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EAN : 9782200268015
128 pages
Armand Colin (01/11/2004)
3/5   1 notes
Résumé :
Drame national et poème universel, Richard II est l'une des pièces les plus ambiguës de Shakespeare, celle qui a inspiré les plus grands auteurs et donné lieu aux interprétations les plus opposées, romantique, monarchiste ou révolutionnaire. Elle occupe une position clé dans son oeuvre, entre Richard III et Hamlet, entre l'histoire et la tragédie.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Difficile de trouver une étude en français sur la seule pièce de Richard II qui ne relève pas d'un programme dédié aux étudiants. Par défaut, je me suis donc rabattu sur cet ouvrage destiné aux anglicistes passant le CAPES et/ou l'agrégation en 2004.

Une analyse intéressante, qui commence de façon assez originale en replaçant l'intérêt qu'on a porté à la pièce dans le temps, et particulièrement en Allemagne (le chapitre I s'intitulant "Un héros allemand"), puis comment elle fut à telle et telle époque perçue et critiquée. Arrive ensuite un chapitre sur les sources historiques, dont on ne saurait évidemment se passer ; il est d'ailleurs à noter que Dominique Goy-Blanquet ne se contente pas de parler des Chroniques de Holinshed, loin de là. Suit un autre chapitre qui fait le point sur le véritable Richard II. Puis vient l'analyse proprement dite des motifs, de la symbolique ("Le miroir tragique", "Le roi divin", "La métaphore royale"), Dominique Goy-Blanquet donnant une interprétation de la pièce, non pas selon des critères personnels, mais en se rapportant à celles de différents critiques, y compris anciens, qui sont connus pour leur étude approfondie du sujet, mais aussi en se rapportant à la culture élisabéthaine et aux sources historiques. C'est là que les choses se corsent, car il est parfois difficile de démêler si le Richard II dont elle parle est celui de Shakespeare ou le roi véridique.

Les informations sont nombreuses, très nombreuses, on serait même tenté de dire qu'on croule dessous, et les sources citées, même si elles sont dans un premier temps présentées de façon développée, ont beau revenir régulièrement, on s'y perd un peu. Un exemple : parmi les potentielles sources historiques de la pièce se trouve un poème publié en 1595 écrit par un certain Samuel Daniel, dont personnellement je n'avais jamais entendu parler. Déjà, il se trouve qu'on prend connaissance de l'existence de ce texte dans le chapitre sur la critique, et non sur les sources ; ce qui est somme toute logique, mais nous perd un peu si on veut retrouver la référence en revenant en arrière. Ensuite, Dominique Goy-Blanquet fait référence à Samuel Daniel et à son texte de façon récurrente en nommant l'auteur sous son seul nom de famille, et par conséquent, pendant un moment, faute d'avoir tout assimilé d'un coup d'un seul (car mes neurones avaient déjà fonctionné à un régime inhabituel), j'en venais à me demander : "Mais qui est ce fameux Daniel ?" Ça m'est heureusement revenu en cours de route, mais il est bien embêtant pour toutes les personnes non dotées d'une mémoire eidétique, c'est-à-dire à peu près tout le monde, qu'on ne puisse pas retrouver Samuel Daniel dans la bibliographie. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. On peut regretter aussi quelques répétitions, notamment concernant tout ce qui a trait à la symbolique royale. le chapitre final sur les personnages paraît particulièrement redondant, puisque les personnages les plus étudiés l'ont déjà été largement (Richard, Gaunt), alors que d'autres attendent encore d'être suffisamment cernés, comme... Bolingbroke (qui va devenir Henry IV, je dis ça, je dis rien).

Dominique Goy-Blanquet maîtrise son sujet, ça je n'en doute pas un instant. Mais quant à se mettre à la portée des étudiants passant le CAPES, j'ai des doutes. C'est vraiment un ouvrage à la fois érudit, trop érudit à mon avis pour le public visé (il faut voir tout ce qu'elle conseille de lire aux étudiants !), et très synthétique, donc trop synthétique, évidemment, pour des spécialistes qui, eux, iront bien entendu du côté d'études bien plus approfondies. Si bien qu'elle me semble manquer son but.

Cela dit, si l'on est curieux de lire une analyse sur la pièce Richard II, une fois qu'on est habitué aux phrases commençant en français, continuant en anglais (citations obligent), puis se terminant à nouveau en français, qu'on s'est fait aux vieilles graphies anglaises, une fois qu'on s'est dit qu'on ne retiendrait pas tout en une fois, et malgré les fausses digressions historiques - l'auteure emprunte parfois des détours pertinents mais plein de tortueux méandres pour expliquer telle ou telle symbolique -, on peut retirer de cet ouvrage pas mal de choses, dont une mine d'informations historiques. Et une analyse littéraire qui se tient. Mais il faudrait presque le lire deux fois pour bien l'appréhender ; or on serait plutôt tenté, au sortir de cette lecture, d'aller chercher de plus verts pâturages. Encore faut-il les trouver.



