malaise de la Russie de la première moitié du XIXème siècle où le servage est encore en vigueur et où les provinces les plus éloignées de Pétersbourg prennent bien des libertés avec la politique intérieure et l'administration impériales.

Gogol possède vraiment ce pouvoir - qui n'appartient qu'à lui - de rire et de faire rire sur un thème qui, à première vue, n'offre aucune perspective de divertissement. le lecteur retrouvera avec plaisir dans le ton de la pièce un petit quelque chose de ses célèbres "Ames mortes".

J'ai lu "Le Révizor" avant d'aller la voir dans quelques jours ; à présent, j'ai hâte d'y être.


Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
Challenge XIXème siècle 2015
Challenge de lecture 2015 - Une pièce de théâtre
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Qui est-il ce révizor, envoyé secrètement par le gouvernement de Saint-Pétersbourg ? Comment va-t-il réagir face à la gabegie qui règne dans cette petite ville de province, administrée par le gouverneur Anton Antonovitch Skvoznik-Dmoukhanovski ? Sera-t-il compréhensif ? Va-t-il fermer les yeux sur la saleté des rues, sur l'indigence de l'hôpital, sur le désordre du tribunal ? Et surtout se laissera-t-il acheter ? Telles sont les angoisses du gouverneur et de ses administrés, tous catastrophés d'apprendre qu'un révizor vient inspecter leur petite ville, pas si proprette que ça, au sens propre comme au figuré... Dès lors, tous s'empressent à camoufler la crasse et la pagaille administrative pour montrer bonne figure à ce redouté révizor.

Finalement, quand le gouverneur rencontre Khlestakov, le jeune révizor semble moins redoutable qu'il y paraît. Bien sûr, tous ignorent que ce dernier n'est qu'un petit fonctionnaire peu gradé, un noceur qui a dilapidé l'argent gagné au jeu et qui se trouve le ventre vide et sans le sou, endetté auprès de l'aubergiste qui lui a loué une chambre.

Ce récit d'une belle imposture où ceux qui voulaient camoufler la vérité sont les premiers dupés est absolument réjouissant et montre tout le talent de Gogol pour dépeindre les travers de l'administration russe de son époque et la corruption qui règne parmi les fonctionnaires
Je me suis beaucoup amusée à lire les scènes du faux révizor, enfin sûr de lui, extorquant des centaines de roubles à chacun de ses interlocuteurs qui croient obtenir de lui son silence, de l'avancement ou des largesses.
J'ai aussi beaucoup ri aux échanges grotesques entre ces deux imbéciles de Bobtchinski et Dobtchintski dont je n'ai pu m'empêcher de me demander s'ils n'avaient pas inspiré les Dupont/Dupond d'Hergé.

C'est par moments une farce mais il y a plus de profondeur qu'il n'y parait dans cette pièce de théâtre animée par une galerie de personnages d'une bêtise crasse, tous mûs par la volonté de duper et de corrompre.
Finalement, quand la vérité éclate, tous se demandent comment ils ont pu se laisser berner à ce point ! N'y avait-il pas quelque malignité dans cette affaire ? Avec Gogol, le fantastique n'est jamais loin, alors peut-être était-ce le diable qui leur a envoyé ce révizor...

Challenge Multi-défis 2023
Challenge XIXème siècle 2023
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Pas d'introduction.
Les pages s'ouvrent directement au coeur de la rumeur : ‘parait qu'il y a un inspecteur qui vient de débarquer dans notre petite bourgade de Peta-au-chnov et qu'il va découvrir qu'on gère nos affaires comme des gogols, au secours, qu'allons-nous faire ?!!

Avec le Revizor, Nicolas Gogol taille un costume à l'administration russe de l'époque, chacun en prend pour son grade.
Il appuie sur le moindre trait de caractère de ses personnages pour en faire ressortir l'absurdité et ce jusqu'à l'exagération.
D'ailleurs, à l'instar de son roman les Âmes Mortes, la plupart des protagonistes de l'histoire se voient affublés de sobriquets pour souligner leur défaut principal (Ex : Liapkine-Tiapkine signifie quelqu'un qui bâcle son travail).

Je recommande cette satire indémodable, pleine de drôlerie et d'absurdité.

