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Citations sur Sa majesté des mouches (163)

C’est pas vrai qu’on a toujours besoin d’avoir peur de quelque chose.
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[...] ... Roger resta à regarder les petits. Il n'avait pas beaucoup bruni mais la masse de cheveux noirs qui couvraient sa nuque et son front convenait à son visage renfrogné et changeait en impression inquiétante ce qui n'avait été qu'un air insociable. Comme les larmes avaiient chassé le sable, Percival cessa de pleurnicher et retourna à ses jeux. Johnny fixait sur lui un regard de porcelaine bleue ; tout à coup, il lui lança du sable en quantité et Percival se remit à gémir.

Quand Henry en eut assez de son jeu, il s'éloigna sur la plage et Roger le suivit d'un air indifférent, sans quitter l'ombre des arbres. Henry ne recherchait pas l'ombre parce qu'il était trop petit pour penser à se protéger du soleil. Il descendit au bord de l'eau et commença à s'amuser. Sous la puissante impulsion de la marée montante, l'eau calme du lagon s'enflait et gagnait quelques centimètres sur la plage à intervalles réguliers. Dans ce petit réduit du Pacifique, s'agitaient des créatures vivantes, des corpuscules transparents que l'eau transportait sur le sable chaud et sec. Leurs organes sensoriels invisibles exploraient ce nouveau champ de recherches. Peut-être trouvaient-ils à se nourrir dans un endroit où leur dernière incursion était restée inutile : des fientes d'oiseaux, ou des insectes, ou des débris éparpillés provenant des créatures terrestres. Semblables à une myriade de minuscules dents de scie, ces organismes procédaient au nettoyage de la plage.

Henry trouvait leur activité passionnante. Il agitait l'eau du bout d'un bâton usé et blanchi par les vagues et il essayait de diriger les mouvements des corpuscules. Il creusait de petits fossés que la marie remplissait et cherchait à les peupler de cette vie grouillante. Il éprouvait un bonheur extraordinaire à diriger ainsi des existences. Il parlait à ses bêtes, les encourageait, leur donnait des ordres. Au fur et à mesure qu'il reculait devant la marée, ses pas laissaient des empreintes dans lesquelles l'eau s'engouffrait et retenait les bêtes prisonnières. Henry en tirait une sensation de toute puissance. Il s'accoupit au bord de l'eau et se pencha tant que ses cheveux lui tombèrent dans les yeux. Le soleil à son zénith déversait sur lui ses flèches invisibles.

Roger attendait. Il avait commencé par se cacher derrière un gros palmier mais Henry était tellement absorbé qu'il ne risquait rien à se montrer. Il inspecta la plage. Percival s'éloignait en pleurant et Johnny régnait seul et triomphant sur ses châteauX, Il chantonnait à mi-voix et continuait à jeter du sable à un Pervical imaginaire. Derrière lui, Roger apercevait le plateau et des gerbes d'éclaboussures brillantes qui marquaient les plongeons de Ralph, Simon Porcinet et Maurice dans la piscine. Il tendait l'oreille, mais entendait à peine leurs cris.