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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le sentiment tragique de la pièce coïncide avec celui de Richard, mais il ne se réduit pas à sa vision, narcissique ou éclairante selon les avis. D'autres le partagent, l'évêque de Carlisle, Gaunt dans une certaine mesure, et l'expriment avec une conviction persuasive. Habités par une même conscience de la monarchie et de son rapport au divin, ils constatent avec la même horreur que le monde ne respecte plus leur ordre idéal. Le conflit entre Richard et Gaunt ne porte pas sur la nature du pouvoir royal, mais sur la manière dont Richard s'en acquitte dans les faits. Le cynisme du jeune roi est sans commune mesure avec celui d'un Richard III qui ne croit à rien, surtout pas à la transcendance. Ses pires fautes ne sont pas tant des traits de son caractère que des négociations pragmatiques avec la réalité qui gouverne. Le fait que Bolingbroke se trouve comme fatalement amené à les reproduire indique assez qu'elles sont inhérentes à l'exercice du pouvoir, et mettent en cause son fonctionnement autant que l'individu qui l'incarne.

Le roi divin
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Pourquoi par exemple avoir supprimé l'embuscade de Flint Castle qui livra effectivement le roi au pouvoir de ses ennemis ? Pourquoi l'interruption du duel ? Pourquoi la démission de Richard face à un ennemi qui ne la lui réclame pas ? Pourquoi surtout le silence dont s'entoure Bolingbroke ?

Vie de Richard II
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Videos de Dominique Goy-Blanquet (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Goy-Blanquet
Écrivaine turque reconnue internationalement, autrice de romans aux narrations foisonnantes qui empruntent aussi bien aux récits orientaux qu'occidentaux, Elif Shafak vient à la rencontre du public au cours d'un grand entretien où il est question de son oeuvre et de son impressionnant parcours.
On se souvient de « La Bâtarde d'Istanbul », paru en 2006 en Turquie, qui traitait du génocide arménien à travers des regards féminins, immense succès dans le monde entier qui lui a valu d'être poursuivie par l'État turc. Imprégnée par les mysticismes et particulièrement le soufisme, mais fustigeant toute forme de bigoterie, sa littérature s'intéresse à la mémoire et à sa transmission, aux questions de genre, d'appartenance et d'exil.
Son dernier roman, « L'Île aux arbres disparus », se déroule à Chypre, à l'époque de la partition de l'île. Dans ce récit qui questionne le déracinement et les amours interdites, elle fait entendre le cri silencieux de la nature. L'écologie et le féminisme sont des thèmes chers à Elif Shafak, ce que vient rappeler Jeanne Burgart Goutal, professeure de philosophie à Marseille et écoféministe, qui tisse un lien entre la destruction de l'environnement et les violences faites aux femmes.
Écrivant aussi bien en turc qu'en anglais, elle enseigne à l'université aux États-Unis et au Royaume-Uni, travaille pour des journaux internationaux, collabore à l'écriture de séries. Avec la présence sur scène de son éditeur français, Patrice Hoffmann, et le témoignage de sa traductrice Dominique Goy-Blanquet, il est question de l'architecture finement élaborée de ses récits, de la musicalité de sa langue que fait entendre la comédienne Constance Dollé. Car la musique compte beaucoup pour Elif Shafak. Grande mélomane, elle est capable de faire le grand écart entre musique soufie et heavy metal, et a même écrit pour des musiciens rock!
Une rencontre passionnante avec une grande voix littéraire d'aujourd'hui, aux convictions marquées et à la trajectoire exceptionnelle.
Un grand entretien animé par Olivia Gesbert et traduit de l'anglais par Valentine Leÿs et enregistré en public le 28 mai 2022 au Mucem, à Marseille, lors de la sixième édition du festival Oh les beaux jours !
À lire : — Elif Shafak, « L'île aux arbres disparus », traduit de l'anglais par Dominique Goy-Blanquet, Flammarion, 2022. — Elif Shafak, « La Bâtarde d'Istanbul », traduit de l'anglais par Aline Azoulay, Phébus, 2007. — Jeanne Burgart-Goutal, «Être écoféministe. Théories et pratiques », L'Échappée, 2020.
En coréalisation avec le Mucem.
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