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EAN : 9782330150099
272 pages
Actes Sud (07/09/2022)
3.7/5   23 notes
Résumé :
Qu’est-ce que le silence ? Est-ce vraiment l’absence de tout ? En écoutant bien, le silence n’est peut-être pas celui que l’on croit. Il n’est ni vide ni singulier, mais plein et pluriel. On découvre les grands silences, peut-être inquiétants, des vastes horizons, les silences naturels qui sonnent tout sauf creux, les silences quotidiens dans l’attaque des prédateurs, la discrétion des proies ou les soupirs des enlacements. Aller chercher les silences dans l’évoluti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Comme l'explique bien l'auteur, le silence n'est pas synonyme d'une absence de sons, il n'est pas un vide et il est à distinguer du mot « bruit ». Enseignant, chercheur et spécialisé en écoacoustique, Jérôme Sueur nous apprend dans cet essai les différences entre la biophonie qui représente les sons naturels de la faune, la géophonie, les sons des éléments que sont l'eau, le vent, la montagne et l'anthropophonie : les bruits d'origine humaine (machines, véhicules, appareils,…). « L'homme n'aime pas le bruit mais aime faire du bruit », c'est la preuve de son existence.
Tout son provient d'un mouvement qui entraîne des vibrations : le vol d'un oiseau, le vent dans les arbres,.. et chaque onde, chaque vibration est calculée en amplitude, durée, fréquence et phase. Les enregistrements sonores sont ensuite transformés en images qui permettent de les étudier. C'est ce qu'on appelle l'image sonore ou sonogramme. Pression sonore, décibels, mathématiques, espace abiotique, comme tout cela est sérieux et complexe.
Heureusement, l'auteur a eu la bonne idée d'introduire chaque chapitre par une petite histoire personnelle dans ses recherches et voyages, par une anecdote qui a rendu la lecture plus attrayante pour un novice comme moi. Sans cela, j'aurai peut-être abandonné. D'autant plus que ses sujets de prédilection sont les insectes (cigales, criquets, sauterelles) et les amphibiens, avant les oiseaux et les mammifères. J'aurais bien aimé en savoir un peu plus sur les éléphants, par exemple. Mais bon, on ne peut pas tout avoir.
C'est au coeur des forêts, aux quatre coins de la planète, que se concentrent les études des silences. Parce qu'il y a plusieurs sortes de silences et les analyser et les comprendre peut représenter un travail de toute une vie.
Le silence des prédateurs les aident à chasser et à se nourrir. En contrepartie, le silence des proies est un silence de survie : réduire les sons, les chants, les stridulations permet de ne pas se faire repérer.
Le silence est également un bon outil pour la recherche du partenaire sexuel, dont la durée diffère suivant l'espèce animale.
Il peut être aussi un silence collectif entre deux groupes, avant la bataille pour conquérir un territoire.
Imposer le silence à ses petits permet à l'oiseau ou au rongeur de survivre face à l'approche du prédateur. Tandis que chez l'humain, imposer le silence est une soumission à l'autorité.
Cela n'est pas donné à tout le monde d'écouter le silence ; seul un naturaliste pourra l'atteindre car pour y parvenir, il vous faudra suivre les trois règles suivantes : l'éloignement (loin des activités humaines, sources de bruit), la solitude (même à deux, on ne peut s'empêcher de parler à un moment ou à un autre) et l'immobilité (se fondre dans l'espace naturel et éviter tout mouvement).
Enfin, l'auteur termine par un court chapitre sur le confinement de quelques semaines qui a permis à beaucoup de retrouver un silence naturel, c'est-à-dire un silence plein des sons de chants d'oiseaux, d'une rivière qui coule, du bruissement du feuillage. Ce silence naturel peut avoir apporté quiétude, tandis qu'un silence vide, sans aucun sons de la nature, est angoissant.