« de quoi riez-vous, c'est de vous-mêmes que vous riez ! »
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Ревизорь, c'est l'histoire d'une méprise complète.
Non seulement celle de ce fonctionnaire roublard mais sans le rouble, qui profite de la bêtise de cette petite société provinciale investie de l'autorité et détentrice de quelques biens, où l'on joue les parvenus, s'habille de corruption et s'orne de faux-semblants. Mais où nul ne distingue, dès que l'étiquette est pétersbourgeoise, entre un fieffé menteur et un inspecteur royal. Et pour cause, peut-être ? A moins que cet aveuglement tienne au fait que chacun voudrait en être : de la capitale, autant que du capital ?
Mais c'est aussi la méprise du public qui, dit-on, offrit un succès de scandale à cette pièce hilarante, que Gogol écrivit, sur recommandation de Pouchkine, qui se pensait inapte à traiter d'un sujet si comique. Les contemporains de Nicolaï Vassilievitch crurent en effet lire, et plus encore voire (jouer) une satire politique, pour certains à peine respectable. le tsar fut peut-être à l'origine du drame, qui déclara, se dit-il, après la première, et quoiqu'il eût beaucoup ri : « chacun en prend pour son grade, moi le premier ».
Gogol, lui, visait dans sa pièce, cette seule administration de province, pleine uniquement d'elle-même quand elle devrait être au service de tous les autres. Mais n'est-ce pas le propre du vrai talent que de faire peur en touchant juste au-delà même de son intention ? Gogol le comprit sans doute, qui gagnait alors définitivement sa notoriété et déclara : « maintenant, je vois ce que c'est qu'être un écrivain comique. Au plus petit signe de vérité, vous voyez vous dresser contre vous non pas un homme, mais des corporations entières ».
Cela étant, s'il fut craint des verbeux administratifs de province et d'ailleurs, qui redoutaient de se voir portraiturés en si ridicule posture, il gagna aussi encore un peu davantage l'estime des plus estimables de sa propre profession : de Pouchkine qui continua de lui donner, outre son amitié, des sujets (et pas des moindres puisqu'il sera aussi l'initiateur des Âmes mortes), à Dostoïevski qui dira de lui qu'il est celui dont descendent réellement tous les grands noms qui lui succèdent.
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Il est préférable de lire "LE REVISOR" traduit du russe par Prosper Mérimée, aux éditions Seuil, l'école des lettres.

Quel théâtre, quel bonheur de lire et de rire des frasques et des entortillages de ces masques humains, grimaçants et pitoyables, tellement attendus et cyniques.
Gogol est à la pointe de l'actualité, en témoignent ces affaires de corruption à répétition et ces administrations ternies par ces cupides personnages préoccupés en première et dernière intention par leurs carrières.
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Considéré comme un des plus grands génies de la littérature russe, Nikolaï Gogol signe avec « le Revizor » un chef d'oeuvre théâtral. Cette pièce est une comédie jubilatoire sur la corruption et l'imposture.
La ville de Russie dans laquelle se déroule l'action est un microcosme expérimental dans lequel il est permis de comprendre le fonctionnement de l'administration et, surtout, de comprendre son fonctionnement avec l'intervention d'un élément perturbateur qui est l'arrivée du révizor, Inspecteur Général de Saint-Pétersbourg. Mais l'histoire est construite à partir d'un malentendu : un jeune aristocrate oisif est pris pour le Revizor. le Gouverneur et les notables locaux tentent de dissimuler la gestion catastrophique de leur ville et de corrompre cet inconnu pour s'attirer ses faveurs.
L'argent est au centre de toutes les préoccupations car il procure le pouvoir, il active la vénalité et est source de corruption ou de malfaisance.
Gogol écrit là une satire populaire, une farce jubilatoire, où les personnages sont entraînés dans un tourbillon d'humour et d'angoisse jusqu'à l'effroi final. Il brosse à merveille les travers profonds de l'être humain, décryptant les tics, les mesquineries, les petites magouilles de ses contemporains.


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Anton Antonovitch Skovnik-Dmoukhanovski (retenez ce nom, il y aura une interrogation !) est le gouverneur d'une ville. Il apprend un matin qu'un révizor (fonctionnaire envoyé de Saint-Pétersbourg par Nicolas Ier pour maintenir l'ordre dans les administrations) est envoyé incognito dans sa ville.
Oh panique !
Comment montrer de la ville et de ses habitants un bon visage quand tout repose sur de multiples magouilles qui nous sont dévoilées l'air de rien au détour des pages.
Branle-bas de combat, chacun à son poste avec une mission, miroir aux alouettes pour piéger le révizor.
Mais au fait, qui est-il ce révizor ?
Ne vous impatientez pas, vous allez le rencontrer, ce charmant jeune homme descendu incognito à l'auberge ! Et vous allez alors vous réjouir de cet échange truculent et des quiproquos entre nos notables et ce fonctionnaire !
Sans oublier la présence des personnages PIOTR IVANOVITCH DOBTCHINSKI et PIOTR IVANOVITCH BOBTCHINSKI, les DuponT et DuponD à la russe de cette pièce. J'ai immédiatement pensé à Hergé dès leurs premières répliques. Hergé a lu le Revizor ou j'en mords mon chapeau !
Comment qualifier cette pièce ? Une comédie ? oui, je pense, absurde, miroir de la Russie à un moment donné, satire de l'administration et de ses embrouillaminis.
Pourquoi ne l'ai-je pas lu plus tôt ?
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La lecture de cette pièce m'a réservé une excellente surprise, en effet c'est un ravissement d'humour et de satire pour un sujet toujours d'actualité.

Dans une bourgade russe, un "révizor"(sorte de contrôleur envoyé par l'état), est annoncé, semant la panique chez les notables locaux qui tremblent à l'idée que leurs malversations soient découvertes.

Un fonctionnaire ayant tout perdu au jeu, qui passe par l'auberge locale est pris par erreur pour le révizor.

Démarre alors une histoire folle basée sur des quiproquos plus drôles les uns que les autres. Les mesquineries et les corruptions de 1836 semblent cruellement actuelles.
Lien : https://lireandletdie.blogsp..
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Que l'on m'apporte mon ..........?............. Les soirées sont fraîches à Saint Petersbourg, et voyez- vous... d’ailleurs... selon moi... je le crois encore bon... sauf un peu de poussière... Eh ! sans doute il a l’air un peu vieux... mais il est encore tout neuf... seulement un peu de frottement... là dans le dos...

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