Une brise soudaine agita les feston de palmes, puis secoua les frondaisons. Près de deux mètres au-dessus de Roger, un bouquet de noix de coco - de grosses boules fibreuses de la taille d'un ballon de rugby - furent arrachées à leurs tiges. Elles tombèrent autour de lui avec un bruit sourd, mais sans le toucher. Roger ne pensa même pas qu'il venait de l'échapper belle et son regard resta posé sur Henry pour revenir ensuite aux noix de coco. ... [...]
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Pour la première fois depuis leur arrivée dans l’île, il s’abandonnait au chagrin et des spasmes déchirants le secouaient des pieds à la tête. Il exhalait son désarroi sous la nappe de fumée noire qui recouvrait les ruines fumantes de l’île. Pris de contagion, les autres petits garçons commencèrent à trembler et à sangloter. Au milieu d’eux, couvert de crasse, la chevelure emmêlée et le nez sale, Ralph pleurait sur la fin de l’innocence, la noirceur du cœur humain et la chute dans l’espace de cet ami fidèle et avisé qu’on appelait Piggy.
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Les plus grandes idées sont souvent les plus simples
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- C'est pour la chasse. Comme à la guerre. Tu sais... les camouflages. Comme quand on veut cacher ce qu'on est et paraître autre chose...
Le besoin de se faire comprendre le secoua d'un frémissement.
- ... Comme des papillons sur un tronc d'arbre.
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"La roche frappa Piggy de plein fouet, du
menton aux genoux ; la conque explosa de
mille morceaux et disparut. Sans avoir le
temps de pousser le moindre soupir, Piggy
fut projeté de côté dans le vide et se retourna
dans sa chute. La roche rebondit deux fois et
se perdit dans la forêt. Piggy s’écrasa sur le
dos, quinze mètres plus bas, sur une dalle
rocheuse entourée d’eau. Sa tête se fendit et
il en sortit une matière qui rougit aussitôt.
Ses membres eurent un soubresaut, comme
les pattes d’un cochon égorgé. Puis la mer
poussa un soupir prolongé ; l’eau bouillonna,
rouge et blanche, en recouvrant le rocher, et
lorsqu’elle se retira dans un bruit d’aspiration,
le corps de Piggy avait disparu."
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Ralph pleurait sur la fin de l'innocence, sur la noirceur du coeur humain et la chute dans l'espace de cet ami fidèle et avisé qu'on appelait Porcinet.
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- Oui, c'était comme ça au début, répliqua Ralph, avant que les choses...
Il s'interrompit.
- Au début, on s'entendait...
L'officier l'encouragea du menton.
- Oui, je comprends. La belle aventure. Les Robinsons...
Ralph fixa sur lui des yeux vides. Il se remémora dans un éclair l'éclat prestigieux qui avait autrefois baigné cette plage. Mais l'île n'était plus qu'un amas de bois mort, calciné. Simon était mort... et Jack avait... Les larmes lui jaillirent des yeux et des sanglots le secouérent. Pour la premiére fois depuis leur arrivée dans l'île, il s'abandonnait au chagrin et des spasmes déchirants le secouaient des pieds à la tête. Il exhalait son désarroi sous la nappe de fumée noire qui recouvrait les ruines fumantes de l'île. Pris de contagion, les autres petits garçons commencèrent à trembler et à sangloter. Au milieu d'eux, couvert de crasse, la chevelure emmêlée et le nez sale, Ralph pleurait sur la fin de l'innocence, la noirceur du coeur humain et la chute dans l'espace de cet ami fidéle et avisé qu'on appelait Porcinet.
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Merridew se tourna vers Ralph.
- Il n'y a pas de grandes personnes ?
- Non.
Merridew s'assit sur un tronc et lança un regard circulaire.
- Alors, il faudra se débrouiller tout seul.
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[...] ... - "Il faut que tu partes, Ralph. Tout de suite ..."

Il brandit son javelot dans un essai d'intimidation.

- "Allez, file. Compris ?"

Erik l'approuva d'un signe de tête et pourfendit l'air de son arme. Ralph ne bougeait pas, appuyé sur ses avant-bras.

- "Je suis venu vous voir, vous deux."

Il parlait d'une voix épaisse et sa gorge lui faisait mal, bien qu'elle n'eût reçu aucun blessure.

- "C'est vous deux que je suis venu voir ..."

Les mots ne suffisaient pas pour exprimer sa peine profonde. Il se tut, tandis que les étoiles brillantes paraissaient toutes ensembles dans le ciel et dansaient en tous sens.

Sam s'agita, mal à l'aise.

- "Je t'assure, Ralph, tu ferais mieux de partir."

Ralph leva la tête.

- "Vous ne portez aucun bariolage vous deux. Comment pouvez-vous ... S'il faisait jour ..."

S'il faisait jour, la honte les brûlerait en reconnaissant certaines choses. Mais il faisait noir. Erik reprit la parole et les jumeaux recommencèrent leur antienne.

- "Il faut que tu partes, parce que c'est dangereux ...

- ... ils nous on forcés. Ils nous ont fait mal ...

- Qui ? Jack ?

- Oh ! non ..."

Ils se penchèrent vers lui et baissèrent la voix.

- "File d'ici, Ralph ...

- ... c'est une tribu ...


- ... ils nous ont forcés ...

- ... on n'a pas pu résister ..."

Quand Ralph reprit la parole, ce fut d'une voix basse, oppressée.

- "Qu'est-ce que j'ai fait ? ... Je l'aimais bien ... et je voulais organiser notre sauvetage ..."

De nouveau, les étoiles dansèrent dans le ciel. Erik secoua gravement la tête.

- "Ecoute, Ralph. Ne cherche pas la logique. Ca n'existe plus ...

- Ne pense plus à qui est le chef ...

- ... pour ton propre bien, il faut que tu files ...

- Le chef et Roger ...

- Oui, Roger ...

- Ils te détestent, Ralph. Ils veulent ta peau.

- Demain, ils feront une battue pour t'avoir.

- Mais pourquoi ?" (...) [...]
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