Tout ceci paraît bien intéressant. Effectivement, ça l'est.
Mais alors, pourquoi ces deux étoiles ? Parce qu'au dernier chapitre, j'ai bondi de mon fauteuil et de gros doutes me sont venus sur l'intention de l'auteur : transmettre son savoir et partager ses connaissances ou faire de la morale à deux sous ? Ce chapitre intitulé « Garder le silence » montre son inquiétude sur l'augmentation de sources sonores humaines provoquant la disparition d'espèces animales. Tout cela est à son honneur. Toutefois, voilà qu'intervient du prêchi-prêcha car il tente de donner des solutions uniquement dirigées vers l'individu que nous sommes et non à l'échelle politique ou économique. Arrêtez de nous culpabiliser, y en a marre ! Monsieur Sueur veut nous apprendre à vivre, nous éduquer dans nos gestes et nos mouvements. A quoi pense-t-il ? Peut-être à ce que l'on prenne un vélo pour aller travailler ? Ou tous à la voiture électrique ? C'est pratique, dans nos pays nous ne verrons que les belles voitures silencieuses, mais les composants ultra polluants des batteries seront extraits de nouvelles mines, bien sûr à l'étranger et avec les mains de pauvres bougres, esclaves modernes. Pourtant, l'auteur nous narre tout au long de son livre ses nombreux déplacements en avion. Avions qui, il l'explique haut et fort, sont l'une des pollutions sonores les plus importantes. Bref, faites ce que je dis, pas ce que je fais.

Et le pompon est sa conclusion se terminant par un mot :
« Chut ! »
Non pas « chuuuut » que l'on visualise bien avec un doigt devant la bouche, chuchoté avec douceur. Noooon. Une injonction. Un ordre. Tiens, tiens, j'ai lu clairement dans ce livre qu'imposer le silence pour l'Homme, c'est vouloir soumettre l'autre à une autorité. Je me suis revue sur les bancs de l'école...

Monsieur Sueur aurait dû se limiter à son essai scientifique, jusqu'à la page 235.

« Chut ! »

Alors, je me tais, je lis et j'écris, en silence.
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Un livre pour qui a besoin de nature, qui aime et recherche sa présence, qui a lu Fabre et qui en trouvera l'écho (voir l'extrait). Avec le silence, il traite du son et du bruit. le son est un guide du prédateur vers sa proie, de la proie vers l'abri, du mâle vers la femelle, de l'oiseau adulte vers ses petits. Souvent dans le monde animal, « Couper le son aboutirait à la perte de l'espèce ». Ce son est perceptible en permanence, il éveille l'attention et ne la présuppose pas comme la vue, il est accessible à distance, aussi bien dans l'obscurité totale que dans la jungle opaque que représente une prairie pour l'insecte ou le petit mammifère. Ce son, cet ensemble d'informations spécifiques, est souvent couvert par le bruit de l'humain, omniprésent sur la terre, dans le ciel même au-dessus des déserts, comme au fond des mers : « L'homme n'aime pas le bruit mais aime faire du bruit ». Et c'est ainsi qu'on réalise que le bruit et le son ne sont pas les facteurs limitants — car ils peuvent se recouvrir à l'infini, de façon harmonieuse ou catastrophique — mais bien le silence. le silence est une ressource limitée où les sons du vivant entrent en compétition. C'est le silence que les espèces se partagent : « Le silence est chéri pour être brisé ». Dans la nature, l'accès au silence et donc à la possibilité d'un message, pourrait être partagé avec une forme d'équité selon la théorie de la niche acoustique de Bernie Krause. Pour qui a vu son exposition « Le grand orchestre des animaux » à la Fondation Cartier en 2016, le principe était clairement illustré par une fresque : un enregistrement de la jungle amazonienne était doublé d'un gigantesque sonogramme défilant qui montrait que les cris et les pauses, les sons et les silences, habitaient tour à tour différentes strates de la bande passante, au sommet de l'aigu pour les insectes, plus bas pour les grenouilles, plus bas encore pour les oiseaux, et à la base du spectre sonore, le feulement des fauves avec le bruit d'écoulement de la pluie ou de la rivière. Cette cohabitation harmonieuse est-elle généralisable ? Non, dit Sueur, mais elle est fréquente, et Krause lui-même se définit avec mesure : « I am not sure I am optimistic, I am hopeful ».

