J'aime décidément beaucoup cette collection "D'une seule voix" dont les romans font monologuer des ados.
Ici, le narrateur est rongé de culpabilité et s'étouffe dans le silence qui est son habitude.
Dans son quartier, Demba, avec qui il était en rivalité pour une histoire de bagarre et de casquette, vient de mourir dans un accident de scooter... Avoir souhaité un jour sa mort, cela fait-il de lui un assassin ?
Le texte exprime très bien le ressenti de la culpabilité, du deuil, de l'absurdité de la mort quand on est ado.
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Un petit livre facile à lire, qui fait froid dans le dos et qui donne à penser ! Que fait-on de nos paroles lancées dans la colère et le ressentiment, lorsqu'elles s'accomplissent de manière tragique ?
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Les mots claquent, les phrases crissent et l’émotion surgit alors naturellement. En quelques pages, Patrick Goujon a ainsi réussi à faire partager le cœur et l’esprit d’un personnage, c’est réussi.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Des critiques, dans le dos ou en face, de ceux qui ne sont pas comme nous, n'ont pas les mêmes notes, pas les mêmes familles, pas les mêmes origines, les mêmes vêtements, les mêmes croyances...
Un crachat sur la figure d'un cancre vaut un crachat sur la figure d'un intello.
Dans ta chambre, je parie, des posters de stars pareils que dans la mienne, des mangas avec des héros qui me font rêver aussi, et, dans un coin, une casquette parfaitement à ma taille. (p.38)
Le silence chez moi c'est pas le résultat d'un problème, c'est juste naturel, un truc que j'apprécie, une brique de ma personnalité...
J'ai pas le goût de mots dans la bouche comme d'autres ont pas le goût des épinards, ou des chewing-gums, pour prendre l'exemple de quelque chose que tous les gamins sont supposés aimer. Est-ce qu'on les emmerde, les enfants qui font la grimace devant un pot de Nutella ? Est-ce qu'on envoie en consultation ceux qui préfèrent les courgettes aux frites ? (p.10)
J'aimerais retirer des mots. le peu de mots que j'ai prononcés seul.
Si tu me dis que les paroles changent quelque chose, qu'elles peuvent faire le mal pour de vrai, je voudrais les enlever. (p.30)
Certaines nuits blanches, mon coeur est plus noir que tes cheveux.
Je te dirais.
Les mots que je n'ai pas utilisés ne remplissent pas le vide que tu laisses. (p.56)
Les mélodies entêtantes circulent partout dans ma boîte crânienne comme un courant d'air dans un appartement aux fenêtres ouvertes. Le "beat" s'incruste dans mes tympans comme la crasse sous les ongles après une journée avec les potes au terrain vague. (p.25)
Patrick Goujon - Méditez et vous vivrez : une pratique de la spiritualité chrétienne