Après ce livre, précis et documenté, dénué de la pesanteur pédagogique et culpabilisante de trop d'ouvrages écologiques, on aimerait partager une journée ou même une semaine d'excursion avec l'auteur.
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Bio-acousticien, donc chercheur en écologie et en acoustique, Jérôme Sueur s'est naturellement intéressé au monde du silence ; il défend l'attitude humble et respectueuse de celles et ceux qui souhaitent protéger les paysages sonores, plus ou moins naturellement silencieux, plus ou moins remplis des bruits d'origine humaine, animale ou physique...
Alors, le silence existe-t-il vraiment ?
Après avoir donné quelques éclaircissements sur la nature du son, l'auteur s'intéresse au bruit fait par les hommes (qui n'aiment pas le bruit mais qui aiment faire du bruit...), le bruit anthropique qui bombarde la planète, nous dérange et dérange considérablement la faune sauvage; "les animaux réagissent au bruit par des stratégies d'évitement ou de lutte... plusieurs espèces d'oiseaux démarrent leurs chants du matin un peu plus tôt lorsqu'ils nichent à proximité d'un aéroport... des grillons tropicaux cessent de striduler quand des camions passent" (p 73)
À quel moment sont apparues les communications sonores entre individus ou entre espèces ? Difficile à dire pour les animaux les plus anciens ; sont sans doute apparus en premier des sons dus à des frottements et ce n'est que plus tard sans doute qu'ils sont devenus intentionnels. Grondements des poissons sous l'eau, stridulations d'insectes sur Terre furent sans doute les premières communications sonores volontaires.
Avec beaucoup d'exemples et d'histoires passionnantes, l'auteur nous fait découvrir tout un monde de sons, de vocalises, de chants... qui s'interrompent brutalement en présence d'un prédateur, pour ne pas être repéré.
Autre silence repéré par J. Sueur : chez la cigale tomenteuse particulièrement étudiée par l'auteur, le silence peut être amoureux, anxieux ou calculateur...
C'est passionnant, intelligent, instructif, précis, et Jérôme Sueur nous livre là un livre attrayant, bourré d'anecdotes et d'histoires personnelles qui font un ensemble très réussi !
Extrait p 21 : "En quelques traces de raquettes, j'avais perçu l'épaisseur du silence d'un paysage de montagne emprisonné dans la neige. Était-ce donc cela, le silence ? Un instant de solitude et de repos dans une nature habillée de glace et de froid ? le silence serait-il un calme acoustique où seuls flottent encore quelques flocons sonores - un froissement de plumes, le délitement d'une neige maladroite ? le silence serait-il une absence de sons et, par là, un manque d'informations venant de l'environnement ?"

Lien : https://www.les2bouquineuses..
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J'ai mis du temps à lire ce livre car il est assez complexe pour qui n'y connait pas grand chose ni en son ni en insectes et oiseaux. Comme le sujet me passionne, je suis meditante depuis des années, le concept de silence et surtout des bruits produits par les humains est tres intéressant à mes yeux. J'ai découvert beaucoup de choses sur l'équilibre des bruits, comment les animaux s'adaptent ou sont au bout de leurs possibilités et l'impact énorme qu'ont les humains partout, tout le temps. Je rêve que des zones de "silence" dans la nature soient édictées et peut être qu'enfin nous pourrons nous apaiser. Un livre d'utilité public. Merci à l'auteur !
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"Le silence n'est pas celui que l'on croit". S'il est bien l'absence de bruits, il est également vivant et riche en mouvements. Jérôme Sueur le démontre par ses recherches sonores dans la jungle en Amazonie, dans un laboratoire insonorisé, ou encore dans la solitude des Alpes enneigées. Ce livre fourmille de précisions scientifiques, biologiques, et de réflexions sur nos habitudes et nos perceptions. Une histoire à lire assurément à l'extérieur, avec le chant des oiseaux, bercé par... le silence.
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critiques presse (1)
OuestFrance
25 avril 2023
Le biologiste nous initie au silence en explorant l’essence du son, plus vaste qu’on ne l’imagine. Une passionnante histoire, toute en finesse lexicale.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Parmi tous les cas sonores évoqués jusqu'ici, qu'ils relèvent de la biophonie ou de la géophonie, les sons humains semblent oubliés. Il ne faut voir aucun fait de spécisme dans cette exclusion de l'homme des autres êtres vivants : les naturalistes sont les premiers à rappeler que l'humain est un animal comme les autres.
Cependant, l'homme est un être hégémonique qui continuellement cherche à montrer sa puissance, non pas sur-naturelle mais contre-naturelle, par ses manifestations sonores intenses : voix fortes, musiques tonitruantes, machines bruyantes envahissent l'univers sonore animal, couvrant les autres animaux. L'activité acoustique humaine tient une place majeure dans la sonosphère et structure très fortement les paysages sonores, le plus souvent par un effet perturbateur, voire polluant. Il est donc assez logique de lui attribuer une place à part, c'est l'anthropophonie.
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Dans ce camp ne séjournent que des chercheurs aguerris, réfléchis, sérieux, ayant bâti des projets de recherche évalués et vérifiés, manipulant des instruments fragiles et onéreux, mais à les voir évoluer dans cet environnement, ils semblent des petits enfants décoiffés aux genoux écorchés dont les parents auraient construit des cabanes magiques au fond d'un jardin luxuriant. Les chercheurs ne travaillent pas, ils jouent.
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La cigale tomenteuse se singularise par sa livrée à dominante jaune surlignée de noir et rehaussée d’un duvet argenté. Son chant est un fin grésillement qui peut se prolonger durant des dizaines de minutes, parfois entrecoupé de vols un peu patauds. Tout semble doux chez cette espèce : le corps, le mouvement et le son. Il ne lui manque qu’un regard affectueux de jeune Labrador pour avoir envie de la caresser en attendant les étoiles. La cigale tomenteuse est jaune et tout autour prend la même couleur : les pierres chauffées à blanc, les pieds de fenouil secs comme de la paille, le ciel qui perd son bleu dans l’ardeur du soleil, les troncs des pins à l’horizon. Courbant la tête sous la chaleur, en plein midi, je vois ce son, long trait sonore qui traverse la plaine de part en part, comme je l’entends : jaune.
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L’Essence du son
extrait 2
  
  
  
  
Le naturaliste et philosophe nord-américain Henry David Thoreau jalouse la naïveté de l’oreille des enfants qui savent aimer un son pour ce qu’il est, pour sa valeur intrinsèque. Il faut être sensible au son seul, nu, sans aucun artifice de mise en musique ou d’orchestration, comme le chuintement de la neige écrasée, le bruissement des feuilles d’un peuplier blanc, et le déchirement d’un éclair. Avant tout aimer le son pour le son, quel qu’il soit. Aimer le son pour sa forme, son contour, son relief, son épaisseur, sa finesse, sa puissance, sa discrétion et enfin accepter son aspérité, parfois sa rugosité. Aimer le son pour ses dérives, ses rebondissements, ses battements, ses changements d’humeur et ses surprises. Ça grince, ça siffle, ça craque, ça tambourine, c’est mélodique, c’est rythmé, c’est flûté. Prendre le son en pleine face, dressé, les poumons gonflés, sur la crête de la montagne ou dans le lit de la rivière. Recevoir pour jouir du son total et englobant qui émane de tout un paysage. Aller chercher les détails, les éléments finis. Profiter des galopades, des trilles, des vibrations, des glissandi, des pointes ou des duvets sonores. Écouter le tout et chercher les sons individuels, se baisser pour cueillir les petits sons de la litière et se dresser pour toucher les sons de la frondaison. Écouter le son ainsi, c’est appliquer le principe de l’écoute réduite de Pierre Schaeffer, c’est oublier les raisons du son et se concentrer sur son unique apparence….
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Dans son ouvrage, Jérôme Sueur écrit : "Le son est omniprésent au-dehors mais il grogne aussi au-dedans : il entre par nos oreilles et n'en ressort pas, il traverse nos corps sans mal, il atteint nos organes, touche nos enfants en devenir. Nos corps sont eux-mêmes des sources sonores, ils pulsent en continu de battements cardiaques, ils bruxent dans nos sommeils, ils craquent de nos étirements articulaires et ils gargouillent de bouillonnements gastriques quand la faim nous tenaille.
À chaque instant, jours comme nuits, nous sommes donc la cible et l'origine de flèches sonores. Il suffit de fermer les yeux, de se concentrer quelques secondes et d'analyser la scène acoustique qui se déroule autour de nous pour nous rendre compte de cette omniprésence sonore. Voix, musiques, corps, plantes, vents, pluies, orages, objets envoient ou renvoient des sons qui nous bombardent tous et tout le temps, rarement en soli-taires, souvent en mêlées.' "
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Vidéo de Jérôme Sueur
Jérôme Sueur est un éco-acousticien qui est venu présenter son nouvel ouvrage "Histoire naturelle du silence", chez Actes Sud. Dans ce dernier, il se pose plusieurs questions autour de la notion même du silence. Qu'est-ce que le silence ? Est-ce vraiment l'absence de tout ? Selon lui, "En écoutant bien, le silence n'est peut-être pas celui que l'on croit. Il n'est ni vide ni singulier, mais plein et pluriel. On découvre les grands silences, peut-être inquiétants, des vastes horizons, les silences naturels qui sonnent tout sauf creux, les silences quotidiens dans l'attaque des prédateurs, la discrétion des proies ou les soupirs des enlacements. Aller chercher les silences dans l'évolution, le comportement animal et l'écologie, c'est aussi découvrir en contrepoint la diversité sonore étoilée du monde sauvage et dénoncer les bruits, ces horribles grincements de nos agitations, qui les menacent". Jérôme Sueur invite donc le lecteur à respirer quelques instants pour écouter le silence et son histoire naturelle.
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